2019 DEVE 206 - Subventions à 3 associations de refuge pour la faune sauvage captive, dans le cadre de l'action municipale envers les cirques.
Mme Pauline VÉRON, adjointe, présidente. - Nous examinons maintenant le projet de délibération DEVE 206 relatif à l'attribution de subventions à trois associations de refuge pour la faune sauvage captive, dans le cadre de l?action municipale envers les cirques.
La parole est à M. Jacques BOUTAULT, pour le groupe Ecologiste de Paris.
M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.
Nous souhaitons, le groupe Ecologiste, nous réjouir de ce projet de délibération qui s?inscrit dans la continuité de la concertation qui a eu lieu avec les circassiens pour les inciter à mettre fin aux spectacles avec animaux sauvages dans leur établissement, car, si ces animaux ne peuvent plus travailler, il faut leur offrir une retraite, un sanctuaire dans lequel ils puissent vivre la fin de leurs jours paisiblement. Je m?en réjouis. Parce que je tiens quand même à rappeler que c?est l?aboutissement, même s?il n?est pas total, loin de là - j?en dirai un mot, quelque chose - de l?initiative que le groupe Ecologiste avait prise depuis la mandature précédente pour qu?il n?y ait plus d?animaux sauvages dans les cirques, dans cette mandature, et qui avait abouti à la création de la commission "Animaux en ville", qui a très justement élargi le sujet.
Mais le c?ur de cette problématique était bien celle-là, même s?il y en a beaucoup d?autres, et je suis très heureux que l?on ait pu l?aborder notamment la question des chats errants et des moineaux, comme on l?a évoqué tout à l?heure. Que cela ait pu aboutir à accorder des subventions à des associations qui mettent en place des sanctuaires pour accueillir ces éléphants qui seront mis à la retraite - c?est d?actualité - après qu?ils n?aient plus été utiles, parce que, l?utilitarisme, c?est encore très fréquemment associé à des animaux qui sont pensés comme des choses, donc, plus utiles aux spectacles circassiens. Je m?en réjouis.
Malheureusement, j?aurais préféré que la fin des animaux dans les cirques puisse se faire de manière plus incitative, puisque la Ville est démunie des droits légaux d?interdire les cirques résidant sur son territoire de continuer à produire des spectacles avec animaux. Donc, les cirques sédentaires sur le territoire parisien vont, hélas encore, pouvoir continuer malgré des incitations comme celle que nous votons aujourd?hui, qui vont leur permettre de muter vers d?autres formes de spectacles. Mais, en revanche, il est bien clair que la Ville de Paris peut ne plus du tout accueillir de cirque itinérant sur son territoire en refusant d?accorder l?occupation du domaine public à ces cirques qui produisent des spectacles avec animaux. Donc, j?en appelle à la loi. Il faut que la loi permette aux villes, par arrêté, qu?elles décident sur leur territoire que les cirques, y compris sédentaires, ne puissent plus exploiter les animaux comme des choses.
Pour terminer, bravo, j?en suis ravi. Une petite remarque néanmoins. Madame KOMITÈS, vous semblez avoir un peu des oursins dans les poches, parce que 2.000 euros par association pour accueillir les éléphants, ce n?est pas beaucoup. On ne vote que 6.000 euros alors que c?est une question très centrale et emblématique de l?action de la Ville de Paris sur cette question. Je pense très sincèrement que l?on aurait pu faire beaucoup mieux que 6.000 euros pour 3 établissements qui vont accueillir nos amis les pachydermes. C?est un bon début, mais je pense qu?il faudra poursuivre avec beaucoup plus de volontarisme dans cette direction.
Merci pour votre attention.
(M. Patrick BLOCHE, adjoint, remplace Mme Pauline VÉRON au fauteuil de la présidence).
M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup, Jacques BOUTAULT.
Vous êtes le seul intervenant pour le groupe Ecologiste de Paris ? Oui. D?accord.
Je donne donc la parole à Mme Danielle SIMONNET.
Mme Danielle SIMONNET. - Ecoutez, je souhaite féliciter les associations, comme "Paris Animaux Zoopolis", qui se sont énormément battues sur cette question, sur ce sujet. Hélas, oui, comme Jacques BOUTAULT, je regrette que le cadre légal n?évolue pas. Il faut reconnaître que le Gouvernement, qui avait mis en place une commission et était censé légiférer, pour l?instant, cela n?a toujours pas abouti. Et c?est bien cela, le problème. Parce que nous avons des cirques qui sont déjà installés de manière totalement pérenne sur Paris, et donc, le problème n?avance pas.
Aussi, avec 6.000 euros, j?aimerais bien savoir si l?Exécutif peut nous informer de combien d?animaux peuvent être pris en charge ? L?association "Elephant Haven", quand elle s?occupe de recueillir les éléphants issus de cirques, combien cela lui coûte, en fait, de recevoir un seul éléphant ? Parce que nous ne lui accordons que 2.000 euros. Pareil pour "Le Refuge de l?arche" et pour l?association "Tonga". On est sur une dépense globale de 6.000 euros. Je crains que l?on n?aille pas très loin en termes de soutien aux animaux.
Je n?arrive pas à me souvenir quelle était la somme que l?on allouait pour accompagner les cirques vers une transition sans animaux, mais il me semble que cette somme était bien plus conséquente. Or, le premier problème, si l?on veut qu?il y ait des cirques sans animaux, c?est de garantir la prise en charge de ces animaux lorsqu?ils quittent les cirques. Et là, on est dans un déséquilibre. Je tiens aussi à vous signaler qu?il y a des cirques sans animaux depuis bien longtemps et qu?ils auraient sans doute besoin aussi de plus de soutien. C?est aussi comme cela que l?on peut encourager les cirques à se séparer de leurs animaux, en montrant que l?on soutient de manière très active les cirques sans animaux. Je souhaite, sur ce sujet, qu?il y ait une unanimité pour voter ce projet de délibération, mais, quand même, dans la prochaine mandature, que l?on aille plus loin dans ce soutien.
Juste deux petites phrases parce que, dans mon intervention précédente sur le rapport sur les animaux en ville, je n?avais pas pu les aborder. Je regrette que, dans le rapport sur la commission "Animaux en ville", on n?ait pas traité la question de tous les animaux. On a traité la question des pigeons, mais sur les animaux liminaires, on n?a pas du tout abordé la question des rats.
Or, il y a un vrai travail de sensibilisations à faire sur les rats. Dans les appels à projets des associations, il y avait des projets pour sensibiliser sur la question des rats, qui, hélas, n?ont pas été retenus, peut-être parce qu?il y a eu une frilosité de la part de l?Exécutif à ne pas assumer une campagne d?opinion pendant la période électorale sur cette problématique, vu les fantasmes et les peurs de l?opinion publique. Or, c?est justement parce qu?il y a beaucoup de fantasmes sur ce sujet qu?il faut faire un travail de conscientisation. Je vous remercie.
M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci.
Chère Pénélope KOMITÈS, que répondez-vous à ce brillant échange, où ont été évoqués des éléphants, des oursins, ceux qui sont dans votre poche, et des rats ? Et l?on sait que les éléphants ont peur des souris.
A vous, Pénélope KOMITÈS.
Mme Pénélope KOMITÈS, adjointe. - Oui. Et les chats ont peur des rats, contrairement à ce que certains disent. Bien.
Rapidement, dire à M. BOUTAULT qu?aujourd?hui, les cirques itinérants, à savoir : le cirque Pinder-Jean-Richard a décidé de signer cette convention, et le cirque Bormann, qui est sédentaire à Paris tout le temps, n?a plus d?animaux. Le cirque Gruss a déclaré, mais nous allons le revoir bientôt, que puisque nous avons pris la décision de ne plus accorder d?A.O.T., il n?aurait plus d?animaux sauvages. Ne resterait donc plus que le cirque Bouglione. J?attends beaucoup des décisions de l?Etat. J?ai bien noté qu?une députée de "La République en marche", à savoir Aurore BERGÉ, s?était exprimée sur ce sujet il y a quelques jours, en disant que la Ministre nous annoncerait quelque chose avant la fin de l?année. J?espère que ce sera mieux que pour le plastique d?ici 2040, mais on va voir. Très bien.
Je considère aujourd?hui que, non, il n?y aura plus définitivement de cirque avec animaux sauvages dans Paris et que, bien évidemment, nous n?en accueillerons pas de nouveau, comme je l?avais déjà dit.
Vous dire qu?effectivement, peut-être, vous considérez que les montants des subventions ne sont pas importants, mais je dirais : c?est un début, n?arrêtons pas le combat, nous allons continuer. Et puis, comme je suis assez taquine, je dirais que, peut-être, nous pourrions envisager une bâche publicitaire avec un éléphant pour augmenter les subventions. Je plaisantais, bien évidemment.
M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Et comme je suis taquin, je vous dis que je connais beaucoup d?éléphants qui restent très, très longtemps utiles.
Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération DEVE 206.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ? Le projet de délibération est adopté. (2019, DEVE 206).