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Vœu déposé par le groupe Démocrates et Progressistes relatif au bilan de la réforme des conservatoires.


 

M. Nicolas NORDMAN, adjoint, président. - Nous examinons maintenant le v?u référencé n° 166 relatif au bilan de la réforme des conservatoires.

La parole est à Mme Fadila MÉHAL.

Mme Fadila MÉHAL. - Monsieur le Maire, chers collègues, je voudrais revenir sur un point assez focal en matière culturelle que sont les conservatoires.

Vous le savez tous, en 2015, s'est mise en place la réforme des conservatoires que nous avions appelée de nos v?ux, et que j'ai personnellement soutenue ardemment. Un comité de pilotage pour cette réforme a réuni tous les groupes politiques, des mairies d'arrondissement, des représentants des conservatoires, des enseignants, des associations, des parents d'élèves ainsi que des comités locaux, ce dont je me réjouis.

C?est vrai que de nombreux v?ux relatifs à cette réforme ont été adoptés par le Conseil de Paris qui visaient, entre autres, à mettre un enseignement musical de qualité à la portée du plus grand nombre. Depuis 2015 et 2017 d?ailleurs, dix-huit conventions de partenariat ont été signées avec les quinze conservatoires parisiens et plus de trente centres "Paris Anim", visant à créer des temps partagés à la fois entre les élèves et à mettre en commun des ateliers thématiques.

Aujourd'hui, je fais suite à une demande répétée par de nombreux groupes politiques, de disposer d'un bilan qui puisse être clair et objectif sur cette réforme.

Dans le cadre de ce v?u, notre groupe présente trois préconisations. Nous souhaitons que notre adjoint puisse transmettre aux élus, au plus vite, avant la tenue de la prochaine et dernière 2e Commission sur la culture, le bilan chiffré et complet de la réforme de ces conservatoires, précisant notamment le nombre de demandes d?inscriptions, le nombre de places acceptées ou refusées, le nombre d'orientations vers d'autres structures d'enseignement musical, depuis le début de la mise en place de la réforme.

Dans un deuxième temps, nous souhaiterions faire le bilan chiffré et qualitatif des partenariats engagés avec les centres "Paris Anim?". Enfin, nous souhaitons qu'une enquête indépendante sur la satisfaction des familles, des enseignants et des personnels puisse être mise en place.

Je vous remercie.

M. Nicolas NORDMAN, adjoint, président. - Merci.

Pour vous répondre, la parole est à M. Christophe GIRARD.

M. Christophe GIRARD, adjoint. - Merci, Madame MÉHAL, pour votre question.

Cela me permet de rappeler, qu?en effet a été amorcée, par mon prédécesseur, au début de la mandature actuelle en 2014, la réforme de l'enseignement artistique dispensé par la Ville de Paris au travers de ses dix-huit conservatoires. Mais cela me permet aussi de vous rappeler qu?avec Daniel VAILLANT, mon collègue, sur la mandature 2001-2008, nous avions vraiment initié une grande réforme de service public des conservatoires de Paris. Je voudrais l'en remercier aujourd'hui.

Comme vous le soulignez, cette réforme s'est construite au gré de nombreux échanges, sous forme de comités de pilotage, rassemblant élus, cabinet, directions et partenaires. Il est, me semble-t-il, juste de dire que ce sujet a suscité un vif intérêt et parfois déchaîné quelques passions.

Nous sommes, en effet, convaincus des effets positifs d'un enseignement artistique de qualité pour un enfant contre le déterminisme social, et collectivement fiers du niveau d'excellence de nos conservatoires que je souhaite saluer dans notre enceinte, ce matin.

Cette réforme, initiée en 2015 et effective en 2016, poursuivait trois objectifs forts : réviser l'offre d'enseignement artistique en adéquation avec les pratiques actuelles ; rendre accessible l?offre des conservatoires à un plus large nombre d'enfants ; faire évoluer la perception des conservatoires par le public extérieur.

Pour cela, nous avons augmenté le nombre de places en débutant avec plus de 3.000 inscrits chaque année, et créé de nouveaux conservatoires permettant d'accroître et de diversifier l'offre. Le nouveau conservatoire du 14e, Darius Milhaud, en est un bon exemple. Nous l?avons inauguré fin novembre avec la Maire de Paris et la maire du 14e, Carine PETIT. C?est donc un bel exemple puisqu?il permettra à terme de doubler son effectif. Nous avons aussi mis en place le parcours sensibilisation musicale pour les plus petits et les encourager à la pratique instrumentale, découvrir le conservatoire et leur donner l'envie. J?ai fini ?

M. Nicolas NORDMAN, adjoint, président. - Oui.

M. Christophe GIRARD, adjoint. - Madame MÉHAL, désolé mais ce sera en Commission que je vous donnerai les éléments que me transmettront? La Préfecture de police n?a pas de temps limité, elle ?

M. Nicolas NORDMAN, adjoint, président. - Non, mais vous, deux minutes.

M. Christophe GIRARD, adjoint. - Et bien, il faudra réformer cela. Merci beaucoup.

M. Nicolas NORDMAN, adjoint, président. - Merci, Monsieur GIRARD.

Une demande d'explication de vote de Mme CARRÈRE-GÉE. Madame la présidente?

Mme Marie-Claire CARRÈRE-GÉE. - Merci beaucoup.

On va évidemment voter ce v?u qui est salutaire. Vous parliez du 14e arrondissement, Monsieur Christophe GIRARD, je ne partage pas du tout votre optimisme. Non, et si cela vous étonne, j?ai vu que Mme Anne HIDALGO avait "tweeté" que 1.300 élèves étaient inscrits cette année, dans le nouveau conservatoire du 14e arrondissement, qui a été délocalisé pour des raisons purement idéologiques.

Vous parlez beaucoup de déterminisme social, je préfère parler de déterminisme culturel contre lequel il faut combattre, pas nécessairement social. On est sur 1.300 inscrits apparemment, mais on n'a pas les chiffres puisqu'on nous les a refusés au Conseil d'arrondissement. Ils devaient y en avoir 2.600.

On est sur une logique d?éveil musical pour tous. J'ai de l'ambition pour le conservatoire du 14e arrondissement, je veux qu?il puisse aussi accueillir les meilleurs professeurs et les meilleurs élèves. Une classe, à Alain-Fournier, où trente enfants n'ont pas choisi leur instrument, qui n?ont pas d'instrument chez eux, à qui on prête un instrument trois fois par semaine pour faire de la musique, sans qu'il y ait le moindre projet éducatif, je suis très inquiète, au contraire. Merci.

M. Nicolas NORDMAN, adjoint, président. - Vous avez été mis en cause personnellement. Alors allez-y.

M. Christophe GIRARD, adjoint. - Pas personnellement, je n?ai pas été mis en cause personnellement, mais je trouve que la Maire l'a été.

En revanche, je ne vois pas où est l'idéologie dans le fait qu'un conservatoire est construit, qu'il est plus grand et que les parents, qui étaient présents avec les professeurs d'une grande excellence, étaient très heureux et, vu le nombre de parents et d?enfants qui étaient là, radieux, avec quand même des présentations, des répétitions et des exercices musicaux tout à fait remarquables? C'est quand même drôle - je sais qu?on est en période électorale - de ne pas se réjouir que nous ayons, en effet, sorti de terre un très beau conservatoire. Il est beau, il est bien, il est accueillant, il est compétent, et il y a beaucoup plus d'enfants inscrits. Je ne peux pas accepter cela !

M. Nicolas NORDMAN, adjoint, président. - Merci, Monsieur GIRARD.

Je mets aux voix, à main levée, la proposition de v?u déposée par le groupe Démocrates et Progressistes, assortie d'un avis favorable de l'Exécutif.

Qui est pour ? Contre ? Abstentions ?

La proposition de v?u est adoptée. (2019, V. 561).

 

Décembre 2019
Débat
Conseil municipal
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