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2019 DU 73 - Appel à projets Urbains Innovants. - Site parking souterrain du 24, rue du Grenier-Saint-Lazare (3e). - Désignation du lauréat. - Déclassement. - Cession.


 

Mme Véronique LEVIEUX, adjointe, présidente.- Nous passons à l?examen du projet de délibération DU 73 concernant toujours le projet urbain innovant, le site parking souterrain du 24, rue du Grenier-Saint-Lazare, dans le 3e. La parole est à M. Jérôme GLEIZES.

M. Jérôme GLEIZES.- Merci, Madame la Maire.

Je vais regrouper mon intervention avec le DU 224 et donner des positions de vote, comme M. CONTASSOT, sur le DU 250 et le DU 268, notre position étant la même, de voter contre.

Concernant le projet de délibération DU 73, vous le savez, nous regrettons la vente du patrimoine de la Ville. Malgré tout, le projet Grenier-Saint-Lazare est intéressant pour la logistique urbaine, dont le Centre de Paris a besoin pour sa logistique du dernier kilomètre. Mais pourquoi, encore une fois, vendons-nous le patrimoine de la Ville ? C?est assez désespérant. Nous faisons des baux emphytéotiques avec les bailleurs sociaux, pourquoi ne ferions-nous pas des baux emphytéotiques avec d?autres partenaires de la Ville ?

S?agissant du projet de délibération DU 224, sur l?atelier des Beaux-Arts, le projet "Fab lab", c?est "bof, bof ", car il génère un déménagement des pratiques amateurs du centre de Paris pour créer un "fab lab" numérique et surtout un restaurant et une galerie d?art, comme si on n?en avait pas assez. Voilà, on mélange tout, c?est une "bouillabaisse" un peu bizarre. En plus, c?est un projet artistique assez flou - peut-être que j?aurai des précisions tout à l?heure par M. MISSIKA. Il génère la suppression de logements, il contient des mesures environnementales séduisantes mais pas suffisantes pour convaincre. Enfin, dans le Centre de Paris, on a besoin d?espaces de création ouverts et accessibles, rien ne nous garantit que ce sera le cas, au lieu d?une politique qui freinerait l?évolution du quartier, on l?accompagne. Vous assurez que les ateliers des Beaux-Arts sont désormais heureux de déménager à Chapelle-International malgré les pétitions du début, mais pourquoi la Ville se détourne-t-elle de ses responsabilités au lieu d?adapter le lieu aux pratiques numériques aussi ?

Nous voterons donc contre sur ces deux projets et nous voterons aussi contre les deux cessions, celle de la Poterne des Peupliers, le DU 250, et celle de porte de Saint-Ouen, le DU 268.

Pour revenir sur ce débat qui est assez récurrent, il y a quand même une avancée durant cette mandature, notamment de la part de M. MISSIKA. On l?a vu sur la question de l?O.F.S., c?est-à-dire sur le fait que la Ville en tant qu?acteur politique peut avoir un effet sur l?évolution du prix du mètre carré. Ces politiques de cession sont une erreur et on aurait pu avoir une autre interprétation des choses. Nous sommes bien contents d?avoir des pavillons dont nous voulons faire des concessions de manière régulière. En fait, beaucoup de projets de "Réinventer Paris" auraient pu être les pavillons du XXIe siècle. Ce sont de très beaux projets architecturaux que nous aurions pu garder, comme nous avons gardé la propriété de nombre de pavillons que possède Paris. Nous aurions pu garder la propriété de ces biens de façon à pouvoir dire "ces nouveaux pavillons, ces nouveaux lieux emblématiques de l?architecture"? Je sais que M. MISSIKA est très sensible au côté architectural de ces projets, mais pourquoi à tout prix céder ? Pourquoi à tout prix passer à ce modèle de la cession ? Pourquoi avons-nous vendu Morland, pourquoi nous n?avons pas gardé la propriété de Morland ?

Je le sais, ce sont des projets complexes qui mélangent énormément de fonctionnalités, énormément d?acteurs, et c?est donc plus facile de faire de la cession. Mais je sais que M. MISSIKA est quelqu?un qui réfléchit et qui évolue beaucoup, et pourquoi ne pas évoluer sur cet aspect ? De fait, les cessions, on les fait à des montants très faibles, c?est souvent entre 1.000 et 2.000, au maximum 3.000 euros le mètre carré. C?est sûr que cela nous fait des recettes d?investissement à court terme, mais si on a une vision à long terme, comme l?a M. MISSIKA, pourquoi ne pas revoir cette stratégie et anticiper le Paris du XXIe siècle, voire le Paris du XXIIe siècle, pour savoir ce que seront devenus ces lieux. Pourquoi n?en gardons-nous pas la propriété ?

C?est pour cela que nous continuons à défendre la propriété de la Ville. Peut-être que sur ce sujet nous arriverons à convaincre M. MISSIKA, certes pas pour la prochaine mandature puisque, comme il l?a dit tout à l?heure, il fait ses dernières interventions. Mais, au moins d?un point de vue intellectuel, s?approcher du projet Terra Nova, peut-être qu?il pourra dire que, finalement, ce n?était pas la meilleure solution de vendre et qu?on aurait mieux fait de garder certains éléments du patrimoine. Je vous remercie de votre attention.

Mme Véronique LEVIEUX, adjointe, présidente.- Bon. Monsieur MISSIKA, vous qui êtes sensible, qui réfléchissez beaucoup, voyez-vous un moyen intellectuel de vous rapprocher de la position de M. GLEIZES ?

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint.- D?abord, ce que je voudrais dire, c?est qu?il y a eu une évolution, et vous l?avez notée nécessairement, entre "Réinventer Paris 1" et "Réinventer Paris 2".

Dans "Réinventer Paris 2", nous avons demandé à tous les candidats de faire une offre en cession et une offre en bail, la plupart du temps d?ailleurs en bail à construction, et nous avons permis au jury de se prononcer sur le choix entre cession et bail - puisque vous avez participé à plusieurs jurys, vous vous en souvenez.

Je voudrais rappeler, parce que ce point me semble important, que chaque fois que la question se posait, ces décisions ont presque toujours été prises à l?unanimité. Le critère de choix de la part des jurys a été relativement simple : tous les immeubles et espaces à forte valeur patrimoniale ont donné lieu à des baux, comme l?hôtel de Fourcy, comme les ateliers des Beaux-Arts, comme les Invalides, comme le centre de répartition Laumière, et tous les espaces publics ont donné lieu à des occupations temporaires et non pas à des baux, comme l?espace sous la ligne de métro n° 6.

Je pense simplement que certains terrains sont appropriés à la vente. Vous avez souligné, et vous avez raison, que lorsqu?on vend un parking souterrain à la SOGARIS, on ne vend pas vraiment à un opérateur privé mais à une société dans laquelle la Ville de Paris a le contrôle. Il me semble que ce n?est pas exactement la même chose. En ce qui concerne le cas de la Marseillaise, il s?agit d?un terrain nu pour créer une Cité Universelle dédiée au handicap et au handisport et il me semble tout à fait acceptable que dans ce cas il y ait une vente.

Je voudrais redire ce que j?ai dit tout à l?heure à l?occasion du débat sur le Conseil du Patrimoine. Il y a dans "Réinventer Paris 2" davantage de baux et d?occupations temporaires que de cessions, preuve que cette politique au cas par cas a été une politique que nous avons appliquée, je dirais avec transparence et loyalement. La cession est loin d?être systématique, je pense simplement qu?elle n?est pas taboue. Je rappelle que nous achetons chaque année beaucoup plus de foncier que nous en vendons, notamment pour créer des opérations de logement social. Parler des cessions sans regarder cette balance globale n?a pas de sens. Je pense vraiment que la Ville doit avoir une gestion intelligente de son patrimoine immobilier.

D?ailleurs, je remarque que lorsque nous faisons des zones d?aménagement concerté, cela ne choque personne que nous vendions des terrains en Z.A.C., alors qu?il s?agit du même cas de figure que "Réinventer Paris" avec les nombreux terrains que nous vendons. Notre exigence est la même partout, à savoir choisir les projets sur leur qualité urbaine et environnementale et non pas seulement financière. C?est ce qui permet à des projets exceptionnels de voir le jour aux quatre coins de Paris, et nous ne souhaitons pas arrêter cela.

Je voudrais rappeler également qu?au total, comme je l?ai déjà dit à propos du Conseil du Patrimoine, le patrimoine de la Ville augmente, il ne diminue pas. Le fait de céder des actifs non stratégiques pour pouvoir faire du logement social, pour pouvoir faire des équipements publics, pour pouvoir faire des équipements de proximité me paraît être une politique intelligente de gestion des actifs. Pour moi, le sujet ne doit pas être, comment dire, idéologique, il ne doit pas être dogmatique. Parfois, cela a du sens de vendre, parfois, cela n?a pas de sens de vendre et il faut conserver. J?ajoute qu?en ce qui concerne l?O.F.S., vous savez que je suis très favorable à cette démarche de l?O.F.S., qui doit être consacré à 100 % au logement. Il est hors de question de faire de l?O.F.S. et de la dissociation entre foncier et bâti pour des bâtiments de type hôtellerie ou commerces ou bureaux. L?O.F.S., compte tenu des moyens limités dont dispose la Ville, nous devons le consacrer à 100 % au logement. C?est pour cela qu?à mon avis il ne s?adapte pas vraiment à un certain nombre de projets sur lesquels nous délibérons aujourd?hui dans le cadre de "Réinventer Paris".

Mme Véronique LEVIEUX, adjointe, présidente.- Je vous remercie.

Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération DU 73.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Le projet de délibération est adopté. (2019, DU 73).

2019 DU 188 - Appel à projets urbains innovants sur le site Marseillaise (19e). - Déclassement, signature de la promesse de vente, de l'acte de vente et d'un contrat de travaux accessoire et autorisation urbanisme.

 

Décembre 2019
Débat
Conseil municipal
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