Vœu proposant d’honorer la mémoire de Germaine TILLION en donnant son nom à l’une des bibliothèques municipales de la Ville de Paris.
D�lib�ration affich�e � l?H�tel-de-Ville
et transmise au repr�sentant de l?Etat le 18 juin 2008.
Re�ue par le repr�sentant de l?Etat le 18 juin 2008.
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Le Conseil de Paris, si�geant en formation de Conseil municipal,
Le 19 avril dernier, Germaine TILLION disparaissait.
Ethnologue de renom, sp�cialiste du Maghreb et plus particuli�rement de l?Alg�rie, Germaine TILLION fut une r�sistante de la premi�re heure, impliqu�e d�s l?�t� 1940.
D�nonc�e, elle fut arr�t�e le 13 ao�t 1942 alors qu?elle participait � l?organisation de l?�vasion d?un des ses camarades r�sistants. Germaine TILLION fut d�port�e le 31 octobre 1943 au camp de femmes de Ravensbr�ck, � 80 km au nord de Berlin, o� sa m�re, Emilie TILLION, �galement r�sistante et d�port�e, est morte gaz�e en mars 1945.
Apr�s sa lib�ration, elle consacrera enti�rement ses recherches � la r�sistance et � la d�portation. Elle avait selon ses propres mots ?dit adieu � l?Alg�rie?.
En 1954, son ma�tre et ami, Louis MASSIGNON qui lui avait �crit ?Avez-vous abandonn� l?Afrique ??, la persuada de retourner en Alg�rie accomplir une mission officielle pour enqu�ter sur le sort des populations civiles dans les Aur�s, l� o� elle avait men� ses recherches avant la guerre.
En 1957, dans le cadre d?une mission de la Commission Internationale Contre le R�gime Concentrationnaire dans les prisons et les camps en Alg�rie, elle recueille de nombreux t�moignages de tortures et d?exactions, et consacre d�sormais toute son �nergie � informer les responsables fran�ais de la soci�t� civile et de la vie politique.
Elle multiplia alors les d�marches pour sauver des personnes, obtenir la gr�ce ou le sursis des condamn�s � mort et tenter d?arracher � l?arbitraire et � la torture ceux qui en sont menac�s. Quand Yacef SAADI, chef du FLN, est arr�t� par les militaires, elle obtient qu?il soit remis � la Justice et elle t�moigne � d�charge � son proc�s. Elle poursuivra sans rel�che ses interventions jusqu?� la fin de la guerre et au-del�, pour sauver des personnes quelque soit leur camp, intervenant aussi bien pour des militaires putschistes, que pour les militants du r�seau Jeanson, les harkis ou des objecteurs de conscience. Ses prises de position lui vaudront l?admiration et la reconnaissance de beaucoup, mais aussi des attaques virulentes.
A la fin de la guerre d?Alg�rie, elle reprit ses recherches et enseigna notamment � l?Ecole Pratique des Hautes Etudes, o� ses cours sur le Maghreb demeurent aujourd?hui des r�f�rences.
Germaine TILLION a, par ailleurs, continu� de militer, que ce soit pour l?�mancipation des femmes, ou r�cemment en 2004, quand � l?�ge de 97 ans, elle lan�a avec d?autres intellectuels fran�ais un appel contre la torture en Irak. Elle assuma �galement des responsabilit�s dans plusieurs organisations et mouvements au service des migrants, des minorit�s, des exclus en France et dans le monde.
En 2007, � l?occasion des ses 100 ans, le Th��tre du Ch�telet pr�sentait ?Le Verf�gbar aux enfers?, une op�rette revue � Ravensbr�ck, dont Germaine TILLION est l?auteur. Le texte fut �crit en d�portation dans un seul but : survivre � la barbarie nazie.
Le Conseil de Paris, sur proposition de M. Christophe GIRARD, Mme Anne HIDALGO, M. Pierre AIDENBAUM, M. J�r�me COUMET, M. Bruno JULLIARD et les �lus du groupe socialiste,
Emet le voeu :
- Que la Ville de Paris honore la m�moire de Germaine TILLION en donnant son nom � l?une des biblioth�ques du r�seau municipal, en raison des combats que Germaine TILLION a men� au p�ril de sa vie pour la libert�, la justice et l?�galit�, des valeurs humanistes et pacifistes qu?elle a d�fendues tout au long de son existence, mais aussi de son remarquable travail d?ethnologue.
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