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50 - 2000, ASES 164 - Création du prix de la solidarité de la Ville de Paris


M. Manuel DIAZ, adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration ASES 164 relatif � la cr�ation du prix de la solidarit� de la Ville de Paris.
Je donne la parole � Mme CAPELLE, inscrite sur ce projet.
Mme Liliane CAPELLE. - Merci, Monsieur le Maire.
Afin de rendre hommage aux associations qui jouent un r�le majeur dans notre soci�t�, et en particulier au sein de la Capitale, vous nous proposez de cr�er un prix de la solidarit� de la Ville de Paris pour consacrer le travail des associations. Nous soutiendrons cette initiative.
Seulement, cette d�cision appelle de notre part quelques remarques, notamment sur les efforts r�els de notre collectivit� en mati�re de solidarit� et puis en ce qui concerne votre politique en direction du secteur associatif.
Vous nous dites : "La Ville de Paris s'est engag�e r�solument aux c�t�s de tous les acteurs sociaux, pour d�velopper toutes les formes de solidarit�". De quelle solidarit� parlons-nous ? Solidarit� en faveur des mal log�s, des sans emploi, des handicap�s ? Quelle a �t�, en r�alit�, l'action de la collectivit� parisienne, ces derni�res ann�es ?
La question du logement et du logement social � Paris n'a jamais �t� s�rieusement abord�e. L'offre demeure totalement inadapt�e aux personnes les plus modestes. Seulement trois h�tels sociaux dans la Capitale, pas ou peu de possibilit�s d'accueil pour les femmes seules avec enfants.
A ce rythme, on peut toujours voter des v?ux pour ne pas faire d'expulsion pendant la p�riode hivernale, mais que va-t-on faire de toutes ces familles ? Que faire pour les jeunes aid�s pour trouver un emploi par les missions locales mais laiss�s sur le bord de la route car ils ne peuvent se loger d�cemment ?
Vos programmes d�partementaux pour l'emploi n'affectent chaque ann�e qu'une partie infinit�simale de la population parisienne inscrite � l'A.N.P.E. Les sommes budg�t�es pour l'insertion ne sont jamais consomm�es alors que plus de 50.000 Parisiens vivent encore du R.M.I. Notre Ville ne s'est jamais vraiment mobilis�e en faveur des emploi-jeunes alors m�me que ce dispositif aurait pu �tre un levier sans comparaison pour de nombreux jeunes Parisiens.
Votre politique � destination des sans abris a �t� men�e � coup de campagnes pauvret�-pr�carit� �bauch�es � la va-vite quand l'hiver s'annon�ait dans une logique de stricte survie des sans abris.
Jamais, nous n'avons pu obtenir que les actions en faveur des plus pauvres soient v�ritablement p�rennis�es, structur�es, mises en perspective vers l'insertion. Trop longtemps, les politiques d'urgence et de charit� ont �t� vos seuls rem�des, des rem�des que de tout temps l'id�ologie lib�rale, majoritaire dans cette assembl�e a propos� face � la pauvret� et l'exclusion.
Votre solidarit� s'exprime � travers l'existence d'un catalogue de prestations et de services sociaux dont on ne peut gu�re �valuer s'ils r�pondent aux besoins d'un nombre suffisamment cons�quents de Parisiens dans la difficult�. Certains d'entre eux semblent �tre des "coquilles vides" cr��s pour des besoins de pure communication. Je rappelle l'�ternel probl�me de l'allocation chute brutale de ressources qui, m�me si cela marche un peu mieux est quand m�me loin de donner le r�sultat escompt�.
A une �poque o� nous devrions aller dans le sens d'un acc�s plus large et plus juste aux services de la Ville, vous n'avez de cesse d'augmenter r�guli�rement les participations pour acc�der � celles qui pr�sentent un r�el int�r�t.
R�guli�rement vous nous soumettez des changements de crit�res et de conditions pour l'octroi de ces prestations qui n'ont d'autres buts que de diminuer leur accessibilit�. J'en veux pour preuve la tr�s r�cente augmentation de la participation financi�re demand�e aux b�n�ficiaires de la carte "Am�thyste", d�livr�e aux personnes �g�es ou handicap�es.
Je ne reviendrai pas sur les probl�mes d'accessibilit� aux handicap�s, j'en ai parl� tout � l'heure.
Que dire de votre retard coupable sur le dossier du saturnisme, maladie rep�r�e � Paris depuis 1985 ? Votre action pendant des ann�es s'est limit�e au seul d�pistage clinique alors que, depuis le d�but, nous savions qu'il fallait coupler cette action � du d�pistage environnemental.
Je pourrais multiplier les exemples � l'envie. Je suis loin d'�tre convaincue que vous puissiez vous targuer d'avoir fait montre d'une grande solidarit� envers les Parisiens.
Quant au prix "Solidarit�", l'id�e n'est pas mauvaise en soi. Ne croyez-vous pas cependant que les acteurs du monde associatif attendent avant tout que vous ?uvriez pour la stabilit� et la p�rennit� de la vie associative parisienne ?
Les associations, trop souvent, p�tissent de leur mode de financement crois� et incertain, des tergiversations et des revirements des instances qui les subventionnent. Plus encore que la cr�ation d'un prix "Solidarit�", ce qu'elles attendent, c'est un v�ritable partenariat avec les instances parisiennes. Nous devons contribuer au maintien de la vitalit� associative de notre Ville, proposer � ce secteur un cadre contractuel aussi clair que possible.
Le mouvement associatif, dans les prochaines ann�es, aura vocation � s'affirmer comme une ligne de r�sistance majeure des valeurs r�publicaines. C'est un tissu � la fois vuln�rable qui doit �tre encourag� et mieux prot�g�. Une fois encore, sur ce sujet, vous vous contentez d'une mesure symbolique autour de laquelle vous faites beaucoup de battage m�diatique sans vous soucier des probl�mes de fond.
Apr�s plus de 20 ans, notre Ville a besoin de sortir de cette politique d�magogique.
Je vous remercie.
M. Manuel DIAZ, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame CAPELLE.
M. BENESSIANO a la parole pour vous r�pondre.
M. Herv� BENESSIANO, adjoint, au nom de la 5e Commission. - Je voudrais, pour r�pondre � Mme CAPELLE, de mani�re un peu plus synth�tique et plus concise qu'elle, rappeler d'abord qu'il s'agit d'un projet de d�lib�ration simple et non pas l'engagement d'un grand d�bat ou d'une communication sur les affaires sociales.
Vous avez, dans votre intervention, Madame CAPELLE, retrac� tr�s largement et m�me souvent avec beaucoup de pr�cisions de nombreux points touchant le domaine des affaires sociales.
Je me permettrai, si vous le voulez bien, de faire r�f�rence � un certain nombre de communications qui ont �t� faites dans cette enceinte par Mme HERMANGE, notamment concernant les innovations sociales.
Je crois qu'elle a, � plusieurs reprises, eu l'occasion de s'adresser � l'Assembl�e et de la tenir au courant de l'�volution de l'activit� qui �tait la n�tre au niveau de la Ville de Paris pour r�pondre � de nombreux probl�mes que vous avez soulev�s � l'instant. Je vous demande d'y faire r�f�rence.
Je voudrais vous dire, par ailleurs, que les choses vont dans le bon sens mais vont � la vitesse � laquelle elles peuvent aller : nous ne pouvons pas tout r�aliser dans un espace temps aussi court que l'ann�e.
Merci, Monsieur le Maire.
M. Manuel DIAZ, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur BENESSIANO.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration ASES 164.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2000, ASES 164).

Septembre 2000
Débat
Conseil municipal
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