2007, DLH 194 - Autorisation à M. le Maire de Paris de signer avec la Société immobilière d’économie mixte de la Ville de Paris (SIEMP) un bail emphytéotique portant location de l’immeuble communal situé 21, avenue de Clichy (17e).
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M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Nous examinons le projet de d�lib�ration DLH 194 concernant une autorisation � M. le Maire de Paris de signer avec la Soci�t� immobili�re d?�conomie mixte de la Ville de Paris (SIEMP) un bail emphyt�otique portant location de l?immeuble communal situ� 21, avenue de Clichy (17e).
Je donne la parole � M. BLET.
M. Jean-Fran�ois BLET. - Monsieur le Maire, les frimas de l?hiver et l?action des ?Don Quichotte? sur les bords des quais Notre Dame rappellent de nouveau cr�ment la persistance du mal logement en France.
Le Ministre du Logement a beau affirmer de fa�on surr�aliste qu?il y a suffisamment de places d?h�bergement en France, ces centres d?h�bergement sont pleins et chaque jour des milliers de parisiens sont contraints de vivre dans la rue.
Il est vrai qu?au-del� de la probl�matique sp�cifique de l?h�bergement d?urgence, c?est toute la cha�ne du logement qui est rompue, compte tenu du d�ficit gigantesque de logements accessibles aux faibles revenus.
Le Haut Comit� pour le Logement des personnes d�favoris�es, dans son avis sur le projet de loi de programmation pour la coh�sion sociale, publi� en octobre 2004, estimait ainsi que l?appr�ciation du niveau d?augmentation n�cessaire des capacit�s d?accueil du dispositif d?h�bergement d?urgence est difficile � r�aliser dans un contexte o� sa saturation est en grande partie due aux difficult�s de sortie vers le logement.
Pour le Haut Comit�, la solution �tait d?augmenter la part des PLUS et des PLA-I, il rappelait ainsi que : ?les financements PLUS sont d�j� destin�s � une proportion tr�s large, deux tiers des m�nages, � Paris cette proportion est de l?ordre de 55 %, rentrent en effet dans les crit�res de ressources qui y ouvrent l?acc�s.
Dans ces conditions la multiplication de logements PLUS ou �quivalents qui visent les populations de revenus sup�rieurs pose question.
Tant que le PLS �tait utilis� de fa�on marginale et sur des territoires tr�s cibl�s, il constituait un �l�ment de souplesse qui pouvait �tre jug� pertinent sur certains march�s?.
Il s?inqui�tait ainsi ?de la proportion affich�e par le projet de loi entre les PLS et les logements sociaux r�ellement accessibles aux m�nages modestes?.
Le Haut Comit� approuve d?autant moins cette �volution que le dispositif d?aide fiscal � l?investissement locatif priv� draine d�j� une partie tr�s importante de l?effort de l?Etat au profit de personnes appartenant aux cat�gories moyennes et sup�rieures?.
Comptabiliser les P.L.S. dans les logements sociaux au sens de la loi S.R.U. s?av�re en effet �tre une erreur dans le contexte de crise du logement actuel.
A Paris, alors que 94 % des 109.000 demandeurs de logements sont �ligibles aux logements v�ritablement sociaux PLUS, dont les trois quarts au logement P.L.A.-I, et que 4 % seulement sont �ligibles au P.L.S., les logements P.L.S. ont repr�sent� depuis 2001 30 % de la production contre seulement 15 % pour les PLA-I.
Une telle programmation est incompr�hensible � Paris compte tenu du niveau atteint par les loyers et de l?importance du parc de logements interm�diaires existant � Paris. 27 % du parc g�r� par les bailleurs, soit environ 60.000 logements, est en effet constitu� de logements interm�diaires ou � loyers libres.
R�sultat : plus de la moiti� des logements attribu�s par la Ville chaque ann�e sont des logements interm�diaires. Un demandeur parisien de logement disposant de faibles revenus devra attendre des ann�es suppl�mentaires par rapport � un demandeur disposant de revenus moyens.
Dans ces conditions, la crise du logement qui perdure � Paris est rigoureusement insoluble, mais il n?y a pas de fatalit�.
Il est possible de contrer la crise du logement, de contrer les sp�culateurs. Encore faut-il s?en donner les moyens.
Ainsi, depuis 3 ans, nous n?avons eu de cesse de demander une r�orientation de la production de logements sociaux afin de diminuer la part des P.L.S. Nous avons d�pos� des amendements sur plus d?une centaine de projets de d�lib�ration.
Si � une ou deux exceptions pr�s, tous nos amendements on �t� refus�s, vous nous avez, monsieur le Maire, partiellement entendus.
Les P.L.A.-I repr�sentent ainsi dor�navant 32 % des logements programm�s, contre 23 % pour les P.L.S. Une �volution que nous reconnaissons.
Il faut continuer dans cette voie et augmenter encore la part des P.L.A.-I. La priorit� accord�e au logement v�ritablement social est d?autant plus indispensable que le logement social de fait ne cesse de dispara�tre.
Il est � ce titre incompr�hensible que vous choisissiez d�lib�r�ment de d�voyer le plan de pr�servation du logement social de fait, preuve soit que l?enjeu vous �chappe, soit que vous avez choisi d�lib�r�ment de ne pas enrayer l?�viction des classes populaires de Paris.
Engager enfin un v�ritable plan de pr�servation du logement social de fait et produire de v�ritables logements sociaux PLUS ou P.L.A.-I, il n?y a pas d?autre solution pour pr�server la mixit� sociale parisienne.
M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Merci.
Monsieur Jean-Yves MANO, vous avez la parole pour r�pondre rapidement.
M. Jean-Yves MANO, adjoint, au nom de la 8e Commission. - M. BLET nous a fait une d�claration de principe qui vaudra je suppose pour l?ensemble des projets de d�lib�ration, puisque nous parlons du PLUS, du PLA-I, du Haut Comit�, de la programmation.
Monsieur BLET, il ne vous a pas �chapp� que quand nous sommes pass�s de 4.000 � 6.000 logements, nous avons augment� tr�s fortement notre programmation P.L.A.-I et que nous n?avons pas fait �voluer dans le logement la programmation P.L.S. qui, je vous le rappelle, est � hauteur de 1.200 par an, soit 20 % de la programmation annuelle, par ailleurs, sur le P.L.S., nous finan�ons 50 % de nos objectifs en mati�re de logements �tudiants et l?essentiel de l?effort est fait � la fois sur le logement P.L.A.-I et PLUS sans oublier le P.L.S. pour les familles � deux salaires qui existent quand m�me � Paris.
De plus, la Ville de Paris est exemplaire dans les objectifs que nous nous �tions d�termin�s, que nous mettons nos moyens financiers sans oublier la protection du logement social de fait par une action d�termin�e d?acquisitions d?immeubles concern�s par ce type de situation historique.
Je ne pourrai pas accepter le voeu qui nous est pr�sent�, puisque nous sommes l� dans un transfert de bail emphyt�otique � l?O.P.A.C. de Paris. Sur le principe, je pense que ce sera du PLUS ou du PLA-I par nature mais que nous ne sommes pas au moment de la d�cision du programme.
Je vous rappelle que vous avez 325 places de PLA-I, de r�sidences sociales ou de maisons relais programm�es en une seule s�ance.
Nous sommes proches des objectifs que nous partageons.
M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Monsieur MANO. Avis n�gatif de l?Ex�cutif.
Je mets donc aux voix, � main lev�e, la proposition d?amendement n� 16 d�pos�e par le groupe ?Les Verts?, assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
La proposition d?amendement n� 16 est repouss�e.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DLH 194.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2007, DLH 194).
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