24 - 2011, V?u d�pos� par le groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s relatif au recrutement d'enseignants non titulaires par le Rectorat via P�le Emploi le 26 mai 2001.

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Mme Gis�le STIEVENARD, adjointe, pr�sidente. - Nous passons � l'examen de v?ux qui ne se rapportent � aucun projet de d�lib�ration.

Le v?u n� 1 relatif au recrutement d?enseignants non titulaires par le Rectorat via P�le Emploi a �t� d�pos� par le groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s.

La parole est � Mme Anne-Christine LANG, pour une minute.

Mme Anne-Christine LANG. - Mes chers coll�gues, en mai dernier, le Rectorat de Paris organisait avec l?aide de P�le Emploi une journ�e de pr�-recrutement d'enseignants non titulaires, afin de faciliter les remplacements de professeurs des coll�ges et des lyc�es parisiens pour l'ann�e 2011-2012, alors m�me qu'en septembre, 16.000 postes ne seront pas remplac�s dans l'Education nationale.

Cette d�marche conjointe entre l'Acad�mie et P�le Emploi r�v�le le cynisme du Gouvernement qui, dans le cadre de sa politique du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux, et alors que 33.000 enseignants partiront � la retraite cette ann�e, se targue de recruter 17.000, je cite : "jeunes talents".

Elle r�v�le aussi la situation catastrophique et la pr�carit� dans laquelle se trouvent les jeunes dipl�m�s qui, faute de mieux, sont contraints de faire des heures de queue devant le Rectorat pour obtenir ne serait-ce qu?un poste de vacataire.

Ces rempla�ants seront bien s�r mis devant les �l�ves sans aucune formation ni aucune pr�paration p�dagogique, ce qui traduit non seulement un d�sint�r�t total pour la qualit� de la formation dispens�e aux �l�ves, mais aussi un profond m�pris pour le m�tier d?enseignant dont on bafoue les comp�tences.

Nous notons �galement que la campagne nationale de recrutement que le Minist�re de l'Education nationale a engag� pour recruter ces 17.000 nouveaux enseignants s'appuie sur des clich�s sexistes les plus �cul�s et les plus archa�ques, en pr�sentant d'un c�t� Julien l'ambitieux qui, muni de son ordinateur portable, s'appr�te sans doute � faire une brillante carri�re, et Laura la r�veuse, dont on pressent qu'elle est litt�raire parce que c'est une fille.

Compte tenu de tous ces �l�ments et sur proposition des �lus du groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s, le Conseil de Paris �met le v?u que le Maire de Paris interpelle le Ministre de l'Education nationale pour qu'il ouvre imm�diatement plus de postes de titulaires sur zone de remplacement.

Je vous remercie.

Mme Gis�le STIEVENARD, adjointe, pr�sidente. - La parole est � Mme Colombe BROSSEL.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe. - Merci beaucoup.

Cette campagne de recrutement organis�e dans le 14e arrondissement met en lumi�re un certain nombre de points.

Le seul aspect positif, c?est qu'il nous r�v�le que le Ministre de l'Education nationale sait compter, ce qui est bien. Il sait compter, il y aura en effet 33.000 d�parts � la retraite et il y aura 16.000 postes de supprim�s.

Le Ministre de l'Education nationale peut donc expliquer partout sur les ondes qu'il va recruter 17.000 postes, mais, vous comme moi, mes chers coll�gues, nous ferons l'addition ou plus exactement la soustraction. Ce sont bien 16.000 postes de profs qui seront supprim�s.

Ces 16.000 postes de profs viennent s'ajouter � ceux qui ont d�j� �t� supprim�s, ce sont donc 70.000 postes qui ont �t� supprim�s depuis 2008 dans l'Education nationale.

La situation ahurissante de l'absence de rempla�ants dans les coll�ges et les lyc�es parisiens est une situation que l'on vit dans tous les �tablissements du second degr� aujourd'hui.

Nous avons tous re�u des p�titions, des appels au secours d'enseignants ou de parents d'�l�ves, qui nous faisaient remonter le fait que plusieurs centaines d?heures de cours n'avaient pas �t� remplac�es dans des mati�res absolument fondamentales.

Dans des classes avec des objectifs particuliers, comme la 3e o� l?on a le brevet � la fin de l'ann�e, des gamins ont �t� priv�s d'enseignement sur plusieurs dizaines ou centaines d?heures dans l'Acad�mie de Paris cette ann�e.

C?est une situation totalement ubuesque, d�sastreuse pour la qualit� de l'enseignement, que subissent les �l�ves. Dans ce contexte, plut�t que de r�pondre par exemple � la crise des vocations (on sait qu'il y a de moins en moins de personnes qui se pr�sentent aux concours, parce qu'� force d'�tre stigmatis�es, � force de se voir proposer une formation au rabais, � force de ne pas �tre consid�r�es, c'est une v�ritable crise des vocations � laquelle nous � assistons), plut�t que de recruter des enseignants rempla�ants titulaires, qui soient d�j� form�s, habilit�s � venir devant des �l�ves, surtout du jour au lendemain comme le sont les rempla�ants, non, c'est � une grande foire que nous avons assist�, parce que ce n'�tait pas un forum de recrutement.

Nous sommes un certain nombre, dans cet h�micycle, � avoir dans nos mairies d?arrondissement organis� des forums de recrutement. Un forum de recrutement, c'est organiser la rencontre entre une offre et une demande, mais dans le respect de la dignit� des personnes. Ce n'est pas laisser une centaine de personnes dehors, attendre une demi-journ�e enti�re avec vaguement l'espoir de pouvoir �ventuellement d�poser un C.V., sans pouvoir rencontrer leur futur recruteur.

Ce n'est pas cela respecter la dignit� des personnes qui sont dans le besoin, parce qu'elles sont demandeuses d?emploi et qu?elles sont pr�tes � tout pour retrouver un emploi, c?est exactement l?inverse que nous faisons.

Je vois � ma droite Christian SAUTTER qui organise cela au niveau parisien ; c'est bien l'inverse que nous faisons.

C'est donc sur le fond et sur la forme que cette op�ration a �t� un v�ritable scandale et que nous devons d�noncer ce scandale. Nous devons le d�noncer, parce que la rentr�e sera encore pire cette ann�e, si cela �tait encore possible.

Nous allons donc assister � une contagion dans le premier degr�, dans nos �coles, de ce qui existait d�j� depuis quelques ann�es dans le second degr� et � partir de la rentr�e prochaine, eh bien ce sont des enfants en maternelle et en �l�mentaire qui, d�sesp�r�ment, attendront que des rempla�ants viennent leur faire classe et qu?ils viennent continuer � leur apporter un enseignement qui est un minimum que la Nation doit fournir � ces enfants. C?est bien au devant de ce d�sastre que nous courons.

�videmment, pour toutes ces raisons, vous l'aurez compris, j'appelle � voter extr�mement favorablement � ce v?u.

Je vous remercie.

Mme Gis�le STIEVENARD, adjointe, pr�sidente. - Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u du groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le v?u est adopt�. (2011, V. 138).

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