retour Retour

2019 DEVE 203 - Bilan 2019 de la mise en œuvre de la stratégie "Animaux en ville".


 

Mme Pauline VÉRON, adjointe, présidente. - Nous examinons maintenant le projet de délibération DEVE 203 relatif au bilan 2019 de la mise en ?uvre de la stratégie "Animaux en ville".

Pour commencer, la parole est à M. Éric HÉLARD, pour le groupe UDI-MODEM, ensuite à Mme Fadila MÉHAL, M. Nicolas BONNET-OULALDJ, Mme Joëlle MOREL et Mme Danielle SIMONNET.

Monsieur HÉLARD, vous avez la parole.

M. Éric HÉLARD. - Merci beaucoup, Madame la Maire.

Mes chers collègues, je souhaiterais commencer par remercier Pénélope KOMITÈS pour ce premier bilan de la stratégie "Animaux en ville". Cette communication était en effet un engagement pris au moment du vote de la stratégie. Nous nous plaignons trop souvent de ne pas avoir de suivi sur la mise en ?uvre de ce que nous votons pour ne pas le souligner lorsque c?est le cas.

Sur le fond, si nous nous félicitons du lancement de 60 % environ des actions prévues dans le cadre de la stratégie, nous regrettons que certaines préconisations emblématiques aient pour le moment été oubliées. Ainsi, rien n?est mentionné dans ce bilan sur l?objectif 4 de l?axe 1 de la stratégie, concernant le travail de sensibilisation auprès des enfants. Il s?agit pourtant d?un travail fondamental à mener pour un meilleur respect à long terme du bien-être animal. Plus tôt les enfants sont sensibilisés à la question, plus tôt ils peuvent adopter les bons réflexes et surtout, devenir des ambassadeurs auprès des parents.

De même, si vous précisez bien que de nouveaux espaces ont été ouverts pour les chiens, rien n?est évoqué concernant l?objectif 12 de la stratégie relatif à la sensibilisation des propriétaires de chiens aux bonnes pratiques. Là encore, il s?agit de procéder dans un ordre cohérent. Si l?on veut permettre une meilleure cohabitation entre tous et développer l?acceptabilité du chien dans la ville par le plus grand nombre, il faut commencer par travailler avec les propriétaires.

La Ville a-t-elle renforcé les ateliers d?éducation canine ? A-t-elle produit des statistiques montrant qu?elle luttait davantage contre le non-ramassage des déjections ? Pour rappel, le nombre de sanctions pour déjection canine et autre infraction a baissé de 35 % entre 2016 et 2017. La Préfecture de police était censée communiquer un bilan semestriel de ses interventions en lien avec les chiens dangereux. L?a-t-elle fait ? Où en est-on de la réglementation de l?activité professionnelle de promenade ? Aucun de ces points n?est malheureusement abordé dans le bilan.

Au-delà de ce qui manque, je souhaiterais maintenant revenir sur quelques points de ce qu?il contient, à commencer par la question des cirques. Vous mentionnez les subventions accordées à trois associations qui accueillent des animaux sauvages issus des cirques, lesquelles font d?ailleurs l?objet d?un projet de délibération que nous voterons tout à l?heure. Cependant, nous regrettons que la Ville se contente du service minimum en accordant seulement 2.000 euros à chaque association, alors qu?"Elephant Haven" en demandait 10.000, Tonga 5.000 et "Le Refuge de l?arche" 3.000. Quand on sait que la Ville accorde chaque année autour de 270 millions d?euros de subventions à des associations, on comprend assez peu la faiblesse de ces montants.

Lors du débat sur le sujet, en novembre dernier, mon collègue Yann WEHRLING avait d?ailleurs exprimé la crainte que l?opération visant à mettre fin aux cirques avec animaux sauvages à Paris ait juste pour objectif de servir un intérêt de communication électorale. Il ne faudrait pas que cette crainte se confirme. Nous attendons d?ailleurs toujours, à ce titre, la publication de la convention qui sera passée avec le cirque Pinder, le seul ayant jusqu?à présent accepté de travailler avec la Ville, en espérant qu?elle sera soumise à notre Assemblée en février prochain, avant les prochaines élections.

J?aimerais ensuite revenir sur les chiffres concernant les animaleries, lesquels sont à mes yeux particulièrement inquiétants puisque 40 % de celles qui ont fait l?objet d?un contrôle en 2018 ont reçu un avertissement ou une mise en demeure. Je souhaiterais ainsi savoir si un suivi a été opéré au cours de l?année 2019 et si la Préfecture de police est en mesure de communiquer des chiffres plus récents. Vous confirmez dans la communication ce que vous aviez déjà indiqué lors du dernier Conseil, à savoir qu?un travail avait été engagé avec les animaleries exerçant sur le territoire parisien. Serait-il possible d?avoir des détails sur le cadre dans lequel est mené ce travail et surtout, sur les objectifs poursuivis ?

Notre groupe UDI-MODEM avait fait part, lors de la "Mission Animaux" qui avait précédé la définition de la stratégie, d?une vive préoccupation quant au sort des animaux vendus dans ces animaleries. Je souhaiterais donc vous demander, à l?instar de ce qui a été fait sur les cirques, que les groupes politiques puissent être associés aux discussions que vous menez avec les professionnels de ce secteur.

J?aimerais enfin une nouvelle fois rappeler notre position constante sur l?ouverture estivale nocturne - j?entends "toute la nuit" - des parcs et jardins. En plus des problèmes de nuisances et de sécurité inhérents à cette mesure, j?avais, dès 2016, alerté sur ses impacts négatifs en termes de biodiversité et de bien-être animal. Ce constat a d?ailleurs été partagé par plusieurs experts interrogés lors de la "Mission Animaux", notamment le docteur COURREAU, responsable du centre d?accueil de la faune sauvage qui est situé à Maisons-Alfort, lequel avait clairement indiqué que les animaux sauvages étaient confrontés en milieu urbain à de nombreuses sources de stress et qu?ils devaient pouvoir profiter d?espaces calmes, notamment la nuit.

Pour conclure, j?aimerais une nouvelle fois vous remercier de ce qui a été entrepris pour améliorer la situation des animaux à Paris, fruit d?un travail consensuel, il me semble, au sein de cette Assemblée. Je regrette malgré tout un certain manque de cohérence à des priorités que vous avez établies, voire certaines contradictions entre les mesures prises. Notre groupe souhaite que les préconisations qui n?ont pas encore été mises en ?uvre, puissent l?être au plus vite et ne manquera pas, le cas échéant, d?y apporter une nouvelle fois son soutien.

Je vous remercie.

Mme Pauline VÉRON, adjointe, présidente. - Merci.

La parole est maintenant à Mme Fadila MÉHAL.

Mme Fadila MÉHAL. - Madame la Maire, chers collègues.

Vous nous présentez aujourd?hui un bilan de la mise en ?uvre de la stratégie "Animaux en ville" et je vous en remercie. En effet, cette stratégie était très attendue parce qu?elle va permettre de mettre à plat une stratégie qui mérite d?être mieux connue par les élus, bien évidemment, mais aussi par les Parisiens. Je voudrais rappeler que je suis intervenue au dernier Conseil de Paris pour soutenir l?interdiction des animaux sauvages dans les cirques. J?avais alors relayé, lors de mon intervention, la demande des associations, notamment - et je veux la citer de façon explicite - de "Paris Animaux Zoopolis", qui demandait de subventionner des refuges pouvant accueillir ces animaux sauvages qui seraient délaissés.

Je suis heureuse, et mon groupe l?est tout autant, que la Ville de Paris ait entendu cette demande qui émanait du champ associatif. En effet, soutenir financièrement des cirques dans leur transition est pour nous primordial. Mais soutenir financièrement les refuges qui vont accueillir ces animaux délaissés, pour nous, l?est tout autant.

Madame la Maire, nous découvrons chaque jour l?intérêt grandissant des Parisiens et des Français pour la question de la condition animale. Alors, votre stratégie est extrêmement bien construite, avec beaucoup d?éléments. Le temps nous manquera. Je veux intervenir et ne me focaliser que sur trois points.

Premièrement, cela a déjà été évoqué par d?autres, les animaleries. Votre communication fait mention d?une première rencontre avec les animaleries parisiennes en présence des représentants de l?Etat, afin d?échanger sur leurs pratiques. Notre groupe, Démocrates et Progressistes, avait déposé un v?u sur les animaleries dès novembre 2018, en demandant entre autres à la Ville de mettre en place - rappelez-vous - un label pour encourager ces animaleries présentes sur notre territoire et établir des partenariats avec les refuges d?animaux, visant à proposer, en effet, des animaux abandonnés en priorité. Faut-il rappeler, Madame la Maire, que 10.000 animaux sont abandonnés chaque année, comme le rappelle la S.P.A. ? Notre proposition avait été reprise par un v?u de l?Exécutif et nous nous en réjouissons. Nous souhaitons que cela fasse l?objet de discussions lors de votre prochaine rencontre avec les animaleries. Il serait ensuite bienvenu d?en discuter avec les refuges d?animaux abandonnés.

Deuxièmement, dans votre communication, vous rappelez qu?une subvention relative au projet de recherche du Muséum national d?histoire naturelle sur les corneilles noires est soumise au vote. Laissez-moi vous dire notre attachement à étudier également d'autres animaux tout aussi importants à Paris, que sont les rats, objets de nombreuses critiques, malheureusement, alors même qu?ils sont nécessaires dans la gestion des déchets dans les égouts.

En effet, 800 tonnes de déchets sont éliminées chaque année, selon W.W.F. En novembre 2018, nous avions déposé un v?u pour que la Ville soutienne le Muséum dans son projet de recherche sur la situation des rats à Paris. Je sais que cela est en cours, dans les tuyaux - si j?ose dire -, sans faire d?humour. Cependant, nous trouvons malheureux que l?adjointe à la santé soit chargée de ce sujet alors que, me semble-t-il, il relève plutôt de votre délégation. En effet, les rats, quoi que l?on en dise, qu?ils vivent dans les égouts ou dans les terriers, font partie intégrante des animaux de la ville.

Enfin, troisièmement, sur un plan plus pédagogique - c?est un élément qui nous tient beaucoup à c?ur et j?y reviendrai en détail lors de la présentation des v?ux -, il me semble que l?organisation d?une exposition sur l?histoire des animaux à Paris serait bienvenue, dans la mesure où, sur le sujet, nous devons faire montre non seulement de pédagogie, mais aussi montrer toute l?histoire et la place des animaux aujourd?hui à Paris. C?est aussi une façon de parler de l?éducation à l?environnement, de développement durable, du bien-être animal. J?y reviendrai tout à l?heure dans la présentation du v?u.

Je vous remercie.

Mme Pauline VÉRON, adjointe, présidente. - Merci.

Je donne maintenant la parole à M. Nicolas BONNET-OULALDJ, pour cinq minutes maximum.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Pardon ?

Mme Pauline VÉRON, adjointe, présidente. - Pour cinq minutes maximum.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Ah, oui, oui. Maximum, oui, grand maximum.

Moi, je trouve que, franchement, on n?a jamais tant parlé de la cause animale au sein de cet hémicycle depuis des années. On a pratiquement une communication, un v?u, un projet de délibération, un rapport. Franchement, je pense que l?on peut féliciter Pénélope KOMITÈS et nos collègues qui ont poussé cette cause. Mais dire que la Ville n?a rien fait et maintenant faire un fond de campagne électorale de la part de "La République en marche" de ce sujet, franchement, laissez-moi "rigoler", quand le Gouvernement lui ne fait rien, strictement rien.

Encore une fois, on a eu le débat sur la question des associations qui aident à la stérilisation des chats, où l?on avait interpellé Mme la représentante du Préfet et le Gouvernement. En particulier, la Préfecture de police n?a rien fait et n?a pas aidé les associations qui participent à la stérilisation des chats.

Donc, moi, je voudrais d?abord valoriser ce rapport, chère Pénélope KOMITÈS, dire que c?est tout naturel que l?on s?interroge sur la relation des hommes et de la nature. C?est d?ailleurs une question fondamentale qui a nourri la philosophie marxiste, depuis la réflexion marxiste sur l?agriculture. Interroger le rapport des hommes à la nature, c?est interroger l?exploitation de la nature, interroger le système de production qui vise à en tirer une rentabilité de toutes sortes et de toutes ressources. C?est sur ce versant-là que je veux vous amener dans le débat. Je l?ai dit : beaucoup a été fait. Nous avons fait un pas en prenant position contre les animaux sauvages dans les cirques et en proposant un accompagnement de ces cirques pour faire évoluer leur activité. Nous souhaitons maintenant avancer également sur la question des animaleries.

La marchandisation des animaux dans les animaleries est source de souffrance, avec la production d?animaux jeunes dans des conditions trop souvent de souffrance. C?est l?exemple que vous évoquez dans cette communication. La mise en scène de ces animaux pour susciter des achats compulsifs a pour conséquence, des animaux bien souvent abandonnés. Notre approche est de privilégier notamment l?adoption d?animaux dans des refuges et d?orienter justement une politique municipale en termes de refuges. Nous sommes impatients de voir arriver les cycles de travail sur les animaleries. Il faut, bien sûr, dialoguer avec les acteurs du secteur pour réussir la transition vers cet objectif.

Enfin, sur les animaux sauvages en ville, moi, je renvoie à la question du débat que l?on a sur la biodiversité. Vous allez, d?ailleurs, prochainement, nous rendre un rapport sur la question des moineaux et la disparition des moineaux dans la ville. Et donc, la question qui est posée, c?est : comment préserve-t-on la biodiversité de certaines friches ? Et là, je reviens sur l?une de nos marottes, qui était la Petite Ceinture. Oui, parce que, la Petite Ceinture, nous avons défendu le fait de la réversibilité et la possibilité d?aller, pourquoi pas, vers l?utilisation du rail à moyen ou à long terme. Mais, ce que je veux dire et j?insiste, c?est qu?aujourd?hui, faire de la Petite Ceinture une promenade qui n?est plus naturelle, entrave la biodiversité et pose une question fondamentale sur les animaux en ville, qui ont occupé cet espace qui était auparavant considéré comme une friche.

Pour preuves, les chauves-souris dans les tunnels, les lézards, qui étaient sur le ballast, aujourd?hui recouvert de sable pour pouvoir marcher, les fossés. Puisque vous savez que la biodiversité est conditionnée de plusieurs biotopes. Or, sur la Petite Ceinture, il y avait un biotope de milieu sec sur le ballast, de milieu humide dans les fossés et le milieu des arbres qui poussaient sur la Petite Ceinture. Or, en voulant faire quelque chose qui ressemble à une coulée verte, en l?ouvrant massivement à la piétonisation, on remet en cause la biodiversité, et donc, on remet en cause la question des animaux dans la ville.

Donc, moi, je suis plutôt pour dire, des endroits comme la Petite Ceinture - on a eu le débat, d?ailleurs, on est revenu sur le lac Daumesnil, la petite île qui était sur le lac, où il y avait des oiseaux. Voilà. Donc, moi, je pense que quand on parle des animaux en ville, parlons d?abord de biodiversité et de l?équilibre des biotopes en ville. Je vous remercie.

Mme Pauline VÉRON, adjointe, présidente. - Merci.

Maintenant, la parole est à Mme Joëlle MOREL, pour le groupe Ecologiste de Paris.

Mme Joëlle MOREL. - Merci, Madame la Maire.

Les Ecologistes se félicitent de la mise en place de la stratégie "Animaux en ville" qui résultait, je le rappelle, d?une demande, dès le début de la mandature, des Ecologistes. Nous sommes particulièrement satisfaits aussi d?entendre les représentants des différents partis politiques investir ce sujet en cette période. Nous avons adressé une série de questions transmises au cabinet concerné, mais elles sont restées sans réponses.

Je me permets donc de réitérer ces questions, puisque vous écrivez dans le rapport que nous sommes à 60 % d?engagement des actions. Quelle est la fréquence du COPIL "Animaux en ville" avec toutes les différentes directions de la Ville et a-t-on des résultats saillants de la coopération interdépartementale interne à la Ville ? Comparativement aux années précédentes, sait-on globalement comment ont augmenté les contrôles par les services de la Préfecture dans les animaleries, les événements accueillant les animaux ? Cette question concerne autant les laboratoires que les animaleries et les grandes manifestations annuelles, que les centres équestres, et on manque tout particulièrement de précisions sur ce point.

Où en est-on du budget alloué à l?identification et à la stérilisation des chats errants suite au v?u voté lors de l?avant-dernier Conseil de Paris ? Serait-il aussi possible d?avoir des précisions sur les espaces canins ouverts depuis l?an dernier ? Nous nous étions accordés sur 25 espaces canins lors du vote de la mission. Vont-ils voir le jour avant la fin de la mandature ? Il est stipulé ici que 3 nouveaux espaces ont été mis en place, portant le total aujourd?hui à 13. Nous souhaitons obtenir une cartographie tant pour les espaces canins existants que pour ceux à venir d?ici la fin de la mandature, et avoir aussi un bilan des interventions des éducateurs canins qui semblent ne pas être assez fréquentes.

Nous regrettons l?absence d?action réelle sur les pigeonniers : quand verront-ils le jour ? Avant la fin de la mandature ? Vous dites qu?un dispositif de sensibilisation du public et de médiation avec les nourrisseurs de pigeons sera déployé. A partir de quelle période ? Comment cette sensibilisation se concrétisera-t-elle au niveau des arrondissements ? Je ne peux m?empêcher de noter une action qui me tient à c?ur : la programmation de la conférence au sujet de la disparition des moineaux qui se tient la semaine prochaine? Ah, peut-être, seulement. Ah, dommage, cela va être encore reporté.

Je terminerai en disant que nous voyons les efforts faits pour plus de communication de la Ville en faveur du bien-être animal. Cependant, je regrette que le Salon des animaux abandonnés ait dû être annulé en début de ce mois, alors même que les salons privés de ventes de chiots et de chatons hors de prix prennent encore plus de place dans la ville. Le groupe Ecologiste avait déjà dénoncé cette organisation.

En bref, nous saluons l?effort de présenter un bilan, mais le manque de réponses - je le répète - ne nous permet pas d?avoir un avis réellement éclairé sur ce bilan. Je vous remercie.

Mme Pauline VÉRON, adjointe, présidente. - Merci.

Et enfin, nous avons Mme Danielle SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - Le bilan 2019 de la mise en ?uvre de la stratégie "Animaux en ville" marque effectivement une évolution très forte dans la prise de conscience de la nécessité de réinterroger le rapport des Parisiennes et des Parisiens avec les animaux en ville. Plus globalement, je pense que force est de constater que l?opinion publique évolue très positivement dans sa prise de conscience de réinterroger un autre rapport avec les animaux. Alors, nos échanges interviennent à un moment où, concernant la biodiversité, une nouvelle alerte des experts sur la disparition des espèces est très inquiétante, puisque 1.840 nouvelles espèces ont été ajoutées, mardi 10 décembre, à la liste des animaux menacés d?extinction, selon le rapport de "L?Union internationale pour la conservation de la nature" - U.I.C.N. - lors de la mise à jour de sa liste rouge des espèces menacées.

Donc, le travail et l?investissement de la Ville de Paris sur la préservation de la biodiversité est un premier axe, d?où la nécessité d?arrêter de bétonner la moindre parcelle. Et, oui, la préservation de la petite ceinture est importante. Pour autant, notre rapport aux animaux ne doit pas se limiter à un rapport de préservation de la biodiversité gravement attaquée et menacée par le réchauffement climatique, et de fait, par les logiques du système capitaliste, extra-activiste, productiviste. Il faut philosophiquement changer notre rapport à la nature, notre rapport au vivant, notre rapport aux animaux, et être en capacité de prendre conscience qu?il faut arrêter de voir les animaux comme des objets dont on peut exploiter une vision utilitariste, que ce soit l?utilitarisme pour se nourrir, que ce soit l?utilitarisme pour en transformer la fourrure ou la peau, que ce soit une vision utilitariste au service de nos loisirs.

Sur ce rapport, je voudrais à la fois dire que, si je me satisfais et je souhaite vraiment que la conférence sur les moineaux puisse se tenir, car nous sommes tous très préoccupés par la disparition de plus de 70 % des moineaux, je pense qu?il est important aussi que dans le rapport pédagogique à certains équipements de la Ville, on évolue. Et là, je voudrais parler des fermes urbaines et de la ferme de Paris. Je regrette, d?ailleurs, de ne pas avoir vu le projet de délibération concernant le 18e arrondissement, où il est prévu d?ajouter une ferme urbaine au sein des Jardins d?Eole, parce que je pense qu?il faut changer notre rapport avec les animaux, et que, non seulement il faudrait arrêter les fermes qui bougent d?arrondissement en arrondissement au moment des périodes de Noël et où l?on laisse des animaux en plein milieu des pots d?échappement pour, certes, soi-disant le bonheur des enfants. Mais je pense que les enfants sont en capacité de comprendre que ce n?est pas la place des animaux de la ferme que de se retrouver au milieu des pots d?échappement. Et que ces fermes urbaines, fermes de Paris, devraient être transformées en refuges.

Concernant ce rapport, je souhaiterais aussi me féliciter que, sur la problématique des cirques, on avance. Souvenez-vous, lorsque nous avons eu à nouveau le débat pour que l?on interdise enfin les cirques avec animaux sauvages, j?étais intervenue pour insister avec un v?u - ou un amendement, plutôt, au projet de délibération - pour que les moyens de la Ville soient d?abord accordés aux refuges ayant la charge des animaux sauvages qui étaient dans les cirques. Je me satisfais qu?il y ait un projet de délibération présenté à ce Conseil portant subvention de fonctionnement et d?investissement à trois associations de refuge pour les anciens animaux des cirques.

Maintenant, ce que je regrette dans ce projet de délibération, c?est qu?il y a d?autres sujets que l?on ne voit pas. On n?aborde pas tout le rapport aux animaux "de loisir". Comme je suis intervenue sur le rapport de la DSP pour attirer votre attention sur les balades en dromadaire au Jardin d?Acclimatation, c?est aussi une question dont il faut se saisir. De la même manière, que les balades en poney. Cela fait rire beaucoup M. AIDENBAUM. Mais, oui, je pense qu?il faut évoluer sur ces sujets et savoir en parler sérieusement sans en rire. Regardez la situation des poneys des différents parcs. Est-ce que vous trouvez qu?ils sont en bonne forme ? Est-ce que c?est leur place ? N?y a-t-il pas d?autres activités à proposer aux enfants ? Je pense que notre réflexion doit évoluer sur ce sujet.

Je me souviens que vous avez aussi beaucoup ri quand je m?étais saisie de la question de la pêche, quand j?avais considéré que, puisqu?il était interdit de manger le poisson pêché à Paris, puisqu?il était interdit de le commercialiser, il faudrait interdire la pêche de loisir à Paris. Je continue de défendre cette question et suis ravie de voir que certains candidats à l?élection municipale, qui avaient été silencieux à l?époque, abordent finalement le sujet. Comme quoi, cela évolue.

Dernière chose, oui, il est nécessaire de pouvoir continuer le débat sur la question des animaleries?

Mme Pauline VÉRON, adjointe, présidente. - Vous avez dépassé votre temps de parole. Merci.

Mme Danielle SIMONNET. - Et je regrette qu?il n?y ait pas eu une prise en compte de mon amendement au budget sur la question des chats.

Mme Pauline VÉRON, adjointe, présidente. - Merci.

Pour répondre à l?ensemble des orateurs, je donne la parole à Mme Pénélope KOMITÈS, pour cinq minutes.

Un petit peu de calme, s?il vous plaît.

Mme Pénélope KOMITÈS, adjointe. - Merci à tous.

Je remercie tous mes collègues pour l?utilisation de leur smartphone, notamment mon collègue Christophe GIRARD, passionné par les dromadaires, comme tout le monde sait.

Merci à tous pour vos interventions. Je vais essayer de vous répondre.

C?est vrai qu?après un an, nous avons réalisé de nombreuses actions, que certaines ne sont effectivement pas encore lancées ou pas encore faites puisque cela ne fait qu?un an. Peut-être vous dire, Monsieur HÉLARD, que nous sommes en train de travailler sur tout ce qui concerne, et vous avez raison, la sensibilisation aux enfants, et notamment vous dire que l?appel à projets pour les centres de loisirs et les animations se fait en octobre. C?est à partir de ce moment-là que nous allons pouvoir le faire et y travailler aussi avec le rectorat. C?est effectivement très important.

Les animaleries, j?avais indiqué que c?était pour moi le deuxième sujet sur lequel je voulais réunir les groupes. Il y avait une première réunion qui a été montée avec tous les groupes politiques invités. Malheureusement, cela tombait un jour de grève et les acteurs nous ont demandé de la décaler. Donc, nous allons la remonter le plus vite possible. Vous transmettre les informations peut-être plus précises que nous avons eues sur ces sujets de la part de la Préfecture. Idem pour tous les contrôles. Nous avons eu une réponse de la Préfecture sur le nombre de contrôles précis qu?ils ont fait.

Regretter, comme vous, que nous n?ayons pas encore avancé avec la Préfecture sur la question de la stérilisation des chats. Mais je me félicite d?avoir reçu une proposition de rendez-vous ce matin de la part de la Directrice de cabinet du Préfet. Donc, je pense que nous allons avancer.

Vous dire également - je ne reviendrai pas sur la Petite ceinture - que les animaleries, nous y travaillons, que, sur les espaces canins, je vous donnerai la liste précise. Mais j?aimerais bien dire aussi au maire du 2e arrondissement qu?il me flèche un espace canin dans son arrondissement, parce qu?il m?a dit qu?il n?avait pas de place. Sinon, je vais utiliser des méthodes drastiques et lui imposer moi-même un endroit. Je plaisante.

J?entends les demandes qui sont faites également sur les rats et sur le projet de recherche avec le Muséum, mais nous y reviendrons.

Sur les pigeonniers, Madame MOREL, il fallait passer un avenant au marché pour pouvoir réaliser ce qui avait été proposé. Nous avons déjà - les courriers sont à ma signature - écrit aux maires d?arrondissement pour savoir ce qu?ils souhaitaient. Le marché est relancé aujourd?hui par la DFA, ce qui va nous permettre d?avancer.

Quant à la conférence sur les moineaux, qui avait été décalée à cause de la grève à la demande de L.P.O., elle a été recalée normalement au 17 décembre, mais jour de grève totale. Nous allons voir encore une fois avec la L.P.O. s?ils souhaitent maintenir ou pas cette conférence parce que, s?il n?y a personne, ce n?est pas très intéressant.

Nous avançons. Nous continuons à mettre en place la totalité des 61 actions qui sont listées et allons en particulier axer prioritairement celles sur les animaleries et la sensibilisation aux enfants. C?est vrai que, les rats, c?est important. Je suis sûre que cela fera grand plaisir à M. BOTTEGHI, ici présent.

Mme Pauline VÉRON, adjointe, présidente. - Merci beaucoup.

Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération DEVE 203.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de délibération est adopté. (2019, DEVE 203). Je vous remercie.

 

Décembre 2019
Débat
Conseil municipal
retour Retour