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40 - 2011, IV - Question d'actualité du groupe EELVA relative à l'équilibre économique du projet Autolib' et à sa pertinence écologique.

40 - 2011, IV - Question d'actualit� du groupe EELVA relative � l'�quilibre �conomique du projet Autolib' et � sa pertinence �cologique.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Maintenant, M. Jacques BOUTAULT a la parole pour le groupe "Europe Ecologie, Les Verts et apparent�s".

Je n'ai rien oubli� ?

M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. Vous �tes tr�s bien, Monsieur le Maire.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Apr�s, il faut que l'on parle plus longtemps d'eux.

M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. La presse s'est r�cemment fait l'�cho d'un rapport du Conseil d'analyse strat�gique sur la voiture �lectrique qui met en doute la pertinence �cologique des motorisations � propulsion �lectrique et qualifie de v�hicule propre, le seul v�hicule hybride.

Outre la production nucl�aire de l'�lectricit�, l'absence de fili�res de recyclage pose probl�me. Mais le c?ur du rapport n'est pas l�. Ces auteurs ont port� une attention particuli�re aux flottes de voitures en libre service et ont �tudi� particuli�rement l'�conomie du projet parisien Autolib.

Pour les experts ayant men� l'�tude, la rentabilit� �conomique d'Autolib' ne pourra �tre atteinte que si l'op�ration enregistre 200.000 abonnements et si les v�hicules sont en utilisation payante au moins sept heures par jour toute l'ann�e.

C'est effectivement le seul sc�nario, pourtant peu probable, qui a �t� retenu par le syndicat mixte, car le seul permettant de d�gager des recettes n�cessaires � l'�quilibre du projet. Or, le C.A.S. qui a men� des �tudes comparatives constate que, dans les villes qui exploitent une flotte de v�hicules �lectriques en libre service, le temps moyen d'utilisation quotidien n'exc�de pas une heure.

Dans l'hypoth�se la plus probable, le bilan d'Autolib' serait donc largement n�gatif et co�terait, toujours d'apr�s le C.A.S., plus de 60 milliards d?euros par an. Par ailleurs, il semble que de plus en plus de communes refusent de participer au syndicat mixte et que le Pr�fet lui-m�me rechigne � ent�riner la cr�ation d'un syndicat mixte ouvert, permettant l'adh�sion des communes.

Aussi, le groupe des �cologistes et apparent�s souhaiterait obtenir plusieurs pr�cisions. Il aimerait savoir si le calendrier d'implantations des stations Autolib' est confirm� et si les constructeurs seront bien en mesure de proposer un parc de 3.000 � 4.000 voitures �lectriques, comme pr�vu d'ici l'ann�e prochaine.

Les �lus �cologiques souhaiteraient �galement savoir si Bollor�, l'exploitant, assumera les pertes probables jusqu'� 60 milliards d?euros tous les ans ou si cette charge incombera aux collectivit�s membres du syndicat mixte.

Ne pensez-vous pas, Monsieur le Maire, que dans un contexte de rigueur budg�taire, il serait plus sage, pendant qu'il en est encore temps, de r�orienter le projet vers un syst�me d'autopartage, plus facile � exploiter et r�pondant mieux aux enjeux �cologiques de notre cit� ?

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

Mme Annick LEPETIT a la parole.

Mme Annick LEPETIT, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire.

Ce rapport du Conseil d'analyse strat�gique que vous relayez, Monsieur BOUTAULT, pr�conise uniquement des am�liorations pour les moteurs thermiques ou le d�veloppement des v�hicules hybrides, donc des moteurs qui restent polluants.

Je ne crois pas que le statu quo, en mati�re de pollution automobile, soit possible. Il nous faut trouver une nouvelle organisation de la mobilit�, qui ne se contente pas d'am�liorer les moteurs existants, dont les sources d'�nergie sont non renouvelables, mais au contraire il nous faut diversifier les modes de transport pour r�duire notre consommation globale d'�nergie.

Le v�hicule �lectrique constitue un premier pas en limitant les �missions de gaz � effet de serre mais �galement celles de polluants de proximit�, source de nombreuses maladies respiratoires, � Paris notamment.

En outre, le v�hicule �lectrique n'�met pas de bruit et, comme vous le savez, le bruit est la premi�re source de nuisance d�clar�e par nos concitoyens en ville.

Alors, revenons au rapport quelques secondes. Le Centre d'analyse strat�gique a consacr� exactement 3 pages sur 258 � l'analyse du mod�le �conomique d'Autolib, sur la base d'informations qui sont aujourd'hui dat�es de 2008 et du d�but de 2009.

Je vais prendre des exemples tr�s concrets : le rapport note qu'il y a une quinzaine de communes de la petite couronne qui sont regroup�es dans un syndicat mixte alors qu'il y en a 45. Ce sont 45 communes, dont notre Ville bien s�r, plus la R�gion qui a vot� une subvention.

Autre erreur notable, le prix affich� pour l'installation d'une station Autolib'. Le rapport note 60.000 euros. Or, nous n'avons jamais, jamais, �voqu� ce chiffre. Nous avons toujours dit, et vous pouvez le v�rifier dans toutes mes interventions au Conseil de Paris, que le plafond d�volu pour les communes par station est de 50.000 euros. Pourquoi ici il y a 60.000 ? Je n'en sais rien. En tout cas, c'est totalement faux.

Sur le prix concernant les usagers, il y a �galement une erreur. Il est inscrit dans le rapport qu'il est de 15 euros par mois, or il est de 12 euros par mois. Le c?ur m�me de l'analyse consiste � appliquer sans aucune justification des hypoth�ses de fr�quentation qui sont extraites du syst�me de v�hicule en libre service de La Rochelle. Or, ni la taille du dispositif, ni les densit�s d'occupation au sol, ni m�me l'activit� �conomique, ne permettent d'�tablir des comparaisons valables. J'en profite d'ailleurs pour saluer au passage le Maire de La Rochelle qui a �t� un pr�curseur dans ce domaine.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Et sans doute pour conclure, oui.

Mme Annick LEPETIT

Des villes du monde entier nous contactent pour �valuer notre exp�rience. Une fois encore, Paris innove pour am�liorer la vie quotidienne de nos concitoyens. Je suis fi�re comme toutes les autres communes qui participent au syndicat mixte cr�� depuis plus d'un an, Monsieur BOUTAULT, de participer � cette r�volution de la mobilit�.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

Juin 2011
Débat
Conseil municipal
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