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M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Nous passons � l?examen du projet de d�lib�ration DAC 387, sur lequel Karen TA�EB, puis Hermano SANCHES RUIVO sont inscrits.

Madame TA�EB, vous avez la parole.

Mme Karen TA�EB. - Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, quelle belle id�e que "Paris en toutes lettres", un festival prolifique, g�n�reux et riche, tout entier d�di� � la litt�rature, � la lecture dans les librairies, les mus�es, les biblioth�ques, les th��tres, sur les ponts et autres places de Paris.

Il fallait y penser et je voudrais f�liciter le Maire de Paris, Bertrand DELANO�, notre coll�gue Christophe GIRARD, charg� de la culture, et Olivier CHAUDENSON, directeur artistique, pour avoir imagin�, cru et fait na�tre ce rendez-vous de la Capitale, ce nouveau pari de la culture offerte au plus grand nombre.

Oui, il s'agit d'un hymne � la lecture et le mot n'est pas trop fort. La lecture est dans la ville ; la Com�die fran�aise est sur le Pont des Arts ; on lit Beckett ou Simenon au th��tre du Ch�telet ; on revoit la Goualeuse et autres personnages hauts en couleurs des Myst�res de Paris au 104 ; on se prom�ne, on se balade dans le quartier de la Goutte d'Or avec Zola ou Boris Vian ; on rencontre des personnalit�s, comme ce soir, comme au moment o� je vous parle, la cin�aste Nelly KAPLAN dans une librairie du 12e arrondissement.

La litt�rature est donc hors les murs, d�cloisonn�e, d�sacralis�e. Elle est place Stalingrad et non pas au Flore, pour aller � la rencontre d'un nouveau public, pour justement cr�er des ponts entre cette place Stalingrad et le boulevard Saint-Germain, pour cr�er des envies et faire na�tre de nouvelles vocations.

"Paris en toutes lettres", c'est se promener dans le Paris d?H�l�ne Berr qui raconte dans son journal ce 8 juin 1942, il y a 67 ans jour pour jour, la premi�re fois o� elle a d�, parce que devenue obligatoire, porter l'�toile jaune. Cette jeune femme brillante, violoniste, qui pr�parait une agr�gation � la Sorbonne, juive, �tait une v�ritable amoureuse de Paris. D�port�e � Auschwitz, elle n'en reviendra pas.

"Paris en toutes lettres", c?est aussi le Paris cosmopolite, le Paris qui ouvre ses bras et donne la parole � des �crivains, comme Pia PETERSEN, d?origine norv�gienne, qui raconte qu?elle a appris le fran�ais en lisant "Le rouge et le noir", Abdelkader DJEMA�, originaire d?Alg�rie qui dit que la langue est sa premi�re maison, ou Taslima NASREEN, h�te et citoyenne d?honneur de la Ville de Paris, pour une lecture qui rime avec libert�.

Pour moi qui suis arriv�e � Paris � l'�ge de 11 ans, je veux dire aussi que je me sens appartenir � la famille de Victor Hugo et de Baudelaire, qu?au travers des lectures, on a des sentiments, des �motions, on se sent vivant !

La lecture est donc dans la ville et notre ville est encore plus belle.

Bravo � toute l'�quipe qui a su organiser ce festival foisonnant, avec plus de 300 �v�nements et qui, vous l?aurez compris, m'enthousiasme, car il croit � l'intelligence, au d�sir de culture et � l'ouverture.

Les �lus du M.R.C. soutiennent "Paris en toutes lettres" et encouragent les prochaines �ditions.

Et je terminerai en citant Jules Renard : "Ajoutez deux lettres � Paris, c'est le paradis." J'ajouterai A comme amour et D comme diff�rences, au pluriel.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes du Mouvement r�publicain et citoyen, socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et "Les Verts").

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci.

M. Hermano SANCHES RUIVO va essayer de faire aussi bien !

M. Hermano SANCHES RUIVO. - Je ne vais pas pr�senter mes excuses avant, en tout cas !

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, je profite de ce projet de d�lib�ration pour �galement �voquer le festival "Paris en toutes lettres" que nous avons v�cu ces derniers jours et que vous avez bien voulu organiser, Monsieur le Maire, afin de c�l�brer le lien �troit et fort qui existe entre Paris et la langue fran�aise.

En effet, depuis jeudi dernier et jusqu?� ce soir - d'ailleurs, 21 heures 30 pour ceux qui pourront y aller -, notre ville s?est consacr�e aux �crivains et � la litt�rature avec la premi�re �dition de ce festival.

Ville litt�raire par excellence, Paris a �t�, tout au long de son histoire, une terre d'accueil, une source d'inspiration et de cr�ation pour les �crivains du monde entier. Elle est �galement la Capitale du livre avec son r�seau richissime de biblioth�ques publiques, universitaires et associatives, ses tr�s nombreuses librairies, auxquelles s?ajoutent 240 bouquinistes inscrits au patrimoine de l?Unesco et une diversit� incomparable d'�diteurs et d'auteurs.

Il �tait donc souhaitable qu?une telle manifestation ait lieu dans notre cit� et ce nouvel �v�nement a �t�, comme nous avons pu le constater, un moyen tr�s original et ludique permettant d'approfondir ces liens anciens et toujours vivaces entre les Parisiens, la litt�rature et la langue fran�aise.

Comme l?a signal� le Parisien dat� du 4 juin dernier, ce premier coup d'essai pourrait bien se transformer en coup de ma�tre, car en offrant une quantit� consid�rable d'�v�nements, "faire un festival gargantuesque", pour reprendre les mots du m�me article, plus de 300, en effet (lectures d?auteurs et de com�diens, performances, caf�s litt�raires, ateliers d'�criture, bals et concerts litt�raires, parcours des mots de Paris, projections) et dans une centaine de lieux diff�rents, y compris en banlieue, cette manifestation a peut-�tre �t� une premi�re �tape dans la reconstruction n�cessaire d'un dialogue f�cond et renouvel� entre tous les amoureux de la langue et des mots et tous ceux qui n'ont pas encore l'acc�s au monde de l'�crit ou qui ne le fr�quentent pas souvent et auxquels nous voudrions bien un jour faire partager ce plaisir et cette possibilit� de transformation int�rieure et d'enrichissement que nous retrouvons dans les livres.

L'objectif de ces 300 �v�nements litt�raires, par la voie de plus de 400 artistes, com�diens, chanteurs, �crivains, po�tes, qui ont anim� notre vie ces derniers jours et jusqu'� ce soir dans la f�te de cl�ture avec un grand concert litt�raire � la place de Stalingrad, a donc �t� de cr�er un d�sir de lecture et d'�criture et de renforcer la politique municipale en faveur de la lecture, de l'�crit et, plus largement, pour une culture qui soit ouverte et accessible � tous. Et je tenais � le souligner rapidement dans cette s�ance de notre Conseil.

Pour conclure, je voudrais f�liciter aussi M. Olivier CHAUDENSON, qui a organis� cette grande manifestation populaire et gratuite, la soci�t� de production "Le 3e P�le", charg�e de sa mise en ?uvre, et toute l?�quipe de Christophe GIRARD.

Et remercier �galement les nombreux partenaires qui ont fait confiance � cette premi�re �dition, � savoir le Mus�e des lettres et manuscrits, la S.N.C.F., la S.A.C.E.M., les dictionnaires Le Robert.

Je vous invite donc, mes chers coll�gues, � voter favorablement ce projet de d�lib�ration qui permet justement d'int�grer les contributions de ces quatre partenaires dans l'ensemble du budget de cette premi�re �dition du festival "Paris en toutes lettres".

Merci.

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci.

Pour vous r�pondre, Christophe GIRARD a la parole.

M. Christophe GIRARD, adjoint, au nom de la 9e Commission. - Merci beaucoup � Karen TA�EB et Hermano SANCHES RUIVO pour leur description et ce qu'ils ont ressenti.

Je sais que Mme BERTRAND �tait tr�s assidue - elle est une pr�sidente assidue -, puisque je l'ai crois�e dans les queues d'attente, aussi bien devant le Magic Mirror place Stalingrad que dans les th��tres parisiens, les Bouffes du Nord, la Maison de la po�sie ; ce soir, elle n'y est pas et moi non plus, puisqu?en ce moment m�me, Taslima NASREEN, en pr�sence du Maire, et Zo� VALDES, je crois, sont dans une tr�s belle lecture crois�e, mais il est vrai que cette id�e d?une c�l�bration de la langue, des mots, la litt�rature a pris forme et, dor�navant, existe dans le code g�n�tique de Paris.

Cela m'a donn� l'id�e que nous r�fl�chissions - je vais le proposer au Maire et je profite de l?arriv�e de son nouveau conseiller, David KESSLER, qui est pr�sent aujourd'hui dans cette assembl�e - � peut-�tre une manifestation autour de la voix et autour du lyrique. Peut-�tre qu?un "Paris en toute voix" pourra, en effet, trouver sa place avant la fin de la mandature.

Je pense que ce serait un beau projet, car si nous r�fl�chissons aux concours internationaux, nous devons �galement r�fl�chir � la place de la chorale, � la place de la voix, � la place du chant dans la vie de nos concitoyens. Paris est une ville qui peut �tre parfois rude, mais c'est une ville aussi qui sait �tre joyeuse et nous avons la chance d?avoir tous ces kiosques. Peut-�tre qu'ainsi, en effet, nous pourrions r�fl�chir � une manifestation qui aille dans ce sens.

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAC 387.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2009, DAC 387).

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