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37- 1997, PJEV 36 - Autorisation à M. le Maire de Paris de souscrire un avenant n° 2 à la convention signée avec l'Institut national pour la recherche agronomique relative à une étude en vue de l'amélioration de l'enracinement des arbres en milieu urbain.



M. Michel BULT�, adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration PJEV 36 concernant l'autorisation � M. le Maire de Paris de soutenir un avenant n�2 � la convention sign�e avec l'Institut national pour la recherche agronomique.
Je donne la parole � Mme SCHNEITER.
Mme Laure SCHNEITER. - Monsieur le Maire, ce n'est pas la premi�re fois que vous �tes demandeur d'�tudes en vue de l'am�lioration de l'enracinement des arbres en milieu urbain, je dirais m�me de leur d�veloppement tout court et de leur conservation. Je ne peux qu'�tre favorable � votre d�marche mais je suis quand m�me �tonn�e de voir que, sans multiplier les �tudes et en prenant des mesures bien simples, beaucoup d'arbres � Paris pourraient �tre en meilleur �tat qu'ils ne le sont aujourd'hui.
Si le d�veloppement de leurs racines est �troitement li� � la nature des sols, il y a bien d'autres causes responsables de leur d�p�rissement par les racines. L'arbre � Paris, et surtout les arbres d'alignement, sont soumis � la poussi�re, � la pollution due � la circulation incessante, � une mauvaise perm�abilit� des sols. Asphyxi�s dans de la terre durcie, ils sont souvent priv�s d'arrosage par les �gouts qui d�robent � leur terre les eaux de pluie, par les sols en bitume qui ne laissent pas l'eau s'infiltrer, d�munis de tout engrais mais bien servis en produits chimiques ou en sels de d�neigement dont l'action n�faste persiste longtemps apr�s l'hiver. Les plus robustes des essences n'y r�sistent pas. Combien de fois l'a-t-on v�rifi� pour les arbres sur des march�s situ�s pr�s des �tals de poissonniers o� glace et sel entra�nent un ruissellement d'eau sal�e qui les tue.
Beaucoup d'entre eux sont r�guli�rement mutil�s � l'aide de tron�onneuses mal nettoy�es, propageant des maladies sur d'autres arbres et laissant des plaies qui les fragilisent et o� s'installent des champignons.
Ce n'est pas uniquement en assurant un meilleur " nutriment " � des sols pauvres, il est vrai, en milieu urbain, que vous conserverez mieux les arbres. Il faut avant tout - et la Direction des Parcs et Jardins le recommande - que les arbres � moyen et � grand d�veloppement soient plant�s en pleine terre et en cas, h�las ! d'am�nagement sur dalle, dans une �paisseur d'au moins deux m�tres de terre avec parfois un arrosage automatique int�gr�, ce qui est loin d'�tre toujours le cas. Pensons � la dalle du Front de Seine, o� plantes et arbres v�g�tent et doivent �tre souvent remplac�s depuis vingt ans.
Comme pour les jardins sur dalle, le probl�me des arbres conserv�s ou plant�s sur des sites souterrains est fr�quent. Les solutions sont co�teuses et sans garantie, telle la technique des caissons tr�s d�licate � mettre en oeuvre. Combien de fois avons-nous vu mourir des arbres lorsque l'on creuse des parkings sous les squares ? Puisque la place se fait rare � Paris et que malheureusement les constructions souterraines se multiplient, il faudrait, lorsque des arbres sont concern�s, �valuer les risques engendr�s par les travaux.
Quant aux E.V.I.P., les promoteurs ont le droit de construire en abattant des arbres lorsqu'ils g�nent, mais ont le devoir d'en replanter le m�me nombre, comme l'exige l'article 13 du P.O.S. Avec leur manie de tout densifier, de creuser des parkings, ils sont, la plupart du temps, dans l'impossibilit� de replanter des arbres en pleine terre. Voil� comment on retrouve des arbres en bac ou entass�s dans des recoins, si serr�s les uns contre les autres, que pour que certains se d�veloppent, il faut en abattre un sur deux, voire deux sur trois.
Il y a par cons�quent, Monsieur le Maire, des mesures simples et de bon sens � prendre qui ne n�cessitent pas des �tudes qui devraient �tre appliqu�es depuis longtemps :
1�) Pour de nouveaux arbres � planter, il faut pr�server des zones en pleine terre suffisantes et faire respecter l'article 13 du P.O.S. pour les dalles, les E.V.I.P. et les op�rations immobili�res.
2�) Concernant l'arrosage, tout se passe comme si les arbres d'alignement �taient laiss�s pour compte. Ces derni�res ann�es nous avons eu des printemps secs et des �t� chauds et nous voyons ces arbres souffrir et se dess�cher pr�matur�ment. Cette ann�e, certains marronniers, apr�s avoir perdu leurs feuilles, ont m�me refleuri � l'automne. Y a-t-il des tourn�es du service des Parcs et Jardins pour v�rifier les besoins en eau ? L'arrosage co�terait certainement moins cher que le remplacement des arbres de plus en plus fr�quent.
Ne pourrait-on pas �galement utiliser des bitumes enrob�s drainants, laissant l'eau de pluie s'infiltrer dans le sol ? Les arbres d'alignement devrait �tre plant�s dans leur quatre ou cinq premi�res ann�es car un arbre jeune s'adapte mieux. Ainsi les arbres plant�s sur les Champs Elys�es avaient 8 ans ; le co�t de leur plantation �tait tr�s �lev�, avec moins de chances de reprise. L'arbre n'est pas un mobilier urbain interchangeable.
3�) Les racines des arbres souffrent notamment lorsque l'on refait les trottoirs ; s'il faut un sol de qualit�, il faudrait surtout �viter de tasser la terre, prot�ger et b�cher leurs pied chaque ann�e.
4�) Il faudrait diminuer progressivement le volume de la circulation car, m�me en plantant des v�g�taux plus r�sistants, ils survivent mal dans une ville satur�e de pollutions. Deux constatations � l'appui : plus on s'�loigne des carrefours et des grands axes, plus les arbres sont beaux ; sur le p�riph�rique, pelouses, buissons et arbres cr�vent, d�s qu'ils sont expos�s � une pollution importante.
5�) La place de l'arbre doit �tre prise en compte d�s les premi�res �tudes entreprises pour des ouvrages souterrains et non lorsque le dispositif d'�quipement est arr�t�. Plus g�n�ralement, il faudrait int�grer des recommandations pr�cises dans les dossiers de permis de d�molir car il n'y a aucune indication concernant les plantations et les arbres sont autant menac�s pendant la d�molition que pendant la construction.
6�) Enfin, lors des travaux d'am�nagement, les lames des machines en touchant les syst�mes racinaires d'arbres malades et contagieux, propagent des germes mortels ailleurs lors de travaux ult�rieurs. Il faudrait d�sinfecter syst�matiquement les lames des machines. Une meilleure connaissance des modes de contagion sur les chantiers aiderait � prot�ger les arbres.
A l'heure actuelle le platane est menac� d'une maladie, le " chancre color� ", qui se propage du Midi en remontant vers le Nord...
M. Michel BULT�, adjoint, pr�sident. - Madame SCHNEITER, je vous demande de bien vouloir conclure.
Mme Laure SCHNEITER. - Un jour ou l'autre, si les pr�cautions ad�quates ne sont pas mises en oeuvre, il risque de s'attaquer � nos 34.529 platanes parisiens. Si vous n'appliquez pas ces mesures �l�mentaires, Monsieur le Maire, si vous ne faites pas respecter les r�glements du P.O.S., d'autres arbres � Paris continueront � ne pas pouvoir se d�velopper convenablement, mais ils seront vou�s au d�p�rissement � plus ou moins long terme.
J'aimerais enfin savoir ce qu'est devenu le Comit� d'�thique cr�� par vos pr�d�cesseurs ?
M. Michel BULT�, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame SCHNEITER.
Madame JUNOT, pour r�pondre � Mme SCHNEITER, vous avez la parole.
Mme Marie-Th�r�se JUNOT, au lieu et place de Mme Fran�oise de PANAFIEU, adjoint, au nom de la 4e Commission. - Mme SCHNEITER vient de brosser un tableau catastrophique de la situation des arbres � Paris.
La Ville de Paris est cit�e comme mod�le en Europe et dans le monde entier pour le nombre et la qualit� de ses espaces verts et de ses arbres d'alignement.
Nous ne pouvons que nous r�jouir de la collaboration de la Direction des Parcs et Jardins et Espaces verts de la Ville de Paris avec l'Institut national pour la Recherche Agronomique qui lui a permis de faire de nouvelles d�couvertes pour l'am�lioration et la conservation des plantations d'arbres en milieu urbain, et d'adapter de nouvelles esp�ces.
Lorsque l'on plante un arbre � Paris, on tient compte des exigences des diff�rentes esp�ces, en �paisseur et en volume de terre qui varie suivant la capacit� portante des dalles.
Les arbres d'alignement sont arros�s pendant les trois premi�res ann�es de plantation. Au-del� de cette p�riode, ils sont livr�s aux al�as de la nature. Arroser 89.000 arbres d'alignement de fa�on permanente n�cessiterait un budget tr�s important (millions de litres d'eau et personnel ad-hoc).
Vous comprendrez l'int�r�t de cette collaboration scientifique et d'assistance technique que nous apporte l'I.N.R.A., et je vous demande, Monsieur le Maire, de bien vouloir soumettre ce projet de d�lib�ration au vote de nos coll�gues.
M. Michel BULT�, adjoint, pr�sident. - Merci.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration PJEV 36.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt� � l'unanimit�. (1997, PJEV 36).

Décembre 1997
Débat
Conseil municipal
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