2007, DVD 223 - Autorisation à M. le Maire de Paris de souscrire un avenant à la convention signée avec l’Atelier Parisien d’Urbanisme (APUR) pour y inclure un article sur le financement d’une étude de dimensionnement et de pré-localisation de stations Vélib’ dans les communes limitrophes de Paris.
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M. Eric FERRAND, adjoint, pr�sident. - Nous passons maintenant � l?examen du projet de d�lib�ration DVD 223 concernant la souscription d?un avenant � la convention sign�e avec l?Atelier Parisien d?Urbanisme (APUR) pour y inclure un article sur le financement d?une �tude de dimensionnement et de pr�-localisation de stations V�lib? dans les communes limitrophes de Paris, sur lequel le groupe ?Les Verts? a d�pos� l?amendement n� 98.
La parole est � Mme DOUVIN.
Mme Laurence DOUVIN. - Monsieur le Maire, vous nous demandez d?autoriser l?A.P.U.R. � effectuer une �tude concernant l?extension de V�lib? dans les communes limitrophes.
V�lib? rend un tr�s bon service aux Parisiens. C?est d?ailleurs pour cette raison que nous l?avons vot�. Il n?est donc pas �tonnant que les habitants de la banlieue veuillent y avoir acc�s. Jusque l�, rien d?anormal et cela va dans la ligne de ce que nous r�p�tons depuis ?belle lurette? : Paris est une agglom�ration et c?est � cette �chelle que les d�cisions doivent �tre prises, notamment en mati�re de d�placements.
Mais c?est une ligne que vous n?avez jamais suivie. Monsieur le Maire de Paris a fait du Paris - Paris, sans discontinuer, que ce soit pour le P.L.U. ou le P.D.P., prenant seul ses d�cisions, sans concertation avec les communes qui nous entourent. Pas �tonnant alors qu?apr�s coup un rattrapage soit n�cessaire. Pas �tonnant que les limites parisiennes de V�lib? soient trop �troites. C?�tait largement pr�visible d�s le d�part.
Mais �tendre V�lib? o� et jusqu?o� ? Il y aurait 300 stations, 4.500 v�los pour 29 communes. Nous sommes tr�s loin de la densit� parisienne, cela promet une jolie concurrence entre les communes de banlieue avec un tel syst�me. Pourquoi celle-ci plut�t que celle-l� ? Quelle coordination avec d?�ventuels r�seaux qui leur seraient propres ?
Ne trouvez-vous pas compl�tement curieux d?envoyer les services parisiens sur le territoire de communes de plus de 100.000 habitants dont le niveau budg�taire et de qualification de l?administration est largement � la hauteur de leur population ?
Monsieur le Maire, ce n?est pas de la g�n�rosit�, comme disait le Maire de Paris hier, que vous proposez, c?est du rafistolage. D�s le d�part de l?op�ration V�lib?, nous avions dit qu?il ne fallait pas coupler le march� des v�los avec celui de la publicit�. Vous ne nous avez pas �cout�. Si vous l?aviez fait, nous n?en serions pas l� et l?extension de V�lib? dans d?autres communes se seraient r�alis�e simplement et sans ponctionner les finances de la Ville pour sept millions d?euros.
Est-ce l?int�r�t des Parisiens, et l?int�r�t bien compris de la banlieue, de d�penser cette somme ainsi ? Elle pourrait l?�tre bien plus utilement sur des projets d�cid�s en commun au niveau de l?agglom�ration, et l?extension de V�lib? aurait pu �tre financ�e tr�s naturellement par le fruit des contrats que les communes auraient librement pass�. Il n?y aurait pas d?ambigu�t�.
Il ne faut pas qu?il y en ait sur notre position aussi. Nous sommes favorables � l?extension de V�lib? mais ces sept millions ne sont pas un geste de solidarit�. Cette somme est un rattrapage d?une mauvaise gestion et veut constituer un coup de publicit� personnel � vis�e �lectorale aux frais du contribuable parisien. M�me si nous d�cidons de ne pas bloquer le syst�me, ce dernier appr�ciera.
Je vous remercie.
M. Eric FERRAND, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame.
La parole est � M. NAJDOVSKI.
M. Christophe NAJDOVSKI. - Merci, Monsieur le Maire.
Je pr�senterai l?amendement que je cosigne avec Charlotte NENNER. L?extension du syst�me V�lib? dans les communes limitrophes de Paris va constituer une avanc�e notable pour r�duire la coupure entre Paris et ses voisins. Cette extension permettra d?am�liorer la mobilit� en proche banlieue, tout en contribuant � r�duire les �missions de gaz � effet de serre.
Toutefois, avec 300 stations et 4.500 v�los, cette premi�re extension de V�lib? en banlieue ne r�pondra pas � l?ensemble de la demande et ne pourra pas �quiper toutes les communes. Parmi les crit�res de choix de localisation des stations figurent la demande en d�placements et les grands p�les de mobilit�, p�les d?emploi et de logement par exemple. D?autres crit�res de choix devraient tr�s pris en compte pour la localisation des stations.
En effet, les efforts de collectivit�s locales en termes d?am�nagement et de politique cyclables sont tr�s variables. Il convient donc d?�quiper en priorit� les villes qui ont r�alis� ou pr�vu � court terme des itin�raires cyclables continus et qui se sont engag�es � traiter les points noirs pour la s�curit� des d�placements cyclables. D?autre part, les revenus moyens des habitants entre les communes limitrophes de Paris sont tr�s variables. Je ne ferai pas de photo sur les diff�rences entre, au hasard Neuilly et Saint-Denis.
Le d�ficit de mobilit� en proche banlieue touche plus particuli�rement les habitants modestes et d�sargent�s qui ne peuvent pas se payer une automobile et qui ne profitent pas d?une offre de transports collectifs aussi dense qu?� Paris. Afin de permettre aux personnes aux revenus modestes d?acc�der plus facilement au bassin d?emploi et de formation, tout arbitrage pour de nouvelles offres de transports, devrait se faire en priorit� � destination de ces populations qui en ont le plus besoin.
C?est pour cela que nous d�posons l?amendement suivant : le dimensionnement et la pr�localisation des stations prendra en compte d?autres crit�res, comme la densit� du r�seau cyclable existant ou projet�, le traitement pr�vu ou projet� des points noirs de s�curit� pour les cyclistes ainsi que le revenu moyen des habitants des communes et des quartiers afin de combler le d�ficit de mobilit� des personnes vivants dans la pr�carit�.
Je vous remercie.
M. Eric FERRAND, adjoint, pr�sident. - Merci.
Pour vous r�pondre, Monsieur MANSAT, vous avez la parole.
M. Pierre MANSAT, adjoint, au nom de la 5e Commission. - Tout d?abord, on sait que si les choses sont r�p�t�es, on s?imagine qu?elles p�n�trent mais l?affirmation selon laquelle le P.L.U. de Paris et le Plan de d�placements de Paris ont �t� adopt�s sans concertation avec les voisins est une contrev�rit� absolue. Aucune commune voisine, aucune collectivit� voisine, n?a �mis d?opinion d�favorable au P.L.U. de Paris.
Quant au P.D.P., avec Denis BAUPIN nous nous sommes rendus dans la totalit� des communes riveraines de Paris, m�me les d�partements. Par exemple, nous avons rencontr� l?Ex�cutif du d�partement des Hauts-de-Seine � l?invitation de M. DEVEDJIAN et nous avons planch� pendant une matin�e devant les �lus de ce d�partement. Il y a parfois des opinions diff�rentes qui s?expriment sur la question des circulations, des d�placements mais qui ne tiennent pas � un rapport Paris ? banlieue, mais qui tiennent � un rapport d?un point de vue diff�rent sur ces questions.
Concernant l?extension de V�lib?, il y a deux ans, on vous aurait interrog� sur la possibilit� de faire vivre un tel syst�me � l?�chelle simplement parisienne, nous n?aurions sans doute pas eu l?engouement que nous avons aujourd?hui. La question se posait �videmment dans ces termes-l� au regard d?un r�seau �largi � celui de Paris. Nous nous sommes pos�s la question � ce moment-l�.
Il est clair qu?il n?existait pas, au moment de la d�cision d?entamer le processus de v�lo en libre service, d?infrastructures intercommunales permettant de passer un march� � cette �chelle. La cr�ation d?une telle structure, sur laquelle la Ville de Paris travaille activement depuis 2001, nous aurait ramen�s dans des d�lais sans commune mesure avec ce que nous connaissons.
Par contre, ce qui se passe depuis, je dirais, Madame DOUVIN, l?ensemble des communes voisines de Paris, les 29 communes voisines de Paris y r�pondent simplement en participant et en r�pondant positivement � la proposition de travail qui leur �taient faite. C?est 29 communes plus une, puisque nous avons invit� Arcueil qui a la particularit� de n?�tre pas en premier rang de Paris mais d?�tre tr�s pr�s territorialement de Paris.
La totalit� des communes voisines de Paris a r�pondu positivement, non seulement � notre invitation � travailler ensemble, mais a r�pondu positivement � notre proposition. Alors, je m�lerai la r�ponse avec le v?u des Verts. Oui, il est affirm� que la proposition qui est faite ne permet pas de mailler les communes voisines de Paris de fa�on �quivalente � celle du territoire parisien pour plusieurs raisons : d?abord parce que je ne suis pas s�r que le chiffre de 300 stations soit le bon � prendre en compte. Nous pr�f�rons parler de 7.500 points d?attaches, et de 4.500 v�los inject�s en plus dans le syst�me et pas de 4.500 v�los pour la banlieue, 4.500 v�los qui s?int�grent au syst�me V�lib. Cela veut dire qu?� terme il peut y avoir potentiellement 7.500 v�los dans les 29 communes voisines de Paris.
Donc, � partir de quelques crit�res de raisonnement, d?une part, le maillage des communes voisines ne peut pas �tre �quivalent au maillage parisien, simplement car la densit� et l?intensit� des d�placements ne sont, pour une partie de ces communes, pas du tout �quivalentes � la densit� et � l?intensit� des d�placements parisiens. Certaines communes ont, par exemple, fort peu d?activit�s productives, malheureusement pour elles.
En m�me temps, la proposition r�pond � un int�r�t bien compris des Parisiens. La remarque sur les d�penses parisiennes sera per�ue justement de fa�on tr�s intelligente, tr�s perspicace, par les 120.000 Parisiens qui, tous les jours, travaillent dans l?une des 29 communes voisines de Paris. C?est la r�alit�, aujourd?hui.
La question des d�placements n?est pas seulement dans le sens banlieue Paris, mais elle est bien aussi dans le sens Paris banlieue. Une partie importante de l?argumentation est de r�pondre � ce besoin de d�placement par un mode de d�placement comme le v�lo, au b�n�fice de l?int�r�t des Parisiens qui se rendent tous les jours pour le travail, mais aussi pour d?autres activit�s. On pourrait �voquer tous les p�les d?activit� (culturels, sportifs, etc.).
Cela r�pondra aussi aux besoins des 300.000 habitants de ces 29 communes qui viennent tous les jours travailler � Paris. L?offre de transport en v�lo permettra de r�pondre � leurs attentes.
De ce point de vue-l�, une partie de l?argumentation de l?amendement d�pos� par le groupe ?Les Verts? ne se justifie pas.
Je ferai deux remarques sur les crit�res de revenu des habitants. Il est clair que les 29 communes seront trait�es � �galit�, au regard de l?intensit� des d�placements. Le travail qui est r�alis� sera r�alis� justement pour faire des propositions correspondant � ce que j?�voquais, c?est-�-dire des axes structurants de d�placement et, � la fois, l?intensit� des d�placements dans ces communes-l�.
Nous ne trierons pas les communes en fonction de crit�res diff�rents de ce qui a �t� d�cid� pour Paris, c?est-�-dire densit�, habitat, emploi, p�le g�n�rateur de d�placements et interconnexion avec les transports collectifs.
Quant � la remarque sur les revenus, je ne vois pas tr�s bien ce qu?elle vient faire ici. La question ne s?est pas pos�e � Paris. Je ne vois pas le rapport, pour les communes, pour les habitants. L?amendement serait assez mal compris.
Enfin, il reste la remarque qui est tout � fait pertinente et qui concerne la n�cessit� des am�nagements cyclables. C?est une question r�elle, qui est soulev�e par les maires eux-m�mes. Certains regrettent le manque d?am�nagements qu?ils n?auraient pas produits en temps suffisant, mais ils nous font remarquer la sp�cificit� de leur r�seau viaire qui a fort peu de chose � voir, pour une part de ces communes, avec le r�seau parisien. Par exemple, l?�troitesse des voies. Ou alors des questions plus compliqu�es en mati�re de gestion des voiries puisqu?il y a des statuts diff�rents. Par exemple, les voiries nationales sont devenues maintenant des voiries g�r�es par les D�partements.
La question, �videmment, est pos�e dans le travail, mais la proposition qui est faite, c?est de travailler en m�me temps l?extension du r�seau de transport V�lib, avec le travail de ces propres collectivit�s sur l?extension des r�seaux cyclables.
Voil� ce que je voulais r�pondre � ces interventions, en proposant de ne pas retenir les amendements du groupe ?Les Verts? sur ce projet de d�lib�ration.
M. Eric FERRAND, adjoint, pr�sident. - Merci.
Je mets aux voix, � main lev�e, l?amendement n� 98 d�pos� par le groupe ?Les Verts?, avec un avis d�favorable de l?Ex�cutif.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
L?amendement n� 98 est rejet�.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DVD 223.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2007, DVD 223).
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