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63 - 2011, SG 195 - Aménagement des Berges de Seine. Compte-rendu de l’enquête publique, déclaration de projet et avis favorable à la poursuite de l’opération. 2011, SG 209 - Aménagement des berges de Seine. Approbation du principe et des modalités de passation de différents marchés de travaux, maîtrise d’oeuvre et services pour la mise en oeuvre du projet. Autorisation de solliciter des subventions auprès de l’Agence de l’Eau Seine Normandie. Vœu déposé par le groupe E.E.L.V.A. relatif à l’extension de la ligne 72 jusqu’à la gare de Lyon. Vœu déposé par le groupe U.M.P.P.A. relatif à la présentation d’un bilan des reports de circulation, de la pollution et du bruit. Vœu déposé par le groupe U.M.P.P.A. relatif à l’aménagement des berges de Seine du 15e.

63 - 2011, SG 195 - Am�nagement des Berges de Seine. Compte-rendu de l?enqu�te publique, d�claration de projet et avis favorable � la poursuite de l?op�ration. 2011, SG 209 - Am�nagement des berges de Seine. Approbation du principe et des modalit�s de passation de diff�rents march�s de travaux, ma�trise d?oeuvre et services pour la mise en oeuvre du projet. Autorisation de solliciter des subventions aupr�s de l?Agence de l?Eau Seine Normandie. V?u d�pos� par le groupe E.E.L.V.A. relatif � l?extension de la ligne 72 jusqu?� la gare de Lyon. V?u d�pos� par le groupe U.M.P.P.A. relatif � la pr�sentation d?un bilan des reports de circulation, de la pollution et du bruit. V?u d�pos� par le groupe U.M.P.P.A. relatif � l?am�nagement des berges de Seine du 15e.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Nous examinons le projet de d�lib�ration SG 195 relatif � l?am�nagement des berges de la Seine, compte rendu de l?enqu�te publique, d�claration du projet et avis favorable � la poursuite de l?op�ration, sur lequel le groupe E.E.L.V.A. a d�pos� le v?u r�f�renc� n� 84, le groupe U.M.P.P.A., les v?ux r�f�renc�s n� 85 et n� 86.

Je vous annonce qu?il y a 18 inscrits pour 5 minutes chacun, si vous pouviez r�duire ce serait pas mal, parce que cela fait une heure et demie de d�bat. Mais c?est la d�mocratie.

La parole est �...

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe. - Il y a deux projets de d�lib�ration et tout le monde s?est inscrit sur les deux projets de d�lib�ration.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Oui. Monsieur BOUTAULT, vous avez la parole.

M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. - Je me f�licite de la fermeture � la circulation des voies sur berges. C?est une bonne id�e et une mesure que les �cologistes demandent depuis de longues ann�es. Nous avons �t� entendus et notre t�nacit� a pay�, nous nous en r�jouissons.

M�me si, vous le savez, nous aurions pr�f�r� un traitement de la rive droite �quivalent � celui de la rive gauche et notamment la pi�tonisation de la voie Georges Pompidou, celle-ci va rester circul�e, et comme le pr�cise l?enqu�teur il faudra �tre attentif aux questions de s�curit�.

Pour le reste, le groupe le E.E.L.V.A. prend bonne note et approuve les r�ponses formul�es aux r�serves et recommandations du commissaire enqu�teur. Plusieurs questions cependant restent en suspens, relatives � l?am�nagement lui-m�me.

D?abord en ce qui concerne l?emmarchement, nous aurions aim� savoir � quoi cet �quipement est destin�, s?agit-il d?un lieu pour accueillir les spectateurs lors de repr�sentations et de spectacles donn�s sur la Seine, ou bien s?agit-il d?un vaste escalier acc�dant au fleuve ?

Dans le premier cas le d�p�t d?un permis de construire nous para�t n�cessaire, dans l?autre on peut s?interroger sur l?absence d?am�nagement pour permettre l?acc�s aux personnes handicap�es.

Les deux usages ne sont pas identiques et nous souhaiterions conna�tre vos intentions.

L?Archipel nous questionne aussi. Celui-ci est pr�sent� comme un espace ouvert sur le fleuve et sur la nature, nous aimerions en conna�tre la superficie exacte, celle-ci restant floue, les conditions d?acc�s de cet archipel ne sont pas pr�cis�es, or celui-ci ne pourra pas �tre surfr�quent� s?agissant d?un lieu pr�sent� comme devant rester calme et naturel. Nous sommes dubitatifs sur l?int�r�t de cet �quipement en raison de son co�t. Nous attendons donc vos pr�cisions � ce sujet.

Par ailleurs, nous regrettons que les rives du fleuve vont subir un traitement min�ral et non pas v�g�tal et que les principales bordures de trottoirs vont demeurer pr�sentes. Or, nous pensons que ce dont les Parisiens ont besoin, c?est non pas d?un nouvel �quipement prestigieux mais plut�t de lieux de gratuit�, d?espaces laiss�s libres, de jardins partag�s et, justement, cela aurait pu �tre l?occasion, le long du fleuve, d?am�nager des jardins pour les riverains et de cr�er des jardins partag�s accessibles facilement.

D?une fa�on g�n�rale, l?am�nagement paysager du projet reste trop faible et tr�s min�ral, alors qu?� Lyon et Bordeaux, par exemple, les am�nagements des bords des fleuves ont �t� l?occasion de cr�er de vastes espaces laiss�s libres sur lesquels la v�g�tation a repris ses droits, offrant des lieux de promenade et une perspective nouvelle sur le Rh�ne ou la Garonne. Il est dommage qu?� Paris, cette option n?ait pas pr�valu.

Il est d?ailleurs symptomatique de constater que 2 millions d?euros sont consacr�s � la v�g�talisation des deux rives, alors que le seul emmarchement atteint, lui, la somme de 2,5 millions et l?archipel 8,6 millions d?euros.

Par ailleurs, le co�t de fonctionnement annuel du site est pr�vu pour un montant de 5 millions d?euros. ?Artevia?, la soci�t� retenue, veut faire des berges de Seine le terreau de l?invention et de l?innovation urbaine, accompagner la participation de la soci�t� parisienne avec des animations ouvertes et accompagner les activit�s �conomiques.

L� encore, une question : puisqu?il est pr�vu de faire de ces berges un lieu tr�s fr�quent� loin, h�las, de l?espace naturel, calme et pr�serv�, j?aimerais savoir de quelles activit�s �conomiques plus pr�cis�ment il s?agit. Et je m?interroge de savoir si celles-ci sont compatibles avec le classement en zone UV, donc non constructible, du site.

Au final, les �cologistes pensent que la note aurait �t� moins sal�e si nous nous �tions content�s d?un projet dans un premier temps moins prestigieux, plus adapt� aux besoins des Parisiens, moins en recherche de nouvelles animations que de lieux calmes et d?apaisement au c?ur de la ville. Nous aurions pu reconqu�rir les berges dans un premier temps et prendre ensuite plus de temps pour d�battre de l?identit� m�me que l?on souhaite donner au lieu. Les Parisiens n?ont pas besoin de nouvelles animations mais, avant tout, d?espaces libres, de nature, de lieux de tranquillit�, pour des balades en amoureux, par exemple.

Compte tenu du contexte budg�taire contraint, il aurait �t� bien de tr�s modestement r�pondre � ce simple besoin d?amour.

Je vous remercie.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Nous avons appr�ci� le romantisme du maire du 2e arrondissement.

La parole est � M. Christophe NAJDOVSKI.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire.

La reconqu�te des berges de la Seine, que nous avions inscrite � notre programme d�s la premi�re mandature de l?actuelle majorit� municipale, devrait enfin devenir r�alit� en 2012. Ce projet constitue, pour les �cologistes, un juste retour des choses : consid�rer les berges de la Seine autrement que comme un aspirateur � voitures, en revenant sur les am�nagements routiers et autoroutiers des ann�es 1960 et 1970 qui ont coup� Paris de son fleuve et d�figur� aussi bien la rive droite que la rive gauche de la Seine.

C?est donc dans ce contexte historique que se situe aujourd?hui ce projet, avec la perspective d?une reconqu�te des berges pour les pi�tons, pour des usages diversifi�s, � caract�re sportif, culturel, citoyen et �conomique. C?est aussi l?occasion de souligner l?int�r�t �cologique majeur que constitue la Seine, �l�ment fondamental de la trame bleue et verte parisienne.

Certes, cette reconqu�te est partielle puisqu?elle ne concerne qu?une partie des berges de la Seine situ�e au c?ur de la Capitale. Les �lus ?Europe Ecologie - Les Verts? auraient souhait� un projet de plus grande envergure, comprenant l?ensemble des berges de la Seine � Paris et traitant dans leur ensemble la question des quais hauts et des berges, tant leur situation est imbriqu�e.

Il n?en demeure pas moins que ce projet a le m�rite de lancer la premi�re �tape d?une reconqu�te plus globale des berges et des quais de Seine, et de renouer avec le fleuve. Nous savons, par ailleurs, que des propositions ont �t� formul�es pour les parties des berges situ�es sur les 12e, 13e et 15e arrondissements et qu?elles sont �tudi�es avec attention.

A l?issue de l?enqu�te publique qui s?est d�roul�e l?�t� dernier, nous souhaitons faire part de plusieurs remarques concernant le rapport �mis par la commission d?enqu�te, � l?issue des deux mois et demi d?enqu�te publique.

Nous sommes tout d?abord satisfaits de l?avis favorable rendu par la commission. Ce projet a suscit� l?int�r�t des Parisiens. Et si l?on voit qu?une majorit� des 1.563 avis recueillis sur les registres d?enqu�te sont critiques envers le projet, nous n?oublions pas qu?une majorit� de 71 % de Parisiens et habitants de la Petite Couronne, interrog�s � l?occasion d?un sondage en janvier 2011, ont �mis un avis favorable sur le projet pr�sent� par la Ville, et ce, quelle que soit leur opinion partisane. Il n?y a gu�re que la droite et le centre droit de cet h�micycle qui restent visc�ralement attach�s � une conception de l?am�nagement urbain pr�nant un tout-automobile digne des ann�es 1970.

A l?inverse de cette vision qui consid�re la voie publique comme un espace o� l?h�g�monie automobile ne peut �tre remise en cause, les �cologistes d�fendent une ville dans laquelle la voiture individuelle est un outil parmi d?autres dans la cha�ne de mobilit� et qu?il appartient au pouvoir public d?inciter et d?organiser le report modal de l?usage d?un v�hicule individuel vers les transports publics ou d?autres formes innovantes de d�placement, comme l?auto-partage, dans une perspective de mobilit� soutenable.

C?est la raison pour laquelle nous soutenons aussi, � chaque d�bat, les propositions de renforcement de l?offre de transports en commun.

C?est le sens du v?u que nous d�posons � ce Conseil pour que soit �tudi� le prolongement de la ligne de bus 72 jusqu?� la gare de Lyon, pour cette ligne qui suit la Seine et qui a aujourd?hui son terminus � l?H�tel de Ville. A terme, nous souhaitons qu?un v�ritable transport en commun en site propre, � haute qualit� de services, soit mis en service sur les quais hauts en rive droite, voire qu?un tramway puisse y prendre sa place, ce qui permettrait non seulement une desserte de qualit� de nombre d?�tablissements publics ou monuments qui bordent les quais hauts, mais rendrait possible aussi leur requalification globale.

A l?issue de l?enqu�te publique, nous notons que la commission d?enqu�te a assorti son avis favorable de deux r�serves, dont l?une concerne la r�versibilit� des am�nagements. Pourtant, les simulations approfondies men�es par la Ville de Paris ont d�montr� que l?impact du projet sur la circulation serait mineur et des r�ponses pr�cises ont �t� apport�es chaque fois que cela �tait n�cessaire.

Le projet de r�am�nagement des berges de Seine constitue une opportunit� historique, pour valoriser ce site inscrit au Patrimoine mondial de l?Humanit� et faciliter les acc�s au fleuve.

Dans ces conditions, le retour � une fonctionnalit� de circulation serait un retour en arri�re et signerait l?�chec de l?ambition de reconqu�te des berges.

C?est cette ambition qui nous pousse aussi � nous interroger sur l?am�nagement propos� sur la rive droite. Nous avons d�j� eu l?occasion de le dire ici, am�nager la voie sur berge de la rive droite en boulevard urbain, c?est faire le choix de rester au milieu du gu�.

Nous sommes particuli�rement sensibles � la question de la s�curit� des pi�tons. Aussi, nous nous interrogeons sur les risques d?un tel am�nagement qui va inciter des pi�tons � se promener non seulement dans un environnement bruyant mais qui est aussi porteur de risques pour les pi�tons, m�me si des travers�es avec feu vont �tre r�alis�es.

La commission d?enqu�te a d?ailleurs relev� cet aspect et elle souhaite, dans sa sixi�me recommandation - je cite - que ?l?accidentologie sur la rive droite soit examin�e avec la plus grande attention d�s la mise en ?uvre du projet?.

Nous aurions, je le r�p�te, pr�f�r� un am�nagement rive droite similaire � celui de la rive gauche, ce qui aurait, bien entendu, questionn� l?ensemble du fonctionnement de la voie expresse en rive droite et des alternatives de transports que nous aurions pu mettre en ?uvre. Nous restons donc quelque peu sur notre faim sur ce versant du projet.

Une derni�re question concerne l?animation des berges. Il faut rappeler que les berges, comme lieu de balade, nouvelle continuit� pi�tonne et cyclable, constituent une des priorit�s pour les Parisiens qui ont exprim� des attentes tr�s fortes en la mati�re.

En conclusion, puisque j?ai termin�, j?ai �puis� mon temps de parole, je voudrais dire, Monsieur le Maire, Madame la Maire, que le projet d?am�nagement des berges de Seine que nous votons aujourd?hui constitue la concr�tisation d?un engagement commun pris devant les Parisiens il y a 10 ans. Nous mesurons � la fois l?ambition de ce projet et les attentes qu?il suscite.

Les �lus ?Europe Ecologie - Les Verts? apportent leur soutien d�termin� � ce projet, qui sera une premi�re �tape vers la construction de la ville du XXIe si�cle autour de son fleuve.

Je vous remercie.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Merci.

La parole est � M. Ian BROSSAT, 5 minutes.

M. Ian BROSSAT. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers coll�gues, le moins que l?on puisse dire aujourd?hui, c?est que ce projet de r�am�nagement des voies sur berges avance de mani�re tout � fait positive. Notre groupe a toujours jug� essentiel d?organiser une concertation �tendue. Aujourd?hui, ce r�am�nagement est le projet d?un grand nombre de Parisiennes et de Parisiens : 2.284 contributions, des ateliers th�matiques, y compris aupr�s des enfants, 22.000 visites sur les forums. C?est un v�ritable succ�s populaire. Un seul chiffre devrait apaiser les esprits chagrins qui grognent de l?autre c�t� de cet h�micycle d�s qu?il est question de ce projet : plus de 65 % des Parisiens interrog�s ont une opinion tr�s favorable de ce projet.

Notre volont�, nous l?avons d�j� affirm�e : il s?agit de faire en sorte que la Seine, que ce fleuve soit ouvert aux pi�tons, aux Parisiens comme aux Franciliens et aux voyageurs, un fleuve embl�matique des nouvelles circulations douces dans la continuit� des efforts de notre Municipalit� en faveur des parcours � pied et � v�lo dans la ville.

Mais l?am�nagement des voies sur berges, cela vient d?�tre dit, ce n?est pas seulement cela : la Seine irriguera �galement de nouveaux services, de nouveaux �quipements, de nouvelles activit�s sportives, culturelles, citoyennes et �conomiques, li�es � la nature et au fleuve. Notre volont� doit �tre que ce lieu unique, inscrit au Patrimoine mondial de l?Humanit�, profite � tous dans les meilleures conditions possibles.

Car, pour l?instant, il ne s?agit que d?une sinistre autoroute urbaine. Les guides touristiques du monde entier en font un panorama trois �toiles qui vaut le voyage. Le malheur est que ce panorama est aujourd?hui inaccessible, bruyant et pollu�. D�barrass�es de ce d�guisement autoroutier, les berges de la Seine retrouveront leur dignit� et leur beaut�. Paris retrouvera un patrimoine architectural et urbain, mais aussi un fleuve et un inestimable patrimoine �cologique. C?est plus que jamais l?occasion de mettre en application le plan que nous avons vot� il y a seulement un mois.

Parce que la Seine traverse notre ville mais aussi notre r�gion, nous ne devons pas en faire un privil�ge ouvert � certains et presque inconnu des autres. L?objectif est de cr�er un point de rencontre et d?�change, de faire des berges de la Seine, non seulement une promenade prestigieuse, mais surtout une voie d?�changes sociaux, artistiques, culturels, tout simplement humaine.

Le succ�s de ?Paris Plage?, d?ailleurs, nous a montr� � quel point les Parisiens, mais pas seulement les Parisiens, les habitants de la m�tropole, aspirent � se r�approprier les berges de la sc�ne et � s?y retrouver.

Transformons ce paysage que le monde nous envie en un lieu vivant, ouvert, anim�, gratuit et r�solument populaire, car les nouvelles rives de la Seine doivent �tre ce symbole d?un Paris pour tous, d?un Paris r�concili� qui veut oublier la fronti�re entre les arrondissements de l?Ouest et ceux de l?Est, d?un Paris qui abolit la s�gr�gation spatiale.

Le groupe Communiste et �lus du Parti de Gauche se r�jouit tout particuli�rement � cette id�e.

Je voudrais d?ailleurs insister sur quelques points sur lesquels mon groupe avait d�j� eu l?occasion de s?exprimer dans le cadre de ce projet, d?abord l?id�e d?avoir des clauses d?insertion dans les march�s publics afin de favoriser les personnes tr�s �loign�es du monde du travail - nous avions d�j� insist� sur ce point et je sais que ce sera le cas.

Nous avons aussi la volont� qu?un soin particulier soit accord� aux personnes sans domicile fixe qui se sont �tablies sur place. Or, je sais que l� aussi, il est pr�vu une permanence sociale et sanitaire qui permettra pr�cis�ment que nous menions une politique tout � l?oppos� de celle du Gouvernement qui agit � coups d?arr�t�s anti-mendicit� et qui fait la guerre aux pauvres.

Nous voulons pr�cis�ment faire autre chose, et que ce projet soit aussi embl�matique de notre conception sociale.

Ce projet r�pond donc aux attentes de notre groupe, et il n?est donc pas �tonnant, d?une certaine mani�re, que de l?autre c�t� de cet h�micycle, du moins pour la majorit� du monde U.M.P., parce que je sais qu?il en est quelques-uns qui sont plus �clair�s, mais pour l?instant, malheureusement minoritaires, je sais que de votre c�t� il y a une opposition � ce projet.

Au fond, c?est sans doute parce que vous ne souhaitez pas que cet espace soit un espace partag�, un espace qui appartienne aux habitants de la m�tropole mais apr�s tout, c?est pr�cis�ment le c?ur de notre projet que de faire en sorte que sans doute le plus beau lieu de Paris puisse �tre un lieu partag� par l?ensemble des habitants de Paris et par l?ensemble des habitants de notre r�gion. C?est sans doute toute la diff�rence entre notre conception de la ville et la v�tre.

Je vous remercie.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur le Pr�sident.

La parole est au pr�sident POZZO di BORGO.

M. Yves POZZO di BORGO. - Monsieur le Maire, ce projet de fermeture des voies sur berges est le grand projet de votre seconde mandature. C?est le 7e arrondissement qui va en prendre le choc principal. C?est d?ailleurs la raison pour laquelle plus de 5.000 personnes consult�es par un r�f�rendum ouvert devant huissier ont dit non � cette op�ration.

Le rapport de l?enqu�te publique va permettre de faire le point sur ce dossier imagin� dans le secret de votre cabinet. C?est l?occasion de revenir sur la pr�cipitation avec laquelle ce projet a �t� men�, sur les impr�cisions, les risques et les cons�quences qu?il met au jour, sur les contradictions des conclusions du commissaire enqu�teur.

Le 14 avril 2010, vous avez pr�sent� votre projet, que tout le monde a d�couvert avec surprise lors d?une conf�rence de presse. Depuis, c?est la marche forc�e et la pr�cipitation.

Aucune concertation avec les �lus et acteurs m�tropolitains, si ce n?est qu?ils ont eu droit � une pr�sentation a posteriori d?un projet d�j� ficel�.

Marche forc�e et pr�cipitation, encore, avec le lancement d?appels d?offres avant la fin de l?enqu�te publique, curieux, ce qui est bien la preuve que vous n?aviez nullement l?intention de tenir compte des avis, des r�serves et des recommandations.

Marche forc�e et pr�cipitation, une nouvelle fois, dans les tergiversations sur le choix des am�nagements, avec des am�nagements qui disparaissent soudainement, d?autres qui sont au stade d?�tudes sur de nouveaux tron�ons potentiels. Le rapport note d?ailleurs que les impr�cisions relev�es sur les usages et les am�nagements ne permettent pas d?appr�cier avec pr�cision la pertinence du budget affect� � ce projet.

Devant ces impr�cisions, on oscille entre brouillon, brouillard sans vision globale, ce qui est classique de la Ville, ici.

Marche forc�e et pr�cipitation enfin, par la fa�on dont a �t� men�e l?enqu�te publique, au beau milieu des vacances d?�t�, malgr� les demandes des �lus du 7e arrondissement qui avaient demand� qu?elle soit report�e.

Le commissaire-enqu�teur, encore lui, a d?ailleurs �t� oblig� de la prolonger de 12 jours car, je le cite : ?de nombreuses personnes r�sidents parisiens, ou autres?, �videmment, c?est les vacances, ils d�couvrent ?n?avaient pas eu connaissance de l?enqu�te en cours ou la possibilit� d?examiner le dossier?.

R�sultat : il a report� de 12 jours. Le r�sultat : 15.163 observations �crites, orales ou par courrier, en tout et pour tout, sur un dossier qui concerne des millions de personnes.

Mais par contre, cela ne devrait pas vous surprendre, 78 % des quelques personnes concern�es se sont prononc�es contre, c?est-�-dire qu?une tr�s grande majorit� de Parisiens n?est pas inform�e du projet, que ceux qui s?y int�ressent s?opposent tr�s largement � la fermeture des voies sur berge. C?est un double d�saveu.

Vous ne pouvez pas continuer de dire, Madame HIDALGO, que la concertation est ?formidable?, et que partout o� vous passez, ?les Parisiens d�bordent d?enthousiasme? !

Il faut ouvrir les yeux : cette enqu�te publique est pour vous un �chec. Je m?�tonne d?ailleurs de la conclusion du commissaire enqu�teur, encore lui, qui, apr�s avoir not� la faiblesse de la participation et pris connaissance des r�sultats, estime de fa�on totalement saugrenue que ?la fr�quentation du public a �t� importante, mobilisant un public motiv� et nombreux?. Surprenant ! On se demande vraiment comment le commissaire enqu�teur a pu rendre un avis favorable. Il doit s?agir d?une erreur, peut-�tre d?un coup de soleil de l?�t� : on ne peut l?expliquer autrement !

Une marche forc�e qui conduit � des impr�cisions aux lourdes cons�quences.

Des impr�cisions en particulier sur le report de trafic, qui est pourtant un risque majeur pour la circulation dans la capitale. 3.000 � 4.000 v�hicules empruntent les berges aux heures de pointe, et Paris est la capitale dont la dur�e d?embouteillage est la plus longue en Europe.

La possibilit� de report de trafic doit �tre calcul�e aux heures de pointe, et non liss�e sur l?ensemble de la journ�e. Or, aux heures de pointe, le p�riph�rique est satur� � 95 %. Ce n?est donc pas l� que la mairie peut esp�rer trouver une solution, comme elle semble le laisser croire.

La possibilit� de report sur les quais hauts est aussi tr�s faible aux heures de pointe. La Pr�fecture et le rapport soulignent un fort risque d?engorgement � la Concorde et boulevard Saint-Germain, ainsi qu?un report sur les rues adjacentes. Le 7e arrondissement va de fait �tre particuli�rement impact�, mais �a vous est �gal parce que ce n?est pas votre �lectorat !

Dans sa recommandation n� 1, le commissaire enqu�teur demande clairement la poursuite pr�alable des �tudes � travers une exp�rimentation, soit calendaire - dimanche et vacances scolaires -, soit spatiale - fermeture partielle, en particulier du pont de l?Alma � celui d?I�na.

Or, la Ville la rejette d?un revers de la main, avec pour seule r�ponse laconique que des alternatives de fermeture, soit calendaires, soit spatiales, ne r�pondent pas aux objectifs du projet.

C?est un peu court au vu des cons�quences encourues et des observations formul�es.

Encore une fois, votre marche forc�e vous entra�ne � pi�tiner tous les principes de concertation et � nier la r�alit�. Au bout du chemin, votre projet pour la valorisation de la Seine, qui pourrait �tre un projet de l?avenir, b�ti au nom de la biodiversit�, se transforme en espace �v�nementiel et commercial.

Merci.

(M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, remplace M. Pierre SCHAPIRA au fauteuil de la pr�sidence).

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - La parole � Mme �dith CUIGNACHE-GALLOIS.

Mme �dith CUIGNACHE-GALLOIS. - Merci, Monsieur le Maire.

Votre projet d?am�nagement des voies sur berges est � l?image de votre politique : c?est un projet �crit � l?encre sympathique. On nous promet le beau, l?amusement, les loisirs � chaque heure du jour et de la nuit, et le soleil toute l?ann�e.

Mais derri�re ce joli programme, se r�v�le une politique qui ne tient pas ses engagements, renonce � ses principes et surtout, ne prend vraiment pas en compte la r�alit� du quotidien des Parisiens qui doivent travailler et qui, pour travailler, doivent circuler.

Un projet, donc, qui ne tient pas ses engagements, car vous aviez fait de l?offre de transports alternatifs et simultan�s une promesse et un pr�alable. C?est inscrit dans le plan de d�placements de Paris de 2007, dans lequel vous affirmiez que la fermeture des voies sur berges ne pourrait �tre envisag�e ?qu?une fois que l?offre de transports en commun serait suffisante pour supporter le report de trafic?.

Vous en aviez �galement fait une condition n�cessaire dans votre programme de 2008. O� donc sont pass�es ces promesses ?

La r�alit� est qu?il n?y a pas, aujourd?hui, de r�elle possibilit� de report de trafic, comme l?a rappel� Yves POZZO di BORGO, il n?y a pas non plus d?offre alternative existante de transports en commun.

Beaucoup de monde en est conscient et s?en inqui�te, y compris vos partenaires politiques.

Dans son avis, ?Paris M�tropole? vous a signifi� ?qu?il est important que des alternatives en mati�re de d�placements soient mises en ?uvre et pr�par�es conjointement � d?�ventuelles restrictions d?usage?.

Le Pr�sident de la R�gion, Jean-Paul HUCHON, dans un courrier dat� du 6 d�cembre 2010, vous a �galement alert� avec un ton amical, de partenaire socialiste, certes, mais de fa�on tout de m�me tr�s pr�cise, et je le cite : ?Les capacit�s d?absorption des reports vers les infrastructures routi�res et les lignes de transports en commun sont � analyser finement dans la suite des �tudes?. Il ajoute : ?il conviendrait de regarder pr�cis�ment les parcours impact�s pour appr�cier les trafics suppl�mentaires?. Il termine, enfin : ?En termes de trafic automobile, le report sur les quais hauts et sur le boulevard doit �tre bien mesur�?.

Le commissaire enqu�teur, lui aussi, dans sa recommandation n� 2, souligne la n�cessit� de ?renforcer dans les plus brefs d�lais l?offre de service de transports collectifs?.

Si vous restez sourds � nos observations, �coutez au moins celles de vos partenaires m�tropolitains et celles qui ressortent de l?enqu�te publique, demandez aux Parisiens et aux Franciliens s?ils trouvent que l?offre de transports est suffisante pour absorber quotidiennement le report de trafic aux heures de pointe.

Vous parlez du RER A, qui est la ligne la plus fr�quent�e du monde, quatre personnes au m�tre carr� aux heures de pointe, je le rappelle, mais les 60 rames qui sont pr�vues, � deux �tages, et qui ont �t� r�cemment encore annonc�es par le Pr�sident de la R�publique ne sont pr�vues que pour 2014 et elles ne permettront que de soulager un trafic existant, il ne s?agit nullement d?une offre alternative permettant d?accueillir des usagers suppl�mentaires et en grand nombre.

Vous �voquiez aussi une am�lioration du RER C pr�vue � trois ans, mais m�me Jean-Paul HUCHON, dans un communiqu� du 17 novembre dernier, donc tr�s r�cent, reconna�t lui-m�me que le service de cette ligne est d�grad� et qu?il n?arrive pas � trouver de solution.

Alors, Monsieur le Maire, je le r�p�te, elle est o� cette offre de transports en commun alternative et simultan�e dont vous aviez fait une condition pr�alable ? Elle n?existe pas, et c?est cela, le vrai probl�me ; vous faites fi de vos engagements et des recommandations de l?enqu�te publique. On se demande vraiment, d?ailleurs, comment le commissaire enqu�teur a pu rendre un avis favorable dans ces conditions.

Les voies express sont un axe structurant d?entr�e et de sortie de la capitale, elles ont une valeur m�tropolitaine et vous ne les regardez qu?� travers une dimension de quartier. Pourtant, 3.000 � 4.000 v�hicules les empruntent chaque jour et 40 % viennent de banlieue. Ce sont des acteurs �conomiques de la r�gion parisienne. Pour beaucoup, ce sont des artisans qui viennent travailler � Paris o� ils viennent livrer des marchandises. Pour cela, il n?y a pas d?alternative aux voies sur berges. Leur v�hicule, malheureusement, pour le moment, est indispensable, d?autant plus que le d�veloppement � grande �chelle du fret fluvial n?est absolument pas, et tr�s curieusement, int�gr� � votre projet de soi-disant valorisation de la Seine. C?est une grande interrogation.

La r�serve n� 2 du rapport de l?enqu�te publique le prouve avec l?absence de zones logistiques pr�vues. La nouvelle exp�rimentation Vogu�o ne pr�voit pas non plus de compatibilit� logistique avec le fret pour les escales ; c?�tait pourtant le sens de notre v?u qui a �t� repris par l?Ex�cutif et adopt� o� je parlais de Vogu�o fret.

Rendre la Seine aux Parisiens, pour nous, ce n?est pas seulement en faire un espace �v�nementiel. Rendre la Seine aux Parisiens, c?est aussi lui redonner sa vocation originelle, celle du transport de marchandises, dans une version moderne et durable de la batellerie, ce qui �viterait des milliers de camions dans Paris chaque jour.

L?ambition aurait �t� aussi de proposer une vision globale, de ne pas uniquement se concentrer sur le plus visible, sur les plus privil�gi�s de l?hypercentre, quand la valorisation des berges non circul�es, en particulier � l?Est, et je pense � mon arrondissement, le 13e, aurait d� �tre la priorit�.

Dans cette p�riode de crise, votre projet de ?ramblas? � 35 millions d?euros, avec mikado g�ant et �le flottante, c?est la fuite d?un Maire vers le ludoculturel et l?abandon des exigences de la r�alit�, en bref, un triste constat, c?est la politique du futile plut�t que de l?utile.

Je vous remercie.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - La parole est � Mme Karen TA�EB, pour le groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s.

Mme Karen TA�EB. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, je vais me permettre d?ajouter un peu de po�sie � nos d�bats, puisque la Seine a inspir� nombre de po�tes, parfois dans des termes m�lancoliques : ?Le fleuve est pareil � ma peine? nous livre Apollinaire dans ?Marie?, parfois dans des termes peu �logieux, ?flots indolents?, ?morne Seine? pour Verlaine qui, dans ?Nocturne Parisien?, invective le fleuve : ?Toi, Seine, tu n?as rien, deux quais et voil� tout?, mais aussi de fa�on enjou�e avec Pr�vert, ?Ce n?est pas un fleuve, la Seine, c?est l?amour en personne, mon petit tour du monde, les vacances de ma vie (?). La Seine, c?est ma riviera, et moi, je suis son vrai touriste?. C?est un peu mon cas, une vraie touriste devant la Seine, de jour comme de nuit, rive droite ou rive gauche, je m?extasie en regardant les platanes s?y courber, les bateaux y fl�ner, les bouquinistes y r�sister, les monuments s?y refl�ter.

Je crois qu?il faut vraiment aimer la Seine et ses quais pour envisager enfin sa reconqu�te et pour r�pondre � mon coll�gue Jacques BOUTAULT, la Seine m�rite bien un projet ambitieux qui associera, j?en suis s�re, romantisme, d�tente et joie de vivre.

Comme chacun le sait, l?enqu�te publique li�e au projet d?am�nagement des berges de Seine s?est d�roul�e du 4 juillet au 14 septembre 2011 inclus, 12 jours, il est vrai, apr�s la date pr�vue au d�part, ce qui a partiellement, comme on le voit, satisfait les �lus de l?U.M.P.P.A. pour qui une enqu�te en �t� ne vaut pas grand-chose par principe, principe de mauvaise foi.

Dans la s�rie ?info ou intox ??, ce sera plut�t intox par la mairie du 7e arrondissement qui donne son avis sur le site ?voiessurberges.fr?. Vous �tes bien pessimistes lorsque vous parlez du temps perdu par l?augmentation des temps de trajet quotidiens, l?augmentation des nuisances sonores et atmosph�riques, le stress, la perte de comp�titivit� des entreprises, lorsque nous, nous envisageons, au contraire, la satisfaction des Parisiens, des Franciliens ou des touristes qui viendront se balader, profiter sans stress de la beaut� de Paris.

Ce n?est en rien un ch�timent contre les automobilistes, juste la mise en pratique d?une politique que nous voulons mener, que nous aimons d�fendre ici : le partage de la ville. Mais vous allez jusqu?� inviter le soleil dans vos d�bats en soulignant avec le Conseil du 7e arrondissement que ?les quais bas rive gauche sont situ�s � l?ombre, moins propices � la promenade que les quais hauts, davantage ensoleill�s? et ?pour cette raison, le projet serait donc peu adapt� aux besoins des touristes?. Dr�le de conclusion ! A cours d?arguments, vous nous en offrez des plus farfelus.

Enfin, vous faites part de votre inqui�tude en raison du d�veloppement des guinguettes et des bo�tes de nuit qui pourraient amener, dites-vous, les personnes alcoolis�es � chuter dans la Seine, une m�thode bien connue : alimenter les peurs pour faire douter.

Peu vous importe qu?au premier rang des nombreuses attentes exprim�es dans l?enqu�te figure la promenade, les loisirs et la d�tente le long du fleuve. On peut, comme vous le faites, noircir le tableau � l?envi. Pour ma part, je choisis, l� encore, l?enthousiasme de Pr�vert et me f�licite de ce projet qui s?est fait, non seulement dans le respect d?un site exceptionnel inscrit au patrimoine mondial de l?UNESCO, mais avec la volont� d?offrir le paysage de la Seine au plus grand nombre, aux enfants, aux rollers, aux cyclistes, tout comme aux personnes �g�es ou aux personnes en fauteuil. Place aux pi�tons, enfin !

Des travers�es pi�tonnes �quip�es de feux tricolores, des travers�es prot�g�es, la chauss�e recalibr�e de 7 � 6 m�tres de large afin d?offrir justement plus d?espace aux pi�tons?

Le projet comprend �galement l?am�nagement int�rieur d?une galerie technique en un passage qui va relier le port Henri IV avec le bassin de l?Arsenal, autrement dit le 4e avec le 12e arrondissement, comme cela a �t� ardemment d�fendu par les conseillers de quartier du 12e arrondissement et port� par Mich�le BLUMENTHAL.

J?en profite, d?ailleurs, pour mettre en lumi�re deux v?ux qui seront propos�s, nos 87 et 88, qui ont �t� vot�s par la majorit� municipale du 12e arrondissement, et qui proposent la mise en place d?am�nagements sur le port de Bercy aval et l?�tude de la r�ouverture de la continuit� pi�tonne sur la berge rive droite du port de la Rap�e au port de Bercy aval.

C�t� rive gauche, alors que les quais hauts seront r�am�nag�s pour accompagner le report de trafic automobile, deux projets innovants seront pr�vus sur les quais bas : un emmarchement d�montable au port de Solf�rino devant le mus�e d?Orsay et un jardin flottant � proximit� du pont de l?Alma.

Au port de Solf�rino, un p�le culturel et �v�nementiel sera am�nag� pour permettre des occupations temporaires, le port des Invalides Alexandre III sera anim� de jour comme de nuit et au port du Gros caillou, un p�le sportif et ludique sera ouvert en fonction des saisons � diff�rents types de publics incluant les scolaires.

Restauration, salons, �conomie sociale et solidaire, les activit�s �conomiques permanentes ou temporaires seront d�velopp�es sur l?ensemble du lin�aire.

Des berges, il sera possible d?acc�der aux mus�es qui bordent la Seine et seront accueillies des expositions de plein air ou des spectacles vivants. Tout a �t� pens� pour l?accueil du public : sanitaires, stations V�lib?, un nouvel �clairage, des fontaines � boire ont �t� pr�vus et, enfin, la gestion du site int�grera tous les services de propret� et de s�curit� n�cessaires � un lieu de forte fr�quentation et je n?ai aucun doute sur le fait que d�s l?ouverture pr�vue en juillet 2012, il y aura affluence de Parisiennes et Parisiens ou amoureux de Paris qui viendront se r�approprier la beaut� de Paris.

C?est notre conception de la ville de demain et je m?en f�licite.

Je suis persuad�e que les berges de Seine ainsi retrouv�es inspireront de nouvelles plumes et de nouveaux pinceaux et seront surtout la source d?une vraie qualit� de vie pour les Parisiens.

Je vous remercie.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. le Pr�sident Jean-Fran�ois LAMOUR pour le groupe U.M.P.P.A.

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - Merci, Monsieur le Maire.

Je dis, Monsieur le Maire, mais j?aurais pr�f�r� que le Maire de Paris soit pr�sent dans cet h�micycle. Eh bien oui ! Sur un projet qu?il nous qualifie de projet du si�cle, et dont on voit bien finalement qu?il se moque, comme de beaucoup d?autres dossiers � Paris.

En effet, Monsieur le Maire, je regrette que ce projet d?am�nagement des voies sur berges n?ait pu faire l?objet d?une r�flexion partag�e, commune et ouverte. Je regrette que ce projet n?ait pu �tre le fruit d?un travail de concertation, qui aurait impliqu� l?ensemble des �lus, bien s�r, mais aussi d?autres partenaires, les cabinets d?urbanistes, des associations, les chambres de commerce, les collectivit�s locales limitrophes.

Il aurait pu �tre con�u comme un vrai projet structurant, valorisant, et � la mesure du rayonnement amplifi� qui doit �tre conf�r� � la capitale dans le cadre du Grand Paris.

Mais il n?en a rien �t� de tout cela, car le 14 avril 2010, vous annoncez en grande pompe, lors d?une conf�rence de presse, ?la reconqu�te des berges de la Seine? : f�tes, bonheur et loisirs au programme des Parisiens, gr�ce � ce projet qui a germ� dans le secret de votre cabinet, afin de m�nager la surprise aux journalistes, aux Parisiens et aux �lus d?opposition.

C?est le jeu, me direz-vous. Votre jeu, certes, mais un jeu indigne de l?enjeu.

Nous voici face � un projet ficel�, r�alis� � votre demande par les services de l?A.P.U.R. sous la direction de M. ROLTANGUY, aujourd?hui d�missionnaire de ce poste, dont la seule proposition est parfaitement inadapt�e, insuffisante, voire ind�cente pour envisager s�rieusement de r�am�nager les berges de la Seine.

Ainsi, victime de votre culte du secret et de la ma�trise de tout, en d�pit de vos grandes d�clarations sur la transparence, vous pr�sentez � la presse un projet ridicule, � mi-chemin entre Paris Plage et f�te foraine, mais n�anmoins lourd de cons�quences, en termes de co�ts, d?impact �conomique et de report de circulation.

Mais aussi limite en termes de s�curit� car, quand Paris est bouch�, les ambulances, les pompiers, le Samu, la police aussi voient leurs d�lais d?intervention s?allonger et leurs trajets se compliquer. Mais qu?importe ces r�serves, vous poursuivez votre chemin et j?attends maintenant avec beaucoup d?attention les propos du Pr�fet de police, quant � justement cette embolie du centre de Paris.

Fid�les � vos paradoxes, vous entamez ensuite une concertation. La plaisanterie continue. Paris M�tropole est saisie du projet pour la forme, mais les maires d?arrondissement sont totalement ignor�s : aucun appel � projets n?a �t� lanc� avant, aucune suggestion post�rieure ne sera retenue, bien s�r.

Vous annoncez ensuite une enqu�te publique, pendant les mois d?�t�, nouvelle mascarade. Bien avant d?avoir ses conclusions, vous demandez au Conseil de Paris, autant dire � votre majorit�, de se prononcer sur les premi�res autorisations d?urbanisme, et de passer les march�s n�cessaires aux animations que vous pr�voyez.

Quand au compte rendu que vous commettez � la suite de l?enqu�te publique, il n?est �videmment en rien fid�le aux nombreuses questions et observations l�gitimes qui y sont soulev�es.

En r�sum�, absence de concertation, absence de transparence, absence d?honn�tet� intellectuelle pour tout ce qui a trait � l?enqu�te publique, non respect des d�lais. Dans quel syst�me sommes-nous, Monsieur le Maire ?

Alors ce projet, nous ne le voterons pas, bien s�r, pour des raisons li�es autant � la m�thode qu?au contenu et au sens des am�nagements pr�vus. Aucune des r�serves que nous avons formul�es n?a �t� discut�e ni retenue.

Il semble m�me que vous vous dispensiez de tenir compte de la demande de r�versibilit�. Qui peut croire que l?am�nagement de la cul�e du pont Alexandre III sera r�versible ? A quoi bon avoir proc�d� � tout ce simulacre de concertation, � ces d�bats en s�ance, � cette enqu�te puisque, quoi qu?il en soit, vous allez mettre en place votre petite op�ration festive, faire votre communication autour et faire fi de tout le reste ?

J?ajouterai que vous n?avez m�me pas respect� les d�lais de d�p�t de ces projets de d�lib�ration qui n?ont donc pas �t� examin�s dans certains conseils d?arrondissement.

Je terminerai donc, comme j?ai commenc�, par des regrets. Des regrets, face � ce projet qui n?int�gre en rien le potentiel de la Seine dans le cadre du projet d?am�nagement global du Grand Paris et de la vall�e de la Seine, cher � Antoine RUFENACHT. Tout �a pour �a ! Donc, rien d?embl�matique, quelques am�nagements anecdotiques et beaucoup d?inconv�nients.

Votre reconqu�te des berges de la Seine est anachronique et sans ambition, Monsieur le Maire. Elle se veut dans l?air du temps, celui qui consiste, pour toutes les grandes villes � vouloir diminuer la place de la voiture, mais elle n?est pas en phase avec le rythme de r�alisation du vaste projet dans lequel elle aurait d� s?ins�rer. C?est dommage et irresponsable.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - La parole est � Mme Laurence DOUVIN, pour le groupe U.M.P.P.A.

Mme Laurence DOUVIN. - Merci, Monsieur le Maire.

Je commencerai par le principal. La Seine m�rite un am�nagement qui soit digne de sa beaut� et digne de Paris. Il est donc naturel de se pr�occuper de ses abords pour obtenir le meilleur am�nagement et la meilleure accessibilit�.

Je crois que nous sommes tous d?accord sur ce point. Mais, � partir de l�, les appr�ciations divergent et les priorit�s ne sont pas les m�mes.

Nous voulons un am�nagement ambitieux, qui concerne toutes les rives de Seine, c?est-�-dire l?ensemble du trac� du fleuve sur la travers�e de Paris.

Vous, vous avez choisi de vous occuper que des voies sur berges circul�es, c?est peu. C?est surtout � contretemps. Voici pourquoi : nous souhaitons tous rendre la Seine plus accessible aux promeneurs, aux Parisiens, aux Franciliens, aux visiteurs.

Et vraisemblablement, il arrivera que ces conditions, pour que ce v?u soit exauc�, soient r�unies, mais cela n?est pas le cas aujourd?hui. Parce que ces conditions, qu?elles sont-elles ? Elles sont que le volume de la circulation routi�re, qui utilise aujourd?hui les voies sur berges, en tant qu?art�re essentielle � la m�tropole, diminue.

Alors, il sera possible d?organiser diff�remment la circulation de tous les modes routiers, mais que faut-il pour cela ? Les r�ponses sont �videntes : il faut que les infrastructures de transports, qui relient la capitale � la grande et � la petite couronne, permettent le report des utilisateurs de la voiture sur les transports en commun.

Est-ce possible aujourd?hui ? Pas encore. Est-ce que ce sera possible demain ? Oui, dans le cadre du Grand Paris notamment.

Deuxi�me condition : il faut que d�s maintenant un report sur les m�tros, RER et bus existants, permette aux usagers des voies sur berges des deux rives de se reporter sur un mode collectif.

Est-ce le cas ? Non. Il n?y a pas plus de bus. Ceux qui circulent vont �tre fortement perturb�s par les embouteillages g�n�r�s, 40 % du trafic bus sera impact�.

Alors, avec votre projet, cela ne sera pas mieux, ce sera pire. Le RER C va �tre am�lior�, mais c?est en grande couronne, pas sur le trajet parisien. L?automatisation de la ligne 1 a des effets vraiment extr�mement limit�s par rapport aux besoins.

Donc, les conditions ne sont pas r�unies actuellement pour se priver du trafic automobile des voies sur berges. M�me si on peut l�gitimement esp�rer qu?elles le seront un jour.

Devant les inqui�tudes g�n�r�es par ce projet, vous d�cidez de mettre co�te que co�te en ?uvre, et devant les r�serves explicites du commissaire enqu�teur, vous affirmez que tout est r�versible et surtout vous vous engagez � faire le point au bout d?un an.

Monsieur le Maire, je crois qu?il est temps de faire preuve d?honn�tet� devant les Parisiens. Vous avez pass� votre temps � nous dire que tous �taient tr�s largement favorables � ce projet, � la suite d?une ?concertation?, mot dont je vous laisse la paternit�, car ayant �t� pr�sente � certaines r�unions dites de concertation, je peux t�moigner qu?elles �taient tr�s fortement connot�es.

D�monstration de ce bel �lan, les 65 % d?opinions favorables recueillies, selon vous, lors de la concertation pr�alable au projet, ne correspondent pas � la r�alit� : ce sont plus de 78 % des 1.557 observations fournies par les participants � l?enqu�te publique qui lui sont, elles, d�favorables.

Alors, au point o� nous en sommes, l?exp�rience tranchera. Mais de mani�re � ce que ces enseignements soient rendus publics dans la plus grande transparence, transparence � laquelle vous affirmez toujours �tre tr�s attach�, eh bien, Monsieur le Maire, nous vous demandons de faire un premier point d?�valuation de la situation au bout de six mois. Ce d�lai est bien assez long pour �tre significatif, sinon d�finitif, dans l?appr�ciation de la situation.

Cette proposition fait donc l?objet d?un v?u de notre groupe et on pourrait facilement l?assortir de la parution d?un barom�tre r�gulier de la situation tous les deux mois.

Monsieur le Maire, nous vous demandons aussi, ainsi qu?� Monsieur le Pr�fet de police, de nous exposer d�s maintenant sur quels indicateurs pr�cis�ment vous comptez faire cette estimation.

Nous demandons un �tat de la situation actuelle sur le plan de la fr�quentation, de la pollution atmosph�rique et sonore des voies sur berges et des voies de report. Et le m�me �tat, une fois l?am�nagement r�alis�, et r�guli�rement ensuite.

Pourquoi ? Parce que les Parisiens ont le droit de savoir quel est le prix � payer pour pouvoir appr�cier ce projet et ces r�alisations propos�es.

A ce sujet, poursuivant d?ailleurs la m�me m�thode qui vous a amen� � pr�senter un projet en avril 2010 � la presse, alors que vous avez attendu juillet pour le pr�senter aux conseillers de Paris, vous avez confi� � une �quipe, sans aucune information du Conseil de Paris, un projet d?am�nagement. Nous n?en connaissons donc que ce que la presse a bien voulu pr�ciser depuis votre conf�rence de presse d�but novembre, il y a un mois.

Alors, Monsieur le Maire, de quel c�t� la balance penche-t-elle ?

Est-ce en faveur d?un am�nagement, qui dispense une animation a priori plut�t m�diocre et sans ambition ? Une animation o� le c�t� �conomique est affirm� mais, en fait, particuli�rement absent ? On n?en voit pas une ombre, si ce n?est la mention d?�tudes en faveur d?investissements priv�s.

Ou bien la balance penche-t-elle du c�t� de la lourdeur des inconv�nients pour les Franciliens et les Parisiens ? Les automobilistes, �videmment, sur lesquels il est de bon ton de crier haro sans prendre en consid�ration s?ils ont un autre moyen de venir � Paris ? Sur tous les autres modes motoris�s : transports de marchandises, camionnettes d?artisans, d�placement des professions m�dicales et param�dicales, deux-roues motoris�s, toujours plus nombreux dans la circulation, avec des risques aggrav�s, notamment par la diminution de la largeur des files ? Comme j?aimerais me tromper � ce sujet !

Le commissaire-enqu�teur a exprim� ses inqui�tudes �galement par rapport au poids financier des am�nagements : 40 millions d?euros. Nous y ajoutons les n�tres devant des variations pour le moins �tonnantes. L?archipel �tait annonc� � 2 millions en juillet 2010, il est pass� � 7 millions au printemps 2011, puis � 8,4 millions aujourd?hui ; je ne pense pas que l?inflation soit galopante � ce point. L?am�nagement des locaux de la Maison des C�lestins n?appara�t pas, non plus que le r�am�nagement du square de l?H�tel de Ville. O� cela est-il pass� ?

Il se pose encore beaucoup de questions, notamment sur la circulation parce que, par exemple, quelle r�organisation des files de circulation pr�voyez-vous sur les quais hauts de la voie rive droite, avant le souterrain des Tuileries ? Quel acc�s � la voie rive droite � partir de la place de la Concorde ? Et de l?Assembl�e nationale ? Comment r�organiser le quai Anatole France avec une file suppl�mentaire, alors que, manifestement, il n?y a pas d?espace ? Et de toute mani�re, que peut faire une file sur 150 m�tres pour soulager, effectivement, la fermeture de la voie sur berge rive gauche ?

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - Madame DOUVIN, je vais vous demander d?aller vers votre conclusion, s?il vous pla�t.

Mme Laurence DOUVIN. - J?arrive � la conclusion.

Il reste des probl�mes : celui de la nature des commerces et de leur nombre ? Quelle nature de commerces, quelles barges, quel nombre ? Quelles cons�quences sur la vie des riverains ? Et aussi, devant l?emmarchement, que va-t-il se passer ?

Je rappelle simplement que la Ville de Lyon avait cr�� un emmarchement. Ils l?ont supprim� assez rapidement ainsi que les spectacles qui �taient pr�vus devant parce que, malheureusement, � Lyon comme � Paris, il pleut et les conditions m�t�orologiques font la loi encore plus qu?autre chose.

Je conclurai en disant que vous proposez de d�penser 40 millions d?euros int�gralement financ�s par les Parisiens pour un projet �triqu�, dont les co�ts d?exploitation ont d�j� plus que doubl� avant m�me que de commencer : de 2 � 5 millions d?euros.

Je m?arr�te donc l�, mais � l?heure du Grand Paris, un tel projet, plac� pourtant dans un site exceptionnel, n?est pas � la hauteur. Nous le regrettons et nous voterons contre ces am�nagements.

Merci.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. G�rard d?ABOVILLE, pour le groupe U.M.P.P.A.

M. G�rard d?ABOVILLE. - Merci, Monsieur le Maire.

La reconqu�te des berges de la Seine : finalement, tout est dit d�s la premi�re ligne du projet de d�lib�ration. La reconqu�te ! Comme s?il s?agissait de mener une exp�dition guerri�re et punitive � l?encontre d?une tribu honnie, celle des automobilistes. D?un c�t�, les bons Parisiens, de l?autre les mauvais.

Les bons Parisiens sont ceux qui profiteront (combien de jours par an ?) d?un nouvel espace de promenade et d?activit�s ludiques. Pour eux, rien n?est trop beau ; pour eux, rien n?est trop cher. Pr�s de 9 millions d?euros pour des �lots flottants d�risoires, soit 5.600 euros le m�tre carr�. Pour eux, 2,5 millions euros pour un escalier g�ant (100.000 euros la marche), 1 million d?euros par an pour un nettoyage quotidien ?comme une voie parisienne classique?, peut-on lire.

Entre nous, je connais bien des habitants du 15e arrondissement qui seraient contents si leur rue �tait nettoy�e, ne serait-ce que tous les deux ou trois jours !

Au total, ce sont 40 millions d?euros dont on parle, mais il est � pr�voir que toute cette op�ration co�tera beaucoup plus cher, car que dit la commission d?enqu�te ? Je lis : ?Les impr�cisions relev�es sur les usages et les am�nagements ne permettent pas d?appr�cier avec pr�cision la permanence du budget affect� � ce projet, tant en investissement qu?en fonctionnement?. Plus loin : ?Si le budget n?est pas consid�rable en valeur absolue, au regard du budget de la Ville de Paris, il peut �tre ressenti comme trop �lev� au regard de la port�e tr�s r�duite du projet, avec des passages pour pi�tons, feux tricolores rive droite, un emmarchement et quelques barges ludiques, sportives ou florales rive gauche?.

On nous dit que le projet, � d�faut d?�tre pr�c�d� par une exp�rimentation, est r�versible. Mais quel g�chis, quand tous ces �quipements auront �t� financ�s !

Quant aux mauvais Parisiens, ce sont tous les autres, repr�sentants, artisans, m�decins, taxis, livreurs, ceux pour qui la voiture, loin d?�tre un luxe, est un simple outil de travail. Croyez-vous vraiment qu?il y ait encore des Parisiens qui utilisent une voiture par plaisir ?

Et je ne parle pas des Franciliens, les cadres moyens que votre politique du logement oblige � s?installer en banlieue et tous ceux qui, dans l?�tat actuel des transports en commun, n?ont d?autre alternative pour se rendre � Paris ou pour traverser la Capitale. Pour eux, encore plus d?embouteillages, alors que Paris d�tient d�j� un triste record europ�en avec, en moyenne, plus de 70 heures perdues par an par automobiliste.

A ce propos, je lis dans le projet de d�lib�ration : ?Consid�rant que le th�me des d�placements est un sujet sensible, mais que les voiries auront la capacit� d?absorber les reports, en notant toutefois une l�g�re augmentation des temps de parcours, la commission d?enqu�te estime que le dossier, je cite toujours, pr�sentait une �tude d?impact la plus compl�te possible, dont les orientations en mati�re de report de circulation faisaient appel � des mod�les arithm�tiques dont les incertitudes sont li�es � l?�tat actuel de l?art, d?une part, et au comportement des individus, d?autre part.?

Autrement dit : on n?en sait rien et l?affirmation selon laquelle on devrait s?attendre seulement � une l�g�re augmentation des temps de parcours est une fumisterie.

C?est pr�cis�ment la raison pour laquelle nous avions demand�, sans �tre entendus, une phase d?exp�rimentation.

Certes, nous l?avons d�j� dit, le r�am�nagement des voies sur berges est un objectif louable, � condition toutefois qu?il soit pr�c�d� par une r�elle offre alternative des transports en commun. Qu?en est-il ?

Pour le R.E.R. A, on nous parle de la perspective de la mise en ?uvre de mat�riels � grande capacit�. Mais nous le savons : cette ligne est aujourd?hui totalement satur�e et le demeurera, compte tenu de l?augmentation du trafic de voyageurs vers La D�fense, bien au-del� de cette perspective.

Pour le R.E.R. C, on nous vante l?augmentation de sa vitesse, projet � ?l?horizon de deux ou trois ans?. J?aime cette notion d?horizon. Vous savez, l?horizon, c?est la ligne imaginaire qui se d�place, qui recule au fur et � mesure que vous avancez. Quoi qu?il en soit, ce ne sera fait que longtemps apr�s la modification des voies sur berges. Bien au contraire, ce sont, d?apr�s la R.A.T.P., 30 lignes d?autobus, la moiti� du r�seau parisien qui se retrouveront, � des degr�s divers, impact�s, dont 10 s�v�rement.

Cette enqu�te publique, qui s?est tenue comme par hasard pendant les vacances d?�t�, a recueilli 1.500 observations, moiti� moins que pour celle du premier tron�on du tramway. Elle fait suite � une d�cision brutale, mitonn�e dans le secret, un projet livr� sans alternative, clefs en main et qui, au fil du temps et des critiques, n?a �t� amend� qu?� la marge. Une base logistique, qui pourrait aussi bien voir le jour dans la configuration actuelle, une mention cosm�tique relative aux arrondissement p�riph�riques, sans engagement pr�cis chiffr� et dat�, alors que le projet initial, lui, suit son cours avec des appels d?offres et des attributions de march�. Disparus, les avis n�gatifs de la Chambre de Commerce et d?Industrie de Paris, disparus les avis de la R.A.T.P., de la S.N.C.F., de certaines mairies, comme celle du 15e, et des conseils de quartier.

Alors, j?entends d�j� vos r�ponses. Vous direz qu?il y a le sens de l?histoire, que d?autres grandes villes qui, soit dit en passant, n?ont rien de comparable, ont des berges sans circulation, que la voiture, c?est ringard, que pour modifier les comportements, il faut frapper fort, que la promenade, les loisirs, la d�tente font partie des nombreuses attentes exprim�es. En bref, qu?il faut suivre l?air du temps !

La belle affaire !

?On ne saura jamais, �crivait P�guy en 1913, ce que la peur de ne pas para�tre assez avanc� fait commettre de b�tises et de sottises aux hommes politiques fran�ais !?

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - La parole � M. Michel DUMONT, pour le groupe U.M.P.P.A.

M. Michel DUMONT. - Merci, Monsieur le Maire.

Les priorit�s de rigueur et de solidarit� exprim�es lors de votre intervention sur le projet de budget 2012 auraient d� vous faire renoncer � votre projet d?am�nagement des voies sur berges.

Rigueur, car dans la crise financi�re que nous traversons, les d�penses superflues doivent �tre proscrites au profit des d�penses utiles.

Solidarit�, car le soutien aux familles parisiennes doit rester une priorit�.

Il n?est pas inutile de rappeler � cet �gard le manque de volont� de la Ville � financer le projet de nouveaux barrages afin de contenir une crue centennale de la Seine que votre communication ignore superbement alors que ses cons�quences seront dramatiques, tant que le plan humain que mat�riel pour Paris et les Parisiens.

Si�geant au conseil d?administration des Grands lacs, je suis bien plac� pour savoir que le territoire parisien est aujourd?hui plus vuln�rable � une inondation majeure qu?en 1910 en raison de sa densit� urbaine.

On ne peut qu?�tre constern� par votre refus de prendre en compte ce risque majeur.

Vos projets dispendieux comme celui des berges de la Seine se font au d�triment des arrondissements, principalement, il faut le souligner, ceux de votre opposition, qui souffrent d?un manque d?�quipements ou de la d�gradation constante de ceux existants.

Est-il s�rieux, pour toutes ces raisons, d?engager 35 millions d?euros d?investissements pour am�nager les voies sur berges qui g�n�reront 5 millions d?euros de frais de fonctionnement, chiffre d?ailleurs sous-estim� � la lecture du rapport du commissaire-enqu�teur, que je cite, et cela a d�j� �t� fait par mon coll�gue, page 61 du rapport : ?Les impr�cisions relev�es sur les usages et les am�nagements ne permettent pas d?appr�cier avec pr�cision la pertinence du budget affect� � ce projet, tant en investissement qu?en fonctionnement?, et de conclure : ?La vigilance s?impose pour �viter toute d�rive financi�re du co�t des installations et une �ventuelle privatisation de certains sites?.

On ne peut pas en conclure que la commission d?enqu�te vous ait d�livr� un satisfecit enthousiaste. Il est vrai que les frais de fonctionnement estim�s � l?origine � 2 millions d?euros ont plus que doubl�, � 5 millions.

Est-il aussi justifi� de d�penser pr�s de 9 millions d?euros pour cr�er des �les artificielles de jardins flottants au niveau du port du Gros Caillou ? Que penser d?ailleurs du co�t de cet archipel, annonc� � l?origine � 2 millions d?euros, puis � 7 millions au printemps 2011, et aujourd?hui � pr�s de 9 millions d?euros, alors que le Champ-de-Mars, par exemple, justifierait d?un programme de r�novation en profondeur ou que la cr�ation d?une nouvelle cr�che appara�t indispensable dans le 7e arrondissement au regard des demandes des familles et de la construction de plusieurs centaines de logements, notamment sur l?ancien site de l?h�pital La�nnec ?

Est-il raisonnable �galement de faire peser sur d?autres structures vos d�penses somptuaires en demandant par exemple pour ce projet d?am�nagement une subvention � l?Agence de l?eau Seine-Normandie pour la r�alisation des archipels ?

Est-il de bonne politique de cr�er un embouteillage permanent de la rive gauche dont le point culminant sera l?intersection au d�bouch� du pont de la Concorde, devant l?Assembl�e nationale ?

Vous allez sacrifier la vie quotidienne des habitants des quartiers avoisinants du 7e arrondissement ainsi que des personnes y travaillant, qui vont se retrouver dans un environnement de pollution de toutes natures dont vous n?arr�tez pas d?ailleurs de d�noncer les effets en d?autres circonstances.

Nous vous avions demand� une exp�rimentation sur quelques semaines, de fermeture de la voie sur berge, rive gauche, pour mesurer en grandeur nature les effets des reports de circulation sur le quai haut et les rues de desserte locale du 7e arrondissement.

Vous avez refus�, probablement conscients de l?image n�gative qui en r�sulterait pour l?avenir de votre projet. Vous vous retranchez, suivant en cela l?avis de la commission d?enqu�te, sur la r�versibilit� de la fermeture de la voie sur berge, laquelle commission vous demandait �galement de proc�der � un test en grandeur nature.

Comment croire qu?apr�s avoir d�pens� plusieurs dizaines de millions d?euros, construit un escalier g�ant de 35 m�tres de large reliant le quai haut au quai bas devant le mus�e d?Orsay, dont la construction durera cinq mois et co�tera 2,5 millions, vous puissiez accepter de revenir en arri�re et de rendre � la circulation la voie sur berge ?

Je partage les r�serves de la Pr�fecture de police sur l?inefficacit� de l?�largissement du quai haut Anatole France � trois files de circulation sur une centaine de m�tres pr�c�dant le carrefour du pont de la Concorde.

Vous avez l?audace d?�crire que cette troisi�me file offrira une capacit� suppl�mentaire de trafic pour �viter le risque de congestion en amont.

C?est en r�alit� � une thrombose de la circulation � laquelle vous condamnez la rive gauche.

Enfin, est-il concevable, alors que la propret� de Paris n?est pas assur�e convenablement et que votre adjoint comp�tent vient d?augmenter de fa�on vertigineuse la taxe de balayage, tout en nous pr�cisant qu?il ne fallait pas attendre d?am�liorations visibles de l?entretien de nos quartiers, d?annoncer un budget de 1 million d?euros pour le nettoyage de ces espaces pi�tonniers nouveaux, qui seraient mieux utilis�s, effectivement, au nettoyage quotidien de notre quartier ?

Monsieur le Maire, vous restez sourd � notre argumentation, dont nombre des aspects ne vous sont d?ailleurs pas �trangers, mais vous n?avez pas cru bon de pr�sider cette s�ance � l?occasion de ce d�bat.

Vous �tes aveugl� par votre id�ologie et celle de vos alli�s verts, pour lesquels la chasse � la voiture est un leitmotiv permanent. Vous allez rendre la vie insupportable aux automobilistes, pour reprendre une expression de l?un de vos anciens adjoints, vous allez surtout la rendre insupportable aux Parisiens de la rive gauche pour satisfaire votre caprice.

Vous avez balay� d?un revers de main la forte hostilit� des parisiens : 78 % des observations d�favorables lors de l?enqu�te publique, de ces Parisiens qui se sont exprim�s et qui ont pos� des questions auxquelles vous n?apportez aucune r�ponse, que cela soit en termes de circulation, de nuisances.

Pas une avanc�e en mati�re de transports en commun, alors que le m�tro et le R.E.R. sont � saturation, et que nombre de lignes de bus subiront des retards li�s aux nouveaux encombrements.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. Monsieur DUMONT, pouvez-vous conclure, s?il vous pla�t ?

M. Michel DUMONT. - Je conclus.

Pour reprendre le titre d?un r�cent article d?un grand quotidien � propos de Paris : le 10e arrondissement est l?arrondissement qui a invent� les bouchons la nuit ; vous allez �tre l?inventeur des bouchons, jour et nuit, de la rive gauche.

Votre projet est mauvais pour Paris. Il p�nalisera l?activit� �conomique au c?ur de notre ville. Il rendra la vie impossible aux Parisiens habitant la rive gauche.

Avec ce projet, vous poursuivez pour Paris une politique conduisant � faire de notre ville une ville mus�e le dos tourn� aux r�alit�s �conomiques.

C?est la raison pour laquelle nous voterons r�solument contre ce projet.

Merci.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. Vincent ROGER, pour le groupe U.M.P.P.A.

M. Vincent ROGER. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, � l?instar de ce que j?ai pu entendre lors du dernier Conseil du 4e arrondissement, votre majorit� a d�cid� de faire du projet de l?am�nagement des voies sur berges l?embl�me et le symbole de sa soi-disant modernit�.

S?y opposer serait, � vous entendre, la quintessence de la ringardise ! Critiquer votre projet, c?est imm�diatement �tre qualifi�, je cite la maire du 4e, de ?caricatural et de d�magogue?.

Monsieur le Maire, au-del� de la nuance de tels propos que chacun appr�ciera, votre majorit� souhaite faire de ce projet la vitrine de sa conception, para�t-il audacieuse, de l?action municipale. Grand bien lui fasse !

Les Parisiens pourront ainsi appr�cier votre vision de la modernit�. Permettez-moi de les inviter � se poser quelques questions.

Comme par exemple celle consistant � savoir s?il est moderne de ne pas respecter ses engagements aupr�s des �lecteurs. N?aviez-vous pas fix� lors des derni�res municipales deux conditions indispensables � toute initiative en mati�re d?am�nagement des voies sur berges ?

La premi�re, selon vous, r�sidait dans la baisse du volume de la circulation ; la seconde, dans la cr�ation de transports collectifs de report.

Objectivement, Monsieur le Maire, vous aviez raison, et vous feriez preuve d?une tr�s grande originalit� en disant que ces deux conditions sont d�sormais r�unies.

Ensuite, Monsieur le Maire, est-ce moderne de faire voter un projet par le Conseil de Paris, puis d?organiser une concertation dont on sait par avance qu?elle ne remettra pas en cause le vote d�j� acquis ?

Est-ce moderne de balayer d?un revers de la main les propositions de l?opposition ?

Est-ce moderne, sur un sujet si crucial pour la Ville, de ne pas �couter la Pr�fecture de police, la R.A.T.P. et la Chambre de Commerce et d?Industrie de Paris ?

Est-ce moderne d?augmenter le nombre de kilom�tres de bouchons dans Paris et en cons�quence, d?augmenter la pollution ?

Est-ce moderne, Monsieur le Maire, d?organiser une enqu�te publique durant les vacances des Parisiens ?

Est-ce moderne de passer sous silence les 78,2 % de Parisiens qui ont �mis une opinion hostile au projet aupr�s de la commission d?enqu�te ?

Est-ce moderne de faire passer les r�sultats de l?enqu�te comme favorables alors que dans les faits, les conclusions du commissaire enqu�teur sont plus que r�serv�es, pour ne pas dire s�v�res ?

Est-ce moderne, enfin, de vouloir passer en force alors que la commission d?enqu�te �mit une multitude d?incertitudes quant aux cons�quences de ce projet li� � la vie des Parisiens en g�n�ral et des riverains concern�s en particulier ?

En mati�re, par exemple, de nuisances sonores, la commission indique en page 47 de son rapport qu?en l?absence d?informations, elle ne peut d�terminer une position pr�cise.

Il en est de m�me en mati�re de patrimoine, pour lequel le rapport indique, page 55, que l?absence de pr�cisions sur les am�nagements projet�s, en particulier sur la rive gauche, ne permet pas � la commission de conclure � l?importance des impacts sur le paysage et le patrimoine.

En mati�re d?usage et d?am�nagement, la commission regrette que les usages pressentis ne soient pas davantage pr�cis�s, mais surtout que les am�nagements ne soient pas d�finis de fa�on suffisante pour en permettre une exacte appr�ciation.

Concernant les cons�quences sur le transport collectif, le rapport ne peut �tre plus explicite en indiquant qu?en l?absence d?offre suppl�mentaire significative d�s 2012, la commission d?enqu�te est particuli�rement r�serv�e sur les possibilit�s individuelles de transfert modal.

De plus, les encombrements de la circulation �voqu�s auraient un effet direct sur la vitesse de circulation des bus, dont le ralentissement ne pourrait �tre qu?un facteur de d�sint�r�t suppl�mentaire des usagers.

Enfin et surtout, concernant la circulation, la commission souligne avec force en page 35 que seule une exp�rimentation pourrait lever les incertitudes, et d?ajouter qu?il serait particuli�rement important de proc�der � un test en grandeur nature, mais, Monsieur le Maire, c?est exactement ce que nous vous demandons, ce que nous vous r�clamons, nous vous appelons � �tre pragmatique ; vous savez, le pragmatisme est certes une vision modeste de la modernit�, mais il a souvent conduit les d�cideurs publics � l?efficacit�.

Quant � la modernit�, c?est souvent ceux qui en parlent le plus qui en font le moins. Avoir des convictions, des id�es, des projets, c?est ce qui honore la politique ; les croire infaillibles, cela peut �tre d�sastreux.

La modernit� en politique, Monsieur le Maire, n?est pas toujours dans la certitude, elle peut �tre dans le doute.

Je vous invite � m�diter cet aphorisme d?Oscar Wilde, ?croire est ennuyeux, douter est absorbant?.

Monsieur le Maire, concernant votre projet des voies sur berges, vous avez le droit, voire le devoir, d?�mettre un doute, vous n?en serez que plus moderne.

Je vous remercie.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - La parole est � Mme Emmanuelle DAUVERGNE pour le groupe U.M.P.P.A.

Mme Emmanuelle DAUVERGNE. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, ce projet qui doit �tre le projet phare de votre mandature s?engage dans de bien mauvaises conditions.

Pour lancer une telle op�ration, vous ne reculez devant aucune compromission. Ainsi, vous pi�tinez la concertation en n?associant pas les arrondissements concern�s, � commencer par le 7e arrondissement, qui est pourtant le principal impact�.

Ce n?est que six mois apr�s l?effet d?annonce que vous organisez une concertation avec la population, apr�s avoir refus� de venir r�pondre aux questions de nos concitoyens lors de la r�union publique organis�e par la mairie du 7e le 31 mai dernier.

Si vous avez �t� lent � entamer la concertation, vous avez �t� prompt � lancer un appel � projets pour l?exploitation de la cul�e du pont Alexandre III, avant la tenue de l?enqu�te publique. Cela revenait � dire aux Parisiens que quel que soit le r�sultat de l?enqu�te, vous ne tiendriez pas compte de leur avis.

En imposant la tenue de l?enqu�te publique en plein c?ur de l?�t�, vous esp�riez certainement que les personnes impact�es ne se mobiliseraient pas. Fort heureusement, les Parisiens n?ont pas �t� dupes de la man?uvre. Ils ont, au contraire, exprim� tr�s largement leur indignation, notamment dans le 7e arrondissement, qui a concentr� 54 % des contributions � l?enqu�te publique. Je souhaite, � cette occasion, leur rendre hommage d?avoir particip� � l?enqu�te malgr� les obstacles auxquels vous les avez confront�s.

Outre ces dates d?enqu�te incommodes, le public n?avait pas la possibilit� d?adresser ses contributions par Internet ni de consulter l?�tude d?impact en ligne.

Il a fallu l?intervention de Rachida DATI pour que l?enqu�te publique soit prolong�e jusqu?au 14 septembre 2011 et que le dossier complet soit mis en ligne plusieurs semaines apr�s le d�but de l?enqu�te.

Mme TA�EB s?est permis de tourner en d�rision l?avis qui a �t� vot� par le Conseil du 7e arrondissement. Ces remarques dont vous vous moquez, ce sont celles des Parisiens, car les Parisiens ont bien cern� les insuffisances graves de votre projet.

Le rapport de la commission est �loquent. On retrouve dans les r�serves et les recommandations de la commission la traduction de ces zones d?ombre de votre projet.

La commission admet que le dossier d?enqu�te ne souligne pas suffisamment les inconv�nients potentiels en mati�re de nuisances routi�res pour la rive gauche.

S?agissant des transports collectifs, la commission souligne l?absence r�elle d?offres alternatives. Elle consid�re que les reports de circulation demeurent une question pendante.

Sur le volet patrimonial, la commission s?inqui�te de l?implantation d?installations, m�me temporaires, qui viendraient d�grader l?aspect min�ral des quais de la Seine.

Au final, la commission souhaite que vous apportiez des corrections dans la mise en place des am�nagements afin de pallier les inconv�nients relev�s.

Le plus �loquent est l?expression du public, qui rel�ve plus de 78 % d?oppositions au projet pour seulement 17 % d?avis favorables.

La commission d?enqu�te a soulign� la qualit� des contributions qui sont, dans leur grande majorit�, fortement �tay�es et motiv�es.

Plusieurs collectivit�s de banlieue ont �galement exprim� leur inqui�tude et leur opposition � ces am�nagements qui vont les impacter directement.

En voulant poursuivre le projet malgr� le rejet des Parisiens, vous t�moignez d?un r�el m�pris � leur �gard. Vous n?apportez aucune r�ponse aux questions de co�t, de rentabilit� socio-�conomique, de saturation des transports collectifs, de ralentissement de la circulation, y compris celle des bus et des taxis, et des nuisances.

La recommandation n� 8 de la commission d?enqu�te n?est pas non plus suivie, puisque les demandes du 7e arrondissement en �quipements publics sont rejet�es.

Enfin, l?imp�ratif de s�curit� publique ne semble pas vous pr�occuper. Tout comme l?Etat, votre responsabilit� sera pourtant engag�e si cette op�ration met en danger les Parisiens en bloquant notamment les v�hicules d?intervention d?urgence.

Votre seule pr�occupation est la sacro-sainte communication, � tel point que vous exigez que la construction des barges soit faite in situ, afin que le public puisse suivre la progression du projet.

S?il pourra en suivre la construction, il ne pourra, en revanche, pas toutes les utiliser, puisqu?elles doivent servir � faire pousser des plantes sur l?eau. Il serait int�ressant, � ce propos, de conna�tre le bilan carbone de cette op�ration aux vertus �cologiques autoproclam�es.

En d�finitive, ce dossier consiste � faire payer au contribuable parisien un minimum de 35 millions d?euros d?am�nagements et plusieurs millions d?euros chaque ann�e pour leur faire subir des nuisances, porter atteinte � l?�conomie de Paris, sans aucun b�n�fice probant et sans leur procurer les �quipements publics dont ils ont besoin.

Si vous ne retirez pas ce projet de d�lib�ration de l?ordre du jour, nous voterons contre, puisque ce projet ne poursuit pas un objectif d?int�r�t g�n�ral mais d?un int�r�t m�diatique.

Nous souhaitons que les berges fassent l?objet d?un projet con�u dans la concertation, qui respecte la vie des Parisiens, qui respecte leur s�curit�, leurs conditions de vie, qui pr�pare leur avenir et qui n?entrave pas l?�conomie.

Nous ne voulons pas des am�nagements �triqu�s et sans ambition que vous nous proposez, mais un projet con�u � l?�chelle du Grand Paris pour contribuer � l?attractivit� de la m�tropole et � la qualit� de vie des Franciliens.

Je vous remercie.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - La parole est � Mme Claire de CLERMONT-TONNERRE pour le groupe U.M.P.P.A.

Mme Claire de CLERMONT-TONNERRE. - Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire, je profiterai de mon intervention pour pr�senter le v?u n� 86.

Le site de la Seine aurait m�rit�, dans que le cadre du Grand Paris, un grand d�bat et le lancement d?un appel international � projets int�grant la Seine et ses quais sur l?ensemble des 10 arrondissements travers�s par le fleuve, dont le 15e.

Au lieu de cela et pendant 10 ans, vous avez ignor� la Seine, laiss� en friche des kilom�tres de berges et supprim� la d�l�gation d?adjoint en charge de la Seine qui existait avant 2001.

Monsieur le Maire, votre fa�on d?aborder l?am�nagement des berges de Seine est d?autant plus d�cevante que nous aurions tous pu et d� nous retrouver autour d?un r�am�nagement ambitieux des bords de Seine, car voil� des ann�es que dans le 15e, par exemple, �lus, habitants, associations, conseillers de quartier se mobilisent pour la reconqu�te de leurs berges. Cette volont� s?est exprim�e � travers de multiples initiatives locales prenant la forme d?une marche exploratoire, d?un livre blanc ou encore de d�bats dans le cadre de C.I.C.A. ou de conseils de quartier.

Ann�e apr�s ann�e, nous n?avons pas m�nag� notre peine pour tenter d?agir en faveur du r�am�nagement des berges et pour la transformation des friches urbaines qui bordent notre arrondissement.

Or, Monsieur le Maire, reconnaissez que les berges des arrondissements p�riph�riques ne vous int�ressent pas, car il aura fallu toute la d�termination de Philippe GOUJON et de Jean-Fran�ois LAMOUR pour qu?enfin, l?�le aux Cygnes retienne votre attention.

Cependant, force est de constater que vous restez dans l?effet d?annonce, puisqu?en d�pit de nos demandes r�it�r�es, nous ne sommes � ce jour ni inform�s ni associ�s � la reconqu�te de la troisi�me �le parisienne et il faut attendre la page 22 du projet de d�lib�ration pour trouver trois lignes consacr�es au 15e, trois lignes qui ne sont pas � la hauteur des attentes qu?avec G�rard d?ABOVILLE et l?ensemble de mes coll�gues, nous portons pour notre arrondissement.

Ces attentes, je vous les rappelle � travers le v?u n� 86.

S?agissant de l?�le aux Cygnes, qui aurait m�rit� une place centrale dans le cadre du r�am�nagement des berges, nous attendons en premier lieu la mise en ?uvre � court terme des propositions que nous portons avec le conseil de quartier Emeriau-Zola, et notamment la poursuite de la r�alisation de l?arboretum et de la mise en place d?un parcours de sant�.

En second lieu, nous vous demandons de nous communiquer le projet et le calendrier de r�habilitation g�n�rale de cette �le unique, o� la trame verte c�toie la trame bleue.

S?agissant des berges du 15e, nous attendons que la Ville s?engage sur leur r�habilitation et �tudie avec ?Ports de Paris? la cr�ation d?une promenade continue reliant le 7e � Issy-les-Moulineaux et la r�alisation de raccordements avec les quartiers riverains, la mise en place de la vid�oprotection et d?un plan lumi�re qui valorise et s�curise le site, le d�m�nagement des activit�s les plus polluantes et la suppression du stationnement sauvage, une meilleure int�gration de la ligne C du RER, ainsi que l?installation d?une piste cyclable int�gr�e dans le r�seau ?Harmonie? port� par la mairie du 15e, sans oublier l?entretien des ouvrages d?art bordant les berges et notamment le passage Cauchy ainsi que la mise en valeur du pont Mirabeau.

Au-del� de ces propositions aux couleurs du 15e, et sur lesquelles nous essayons d?avancer avec ?Ports de Paris? et ses amodiataires, je regrette que le projet que vous nous soumettez pour le c?ur de Paris privil�gie dans un contexte �conomique tendu le futile � l?utile.

Mes chers coll�gues, la Seine aurait m�rit� un grand d�bat, un Grenelle de la Seine qui r�unisse l?ensemble des acteurs concern�s par ce site exceptionnel. J?observe que pour des projets comme l?�volution du Palais Brongniart ou encore du Parc des Expositions, vous avez su cr�er en amont des commissions d�di�es et pluralistes charg�es d?�tudier et de d�battre de l?�volution de ces sites.

En revanche, pour cet axe structurant du Grand Paris qu?est la Seine, vous avez privil�gi� un projet �labor� � huis clos qui ne r�pond pas aux enjeux patrimoniaux �conomiques pas plus qu?il ne concilie fonction urbaine et ambition �cologique, mais qui en revanche r�pond bien aux diktats des Verts, dont le PS parisien semble avoir ces derniers temps une trouille bleue.

Merci.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - La parole est � Mme G�raldine POIRAULT-GAUVIN.

Mme G�raldine POIRAULT-GAUVIN. - Merci, Monsieur le Maire, je souhaites associer � mon propos mon coll�gue Pierre-Yves BOURNAZEL. Vous le savez, nous ne l?avons jamais cach�, nous sommes favorables au principe de l?am�nagement des voies sur berges. Partout dans le monde, les grandes m�tropoles reconqui�rent leurs fleuves, c?est une �vidence, c?est le sens de l?histoire. Mais nous souhaitons faire ici deux remarques constructives.

D?abord, nous regrettons le manque d?ambition du projet. Nous aurions pr�f�r� que vous fassiez appel aux architectes de l?atelier international du Grand Paris. Il faut en effet de l?ambition pour ce lieu magique que constituent les bords de Seine, patrimoine mondial de l?UNESCO.

Ensuite, nous regrettons aussi le manque de contrepartie en mati�re de transports en commun. C?est d?ailleurs, je le regrette, ce qui constitue la faiblesse de votre projet, si l?on veut moins de voitures dans Paris, si l?on veut �viter la thrombose, il faut plus de transports en commun, � l?image du Grand Paris qui est pour nous un exemple d?am�lioration et modernit�, avec des interconnexions entre les territoires. Ce Grand Paris des transports en commun publics est innovant.

D�j�, vous auriez pu renforcer le trafic sur la ligne C du RER. Vous auriez pu obtenir cette avanc�e du S.T.I.F. En journ�e, cela est totalement possible parce que la fr�quence des rames n?est pas actuellement optimale. Cela permettrait notamment de transporter tous les touristes qui visitent la tour Eiffel et se d�placent en cars tr�s polluants. Le co�t de cette mesure serait moindre pour la S.N.C.F. c?est une mesure simple d?am�lioration. Nous regrettons qu?elle n?ait pas �t� prise en compte dans votre projet.

Nous notons �galement que vous n?avez pas tenu compte des r�serves de la Pr�fecture de police, qui est comp�tente en la mati�re sur ce territoire des voies sur berges. Pourtant, celle-ci n?a pas bloqu� le projet, dans l?int�r�t g�n�ral.

Alors permettez-moi de faire, au nom de Pierre-Yves BOURNAZEL et moi, une proposition qui serait une sorte d?�quilibre, c?est de commencer votre projet de fermeture des voies sur berges rive gauche � partir du pont de la Concorde et de permettre une exp�rimentation sur un tron�on beaucoup plus court. Cela permettrait de voir comment cela se passe et peut-�tre de trancher plus facilement.

En tout cas, vous l?aurez compris, avec Pierre-Yves BOURNAZEL, nous disons oui au principe d?am�nagement des voies sur berges. Qui dans cet h�micycle pourrait �tre contre ce principe pour les Parisiens, mais aussi pour tous les amoureux de Paris partout dans le monde ?

Mais nous vous invitons � plus de pragmatisme, plus de souffle, � plus de r�ve, en conscience dans le respect de nos convictions que nous avons d�j� exprim�es en juillet 2010, nous ne voterons pas pour votre projet, mais nous ne voulons pas nous y opposer totalement. C?est la raison pour laquelle nous ne prendrons pas part au vote. Je vous remercie.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. Jean-Fran�ois LEGARET, pour le groupe U.M.P.P.A.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, j?ai soulev� une objection l�gale et r�glementaire, le Conseil du 1er arrondissement n?a pas examin� ce projet de d�lib�ration, parce qu?il m?est parvenu hors d�lais.

J?ai donc �crit le lendemain du Conseil d?arrondissement � Mme la Secr�taire g�n�rale du Conseil de Paris qui n?a pas daign� me r�pondre.

La discussion de ce projet de d�lib�ration aujourd?hui ne r�pond donc pas aux formes l�gales, et j?ai demand� son retrait de l?ordre du jour. Il est parfaitement inadmissible qu?un projet de cette importance, qui concerne directement le 1er arrondissement, n?ait pas �t� transmis dans les d�lais l�gaux au 1er arrondissement.

Je demande donc le retrait, mais je m?exprimerai quand m�me. Je dirai d?abord enfin, cela fait 10 ans que le Maire de Paris et l?Ex�cutif actuel sont rest�s totalement muets et inactifs sur la Seine.

Quand on reste totalement inactifs et muets pendant 10 ans, on ma�trise mal le probl�me. C?est donc la raison pour laquelle il n?y a dans ce projet de d�lib�ration, dans ce projet, rien qui soit conforme � la vocation de la Seine, � sa vocation fluvio-maritime, � son potentiel de d�veloppement tout � fait indispensable, c?est la seule voie de circulation qui ne soit pas satur�e en Ile-de-France. Il y a donc une possibilit� de d�veloppement pour le transport des pond�reux, pour le transport naturellement des passagers, rien sur le Grand Paris. C?est donc un projet, je dirais ludique, anecdotique, totalement d�connect� de sa r�alit� et de son environnement.

Je serai tr�s bref, je dirais qu?il y a deux situations nettement diff�renci�es. Il y a les solutions envisag�es sur la rive droite. Cela concerne directement le 1er arrondissement. Nous avions propos� une option alternative, nous avions demand� que soit �tudi� la possibilit� d?all�ger la pression automobile sur le quai haut.

Le quai haut est particuli�rement propice � la promenade, il y a des commerces, des bouquinistes, des bistrots, c?est quand m�me beaucoup plus agr�able que la voie Georges Pompidou dont je rappelle que le trajet entre la Concorde et l?H�tel de Ville s?effectue pour plus de la moiti� dans un tunnel sordide. Il suffit d?avoir fait ce parcours pendant un week-end � pied, � v�lo, � rollers, pour se rendre compte que ce n?est pas la partie du parcours la plus passionnante.

Nous avions demand� une exp�rimentation de six mois et avions souhait� que l?on mette en place des capteurs, qui permettent de mesurer le nombre de v�hicules, et la situation de la pollution, jouer la transparence.

Vous avez naturellement refus� cette proposition, car vous n?aimez pas la transparence. Ce que nous voulons savoir, c?est si cette exp�rimentation se traduira, comme c?est �minemment pr�visible, par une aggravation de la pollution sur l?ensemble de ce lin�aire, contrairement � ce que j?ai entendu tout � l?heure, ?c?est merveilleux, formidable, il n?y aura plus de pollution?.

Il suffit de regarder ce qu?il se passe pendant Paris Plage au mois d?ao�t, o� il y a moins de circulation dans le centre de Paris. Vous avez une situation invivable, irrespirable pour les riverains du centre de Paris qui habitent sur les quais hauts. Si c?est ce que vous voulez sur toute l?ann�e, vous verrez que ce sera une aggravation consid�rable et du bruit et de la pollution sur l?ensemble du lin�aire.

Sur la rive gauche, l� la situation est tr�s diff�rente. On veut supprimer la circulation sur une section. L� je l?ai d�j� dit, il y a � mon avis une objection juridique fondamentale : le domaine n?appartient pas � la Ville de Paris mais � l?�tat. Il a �t� remis � la Ville de Paris dans le cadre d?un certain nombre de remises qui se sont faites dans une superposition de gestion, mais ces superpositions de gestion se sont faites avec un objectif, celui d?y r�aliser une voie de circulation.

Si la Ville de Paris renonce � cette voie de circulation, ce domaine retourne de facto dans le domaine de l?�tat. Et je ne crois pas que le Maire de Paris soit habilit� � prendre l?initiative et � faire des am�nagements sur le domaine de l?�tat sans l?autorisation de l?�tat, ni que l?�tat ait pass� une convention et donn� son accord pour un am�nagement de cette nature. J?attends de ce point de vue, car tout contribuable parisien qui voudra introduire un recours devant un Tribunal administratif est � mon avis � peu pr�s certain de gagner. Attendons patiemment, je suis constern� par la fragilit� de ce projet de d�lib�ration, et de ce projet qui ne tient absolument pas compte de cette r�gle de base de la domanialit� publique.

Je terminerai en vous disant que bien entendu, les animations propos�es sont d?une grande m�diocrit� ou sont au mieux anecdotiques. Et quant � ce qui est pr�vu entre les deux rives, c?est-�-dire sur le fleuve lui-m�me, les �les flottantes, que sais-je encore ? Je connais bien ces questions. J?ai eu l?honneur d?exercer les fonctions de pr�sident du port autonome de Paris, je suis pr�t � prendre le pari avec vous que jamais la police du fleuve, le service de la navigation de la Seine n?autorisera des �les flottantes qui viendraient entraver la circulation des bateaux au milieu de la Seine. Attendons avec patience, mais la Seine dans Paris, ce paysage mythique qui a inspir� les plus grands artistes dans le monde m�rite bien mieux que cela.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. Jean-Pierre LECOQ, pour le groupe U.M.P.P.A.

M. Jean-Pierre LECOQ, maire du 6e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire.

Le projet de r�am�nagement des berges de la Seine, bien qu?il n?ait pas fait l?objet d?un d�bat au cours de notre s�ance, aura mobilis�, c?est le moins qu?on puisse dire, un nombre record d?orateurs et d?oratrices provenant de tous les bancs de notre assembl�e.

Chacun y trouvera des satisfactions. Pour ma part, j?entends surtout porter les craintes justifi�es de tous ceux et celles qui consid�rent qu?une fois de plus, Monsieur le Maire, vous faites une op�ration de communication.

Vous faites une op�ration de communication, doubl�e d?ailleurs d?une op�ration politique puisque, apr�s avoir refus� aux ?Verts? la mise en ?uvre de cette mesure, au cours de votre premi�re mandature, vous la mettez en ?uvre sous votre propre timbre aujourd?hui.

Mais ce faisant, vous prenez des risques consid�rables. Le premier d?entre eux �tant de cr�er une gigantesque thrombose au centre de la r�gion capitale, alors que les transports en commun, nous le savons, continuent � se d�t�riorer et continueront � se d�t�riorer malheureusement dans toute l?Ile-de-France, en attendant le futur grand m�tro, et que le r�seau routier francilien lui-m�me souffrira des travaux obligatoires dans nombre de ses tunnels au cours des prochaines ann�es. C?est en raison de leur influence sur le trafic francilien et sur l?�conomie de la R�gion que la fermeture �ventuelle des voies sur berges aurait d� �tre con�ue.

Les mesures de compensation que vous avez envisag�es pour limiter les cons�quences des bouchons sur les quais hauts de la Seine, disons-le tout net, ne sont pas � la hauteur. La file suppl�mentaire du quai Anatole France ne sera pas capable, absolument pas capable, d?absorber � elle seule les reports de circulation des quais bas. L?�valuation � six minutes du temps de trajet suppl�mentaire entre Austerlitz et la Concorde n?est pas cr�dible.

C?est bien un gigantesque embouteillage qui se profile avec son cort�ge de pollution suppl�mentaire et d?accidents potentiels. La fermeture des quais bas de la rive gauche va se transformer en enfer sur les quais hauts.

Quant aux am�nagements pr�vus sur la rive droite, ils se traduiront, eux aussi, par un ralentissement g�n�ral de la circulation et par des embouteillages et de la pollution suppl�mentaire.

Mes chers coll�gues, au lieu de ces mesures g�n�rales, qui compliqueront la vie et les activit�s de milliers de Franciliens et de Parisiens, il eut �t� plus judicieux d?envisager des mesures de fermeture partielles, temporaires, qui essaient de concilier l?int�r�t des premiers et les exigences �conomiques d?une capitale internationale.

Fermer les voies sur berges de 22 heures � 6 heures du matin en semaine et � la belle saison, les fermer �ventuellement le week-end, les possibilit�s sont multiples et correspondent � une vision pragmatique de la circulation. Une vision totalement oppos�e � la v�tre, Monsieur le Maire. Mais dites-nous, qui fr�quentera les soirs d?hiver, pendant plus de quatre mois, d�s que la nuit tombe, les berges de la Seine ?

Vous allez cr�er, Monsieur le Maire, et j?attire l?attention de M. le Pr�fet de police, une gigantesque zone d?ins�curit� allant du mus�e d?Orsay jusqu?� la Tour Eiffel, dont les abords causent d�j� probl�me.

Outre leur co�t, les am�nagements ludiques pr�vus ne seront utilis�s que sur une dur�e tr�s limit�e. Ils souffriront le reste du temps - on l?a rappel� � l?instant - des intemp�ries et des d�gradations �ventuelles.

Aussi, nous vous demandons, Monsieur le Maire, compte tenu des tr�s nombreuses craintes �voqu�es lors de l?enqu�te publique, de surseoir � votre projet et de reprendre la concertation, afin de l?amender dans le sens des pr�conisations �mises par le pr�sident de la commission d?enqu�te.

A d�faut, si v�ritablement vous le mainteniez, il faudrait alors t�t ou tard lib�rer la rue de Rivoli et le boulevard Saint-Germain pour �viter une asphyxie g�n�rale.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. le Pr�fet de police.

M. LE PR�FET DE POLICE. - Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les Conseillers de Paris, conform�ment � la loi, votre Assembl�e est saisie des conclusions de la commission d?enqu�te et de la d�claration de projet. C?est un moment de d�bat d�mocratique n�cessaire qui vous appartient.

Juridiquement, je pourrais me contenter d?attendre le dernier moment pour me prononcer, au titre des comp�tences de circulation qui me sont d�volues sur les axes d?int�r�t r�gional.

Si je souhaite donner des indications suffisamment pr�cises de ma position d�finitive d�s aujourd?hui, comme je l?ai d?ailleurs d�j� fait � deux reprises, donc cela ne sera pas une grande surprise, c?est d?abord en premier lieu parce que je suis r�guli�rement saisi par diff�rents acteurs publics et priv�s sur ce dossier, qui manifestent leurs inqui�tudes, � la fois sur l?impact �conomique mais bien s�r, s?agissant de ce qui me concerne, en termes de circulation.

En second lieu, c?est tout simplement parce qu?un faux suspens ne serait ni constructif ni conforme au devoir d?exercer pleinement mes responsabilit�s, et de pr�ciser la position de l?Etat.

D�s le 5 juillet 2010 et le 8 f�vrier 2011, au cours des d�bats qui ont �t� organis�s dans ce Conseil, j?ai pris le soin d?expliquer publiquement cette position et d?avertir sur les enjeux.

Tout le monde a pu relever les inqui�tudes r�elles et motiv�es qui sont les miennes sur les cons�quences d?une partie substantielle du projet. Je pense en particulier � l?amont de la section des quais de la rive gauche qui seront ferm�s � la circulation,aux flux majeurs de circulation qui s?entrecroiseront d�sormais in�vitablement au niveau du pont de la Concorde et � la capacit� d?absorption rive gauche qui sera r�duite d?un tiers, alors m�me que le recalibrage de la rive droite ne sera pas sans effet sur ce secteur.

J?avais m�me indiqu� qu?un projet phas� aurait eu ma pr�f�rence et que, � d�faut d?exp�rimentation, une r�versibilit� serait n�cessaire.

A la lecture des conclusions de la commission d?enqu�te, je constate une �troite identit� de vue avec la Pr�fecture de police, clairement exprim�e par la r�serve n� 1 et la recommandation n� 1. C?est pourquoi je veillerai, bien s�r, au strict respect de ces deux derni�res.

Les berges, relevant du domaine public national, comme cela vient d?�tre indiqu� par un orateur, l?Etat inscrira dans toutes les conventions pass�es avec la Ville, via le Port autonome de Paris, une clause suspendant l?affectation routi�re et permettant la r�versibilit� d?usage de circulation g�n�rale.

Juridiquement, la r�versibilit� demeurera activable de mani�re unilat�rale, sans frais pour le propri�taire, comme je l?ai d�j� indiqu� dans les pr�c�dents d�bats, en cas de congestion exorbitante entra�n�e par le projet, notamment au niveau et aux abords du pont de la Concorde.

Bien �videmment, si elle se justifiait, une telle mesure ne serait pas prise de fa�on arbitraire. Comme il est de r�gle pour les projets d?am�nagement ayant un tel impact routier, la Pr�fecture de police tiendra compte d?un d�lai significatif d?ajustements des comportements.

Ce d�lai ne saurait raisonnablement �tre inf�rieur � une p�riode de quatre � six mois, mais il ne sera pas non plus forclos � l?issue de cette premi�re p�riode d?observation.

Il convient �galement de rappeler, comme l?y invite fermement la commission d?enqu�te, que la mise en jeu de la r�versibilit� pourrait tout � fait �tre partielle, soit dans l?espace, soit dans le temps � certaines p�riodes de l?ann�e ou de la semaine, ce qui appelle apr�s constatation des �tudes compl�mentaires.

Je rel�ve d?ailleurs avec satisfaction que les march�s pass�s par la mairie de Paris sur les sites de la rive gauche r�servent express�ment de telles possibilit�s.

Enfin, les nouveaux usages et les animations �tant appel�s � attirer une forte fr�quentation pi�tonni�re - cela a �t� �voqu� par quelques orateurs et je n?imagine pas, bien s�r, que la Mairie de Paris ne se place pas dans cette hypoth�se -, il faut d�s aujourd?hui pr�voir les conditions de s�curit� des usagers et des installations, notamment aux horaires tardifs ou d�cal�s.

Les d�bordements, h�las constat�s, particuli�rement aux beaux jours et en d�but de nuit aux abords des �quipements ou des espaces publics du Centre de la Capitale, comme le Champ de Mars, le Pont des Arts, le canal Saint-Martin ou le bassin de La Villette, me conduisent � demander la vid�oprotection des voies sur berges.

Il s?agit de prolonger tout simplement par coh�rence le dispositif que la Pr�fecture de police a initi� � travers le plan de vid�oprotection pour Paris, � savoir une compl�mentarit� entre la pr�sence humaine et la vid�oprotection. Je ne vais pas d�velopper, car je n?ai pas pu malheureusement, compte tenu des nombreuses questions pos�es dans le d�bat g�n�ral du budget, expliquer quelle �tait la fa�on dont nous envisageons de travailler. J?ai d�j� eu l?occasion de dire dans les d�bats sur la vid�o, devant cette Assembl�e, comment nous souhaitons travailler diff�remment compte tenu de cet apport et non pas seulement attendre que des m�faits soient commis pour l?utiliser.

Mais c?est une petite parenth�se qui �tait un compl�ment de ce que je n?ai pu signaler hier.

Donc, le couplage des deux permettra un renforcement dynamique et r�actif des patrouilles dans l?espace public et il facilitera aussi l?identification d?�ventuels coupables et le rapport de la preuve en cas d?agression ou d?infraction grave.

Le projet des voies sur berges ayant �t� finalis� post�rieurement aux travaux pr�paratoires du PVPP et cet am�nagement urbain proc�dant d?un projet municipal, il revient � l?am�nageur de le prendre en charge. Ceci fait l?objet de la recommandation n� 3 dont le respect n?entra�ne qu?un co�t modeste par rapport au projet global puisqu?il est inf�rieur � 1 %.

D�s la mimai 2012, dans le contexte que je viens de rappeler et sur la base de cette id�e de r�versibilit�, la Pr�fecture de police sollicitera la mise en ?uvre d?un dispositif partenarial de suivi de l?impact du projet sur la circulation, en int�grant les autres nuisances �ventuelles � un rythme qui pourrait �tre bimestriel.

Voil� donc la position que je tenais � pr�ciser, mais qui n?est pas une surprise puisque chaque fois que j?ai eu l?occasion de me prononcer sur ce sujet, j?ai �voqu� cette id�e de r�versibilit� et le fait qu?il fallait appr�cier dans la r�alit� ce qui va se passer lorsque le projet sera mis en ?uvre.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - La parole � Mme Anne HIDALGO.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, adjointe, au nom de la 8e Commission. - Merci beaucoup, Monsieur le Maire.

Merci � tous mes coll�gues, orateurs et oratrice, pour ce d�bat sur un projet extr�mement important pour notre ville et pour notre m�tropole.

Vous me permettrez, puisque plusieurs d?entre vous y ont fait r�f�rence, d?en reprendre des �l�ments d?Histoire et de motivation.

Les coll�gues de la majorit� municipale ont �voqu� le fait que ce projet, cette id�e forte de reconqu�rir les voies sur berges �tait une id�e port�e par notre majorit�. Oui, d?ailleurs, avant m�me qu?il ne soit Maire de Paris, le Maire de Paris d?aujourd?hui avait �crit dans un livre, je crois en 1999, son intention de reconqu�rir un jour ces quais de Seine. Comme quoi on a de la suite dans les id�es et on a une vision de la ville qui vient de loin.

Deuxi�me �l�ment : je voudrais vraiment dire que nous sommes dans un projet d?�cologie urbaine. Ce qui nous motive au point de d�part de ce projet, c?est ce qui motive aujourd?hui beaucoup de tr�s grandes villes dans le monde, partout d?ailleurs.

Vous savez, je participe � un certain nombre de r�unions : le C40 qui r�unit les 40 plus grandes m�tropoles du monde. Je participe, avec le Maire de Paris et d?autres coll�gues, aux instances de CGLU : partout dans le monde, les villes, les grandes villes, les capitales, les m�tropoles qui ont un acc�s soit � un fleuve soit � la mer sont dans la m�me ambition de reconqu�te de ces espaces merveilleux qui sont des espaces naturels, qui sont des corridors �cologiques, qui sont des voies de navigation permettant d?acheminer des voyageurs et du fret, bref qui sont vraiment quelque chose d?indispensable � la respiration des villes et des m�tropoles.

En ce qui nous concerne, oui, nous confirmons que le projet d?�cologie urbaine dans lequel nous sommes engag�s, que nous portons, que j?ai port� aussi avec le Plan climat d�s la pr�c�dente mandature, eh bien, dans ce projet-l�, il y a cette id�e de diminuer la circulation automobile � Paris et d?offrir des transports alternatifs, ce sur quoi nous avons beaucoup travaill� puisque la circulation automobile � Paris a effectivement baiss� de 24 %.

Par ailleurs, c?est un mouvement sur lequel les Parisiens nous suivent, et m�me nous pr�c�dent.

Je rappelle � mes coll�gues qui, peut-�tre, lorsqu?ils parlent uniquement de la n�cessit� d?avoir des v�hicules, parce que ce serait le seul mode de d�placement, des v�hicules individuels, sur Paris, je leur rappelle qu?aujourd?hui 60 % des m�nages parisiens n?ont plus de voiture. Et peut-�tre qu?un jour, nous arriverons, comme � New York, avec simplement 10 % des m�nages, par exemple, de New York qui poss�dent une voiture parce que, effectivement, ce comportement qui s?inscrit dans cette id�e forte de l?�cologie urbaine, de la n�cessit� pour nos grandes m�tropoles de jouer un r�le important, notamment face au d�fi climatique, cette n�cessit�-l�, non seulement nous la portons sur le plan politique avec la majorit� qui est la n�tre mais elle est vraiment aujourd?hui totalement pr�sente dans l?�tat d?esprit des Parisiens et plus largement des habitants de la m�tropole.

Je voulais rappeler ces �l�ments-l� parce que cela me paraissait important de dire pourquoi nous faisons les choses.

S?il y a une proposition qui part de cette id�e de l?�cologie urbaine, il y a aussi cette id�e, que nous portons, qui est de faire de Paris � la fois une ville attractive, et elle l?est. Aujourd?hui, Paris, contrairement � certains ici, notamment sur les bancs de l?U.M.P., qui se font les Cassandre, je vous assure, voyagez un peu et �coutez ce que l?on dit de Paris ! Regardez : quand une grande entreprise comme Google choisit Paris pour son implantation europ�enne et pour son centre culturel europ�en, � l?instar de beaucoup d?autres entreprises, c?est bien parce qu?il y a de l?attractivit�.

Mais, pour nous, cette attractivit� n?est pas du tout antinomique, bien au contraire, de la qualit� de vie au quotidien. Les deux vont ensemble. On peut �tre attractif, et c?est notre cas, et cela permet � la ville d?�tre dynamique, d?�tre dans ce mouvement des villes cr�atives, c?est-�-dire des villes qui g�n�rent aussi de l?activit� �conomique. C?est cette activit� �conomique qui nous permet aussi d?avoir la libert� et une forme d?ind�pendance pour assurer un service public de proximit� aux Parisiens et une qualit� de vie qui nous est envi�e dans beaucoup de grandes m�tropoles au monde.

Donc, la qualit� de vie, c?est notamment, sur un espace aussi magnifique que les voies sur berges, de faire en sorte que ce ne soit pas un espace r�serv� pour les voitures, que l?on sorte de cette id�e selon laquelle les berges seraient simplement un espace pour une autoroute urbaine. C?est une id�e d�pass�e, c?est une id�e archa�que. Les voies sur berges doivent �tre un lieu de promenade, de po�sie, comme l?a tr�s bien dit tout � l?heure Karen TA�EB. La qualit� de vie est aussi un �l�ment que nous portons dans cette proposition des voies sur berges.

Je voudrais dire � mes coll�gues, notamment Jacques BOUTAULT qui est intervenu - je le remercie, en partie, bien s�r, pour son intervention -, mais nous sommes dans cette ambition qui est forte et, vu le d�bat qu?elle provoque, je crois qu?on voit bien que notre ambition est forte et, en m�me temps, nous sommes pragmatiques. Oui, c?est ce pragmatisme-l� qui fait que nous avons choisi de traiter distinctement la rive droite et la rive gauche. Si nous avions choisi le m�me traitement, il n?y aurait pas eu de projet des voies sur berges. Je pense que nous n?aurions pas eu un avis favorable de l?enqu�te publique.

Donc, c?est et l?ambition et le pragmatisme qui nous caract�risent, qui font que demain, c?est-�-dire l?�t� prochain, les Parisiens et tous les amoureux de Paris pourront profiter de ce site absolument exceptionnel.

Je voudrais aussi dire, puisque nous examinons les deux projets de d�lib�ration, le premier qui concerne l?avis favorable de la commission d?enqu�te et le deuxi�me qui concerne des passations de march� pour un certain nombre d?am�nagements, je voudrais dire que si nous avons choisi de faire des am�nagements l�gers, par exemple, un emmarchement qui sera un espace, une sorte de belv�d�re sur la Seine, puisqu?il y aura des acc�s qui vont permettre de passer du quai haut au quai bas ; la fonction principale de l?emmarchement est vraiment d?�tre un lieu o� on peut s?asseoir, se poser et regarder la Seine et, parfois, de temps en temps, effectivement, regarder des spectacles qui pourront avoir lieu, mais la Seine, en soi, et la beaut� de Paris sont d�j� un magnifique spectacle.

Cet emmarchement, mais aussi le reste des am�nagements tr�s l�gers comme les archipels, comme tous les am�nagements que nous avons pr�vus, notamment sur des barges - je pense aux installations de vestiaires pour celles et ceux qui voudront faire du sport -, eh bien tout cela est, bien s�r, enti�rement accessible et, bien �videmment, d�montable en 48 heures pour pouvoir r�pondre � la question de la r�versibilit� que M. le Pr�fet a �voqu�e et � la question des crues de la Seine.

Je voudrais insister sur ces �l�ments? D?ailleurs, dans le projet de d�lib�ration, vous avez le d�tail des am�nagements qui sont pr�vus, des am�nagements qui sont l�gers, qui concernent aussi les raccordements de r�seaux, l?installation de points d?eau, l?installation �galement de toilettes, etc., pour pouvoir offrir le maximum de services aux visiteurs.

Je voudrais insister sur un point qu?a �voqu� Jacques BOUTAULT : la v�g�talisation. Il dit : on aurait d� v�g�taliser beaucoup plus. Eh bien non, parce que l�, nous sommes tenus par une autre contrainte qui n?en est pas une : le fait que nous soyons sur un site class� au patrimoine de l?humanit� et que l?architecte des B�timents de France, avec lequel nous avons beaucoup travaill� et allons continuer � travailler, nous demande de respecter ce qu?est aujourd?hui ce paysage, c?est-�-dire un paysage qui est essentiellement min�ral.

Cela ne veut pas dire qu?il ne pourra pas y avoir de v�g�talisation, mais si nous avons choisi de pr�server ce caract�re, c?est parce que c?est ce caract�re qui est inscrit au patrimoine mondial de l?humanit�, et je sais que vous avez � c?ur aussi de d�fendre le patrimoine.

Bien s�r que les berges seront, comme cela a �t� tr�s bien dit par Ian BROSSAT et Karen TA�EB, un espace de promenade et pas un lieu de spectacle permanent. D?ailleurs, quand nous avons retenu l?�quipe Artevia apr�s un appel d?offres et apr�s un passage en commission d?appel d?offres, l?�quipe Artevia, justement, nous a convaincus, parce qu?elle ne visait pas � transformer les bords de Seine en espaces pour les arts de la rue en permanence, mais, au contraire, pr�servait la possibilit� d?avoir aussi des temps de promenade, de respiration, pour les amoureux, comme cela a �t� �voqu� tout � l?heure. Je voudrais vraiment insister sur cela.

Plusieurs d?entre vous ont �voqu� la question �conomique et Mme CUIGNACHE-GALLOIS expliquant qu?on n?en avait pas tenu compte et qu?il fallait maintenir une vocation portuaire aux bords de Seine, mais lisez bien le dossier ! Vous savez, on a beaucoup travaill� avec le Port de Paris, on a vraiment effectu� un travail extr�mement pr�cis et fructueux et nous partageons exactement le m�me point de vue sur l?�volution des bords de Seine.

Il y a des espaces, c?est d?ailleurs une des r�serves qui est pos�e? La deuxi�me r�serve, qui concerne notamment le port du Gros Caillou, est d?ores et d�j� lev�e, puisque, bien �videmment, nous souhaitons qu?il puisse �tre maintenu, install� ou d�velopp� des espaces qui permettront notamment de servir soit au transport de voyageurs, soit au fret. Ce sera le cas, notamment, sur le port du Gros Caillou, c?est le cas aussi � Austerlitz, dans le 13e arrondissement, mais le travail que nous avons fait avec le Port montre, suite � cette volont� commune, que l?on peut tout � fait avoir des installations portuaires qui permettent de remplir la vocation industrielle de la Seine et, en m�me temps, en faire des espaces de promenade et aujourd?hui, quand le Port de Paris am�nage des espaces, et vous en voyez beaucoup dans le 13e, vous en verrez aussi au port du Gros Caillou, ce sont des espaces qui, lorsque le port n?est pas en exploitation, sont tout � fait accessibles � la promenade et s?int�grent tr�s bien dans ce paysage urbain magnifique.

Nous avons, bien s�r, travaill� sur le d�veloppement de cette vocation �conomique de la Seine et sur un autre sujet qui a �t� �voqu� par un certain nombre d?entre vous, sur l?offre de transport. L?offre de transport, d?abord, il y a cette proposition sur laquelle nous travaillons avec le S.T.I.F. d?avoir un service Vogu�o qui soit vraiment digne de ce nom et qui permette effectivement aux voyageurs de naviguer sur la Seine, cela fait partie des propositions que nous avons inscrites avec les �lus de la m�tropole sur ce projet des voies sur berges, mais je voudrais dire � M. d?ABOVILLE, et permettez-moi cette facilit�, il est sans doute meilleur sur un rameur que sur ce dossier-l�?

Lorsqu?il �voque, par exemple, que notre proposition concernant le RER A serait une proposition sans int�r�t, je voudrais juste remettre un petit peu � jour les fiches de M. d?ABOVILLE.

Il se trouve que le Pr�sident de la R�publique est venu inaugurer il y a � peu pr�s deux semaines les nouvelles rames du R.E.R. A pour lesquelles, d?ailleurs, l?Etat n?a pas mis un centime d?euro, puisque c?est la R.A.T.P., la R�gion et le S.T.I.F. qui ont pay�, mais toujours est-il qu?il �tait, bien s�r, en tant que Pr�sident de la R�publique, tout � fait invit� � venir � cette inauguration du nouveau mat�riel roulant dont vous avez dit qu?il arriverait peut-�tre un jour.

Eh bien, Monsieur d?ABOVILLE, ce mat�riel roulant qui, entre autres, parce que ce n?est pas le seul, va permettre � un plus grand nombre de voyageurs de pouvoir circuler sur les transports collectifs � proximit� des sites de la Seine, et bien c?est d�j� fait, tout comme, d?ailleurs, puisque nous �tions plusieurs � l?inauguration de la mise en service de l?automatisation int�grale de la ligne 1 du m�tro. Ceci a eu lieu aussi il y a � peu pr�s un mois et cela permet une plus grande fluidit� de ces lignes qui desservent les sites � proximit�, notamment, des berges de la Seine.

Je voudrais �galement dire, parmi les questions qui ont �t� pos�es, � notre coll�gue Michel DUMONT qui nous explique que ce sont des d�penses superflues et qu?il vaudrait mieux faire des cr�ches, mais, Monsieur DUMONT, nous allons faire l?am�nagement des quais et nous continuerons notre programme de cr�ches ; il n?y a pas une place de cr�che? D?ailleurs, c?est ce que nous avons vot� hier dans le budget de la Ville, puisque nous avons vot� non seulement l?ambition pour les cr�ches, mais aussi pour les logements sociaux et l?ambition pour l?am�nagement des quais de Seine, et je crois, Monsieur DUMONT, mais c?est valable aussi pour les coll�gues de l?U.M.P., qu?il faut vraiment que vous fassiez cette reconversion � l?�cologie urbaine.

Nous ne pouvons pas consid�rer que nous n?avons pas un r�le � jouer dans la diminution des gaz � effet de serre et que les villes et les grandes m�tropoles comme les n�tres, qui ont un impact extr�mement important, mais peut-�tre que Durban, vous n?avez pas suivi ou vous n?avez pas vu ce qui s?est pass�, nous, nous consid�rons � Paris, avec le Maire et avec l?�quipe municipale, que nous avons une responsabilit� pour agir sur les d�r�glements climatiques et cette responsabilit� pour agir sur les d�r�glements climatiques passe aussi par des am�nagements comme celui que nous faisons sur les voies sur berges.

Alors, je voudrais, par ailleurs, saluer, l� aussi, � moiti�, comme elle l?a fait, G�raldine POIRAULT-GAUVIN, simplement pour constater, ce n?est pas une question d?�ge et je ne vais pas aller vers le jeunisme, mais je voudrais simplement dire au groupe U.M.P. que, peut-�tre, il devrait faire une plus grande place aux jeunes de ce groupe qui, effectivement, ont, quand m�me, eux, compris que l?avenir n?�tait pas forc�ment au tout automobile et que dans les villes et l?�conomie de l?apr�s-p�trole ou de l?apr�s?

Oui, tout � fait, mais, vous savez, nous sommes extr�mement engag�s dans cela et je vous invite, Monsieur LAMOUR, plut�t que d?essayer de couvrir ma voix, ce qui n?est pas tr�s �l�gant, de faire un petit peu attention � ce qui vient d?�tre dit, notamment par les jeunes de votre groupe qui, m�me s?ils ne vont pas jusqu?au bout de la d�marche en votant, puisqu?ils ne voteront pas pour mais ils s?abstiendront, ce qui est d�j� un pas non n�gligeable que j?appr�cie,

Vraiment � les �couter, parce que j?ai le sentiment que la m�tropole du XXIe si�cle, ils la per�oivent avec, je dirai, un peu plus de regard vers l?avenir que vous-m�me.

Je voudrais revenir sur les propositions et les points que M. le pr�fet a soulev�s. Je le remercie. Effectivement, nous sommes dans un dialogue avec l?�tat, avec la Pr�fecture, mais aussi avec les autres services de l?�tat. J?ai cit� notamment Ports de Paris.

Nous travaillons maintenant depuis plusieurs mois, depuis que le Maire de Paris a annonc� son intention de porter ce projet, et je vous remercie, parce que votre position est tout � fait coh�rente avec ce que vous aviez dit ici m�me et avec la nature du travail que nous avons engag�.

Oui, il faut veiller � la r�versibilit� et, vous le savez, nous sommes attach�s � respecter ce point-l�. Nous avons? et vous l?avez dit aussi � juste titre : l?�ch�ance ce n?est pas dans un an, et dans un an on verra. C?est, je crois, un travail en continu que nous devons faire. Nous devons partir d?indicateurs qui permettent de voir aussi ce qu?est la situation aujourd?hui, qui n?est pas idyllique, non plus, parfois, sur les questions de circulation.

Il faut donc travailler de concert et dans la r�gularit�, mais je vous remercie effectivement d?avoir �voqu� le fait que dans la convention avec la Ville, et sur ce point, pour r�pondre peut-�tre � M. LEGARET?

Voil� ! Vous savez, nous savons que Paris a un certain nombre d?emprises qui ne lui appartiennent pas. Pour autant, nous n?avons jamais consid�r� que parce qu?elles ne nous appartiennent pas, le r�le qui est le n�tre est le r�le d?un maire, et le r�le des �lus locaux est aussi d?engager le dialogue, bien s�r avec la population, mais aussi avec les autorit�s publiques qui ont un pouvoir qui s?exerce sur une partie du territoire.

Et nous sommes dans ce dialogue-l� maintenant depuis plusieurs mois, et je crois que le propos du Pr�fet le confirme bien. Nous fixerons ensemble des d�lais d?observation.

Je voudrais revenir d?un mot sur les questions relatives, notamment, au dispositif de s�curit�, pour dire que lorsque nous mettons en place ?Paris Plage?, o� entre 3 et 4 millions de personnes environ, selon les ann�es, viennent se promener du matin jusqu?� tr�s tard le soir, nous n?avons pas constat� d?incidents graves.

Je crois que les derniers incidents ou incivilit�s que l?on a pu constater ces derni�res ann�es, c?�tait un vol de portable il y a deux ans et l?ann�e derni�re, je crois qu?il n?y a pas eu de faits significatifs d?incivilit� pendant la p�riode de Paris Plage et pourtant, sur un espace o� vous pouvez avoir 4 millions de personnes qui s?y prom�nent.

Cela veut dire quoi ? Cela veut dire que si on am�nage bien cet espace, s?il y a de la pr�sence humaine, et c?est ce qui va �tre le cas? le choix d?Artevia est notamment li� � cette pr�sence humaine. Dans l?animation, dans la m�diation du lieu, on a d�j� accompli une grande partie du travail. Bien s�r il faut que l?on regarde d?une fa�on tr�s pr�cise, comme nous le faisons d?ailleurs avec la Pr�fecture pour Paris Plage, il y a un travail l� aussi de partenariat qui est tr�s bien coordonn� et qui fonctionne, qui se fait entre notre direction de la pr�vention et la Pr�fecture. Donc nous allons avancer et travailler aussi sur ce projet puisque pour nous, ce lieu doit �tre un lieu de d�tente, un lieu dans lequel on se sente bien, et pas un lieu dans lequel, bien �videmment, la violence ou l?agression soient fr�quentes. Donc, nous allons y travailler, mais dans ce dispositif partenarial que M. le pr�fet a bien voulu signaler, appeler de ses v?ux, mais qui sera une poursuite du travail que nous faisons d?ores et d�j�.

En conclusion, je voudrais vraiment dire � mes coll�gues que ce projet est un projet ambitieux. Nous en avons bien conscience : il va profond�ment transformer notre ville, ses usages, et justement, je crois que la question des usages, la question des usages d?un nouvel espace public absolument magnifique, le fait qu?il puisse �tre un prolongement de l?espace public d�j� existant pour que l?on puisse y faire des activit�s sportives, individuelles ou collectives ; ce lieu sera un lieu tr�s ouvert aux familles. Ce sera un lieu interg�n�rationnel. �a va �tre un espace de respiration suppl�mentaire absolument indispensable � notre ville, et ce sera aussi un espace qui, je crois, montrera que Paris garde ce temps d?avance qui nous est cher.

Mes chers coll�gues, je vous remercie.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - Avant de voter le projet de d�lib�ration, nous avons une s�rie de v?ux.

D?abord, le v?u n� 84, du groupe E.E.L.V.A.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, rapporteure. - C?est un avis favorable : il s?agit de l?extension de la ligne 72 jusqu?� la gare de Lyon.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - Je mets donc aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe E.E.L.V.A., assortie d?un avis favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est adopt�e � l?unanimit�. (2011, V. 339).

Concernant le v?u n� 85, d�pos� par le groupe U.M.P.P.A., quel est l?avis de l?Ex�cutif ?

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, rapporteure. - C?est un avis d�favorable. D?ailleurs, je trouve que c?est un peu d�plac� d?�tre contre les voies sur berges et de vouloir mettre des contraintes en plus � quelque chose que l?on combat.

Donc c?est un avis d�favorable.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe U.M.P.P.A., assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est repouss�e.

Madame HIDALGO, quel est l?avis de l?Ex�cutif sur le v?u n� 86 d�pos� par le groupe U.M.P.P.A. ?

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, rapporteure. - C?est un avis d�favorable, pour les m�mes raisons. En ce qui concerne les am�nagements de l?�le aux cygnes, d?abord je me r�jouis que l?U.M.P. ait renonc� � son projet qui �tait un peu �trange, visant � installer des plantations mara�ch�res sur les bords de l?�le aux cygnes. Je me r�jouis de l?abandon d?un certain nombre d?id�es qui �taient pour le coup tr�s originales mais pas tr�s r�alistes.

En ce qui concerne l?�le aux cygnes et les am�nagements des quais du 15e, nous sommes en train d?y travailler, comme sur l?ensemble du projet, et l?ambition que nous portons, � la diff�rence de la v�tre - vous l?avez tr�s bien exprim�e, d?ailleurs, sur les bancs de l?U.M.P. -, il ne s?agit pas de permettre la promenade sur la Seine l� o� elle est d�j� possible parce qu?il n?y a pas de voitures mais au contraire, elle est de reconqu�rir 4,5 hectares notamment sur le c?ur de Paris et d?am�nager l?ensemble de la Seine depuis les 13e et 12e arrondissements jusqu?au 15e arrondissement.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe U.M.P.P.A., assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration SG 195.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2011, SG 195).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration SG 209.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2011, SG 209).

Décembre 2011
Débat
Conseil municipal
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