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25 - 2011, Vœu déposé par le groupe PSRGA relatif au classement en ZEP des écoles Alain Fournier, Maurice d'Ocagne et Maurice Rouvier (14e).

25 - 2011, V?u d�pos� par le groupe PSRGA relatif au classement en ZEP des �coles Alain Fournier, Maurice d'Ocagne et Maurice Rouvier (14e).

Mme Gis�le STIEVENARD, adjointe, pr�sidente. - Nous passons � l'examen du v?u n� 2, relatif au classement en Z.E.P. des �coles Alain Fournier, Maurice d?Ocagne et Maurice Rouvier, dans le 14e arrondissement, v?u d�pos� par le groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s.

La parole est � Mme Olivia POLSKI pour une minute.

Mme Olivia POLSKI. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, effectivement, nous n'avons, dans le 14e, aucune �cole class�e en Z.E.P., nous avons un quartier politique de la ville dans lequel nous avons quatre �coles qui sont les �coles maternelles et �l�mentaires Alain Fournier, 188-190, rue d?Al�sia, Maurice d?Ocagne et Maurice Rouvier, pour lesquelles nous pouvons maintenant avoir des donn�es sociales assez objectives, puisque, avec l'harmonisation de la tarification de la restauration scolaire sur tout Paris, nous disposons maintenant de donn�es � la disposition du Rectorat et nous pouvons donc maintenant annoncer que s'agissant du groupe solaire 188-190 rue d'Al�sia, 82 % de ces familles se voient appliquer les quatre premiers tarifs, que pour le square Alain Fournier, c?est pr�s de 90 % qui sont dans les quatre premiers tarifs, pour Maurice d?Ocagne 78 % et pour Maurice Rouvier 80 % des familles qui se voient appliquer ces quatre premiers tarifs. Autrement dit, cela veut dire que ces familles ont un revenu C.A.F. maximum de 960 euros par mois.

Consid�rant que dans le quartier politique de la ville o� se situent ces �coles, on a le taux de familles monoparentales le plus �lev� de tout Paris, puisqu?on est � pr�s de 48 % de familles monoparentales - un rapport de l?A.P.U.R., t�l�chargeable sur www.paris.fr, dit que dans ce quartier, presque 34 % des �l�ves entrent en sixi�me avec un an de retard ou plus, soit le double du taux parisien -, consid�rant aussi que les enseignants et les parents d'�l�ves ont exprim� toutes leurs difficult�s, nous demandons, sur proposition de Pascal CHERKI, des �lus du groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s, que le Maire de Paris puisse interpeller le Recteur de l?Acad�mie de Paris afin de demander le classement des groupes scolaires Ocagne, Fournier, Rouvier et Al�sia en zone d'�ducation prioritaire, afin d'avoir l'application officielle des crit�res Z.E.P. dans ces �coles, soit 25 �l�ves au maximum par classe, et, cons�quemment, de faire les ouvertures de classes n�cessaires et d'annuler les fermetures de classes annonc�es.

Merci.

(M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, remplace Mme Gis�le STIEVENARD, au fauteuil de la pr�sidence).

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci.

Pour vous r�pondre, la parole est � Mme Colombe BROSSEL.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe. - Merci.

La d�monstration faite par Olivia POLSKI �tait �loquente, on voit bien � quel point le classement en Z.E.P. et en R.E.P., dont j'ai d�j� rappel� ici et en 7e Commission � quel point il a �t�, en son temps, un classement politique et � quel point, � l'�poque, les maires d'arrondissement avaient refus� que des �coles de leur quartier puissent �tre class�es en Z.E.P. et R.E.P., est parfois d�connect� de la r�alit�.

Il est d�connect� de la r�alit� et, n�anmoins, depuis ces ann�es, le Rectorat de Paris avait, dans une sorte de lucidit� tout � fait positive, accept� le fait que si ces �coles n'�taient pas formellement class�es en Z.E.P. et en R.E.P., de mani�re informelle, comme dans d'autres arrondissements, il fallait leur appliquer des ratios qui soient des ratios reprenant ceux des �coles class�es en Z.E.P. et R.E.P. et un certain nombre d?�coles parisiennes avaient b�n�fici� de ce "traitement de faveur". Je mets beaucoup de guillemets � "traitement de faveur", parce que le rappel que vous avez fait de la composition sociologique de ces �coles relativise �videmment cette terminologie.

N�anmoins, aujourd'hui, le Rectorat de Paris suit les consignes qui lui ont �t� donn�es par le Minist�re de l'Education nationale et, de nouveau, malgr� une augmentation du nombre d'�l�ves scolaris�s � Paris, c?est donc � une diminution du nombre d'enseignants que nous assistons et donc, pardon pour la trivialit� du propos, on assiste aujourd'hui au raclement de fonds de tiroirs.

Apr�s avoir supprim� les postes de R.A.S.E.D., apr�s avoir supprim� des postes d?enseignants, apr�s avoir essay� de supprimer des postes d'enseignants � l'h�pital, apr�s avoir supprim� des postes de rempla�ants pour la rentr�e prochaine, eh bien oui, c'est de nouveau aux plus faibles que le Rectorat s'attaque et c?est donc dans les �coles telles que celles que vous avez d�crites qu?il est propos� de r�cup�rer des moyens pour pouvoir faire face � la rentr�e et � l?augmentation des effectifs dans un certain nombre d?�coles et de groupes scolaires.

Alors, bien entendu, nous relaierons le v?u que vous avez propos� aujourd'hui, bien entendu, nous serons aux c�t�s des parents et des enseignants dans leur combat, car leur combat n'est pas un combat purement de forme, leur combat est bien un combat pour l'�cole de la R�publique et pour l'�galit� de tous les enfants, d'o� qu'ils soient et o� qu'ils vivent � l'acc�s � des conditions d'enseignement et d'�ducation qui soient les meilleures pour tous.

Merci donc � vous pour votre alerte et c?est, bien entendu, un avis favorable que j'�mettrai sur ce v?u.

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci.

Avant de passer au vote, une demande d?explication de vote de M. MARTINS qui est r�serv�e normalement aux groupes, mais on va consid�rer que l?�lu du MoDem peut se r�f�rer � ces dispositions en n?en abusant pas.

Merci.

M. Jean-Fran�ois MARTINS. - Je n?abuserai pas de cette d�rogation, Monsieur le Maire.

Je partage les inqui�tudes de Mme BROSSEL et de Mme POLSKI sur, notamment, les effectifs dans les classes � Maurice d?Ocagne, � Fournier et rue d?Al�sia et j'entends bien leur objectif de r�ussir avec ce classement en Z.E.P. � obtenir des moyens cons�quents et suffisants pour permettre un enseignement de qualit� � ces enfants et arriver � 25 �l�ves par classe ; c'est �videmment une volont� que je partage.

J?ai juste une inqui�tude : les chiffres de la sociologie de ces �coles cit�es par Mme POLSKI r�v�lent quelque chose : ces �coles ne sont pas strictement fid�les � la sociologie du quartier qui �volue, qui a une tradition de quartier populaire, car, aujourd'hui, on assiste � l'arriv�e d'�l�ments de la classe moyenne dans ces quartiers qui s'efforcent d'�viter ces �tablissements scolaires, ce que nous regrettons tous en tout cas dans cette Assembl�e et je crains que le classement en Z.E.P. de ces �tablissements n'aboutisse � renforcer ces ph�nom�nes d'�vitement.

Partag� entre la volont� d?un meilleur enseignement et la crainte d'un �vitement renforc� et d'une endogamie sociale dans ces �tablissements qui serait encore plus terrible d'un point de vue p�dagogique, je m'abstiendrai sur ce v?u.

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci.

M. le Maire du 14e souhaitait naturellement intervenir et je suis saisi d?une nouvelle demande d?explication de vote de M. MENGUY.

M. Pascal CHERKI, maire du 14e arrondissement. - Tr�s bri�vement, parce qu?Olivia POLSKI a dit l?essentiel et c?est juste l?intervention de M. MARTINS qui me faisait r�agir. Je suis d?accord que l?on peut placer le d�bat � un niveau stratosph�rique et sociologique sur pourquoi il y a de l?�vitement.

Attention, en attendant, on a une r�action beaucoup plus prosa�que avec la communaut� scolaire, on se d�fend avec les armes � notre disposition. C?est simple, tant qu'il y a ce Gouvernement de Droite et cette politique �ducative de suppression massive des postes, la question du classement en Z.E.P. est un rapport de force avec l'Acad�mie.

C?est ce que l?on avait fait sur Fournier l?an dernier, on avait demand� le classement en Z.E.P. qu'on n?a pas obtenu, que la Ville avait soutenu ; bilan des courses : on vient de nous ouvrir une classe � Fournier.

Vous le savez, on est des gens un peu ras du bonnet, Monsieur MARTINS, on n?est pas tr�s intelligent, mais on se bat avec les outils qui sont � notre disposition et on esp�re que ce classement en Z.E.P. aura pour effet que l?an prochain, on arr�tera de fermer des classes au 188-190 rue d'Al�sia, voire m�me qu?on en rouvrira une.

Si la majorit� nationale change, on m�nera une politique d?une autre ampleur, Monsieur MARTINS, celle que vous appelez de vos v?ux, mais en attendant, � titre d�fensif, et si, par malheur, elle ne changeait pas, au moins on se bat avec les armes � notre disposition.

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Mme CARR�RE-G�E a la parole.

Mme Marie-Claire CARR�RE-G�E. - Merci, Monsieur le Maire.

Je n?ai pas trouv� que le point de vue de M. MARTINS �tait stratosph�rique, je partage au contraire un grand nombre de ses pr�occupations.

Je veux m'insurger contre cette logique qui veut que dans certains quartiers � Paris, notamment dans le 14e, on construise exclusivement des logements sociaux, et que m�me quand on a une opportunit� fonci�re aussi massive que celle de la reconstruction de l?h�pital Broussais, on ne pr�voie, dans ces quartiers, que des logements sociaux. Et ensuite, vient le cercle infernal : on constate la ghetto�sation et il faut classer en Z.E.P. et il faut des interventions de la politique de la ville, etc.

Moi, je pense que la Majorit� municipale a les moyens, notamment quand il y a des opportunit�s fonci�res comme celle de Broussais, de promouvoir une v�ritable mixit� sociale, notamment dans ces quartiers qui sont d�sormais tr�s d�s�quilibr�s. Oui, Madame POLSKI, les chiffres que vous citez sont justes, globalement, mais vraiment, cette logique infernale qui consiste � entrer dans des logiques de ghetto�sation de certains quartiers parisiens, suivie d'un classement en Z.E.P., etc., on ne peut pas s?associer � cela et nous voterons contre ce v?u.

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Bien. Je pense que les d�bats du Conseil du 14e arrondissement seront nourris.

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u d�pos� par le groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s assorti d'un avis favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Abstentions ?

Le v?u est adopt�. (2011, V. 139).

Juin 2011
Débat
Conseil municipal
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