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102 - 2011, Vœu déposé par le groupe Communiste et élus du Parti de Gauche relatif à la défense de la laïcité et de la création artistique sous la menace du fanatisme religieux.

102 - 2011, V?u d�pos� par le groupe Communiste et �lus du Parti de Gauche relatif � la d�fense de la la�cit� et de la cr�ation artistique sous la menace du fanatisme religieux.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Mes chers coll�gues, nous passons maintenant � la 9e Commission et � l?examen du v?u r�f�renc� n� 105 dans le fascicule, d�pos� par le groupe Communiste et �lus du Parti de Gauche, relatif � la d�fense de la la�cit� et � la cr�ation artistique sous la menace du fanatisme religieux.

Pour le pr�senter, je donne la parole � M. Alexis CORBI�RE, pour une minute.

M. Alexis CORBI�RE. - C?est un v?u d?actualit�, non seulement une actualit� en raison de faits qui se sont d�roul�s ce week-end, mais aussi peut-�tre d?une discussion que nous aurions et que nous avons eue dans cet h�micycle.

Il y a depuis plusieurs semaines une multiplication de manifestations � l?initiative d?une organisation nomm�e ?Civitas?, des gens que je qualifierais comme �tant des exalt�s, des int�gristes religieux qui, par la force, et pas seulement par leurs manifestations, veulent interdire des spectacles.

Les services de police ont quelquefois interpell� des gens qui �taient rentr�s dans des salles de th��tre, dont certains portaient des armes, afin d?emp�cher que des repr�sentations th��trales aient lieu.

Quel que soit le jugement que l?on porte sur la qualit� d?une ?uvre artistique, nous tenons � r�affirmer par l?interm�diaire de ce v?u que les artistes doivent pouvoir travailler dans la plus grande libert�, sans aucune contrainte et qu?il est hors de question que quiconque veuille r�habiliter le d�lit de blasph�me qui n?a aucun sens dans une R�publique la�que.

Voil� pourquoi nous pensons que c?est � l?honneur de Paris que nous r�affirmions que la la�cit� fait partie de nos principes fondateurs et qu?une fois de plus, la libert� de manifestation doit �tre totale, mais qu?il est hors de question que certains veuillent nous faire revenir quelques si�cles en arri�re.

Je vous remercie.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur CORBI�RE.

Pour vous r�pondre, la parole est � M. Christophe GIRARD.

M. Christophe GIRARD, adjoint. - Merci, tout d?abord, Alexis CORBI�RE, d?avoir avec prudence et pr�cision pes� les mots utilis�s et s�par� ?Civitas? du reste des croyants et des non-croyants.

J?aurai l?occasion de d�velopper �videmment mon propos lors de ma r�ponse � l?amendement du groupe Centre et Ind�pendants tout � l?heure, amendement que vous me permettrez de qualifier d?historique puisqu?il demande la r�duction de la subvention de la Ville au th��tre du Rond-point en raison de la repr�sentation d?un spectacle que j?ai vu, je ne suis pas s�r qu?ici, beaucoup l?aient vu, jug� blasph�matoire par certains et certaines, amendement qui fera l?objet d?un vote, je crois, �lectronique.

J?ai eu l?occasion de r�pondre � un v?u similaire du groupe Communiste et �lus du Parti de Gauche lors du pr�c�dent Conseil. Le Maire de Paris et moi-m�me avons � plusieurs reprises depuis un mois exprim� notre consternation, notre inqui�tude face aux actes inacceptables d?entrave � la libert� de cr�ation.

Je voudrais dire d?ailleurs que, dans ceux qui ont manifest� leur indignation, il y avait �galement des personnes revendiquant la pratique d?une religion et de nombreux catholiques, chr�tiens silencieux. J?ai eu l?occasion �galement de le dire au moment du th��tre de la Ville, mais je crois qu?il faut r�affirmer ces principes de libert� sans cesse.

Il me semble utile que votre groupe pr�sente une nouvelle fois un v?u nous permettant de r�affirmer notre attachement � la libert� de cr�ation et � libert� d?acc�s aux ?uvre pour le public.

Je souhaite toutefois apporter une nuance importante, et c?est pour chacun de nous, le mot extr�misme me semble plus appropri� lorsqu?on parle du groupe ?Civitas? que le mot fanatisme dans le titre et la conclusion qu?il y aurait pu avoir dans le v?u. Le terme extr�misme religieux a un sens plus politique que le mot fanatisme qui �voque, d?apr�s mes recherches, un enthousiasme excessif, passionn�, voire hyst�rique pour une cause ou une personnalit�.

Si vous acceptiez cette modification, j?�mettrais un avis favorable � ce v?u. Voil�, c?est la seule condition que je pose, qui est une condition s�mantique.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur GIRARD.

La parole est � M. CORBI�RE.

M. Alexis CORBI�RE. - Bigre, les mots ont leur importance ! Si c?est la condition pour que ce v?u soit vot�, donc, nous allons faire une suspension de s�ance, nous r�unir longuement, discuter et, plus s�rieusement, cher Christophe, j?entends, ce qui m?importe, c?est l?esprit et je crois que nous sommes tous rassembl�s pour effectivement r�affirmer des principes fondateurs.

Si ce mot ne vous va pas, changeons-le mais, pour y avoir r�fl�chi un petit peu, honn�tement, je ne vois pas tr�s bien la distinction, mais nous en reparlerons. Quoi qu?il en soit, l?esprit demeure, les artistes pourront cr�er sans aucune contrainte et la la�cit� sera r�affirm�e avec le soutien du Conseil de Paris. C?est ce qui m?importe.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Cela me semble important effectivement, Monsieur CORBI�RE, merci.

Je suis saisie d?une demande d?intervention de M. le Repr�sentant du Pr�fet de police.

M. LE REPR�SENTANT DU PR�FET DE POLICE. - Merci, Madame le Maire.

Votre v?u, donc, demander au Pr�fet de police de garantir la libert� de cr�ation, bien �videmment, c?est spontan�ment que la Pr�fecture de police a fait usage de ses pr�rogatives de puissance publique et exerce, puisqu?elle �tait n�cessaire, la coercition l�gale.

Pour emp�cher toute perturbation des pi�ces, nous avons mis, soir apr�s soir, sur les deux sites, des dispositifs policiers importants. M. GIRARD, d?ailleurs, �tait l� pour s?en apercevoir et aucune censure, aucune interruption n?a eu lieu et, puisqu?on nous reprochait ce matin d?agir sur les arr�t�s anti-mendicit�, vous aurez pu noter, gr�ce � ce biais, que nous avons �t� des parfaits d�fenseurs des libert�s publiques.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur le Pr�fet.

Je suis saisie d?une demande d?explication de vote pour le groupe E.E.L.V.A. Madame FOURNIER, vous avez la parole.

Mme Danielle FOURNIER. - Oui, je voulais m?associer � ce qui a �t� dit par Alexis CORBI�RE et par Christophe GIRARD � propos de ce v?u.

Pour ma part, la diff�rence entre extr�misme et fanatisme, l?un �tant une d�clinaison de l?autre, ne me semble pas forc�ment appropri�e dans ce cadre-l�. On prendrait franchement les deux termes pour d�finir le groupe qui est actuellement actif contre la libert� d?expression, contre la libert� de cr�ation qui, une fois encore, doivent �tre r�affirm�es et je crois fort dommage d?�tre oblig�, au XXIe si�cle, d?en �tre l�.

C?est vraiment quelque chose qui est assez sid�rant dans le contexte actuel, mais c?est volontiers que nous nous associons � ce v?u et m�me plus que nous le soutenons.

Je vous remercie.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Merci, Madame FOURNIER.

Monsieur POZZO di BORGO, vous avez la parole.

M. Yves POZZO di BORGO. - Je l?ai d�j� dit � Alexis CORBI�RE lorsqu?on s?�tait vus, l?esprit du v?u ne me surprend pas et on est plut�t d?accord parce qu?on est d?accord contre les exc�s.

On a voulu, par l?amendement qu?on a d�pos� tout � l?heure, engager un d�bat sur les subventions et sur leur utilisation. Mais sur l?esprit du v?u et sur les exc�s qu?il y a, pas de probl�me, on s?abstiendra pour diverses raisons mais, globalement, on n?est pas dans cette logique-l�.

Par contre, je crois que cela va venir tout � l?heure lorsqu?on aura le d�bat sur l?affaire de Golgota Picnic, j?aimerais simplement que cela se fasse un peu dans le calme parce que je consid�re que l?on a un d�bat parce qu?il y a eu une �motion qui a �t� tr�s forte autour des choses, vous en avez parl�, Monsieur CORBI�RE, et j?aimerais qu?on ait un d�bat qui soit apais�.

Je ne sais pas ce que fera GAREL, peut-�tre qu?il va monter? il va s?encha�ner, peut-�tre se suspendre ou autres choses, mais j?aimerais qu?on ait un d�bat un peu s�rieux. C?est un d�bat que l?on voulait avoir au sein du Conseil de Paris. Il est tout � fait normal qu?on l?ait. Cela ne veut pas dire que l?on va trancher, cela ne veut pas dire qu?on est contre la cr�ation. On est � fond dans la cr�ation, on ne veut pas du tout interdire. La cr�ation n?est pas oblig�e d?avoir des fonds publics, on peut s?interroger sur ce point.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. Monsieur POZZO di BORGO, on se contente du v?u n� 105, d?accord ? Donc, nous sommes toujours sur le v?u n� 105 d�pos� par le groupe Communiste et �lus du Parti de Gauche.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe Communiste et �lus du Parti de Gauche, amend�e par l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est adopt�e. (2011, V. 349).

Merci, mes chers coll�gues, c?est un v?u important.

Décembre 2011
Débat
Conseil municipal
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