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2009, Vœu déposé par Mme Marinette BACHE et les élus du groupe du Mouvement républicain et citoyen relatif à la défense de Iouri SAMODOUROV et d'Andrei EROFEIEV.


Mme Gis�le STIEVENARD, adjointe, pr�sidente. - Le groupe du Mouvement r�publicain et citoyen a d�pos� le v?u n� 64 relatif � la d�fense de Iouri SAMODOUROV et d?Andrei EROFEIEV.

La parole est � Mme Marinette BACHE.

Mme Marinette BACHE. - Merci, Madame la Maire.

Iouri SAMODOUROV �tait l?ancien directeur du mus�e Sakharov et Andrei EROFEIEV l?ancien responsable du d�partement d'art contemporain de la galerie d'Etat Tretiakov. Ils sont, en ce moment, jug�s � Moscou. Ils risquent cinq ans de prison pour : "incitation � la haine et d�nigrement". En fait, ils risquent cinq ans de prison pour avoir organis� en mars 2007 une exposition d'?uvres jug�es iconoclastes, � la demande d?ailleurs d'organisations orthodoxes et, pour dire la v�rit�, pour certaines d'entre elles, franchement fascistes. Des poursuites ont donc �t� engag�es contre eux. Se sont ligu�s �galement le pr�sident de l?Union des fraternit�s orthodoxes, qui est un antis�mite d�clar� et un admirateur affich� d?Hitler et Oleg KASSINE qui est membre fondateur d'un groupuscule officiellement fasciste mais aujourd'hui dissous.

Selon le procureur qui a accept� d'engager ces poursuites, l'exposition "l'art interdit" t�moigne : "de mani�re tangible d'une attitude d�gradante et insultante vis-�-vis de la religion chr�tienne et plus sp�cifiquement de l'�glise orthodoxe", ce qui veut dire que ces deux hommes sont, en r�alit�, poursuivis pour d�lit de blasph�me, qui est inconnu dans le Code p�nal russe et contraire � la Constitution qui reconna�t officiellement la s�paration en Russie de l?Eglise et de l?Etat.

J?ai, au nom du groupe M.R.C., d�pos� ce v?u, non pas parce que je porte un jugement positif, ou n�gatif d?ailleurs, sur les ?uvres de M. SAMODOUROV, mais tout simplement parce que je pense qu'aucun dogme ne doit imposer une censure � l'expression artistique ou autres.

Comme le disait Voltaire, "je ne partage pas vos id�es, mais je battrai pour que vous puissiez les exprimer". Voil� pourquoi j?appelle notre Assembl�e � exprimer sa solidarit�.

Mme Gis�le STIEVENARD, adjointe, pr�sidente. - La parole est � M. Pierre SCHAPIRA.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint. - Merci, Madame la Pr�sidente, de ce v?u. Je rappelle qu?un v?u pr�c�dent avait �t� d�pos� par le groupe "Les Verts", non pas sur ce cas, mais sur les atteintes aux libert�s en Russie.

Nous constatons ensemble ce qui se passe et je ne peux qu'�tre en accord avec ce que vous dites. J'ajoute, et je fais le lien avec le v?u pr�c�dent, ce qui me permet aussi de dire que nous sommes en train de travailler avec la F�d�ration internationale des Droits de l'Homme pour aider les associations sur place, savoir comment on peut les aider pour pouvoir d�fendre ces citoyens russes qui sont souvent sur les bancs des accus�s. La Ville de Paris est en train de voir comment on peut travailler efficacement.

Concernant votre v?u, je sugg�re que le Maire �crive de mani�re assez ferme � l'ambassadeur de Russie � Paris pour dire notre solidarit� avec ceux qui sont actuellement victimes d'un proc�s inique.

Mme Gis�le STIEVENARD, adjointe, pr�sidente. - Une demande d'explication de vote de la part de M. Sylvain GAREL.

M. Sylvain GAREL. - Bien s�r, nous soutenons ce v?u et nous soutenons surtout la conclusion de Marinette BACHE sur la libert� d'expression culturelle, m�me si on peut �tre parfois ou totalement en d�saccord avec cette expression.

J?en profite pour dire que nous avons �t� choqu�s d'apprendre qu'un disque a �t� retir� des biblioth�ques de la Ville de Paris, m�me si les propos de la personne �taient tr�s condamnables, nous ne pensons pas que la censure soit un bon moyen de lutter contre les id�es naus�abondes.

Mme Gis�le STIEVENARD, adjointe, pr�sidente. - M. POZZO di BORGO a �galement demand� une explication de vote.

M. Yves POZZO di BORGO. - C'est vrai que c?est un pays qui n'a pas connu la d�mocratie avant 1989, que c?est une d�mocratie nouvelle, puisque, avant, c?�tait le tsar et le r�gime communiste.

Je voudrais simplement attirer l'attention sur le fait que ce pays est un tr�s grand pays.

Je voulais �galement attirer l'attention de mes coll�gues du Conseil de Paris pour dire qu'il y a une soif de la part de la population russe de conna�tre le monde occidental. La preuve, savez-vous quel est le pays � qui la France accorde le plus de visas ? C?est � la Russie. 400.000 Russes et de toutes les classes moyennes - ce ne sont pas uniquement les oligarques avec les jolies Russes qui d�barquent � Paris -, chaque ann�e, viennent en France, parce qu'il y a un besoin de conna�tre en Russie.

Je consid�re que l?affaire des Droits de l'Homme doit passer par une multiplication des �changes civils et autres.

Je soutiens cette affaire de v?u, Marinette? Madame la Pr�sidente, mais j'aurais tendance, plut�t, � rejoindre la position du Maire adjoint qui consid�re qu'il est n�cessaire de pr�venir l'ambassadeur et d'avoir une lettre assez ferme du Maire de Paris sur ce sujet.

Mme Gis�le STIEVENARD, adjointe, pr�sidente. - Merci.

Marinette ?

(Rires dans l'h�micycle).

Madame BACHE?

Mme Marinette BACHE. - Yves, Genevi�ve?

(Rires dans l'h�micycle).

? je vous rejoins. En effet, notre but en pr�sentant ce v?u �tait que la Ville de Paris exprime sa solidarit� vis-�-vis de ces deux artistes.

Si le Maire de Paris l'exprime lui-m�me, cela nous satisfait et c'est bien volontiers que je retire ce v?u au profit de la lettre du Maire de Paris, dont je souhaite par ailleurs qu'elle puisse nous �tre transmise.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint. - Nous la communiquerons �videmment, comme nous le faisons � tous les pr�sidents de groupe.

Mme Gis�le STIEVENARD, adjointe, pr�sidente. - Merci.

Le v?u est retir�.

Juin 2009
Débat
Conseil municipal
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