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52 - 2011, Vœu déposé par le groupe CI relatif à l'attribution du nom de Hamzah Al-Khatib à une rue ou un lieu parisien.

52 - 2011, V?u d�pos� par le groupe CI relatif � l'attribution du nom de Hamzah Al-Khatib � une rue ou un lieu parisien.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Apr�s ce d�bat d?historiens, nous allons passer � l?actualit�.

Le v?u n� 16, relatif � l?attribution du nom de Hamzah Al-Khatib � une rue o� un lieu parisien, a �t� d�pos� par le groupe Centre et Ind�pendants.

La parole est � M. J�r�me DUBUS.

M. J�r�me DUBUS. - Oui, je souhaiterais, au nom de mon groupe, revenir sur le sort horrible qui a �t� r�serv� par les autorit�s syriennes � Hamzah Al-Khatib.

Hamzah �tait un adolescent de 13 ans. Arr�t� le 29 avril dernier � Deraa, pour avoir chant� "� bas le r�gime", il fut tortur� dans des conditions atroces et achev� de trois balles en pleine poitrine. Il fut rendu le 31 mai � sa famille.

Comme l?a �crit r�cemment le grand po�te Tahar Ben Jelloun, "ceux qui ont fait cela sont des rats, m�me pas des loups, simplement des rats charognards et hallucin�s [?] �lev�s dans le jus naus�abond du parti Baas".

Hamzah est devenu le martyre du soul�vement du peuple syrien contre un r�gime sanguinaire, dictatorial, qui r�prime la r�volution avec une violence inou�e. Hamzah est devenu le symbole de milliers de morts, dont le chiffre grandit jour apr�s jour, dans une indiff�rence assez assourdissante. Cette barbarie n?arr�te pas le peuple syrien, magnifique de courage, qui descend dans la rue plusieurs fois par semaine, en sachant qu?il risque la mort.

Hamzah, comme Mohamed Bouazizi, et des milliers d?autres anonymes, est mort pour que le printemps arabe continue demain.

L?attribution d?un lieu � la m�moire de ce jeune syrien briserait cette chape de plomb et serait un signal fort envoy� au peuple syrien, en lutte, par tous les �lus parisiens. Je vous remercie donc de voter ce v?u, en esp�rant que cette attribution pourra se faire dans les meilleurs d�lais.

Merci.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur DUBUS.

La parole est � Mme Anne HIDALGO.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe. - Je voudrais dire, tout d?abord, l?inqui�tude et l?indignation que m?inspire - et nous inspire sans doute, puisque c?est un sentiment partag� - la fa�on dont le Gouvernement de Damas a entrepris d?�touffer cette contestation, dans le silence et la censure et avec une intimidation terrible.

Le r�gime syrien r�prime, et avec une incroyable brutalit�, presque dans l?indiff�rence, alors que les informations nous parviennent extr�mement difficilement. Et donc, je voudrais exprimer solennellement, � l?occasion de la r�ponse � ce v?u, la solidarit� de Paris avec celles et ceux qui luttent pour les Droits de l?Homme en Syrie, qui ont le courage de d�fier un pouvoir arbitraire et tyrannique.

Et je souhaite que la France, l?Europe, sachent notamment ne pas abandonner les d�mocrates syriens et leurs aspirations l�gitimes � la libert� et � la dignit�, comme d?ailleurs la France et l?Europe ne devraient pas non plus abandonner les r�fugi�s les r�fugi�s tunisiens, les r�fugi�s libyens et, demain, sans doute, les r�fugi�s syriens - qui viendront frapper � nos portes suite � ces r�volutions et � la r�pression qu?ils ont pu conna�tre.

Le combat pour la libert� que m�nent les Syriens m�rite notre respect et notre soutien et donc, nous devons afficher cette solidarit� sans faille avec les victimes de la r�pression. Mais en ce qui concerne votre v?u, Monsieur DUBUS, il me semble encore pr�matur�. Compte tenu de la tr�s, tr�s grande confusion qui r�gne en Syrie, de la r�pression f�roce qui s?abat en faisant des centaines de victimes, il ne semble pas opportun de baptiser aujourd?hui, l�, � cet instant, une rue de Paris du nom de Hamzah Al-Khatib.

Il y a une diff�rence avec la Tunisie, puisque c?est justement l?immolation de Mohamed Bouazizi qui fut l?�v�nement d�clencheur du printemps de Jasmin. Je comprends et je partage l?�motion, mais je donne � ce stade un avis d�favorable � ce v?u.

Et je propose que nous revenions devant notre Conseil ult�rieurement, et notamment lorsque la confusion qui r�gne aujourd?hui en Syrie sera - je l?esp�re - d�pass�e pour que nous puissions aussi honorer ceux qui se sont battus contre le tyran syrien pour lequel, comme pour d?autres tyrans, je pense que nous avons eu beaucoup trop de complaisance dans les ann�es r�centes.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame.

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n� 16 assorti d'un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Pardon?

M. Yves POZZO di BORGO. - Franchement, Madame HIDALGO, Madame le Maire, lorsque le Maire de Paris nous avait propos� le v?u pour le jeune tunisien qui a �t� immol�, nous avions, en concertation avec lui, en faisant simplement att�nuer les consid�rants qui avaient �t� exprim�s, manifest� une solidarit�. Mais franchement, il faut avoir l?esprit tortueux pour expliquer que vous ne votez pas ce v?u.

Je ne vous comprends pas : est-ce que c?est parce que ce n?est pas vous qui l?avez propos� ? Est-ce que c?est parce que c?est le domaine de l?Ex�cutif ? Mais franchement, je n?arrive pas � comprendre la diff�rence. Tout cela est compl�tement fou.

Je suis d�sol� que sur une affaire aussi importante, aussi repr�sentative de cette volont� de libert� qu?exprime ce jeune, enfin qu?expriment tous ces gens en Syrie, vous disiez pour une raison obscure : "on ne vote pas pour ce v?u-l�". Je regrette, Madame HIDALGO, mais tout cela n?est pas cr�dible.

Nous votons, bien s�r, ce v?u, mais franchement, je me suis assis par terre quand je vous ai �cout�e.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe. - J?ai apport� des explications. Voil�.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Bien.

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n� 16 assorti d'un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Le v?u est rejet�.

Juin 2011
Débat
Conseil municipal
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