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69 - 2000, DAUC 77 - Aménagement du secteur "passage Goix" (19e). - Bilan de la concertation. - Avis favorable au programme d'aménagement et aux procédures nécessaires à sa mise en oeuvre. - Avis favorable à la mise en oeuvre de la procédure préalable à la déclaration d'utilité publique de l'opération. - Acquisition et libération des immeubles, 1 bis et 3, passage Goix et 234, boulevard de la Villette (19e). - Modification du droit de préemption urbain renforcé. - Autorisation à M. le Maire de Paris de consentir le dépôt des demandes de permis de démolir et de construire


M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Nous passons � l'examen du projet de d�lib�ration DAUC 77 relatif � l'am�nagement du secteur "Passage Goix" ; c'est le bilan de la concertation.
Je donne la parole � M. BLET.
M. Jean-Fran�ois BLET. - Monsieur le Maire, voil� une excellente d�lib�ration comme nous aimerions en trouver par dizaines � toutes les s�ances.
Il s'agit d'un programme de construction de 140 logements, moiti� P.L.U.S. P.L.I., et quelques accessions � la propri�t� sociale, compl�t� par un petit programme d'�quipements publics : une halte-garderie de 20 places, une �cole-relais de 5 places et un espace vert de 370 m�tres carr�s environ. Le bilan financier s'�l�vera � 225 millions de francs � peu pr�s.
Nous l'avons approuv� en Conseil d'arrondissement, nous y avons adjoint un voeu qui a recueilli l'assentiment de M. BULT�, ce qu'il nous confirmera, je suppose, demandant que le relogement des habitants du 3, passage Goix (cela concerne uniquement 4 appartements), s'effectue le plus rapidement possible avant l'aboutissement de la proc�dure d'expropriation qui fera suite � la d�claration d'utilit� publique et que ces deux phases soient dissoci�es car, compte tenu du contexte d�grad� du passage Goix, de la pr�sence permanente de dealers, de drogu�s, de squatters, de l'intrusion dans leur immeuble, ils vivent dans des conditions insupportables auxquelles il faut mettre un terme le plus rapidement possible et nous demandons donc � la Ville, sur son contingent, de bien vouloir r�gler ce probl�me. Apparemment, cela ne devrait pas poser de probl�me.
Cette op�ration a �t� lanc�e en f�vrier 1987, puis au Conseil de Paris le 29 f�vrier 1988, lors de la grande vague de DPUR de l'�poque, qui a permis de proc�der au d�placement massif d'une grande partie des habitants et � la d�molition d'immeubles sur des p�rim�tres entiers, aboutissant � la destruction des quartiers populaires du nord-est parisien.
Les permis de d�molir se sont succ�d�s de 1995 � 1999 et 21 b�timents ont �t� d�molis sur la rue du D�partement, le passage Goix, la rue d'Aubervilliers et le boulevard de la Villette. Il reste cinq b�timents � d�molir et deux b�timents seront r�habilit�s dans le cadre de l'op�ration : le 232 et le 234 boulevard de la Villette. Nous nous en r�jouissons.
Les d�molitions ont, je le signale, entra�n� la destruction de quatre h�tels meubl�s, 30, rue d'Aubervilliers, 6-8, passage Goix, 15, rue du D�partement, 240, boulevard de la Villette. Une fois de plus, cet habitat, le Minist�re du Logement en r�clame depuis bient�t vingt ans la pr�servation sur Paris, et il sera bient�t en voie totale de disparition, alors qu'il r�pond � des besoins tr�s sp�cifiques de logement pour un certain nombre de Parisiens.
Dans le programme initial, 33 adresses �taient concern�es au niveau de la d�molition, soit 73 corps de b�timents d�molis, ce qui repr�sente 145 logements et le d�placement de plus de 500 personnes.
Cette op�ration d'�radication du parcellaire ne respectait absolument pas le trac� d'origine, �largissait le passage Goix, le rendant m�connaissable. Elle avait pour objectif de construire 260 logements et 410 places de stationnement, aucun �quipement public n'�tait pr�vu � l'origine.
L'am�nagement du secteur est rest� en souffrance pendant plus de dix ans. Les op�rations ont avanc� avec une lenteur invraisemblable, entra�nant une d�gradation de la qualit� de vie des habitants, prolif�ration des friches, pourrissement syst�matique et d�lib�r�e d'un quartier avec l'apparition de squatters-dealers.
Face � cette strat�gie, quelle fut notre d�marche ?
Nous avons d'abord syst�matiquement refus� les permis de d�molir propos�s sur ce secteur, demand� � ce qu'ils soient retir�s de l'ordre du jour du Conseil d'arrondissement. Les �lus Verts, avec l'appui de la majorit� municipale, se sont oppos�s � cette entreprise de destruction tant qu'aucun plan d'am�nagement satisfaisant n'�tait pr�sent�. Cette concertation a pu enfin �tre instaur�e gr�ce � l'association "Les jardins d'Eole" et � son pr�sident, M. KELLER. Cette association a permis aux habitants du secteur de prendre conscience des possibilit�s d'action, de se regrouper et d'imposer leurs vues par une op�ration assez spectaculaire, � savoir le d�p�t des d�tritus qui encombraient les friches et pourrissaient le quartier devant le si�ge de la permanence de l'adjoint au Maire de Paris charg� de l'urbanisme, ce qui suscita une prise de conscience salvatrice chez l'int�ress� qui peut enfin mener � bien ce projet.
Cette prise de conscience et cette initiative citoyenne ont permis de d�bloquer la situation et d'obtenir deux s�ances de concertation qui se sont d�roul�es � un an d'intervalle et dont le bilan a �t� remarquablement fructueux.
Lors de la premi�re s�ance, les habitants ont critiqu� le fait que les immeubles � construire �taient trop �lev�s, notamment sur la rue d'Aubervilliers, o� l'on aboutissait � une mini-muraille de Chine l� o� s'espa�aient auparavant des petites maisons de deux �tages, des immeubles faubouriens de trois ou quatre �tages. Le projet a donc �t� repens� remarquablement par les services de la Ville et lorsque la deuxi�me r�union de concertation a eu lieu, les donn�es �taient modifi�es, les immeubles quelque peu abaiss�s et, surtout, le coeur d'�lot a �t� d�densifi� et comportera des petites maisons de ville de deux ou trois �tages.
Cette op�ration a �t� �galement rendue possible parce qu'un architecte coordinateur a �t� d�sign� pour assurer globalement l'op�ration de reconstruction, d'am�nagement et de r�habilitation de certains immeubles, Mme Odile SEYLER ; nous tenons � lui rendre hommage et nous souhaitons que la Ville puisse � l'avenir syst�matiquement nommer de tels architectes coordinateurs compte tenu de l'excellence de ces r�sultats. Cette nomination �tait pratiquement une premi�re dans ce type d'op�ration men�e par la Ville de Paris.
Une pointe de nostalgie, le 4 rue d'Aubervilliers, charmant petit immeuble de deux �tages, que j'avais d�fendu, sera d�truit pour faire place � une maison de deux �tages; On aurait pu faire l'�conomie de cette destruction.
Enfin, l'implantation de l'�cole au 26/28, rue d'Aubervilliers n'est pas satisfaisante. Elle a �t� retenue pour des motifs d'urgence: la Ville �tant propri�taire du terrain, l'�cole pourrait �tre construite rapidement et ouverte pour la rentr�e 2001. Mais il n'est pas judicieux d'ouvrir une �cole sur une rue � grand trafic et pollution importante due aux v�hicules, aux locomotives diesel et aux camions de TAFANEL. Elle aurait, plus l�gitimement, pu prendre place en coeur d'�lot, pr�s de l'espace vert o� les m�res et les p�res de famille auraient pu attendre leurs enfants.
Nous avons par contre approuv� les derniers permis de d�molir accord�s parce qu'ils permettront � la halte-garderie, � l'�cole et � l'espace vert de prendre place et pour l'un d'entre eux, de remplacer un immeuble de six �tages par un autre de deux �tages, d�densification tout � fait louable.
C'est en effet la premi�re op�ration importante sur Paris qui produise une d�densification du tissu urbain. Le passage Goix et son secteur �taient extr�mement denses, construits sur un parcellaire agricole classique, en lani�res, avec des immeubles allant jusqu'� six �tages, s�par�s les uns des autres par des cours int�rieures aux dimensions tr�s modestes.
Pour une fois, le projet propos� m�rite v�ritablement l'appellation d'urbanisme � dimension humaine, mariant des immeubles aux volum�tries diverses au lieu de cr�er des alignements factices comme c'est trop souvent le cas et acceptant m�me de cr�er des petites maisons de ville de deux ou trois �tages en coeur d'�lot, permettant un a�ration du tissu faubourien.
Pour toutes ces raisons, je ne suis qu'approuver cette d�lib�ration et vous en f�liciter.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole � M. BULT�.
M. Michel BULT�, adjoint, au nom de la 6e Commission. - Merci, Monsieur le Maire, ma r�ponse va �tre tr�s rapide.
Je remercie M. BLET de ses propos ; il a largement vant� les qualit�s de la Ville de Paris en ce qui concerne cet am�nagement. Je le rassure concernant le voeu vot� au Conseil du 19e arrondissement, o� la Ville va mettre tout en oeuvre pour pouvoir acqu�rir les lots, notamment � l'amiable et proc�der rapidement au relogement �voqu� par M. BLET. Merci.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Merci.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAUC 77.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions.
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2000, DAUC 77).

Septembre 2000
Débat
Conseil municipal
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