M. Jean-Bernard BROS, adjoint, président.- Nous passons enfin à l?examen du projet de délibération DU 273. La parole est à M. AZIÈRE.
M. Eric AZIÈRE.- Merci, Monsieur le Maire.
C?est à propos du Livre blanc sur le site de la Seine dans Paris et pour nous féliciter bien sûr que la Ville de Paris ait pris cette initiative d?avoir un regard sur son fleuve, le plus complet possible et le plus dense possible. Je trouve que c?est un regard qui prend en compte véritablement les enjeux, parce que la Seine est elle aussi un bien commun - on parlait hier du périphérique - et elle fait partie des parties communes des Parisiens.
Ce n?est pas rien et on voit bien dans toutes les grandes villes du monde à quel point le mouvement de réappropriation du fleuve et des rives d?un fleuve est un mouvement naturel ces années récentes. Penser la diversification des usages de la Seine nous paraît, là aussi, un souci majeur. Favoriser la réappropriation du fleuve, en particulier pour les Parisiens, est quelque chose d?essentiel - j?y reviendrai. Evidemment, la Seine est un patrimoine naturel, mais il y a aussi tout le long du fleuve un patrimoine bâti et ces ateliers sont une formidable occasion de les mettre en valeur.
Cette démarche intéressante de concertation a eu lieu. Il est vrai que le Livre blanc se montre peu ambitieux, ou peu concret j?allais dire, en termes de projet. Cela a eu le mérite d?ouvrir le dialogue sur l?ensemble des sujets relatifs que je viens de citer. Cela a eu le mérite de réunir des acteurs pour en parler et ils ont pu s?exprimer et faire connaître leur point de vue. Mais je pense que le plus important est ce qui va se produire maintenant à partir de ce Livre blanc et la poursuite de ces ateliers. Il faut conserver un espace d?échange et de réflexion, où tous les acteurs de cette harmonisation des aménagements possibles pourront s?exprimer, en particulier dans le cadre d?une future révision des cahiers des prescriptions architecturales paysagères et environnementales.
Je trouve encore une fois que le Livre blanc manque de projets concrets, que l?on n?a pas forcé véritablement la créativité et on a connu sur ce plan de meilleurs moments, comme avec "Réinventer Paris". On retrouve finalement, dans les 40 pages du document, une liste assez exhaustive des actions de la Ville de Paris déjà connues dans tous les domaines : la circulation, les mobilités douces, l?urbanisme, le sport, la végétalisation. Quelquefois d?ailleurs avec un lien un peu ténu avec le fleuve, mais ce sont peu d?arbitrages, peu d?apparitions de projets d?aménagement véritablement solides. En deuxième remarque, là aussi c?est le parti pris d?un manque de vision métropolitaine sur le site de la Seine. Je sais que M. MISSIKA assume parfaitement ce parti pris, pour avoir dit que si on met tout le monde autour de la table sur cette réflexion, il n?en sortira rien. Il est vrai que la Métropole du Grand Paris n?est peut-être pas le lieu auquel il faut confier une réflexion paysagère urbaine sur la Seine. Néanmoins, je pense qu?en réunissant toutes les communes riveraines de la Seine en l?occurrence, il pourrait y avoir là quelque chose de plus approprié à cette réflexion. Une assemblée ad hoc en quelque sorte, la Seine ayant évidemment une dimension métropolitaine qui n?est pas que parisienne. Certains intervenants ont plaidé pour une prescription paysagère globale plutôt que des aménagements divers et fragmentés en bord de Seine. Un aménagement global et coordonné des bords de Seine au niveau métropolitain pourrait très bien être envisagé sous la forme, comme cela a été fait déjà dans d?autres domaines, d?un grand concours paysager. Enfin, j?ajouterai qu?un autre paramètre de l?intérêt métropolitain dans cette réflexion est celui de la régulation du trafic : la taille et la vitesse des bateaux, le nombre de bateaux autorisés, l?expérimentation des bateaux évidemment et le développement bien sûr du fret fluvial en l?occurrence. Voilà un nouveau témoin et un nouveau paramètre de l?importance métropolitaine de cette réflexion. Encore une fois, elle vaut ce qu?elle vaut. Nous voterons pour parce que c?est un excellent début. Je vous remercie.
M. Jean-Bernard BROS, adjoint, président.- Merci beaucoup, Monsieur AZIÈRE. M. Thomas LAURET.
M. Thomas LAURET.- Madame la Maire, mes chers collègues, ce Livre blanc fait la synthèse des rencontres entre la Ville, la Préfecture de police et Ports de Paris notamment. Le résultat qui en ressort est intéressant mais, comme mon collègue le président AZIÈRE, je trouve qu?il reste généraliste. D?ailleurs la conclusion du volet 1 propose de poursuivre la réflexion.
Contrairement au boulevard périphérique, frontière tant physique qu?administrative et psychologique, sur lequel nous avons eu un débat hier, la Seine joue un rôle de liant malgré les deux rives existantes. Il s?agit d?un patrimoine naturel et urbain dont les Parisiens sont fiers et dont les visiteurs du monde entier sont admiratifs.
Néanmoins, un grand nombre de défis se posent à nous : redéfinir nos politiques publiques de l?énergie, des transports ou de la culture pour rassembler et avancer vers un meilleur horizon plus vert et solidaire.
La Seine a un rôle majeur à jouer dans cet objectif, avec son potentiel extraordinaire qui n?est pas suffisamment exploité, alors qu?elle peut être une des solutions à quelques problèmes. Je pense aux transports, à la lutte contre les vagues de chaleur, à la préservation de la biodiversité, à la fracture culturelle et à l?énergie également. Je reviendrai sur ces propositions.
La piétonisation des voies sur berges, les Bateaux-Mouches, les clubs de nuit qui s?adressent aux Parisiens, aux touristes et aux jeunes doivent s?accompagner effectivement d?autres projets ambitieux.
D?abord sur la méthode, il aurait été intéressant d?associer davantage les citoyens sur cet atelier. Deux associations ont été interrogées, mais utiliser les instances consultatives de Paris, le Conseil parisien de la Jeunesse, le Conseil de la Nuit, le Conseil des Générations futures et des Citoyens européens aurait pu peut-être nourrir la réflexion davantage.
Sur les orientations et sur le fond, certains sujets doivent être approfondis, de mon point de vue, et d?abord le transport. Le volet 1 est très faible sur ce sujet, on a juste une phrase qui indique qu?une réflexion est en cours avec "IDF Mobilités" et doit être poursuivie avec l?exemple de "Sea Bubble" et des catamarans bus. Il faut attendre en fait le volet 2 et la contribution de l?association "Alternat" pour avoir une proposition intéressante de connexion du pont Garigliano et du pont National à l?Ouest et à l?Est parisien avec le RER C et l?Hôtel de Ville, et une réflexion pour que l?on crée une société d?économie mixte qui inclut aussi les transporteurs touristiques de la Seine pour faire en sorte qu?il y ait des synergies.
Le deuxième sujet après le transport qui doit être approfondi, comme c?est le cas dans de nombreuses capitales - mêmes à Londres où l?utilisation de la Tamise pour le transport quotidien est bien plus développée qu?à Paris - est la lutte contre la pollution et la transition énergétique des bateaux. Nous devons agir en ce sens et réduire à tout prix le niveau de pollution important de nos fleuves. Ces objectifs doivent se traduire non seulement en projets généraux mais en actes et en plan d?action concret.
Pour le troisième sujet, en quoi la Seine peut être source d?énergies renouvelables ? C?est l?énergie hydraulique à renforcer pour nourrir en énergie un certain nombre de bâtiments parisiens, y compris les bâtiments publics, en plus du solaire et de l?éolien, et de la géothermie dont on parle souvent. Nous avions déposé un v?u en ce sens en mars 2018 demandant à développer l?énergie de la Seine en lien avec les "start-up" environnementales. Le quatrième sujet est la culture évidemment, même si de nombreuses initiatives sur les quais libérés ont existé. Nous avions cosigné un v?u pour protéger les bouquinistes des quais de Seine en 2018. Ma collègue Fadila MÉHAL avait demandé en décembre 2016 à travers un v?u à promouvoir les nombreux ponts de Paris. Il est dommage que le Livre blanc n?en fasse pas mention. Cela pourrait s?inscrire dans un cadre plus global de festival de la Seine préconisé par beaucoup. Ce serait aussi l?occasion non pas de préserver le métier de bouquiniste mais de promouvoir leur activité culturelle. Au total, il nous faut donc une vision globale, un grand projet, plus précis, qui engage tous les acteurs dans un plan d?action commun, pour que les seules intentions qui apparaissent dans ce document soient réellement suivies d?effets. Je vous remercie de votre attention.
M. Jean-Bernard BROS, adjoint, président.- Merci, Monsieur LAURET. M. Yves CONTASSOT.
M. Yves CONTASSOT.- Merci, Monsieur le Maire.
La Seine, berceau de notre cité, a inspiré de nombreux poètes, de nombreux cinéastes, de nombreux artistes, mais aussi d?éminents architectes et urbanistes. La Seine est un tel joyau que l?UNESCO l?a inscrite comme patrimoine mondial, vient d?en élargir le périmètre et demande également un plan de gestion.
Alors vous avez organisé une série de réunions autour de la Seine, associant de nombreux acteurs, et cela procède incontestablement d?une démarche intéressante. A l?issue de ces réunions, vous nous proposez un Livre blanc reprenant en grande partie les débats et enjeux autour de la Seine. Si le contenu ne nous paraît pas soulever de critiques, nous souhaitons néanmoins relever quelques points. Tout d?abord je regrette, comme je l?ai dit dès la première réunion des ateliers, que la Ville n?ait pas cru devoir associer la Métropole du Grand Paris à la réflexion, comme si la Seine intra-muros était séparée de son lit amont et de son lit aval. Vous nous avez proposé que la Métropole du Grand Paris organise ses propres ateliers. C?est pour nous, je dois le dire, un étonnement permanent de voir les collectivités locales se recroqueviller sur elles-mêmes plutôt que de partager les réflexions et plans d?action avec leurs voisins. Ensuite, nous devons souligner que le Livre blanc pèche quand même par prudence, et je dirais presque par mensonge par omission, sur un sujet particulièrement sensible. En effet, il n?y a aucune image des projets de quartiers de tours en cours ou à l?étude à l?est de Paris, à Bercy, et surtout à Bruneseau qui est présenté comme un programme mixte, alors que Nouvel R comporte à 95 % des programmes privés de tours de logement en accession, etc. Du point de vue d?un Livre blanc, la question de l?évolution du paysage des rives de Seine à l?est de Paris, qui est passée de l?architecture de grande hauteur adoptée dans les années 2010-2012 à un quartier de tours sans débat public ni au Conseil de Paris, ne peut être gommée du débat sur le Livre blanc. C?est très dommage car, comme vous le savez, la question du paysage s?apprécie à plusieurs échelles, et encore une fois c?est une approche saucissonnée qui nous est proposée, Z.A.C. par Z.A.C., projet par projet, sans vision d?ensemble. Enfin, les associations ont émis l?idée de créer une mission de préfiguration d?une Maison de la Seine à Paris ou dans une autre ville du c?ur de la Métropole, un lieu d?histoire, de mémoire, de débats et de culture populaire à l?échelle de la Seine dans la Métropole du Grand Paris, financé par les grandes institutions publiques de la communauté portuaire et du mécénat privé éventuellement. La Seine est au c?ur de l?histoire de Paris, de feu le département de la Seine, et reste un milieu naturel essentiel à la vie des territoires qui peut fédérer et rassembler habitants, associations, acteurs publics et privés. Nous regrettons que cette proposition n?ait pas été reprise par l?Exécutif et nous espérons que cela sera corrigé le plus rapidement possible. Enfin, dans le cadre de la révision probable et en tout cas indispensable du P.L.U., nous souhaitons que la question de la Seine et notamment de la non-constructibilité des quais hauts côté Seine évidemment soit enfin réglée. Je vous remercie.
M. Jean-Bernard BROS, adjoint, président.- Merci, Monsieur CONTASSOT. Mme Claire de CLERMONT-TONNERRE.
Mme Claire de CLERMONT-TONNERRE.- Merci, Monsieur le Maire.
Monsieur le Maire, mes chers collègues, par ce projet de délibération un peu noyé dans notre ordre du jour, vous nous proposez d?approuver les préconisations du Livre blanc pour le site de la Seine dans Paris.
Si je salue la grande qualité du travail réalisé par l?Atelier Seine, pour avoir d?ailleurs participé à ses six séances, en revanche l?amendement n° 99 de l?Exécutif traduit certaines difficultés à définir une vision commune du site, tant les objectifs des parties impliquées peuvent être nuancés sur certains sujets.
A ce stade, le travail de l?Atelier Seine se solde par un résultat en demi-teinte, puisque la Préfecture de Paris et Ports de Paris ont retiré leur signature du Livre blanc. La Seine, plus ancien monument de Paris, aurait mérité un grand débat. Ce Livre blanc représente néanmoins une belle avancée autour de la vision du site comme bien commun.
Les réflexions ont porté sur la traversée de la Seine dans Paris et sur son interface avec la ville, de façon à couvrir l?ensemble du grand paysage du fleuve dans sa globalité, avec ses quais bas et ses quais hauts, l?objectif étant de préserver ce site exceptionnel tant par sa richesse naturelle que patrimoniale, au-delà même du site UNESCO.
En effet, la pression sur les sites encore libres incite certains acteurs à développer des opérations qui s?inscrivent à contre-courant des orientations du Livre blanc, à l?image des projets initiaux de la place Mazas ou du parking du pont de Grenelle. S?ils avaient vu le jour en l?état, ces deux projets "Réinventer la Seine" auraient dénaturé les perspectives paysagères.
Sur ce point, je regrette que les appels à projets de Ports de Paris ne nous permettent pas de peser sur les choix des concessions. Nous sommes certes consultés, mais la décision finale appartient aux Ports qui priorisent les critères financiers et non le contenu et le bénéfice d?un projet pour son environnement.
Au vu de son rôle dans la lutte contre le réchauffement climatique, le fleuve doit être regardé comme un bien naturel à protéger, à la fois comme axe de rafraîchissement et comme corridor écologique. Sans attendre la poursuite du travail engagé dans le cadre de ce Livre blanc, la lutte contre la pollution doit s?intensifier, qu?il s?agisse des rejets émanant des bateaux, des coulures des toupies de béton, des groupes électrogènes des navires de croisière ou de l?envahissement des cars de touristes qui génèrent un triptyque de pollution air, sonore et visuelle.
Avec ses trois kilomètres de berges et la troisième île parisienne, le 15e arrondissement est en prise directe avec le site de la Seine. Depuis le début de la mandature, avec Philippe GOUJON, nous travaillons à leur reconquête. Le projet de création d?une promenade s?inscrivant dans l?arc vert structurant, porté par le maire du 15e arrondissement, prend forme et devrait à moyen terme bénéficier d?une connexion avec la Petite Ceinture. Le projet "L?Arche", issu de l?appel à projets "Réinventer la Seine", est très attendu avec ses activités autour du sport, du bien-être et sa piscine de 50 mètres. A l?aval de la Seine, sur un no man?s land bordant le quai d?Issy, le projet EDA, lauréat de la M.G.P.2, amorcera la reconfiguration de l?entrée de Paris et la poursuite de l?ouverture de la ville vers son fleuve.
Petit bémol, deux sujets semblent remonter de temps en temps à la surface sans pour autant émerger, que ce soit la mise en place d?activités nautiques sur le bras de Grenelle ou l?édification d?une passerelle reliant le parc Citroën au quai Blériot.
En revanche, d?autres projets s?inscrivent à contre-courant de nos ambitions. Si certain amodiataires du Port de Javel viennent de procéder à une rénovation de leurs installations avec un souci d?insertion, il n?en va pas de même avec l?enracinement de "Lafarge" sur le Port de Javel qui génère pollution, nuisances sonores et l?ire des riverains, et dont nous demandons le départ.
Autre problème, alors que le modèle des gros bateaux de croisière touristique est dépassé, comment comprendre que "HAROPA" renouvelle les concessions sur les Ports de Javel et de Grenelle pour des monstres de 125 mètres de long, qui stationnent en double file, masquant les vues sur la Seine et générant de multiples nuisances.
Enfin, de nouveaux enjeux se dessinent : l?intégration de l?île aux Cygnes au périmètre UNESCO avec un renforcement de sa biodiversité ; la poursuite de la continuité cyclable au niveau du parc André-Citroën avec la réalisation d?une passerelle en encorbellement ; l?intensification de la logistique urbaine pour la livraison des marchandises ; la création d?un parcours mettant en valeur l?histoire du fleuve, de ses ports, de ses ponts avec l?installation d?une signalétique ouvrant vers les quartiers riverains ; la mise en place d?un plan lumière valorisant et sécurisant le site ; l?émergence de mobilités plus propres sur le fleuve et l?expérimentation de modes de navigation innovants, à l?image des "Sea Bubbles". J?ajoute qu?une nouvelle sensibilisation de nos concitoyens au P.P.R.I. serait opportune, sans oublier la poursuite de la mise hors d?eau des tours du front de Seine.
Pour conclure et pour l?avenir, il va de soi que les enjeux du site de la Seine, débordant largement du périmètre parisien, devront être débattus dans un périmètre métropolitain, voire au-delà, si j?en crois la réforme en cours au sein de "HAROPA" pour 2021. Je vous remercie.
M. Jean-Bernard BROS, adjoint, président.- Merci, Madame de CLERMONT-TONNERRE. Mme MOREL.
Mme Joëlle MOREL.- Merci, Monsieur le Maire.
L?eau est une denrée rare dans les villes, elle pourrait devenir insuffisante pour répondre aux activités humaines et aux besoins de l?environnement. Dans ce cadre, avoir un fleuve est un atout majeur et la Seine devient stratégique.
L?initiative d?organiser les six ateliers Seine a été globalement positive. Nous nous félicitons de cette première concertation qui a regroupé un nombre d?acteurs institutionnels et commerciaux très importants. Nous regrettons néanmoins l?absence de certaines associations à ces réunions qui étaient pourtant très demandeuses de pouvoir y participer.
Il est essentiel d?ouvrir une nouvelle page de la concertation en incluant plus largement les associations et les Parisiens mais aussi, comme l?ont dit mes collègues, ouvrir à la Métropole et aux communes concernées.
La Seine est avant tout un exceptionnel couloir de ventilation pour Paris et les communes qui l?allongent, à préserver à tout prix dans notre contexte actuel de dérèglement climatique et de pics de chaleur de plus en plus fréquents. La Seine est un bien commun fragile, qui a subi de fortes transformations et dont l?évolution des usages doit être maîtrisée.
Nous souhaitons réaffirmer quelques points auxquels nous sommes particulièrement attachés.
L?usage des abords de la Seine doit rester attribué à des projets et à des activités d?intérêt général. La Seine doit appartenir à tous et à toutes. Je nous engage collectivement à être très attentifs à cela et à résister à de potentielles tentations de privatisation. Un risque existe qu?elle se transforme en de nouveaux boulevards avec un alignement de cafés. Si nous ouvrons les berges à des activités marchandes, priorisons-la aux établissements liés à l?E.S.S.
Ensuite, cela va dans le même sens d?une préservation de la Seine, les berges doivent rester non constructibles. Lors de la prochaine mandature, la prochaine équipe devra lancer une révision du P.L.U. de Paris. Cette révision devra être l?occasion de bien préciser le zonage de l?espace Seine et de mettre en zone urbaine verte les quais bas ainsi que les quais hauts et les mails plantés.
Dans ce cadre, le projet "Barges & Berges" est assez problématique car il prend la place d?une des rares zones d?activité portuaire dans Paris. Il en est de même des grandes opérations Bruneseau et Bercy-Charenton : les tours de grande hauteur vont impacter lourdement le paysage, le refermer, voire boucher les couloirs de ventilation et limiter la respiration que permet la Seine. C?est aussi pour cela que nous nous sommes opposés à ces projets. Ensuite, la Seine doit être un lieu de repos et de flânerie, mais aussi de déplacements doux. Aujourd?hui il nous manque encore, pour emprunter les quais à vélo notamment, une cartographie qui recenserait les plans d?ensemble précis et des plans locaux des liaisons quais hauts et bas, rive gauche et rive droite, qui permettent de savoir quels itinéraires choisir pour rallier son but. Continuons à renforcer la continuité cyclable avec le Réseau Express Vélo et l?itinéraire V33. Et le groupe Ecologiste est enthousiaste concernant le projet d?aménagement de la piste vélo Paris-Le Havre-Honfleur. Autre sujet, il faut aussi bien évidemment améliorer l?accessibilité aux P.M.R. qui reste encore très problématique ; il y a trop peu d?ascenseurs. Autre sujet, il est tentant de se servir de la Seine comme un lieu de circulation et de livraison. Tous les bateaux circulants sur la Seine doivent être non polluants afin de faire respecter la sortie du diesel à Paris à l?horizon de 2024. J?attire également notre vigilance concernant les rejets d?eaux usées dans la Seine par les bateaux et les immeubles aux bords de Seine et de Marne. Il faut renforcer la surveillance et la verbalisation qui, tant qu?elles ne seront pas rigoureusement appliquées, rendront les baignades dans la Seine très problématiques. Sur les véhicules circulants sur la Seine, je pense qu?il faut mener une étude approfondie à propos des taxis "Sea Bubbles" sur la Seine qui semblent plutôt un gadget qu?un mode de transport innovant. Enfin, le sujet majeur est la végétalisation des berges. Dans le cadre de nos objectifs de désimperméabilisation, nous devons tout faire pour préserver les espaces naturels et la biodiversité très riche typique des zones humides. Je rappelle que le groupe Ecologiste avait déposé un v?u adopté lors de l?approbation de la modification générale du Plan local d?urbanisme, en juillet 2016, indiquant que la Ville de Paris s?engage à mettre en ?uvre partout où cela est possible un aménagement naturel perméable des berges au détriment des berges minéralisées et que pour cela, une étude en ce sens soit rapidement menée. Nous avions également déposé un amendement pour la Seine corridor écologique dans le cadre du Plan Biodiversité de mars 2018. Je me permets donc de rappeler cet amendement qui fait de nombreuses propositions précises et que je vous invite à regarder très précisément.
M. Jean-Bernard BROS, adjoint, président.- Il faut conclure, Madame MOREL.
Mme Joëlle MOREL.- Enfin, je relaye cette demande des associations d?ouvrir une mission de préfiguration d?une Maison de la Seine, à Paris ou dans une autre ville au c?ur de la Métropole. La Seine est au c?ur de l?histoire de Paris et reste un milieu naturel essentiel à la vie des territoires qui peuvent fédérer et rassembler habitants, associations et acteurs publics et privés. Je vous remercie.
M. Jean-Bernard BROS, adjoint, président.- Merci. Mme SIMONNET.
Mme Danielle SIMONNET.- Sur Atelier Seine Livre blanc pour le site de la Seine dans Paris, il y a beaucoup à en dire, à la fois pour ce qu?il dit et ce qu?il ne dit pas, parce qu?il y a quand même beaucoup de choses dont le Livre blanc ne parle pas.
D?abord, les principes en positif. Beaucoup ont insisté sur le fait que la Seine, fleuve dorénavant patrimoine mondial reconnu par l?UNESCO, est à considérer comme un bien commun, un bien commun pour toutes et tous. Il y a des conséquences à tirer de ce principe de considérer la Seine comme un bien commun.
D?abord, il faut absolument insister sur le fait que si on considère la Seine comme un bien commun, qui par ailleurs est également un espace de biodiversité, un corridor de respiration, de ventilation, ce fleuve doit être préservé et préservé d?abord de toute construction. Oui, il faudra une rénovation du P.L.U. et il faudra inscrire dans le P.L.U. l?ensemble de la Seine comme zone urbaine verte en empêchant toute construction sur les quais hauts et quais bas. Cela est extrêmement important. On n?a jamais eu le débat jusqu?au bout sur ce sujet mais on l?a déjà abordé plusieurs fois et c?est nécessaire.
Cela veut dire que fort heureusement dans cette mandature, on a pu éviter la construction des ponts commerciaux sur la Seine, qui eux n?avaient fait l?objet d?aucun débat avec les Ateliers Seine. N?oublions pas qu?à un moment donné, l?Exécutif parisien avait pensé mettre en place des centres commerciaux, en prenant appui de fait sur les berges de Seine pour couvrir la Seine et en faire des commerces. Eh oui ! Alors comme autrefois, certes. Il y avait des ponts qui ensuite ont été pris d?assaut par des commerces et l?usage s?est additionné, je dirais. Là, il s?agissait d?abord et avant tout de penser le commerce pour créer, du fait du manque de foncier disponible, du foncier exploitable au-dessus de la Seine. Heureusement cela a été cassé et empêché.
Donc préserver la Seine de toute construction, cela veut dire aussi penser aux constructions actuelles dont on pourrait petit à petit se séparer. Là, je pense à l?échec sur la question de "Lafarge". Normalement, l?usine "Lafarge" avec la centrale à béton du pont Mirabeau ne devait pas voir sa concession renouvelée pour trente ans par le Port de Paris. Et non seulement Port de Paris l?a renouvelé mais la Ville n?a dit mot. A-t-elle seulement été associée ou consultée ? Je n?arrive pas à croire que l?on ne soit pas consulté pour un tel choix. Il n?empêche que les services de la Ville ont donné le permis de construire, ce qui veut bien dire à un moment que soit le politique n?a rien vu et c?est de l?incompétence, soit le politique a dit oui et donc il y a des mensonges dans cette Assemblée.
Le fait est qu?aujourd?hui "Lafarge", avec tout ce qu?il y a à dire et à redire sur "Lafarge", se retrouve avec une capacité de production explosée, amplifiée, avec les conséquences en termes de pollution sur la Seine que l?on connaît. Or si on considère que la Seine est un bien commun, alors on arrête de développer les centrales à béton sur le bord de la Seine. Souvenez-vous ce qu?il s?est passé avec "Vinci" à Nanterre sur la Seine, souvenez-vous la pollution, l?écocide qu?il y a eu. Eh bien regardez les abords de la centrale à béton "Lafarge" et vous verrez ce qu?il en est ; ce n?est pas joli, joli.
Ensuite, considérer que c?est un bien commun qu?il faut sanctuariser, c?est aussi considérer que c?est un patrimoine, une beauté avec des perspectives paysagères. Là, comme cela a été dit par d?autres collègues, le Livre blanc occulte de manière assez hallucinante - je veux dire que c?est un mensonge par omission énorme - car on ne parle pas des tours qui vont fleurir, que ce soit Bercy-Charenton ou Masséna-Bruneseau. Tout cela n?existe pas, c?est une omission totale dans ce Livre blanc et c?est quand même étonnant. On aurait pu parler d?ailleurs de la victoire arrachée contre les constructions qui auraient "bousillé" la perspective au niveau de la Maison de la radio. Là aussi, heureusement, nous avons évité le pire. La Seine, comme bien commun à préserver, peut être pensée au niveau des déplacements. J?approuve ce qui a pu être dit précédemment sur un Paris-Le Havre à vélo. Mais sur la question des circulations dans la Seine, attention parce que je vois dans le débat municipal beaucoup se dire que c?est super, qu?on pourrait développer des nouveaux transports sur la Seine...
M. Jean-Bernard BROS, adjoint, président.- Il faut conclure, Madame SIMONNET.
Mme Danielle SIMONNET.- Attention à préserver la Seine de toutes pollutions et surtout augmentons les effectifs pour contrôler les pollutions sur la Seine, que ce soit celles des bateaux, des péniches ou celle des piétons. Et pas de commercialisation sur la Seine. "Paris Plages" doit maintenant cesser avec le pullulement de l?ensemble des commerces et des bars si lucratifs. Je vous remercie.
M. Jean-Bernard BROS, adjoint, président.- Merci. Pour vous répondre, M. MISSIKA.
M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint.- Mes chers collègues, merci pour vos nombreuses interventions et pour la qualité de ce débat.
Je crois que cet Atelier Seine a été très utile. Il a permis de montrer que des gens, qui travaillent sur la Seine ou ont des loisirs sur la Seine ou des responsabilités par rapport à la Seine, n?avaient pas de lieu où ils pouvaient dialoguer. C?est quand même la fonction essentielle de cet Atelier Seine.
L?adoption de ce Livre blanc me paraît essentielle parce que c?est une étape, mais une étape absolument indispensable qui va nous permettre d?engager toute une série de travaux. C?est là où je ne partage pas du tout le point de vue de Thomas LAURET, par exemple. Je pense que ce n?est pas un projet de délibération qui a pour fonction de préparer d?autres discussions. Nous allons passer à l?action, nous allons réviser le cahier des prescriptions architecturales et paysagères, en y ajoutant d?ailleurs une dimension environnementale, climatique. D?ailleurs, je le dis à Yves CONTASSOT. A mon avis, un certain nombre de propositions qu?il fait pour le P.L.U. pourraient déjà être intégrées dans le cahier des prescriptions architecturales, paysagères et environnementales. Nous allons lancer un grand plan de végétalisation.
Je pense que cet Atelier Seine a permis de faire évoluer les idées. On a vu à quel point cela a été compliqué avec l?Architecte des Bâtiments de France d?obtenir une très maigre végétalisation des quais bas. Là, on a vu que, dans la discussion qui a eu lieu au cours de cet atelier, l?A.B.F. a très clairement évolué.
Nous allons également lancer une réflexion sur les modifications du P.P.R.I. et je crois que cette réflexion est indispensable. Claire de CLERMONT-TONNERRE l?a signalé. Puis ce sera un groupe de travail sur le plan de gestion du bien UNESCO, mais j?y reviendrai. J?ajouterai également que nous allons lancer une négociation avec l?Etat sur le nouvel "HAROPA", j?y reviendrai. Tout cela constitue un tournant majeur pour la Seine.
Je voudrais quand même répondre à la critique sur la dimension métropolitaine. Vous le savez, il y a déjà beaucoup d?instances. Le Préfet PHILIZOT, qui est le délégué interministériel à l?Axe Seine, réunit un nombre considérable de gens sur différents sujets. Le Préfet CADOT, lui, réunit le Comité des usages fluviaux de la Seine. Je pense que c?était compliqué pour la Ville d?initier un atelier à l?échelle métropolitaine, contrairement à l?Atelier du périphérique. Pour l?Atelier du périphérique, nous avons une légitimité parce que nous sommes propriétaires du périphérique et nous pouvons proposer aux communes voisines de dialoguer sur un bien dont nous avons la charge. Là, à part justifier cela par le caractère central de la Ville de Paris, je ne vois pas très bien comment on aurait pu faire.
En revanche, je partage tout à fait les préoccupations d?Eric AZIÈRE et d?Yves CONTASSOT sur le fait que nous devons réfléchir à l?échelle métropolitaine. Notamment pour ce qui concerne la piste cyclable, bien évidemment il faut la faire jusqu?au Havre, mais on peut aussi déjà commencer à travailler avec nos voisins pour la faire à l?échelle de la Métropole.
Bien sûr et cela a été souligné par plusieurs personnes, je ne suis pas sûr de mettre exactement la même signification derrière le concept de commun urbain ou de commun métropolitain que Mme SIMONNET, mais l?affirmation qui me semble la plus importante est cette expression de la Seine comme bien commun. Cela signifie que la Seine n?est le territoire de personne. J?insiste sur ce mot parce que ce n?est pas un territoire. Cela n?appartient pas à Ports de Paris, cela n?appartient pas à Voies navigables de France et les Parisiens peuvent s?intéresser aux usages et aux paysages de la Seine.
La Seine a trop longtemps été considérée comme un territoire à part dans le territoire urbain, où certaines règles ne s?appliquaient pas, par exemple la sortie du diesel ou la sortie du béton. Or, les Parisiens, lorsqu?ils font des choix pour notre ville, notamment au moment des élections, font aussi des choix pour notre fleuve. C?est cette recréation d?un lien avec la ville qui a permis d?effectuer cet Atelier Seine.
Pour ce faire, nous avons réuni toutes les parties prenantes du fleuve, ce qui n?avait jamais été fait : les acteurs économiques, les associations - j?insiste, il y avait beaucoup d?associations -, le Port, l?Etat, V.N.F, les architectes, les paysagistes, l?A.B.F. Nous avons eu des débats de grande qualité qui nous permettent d?aboutir à cette vision, je l?espère partagée, autour de quatre grands axes.
C?est la Seine comme bien commun, dont je retiens en particulier le fait de protéger le paysage particulier du fleuve, sa vertu d?îlot de fraîcheur, ses alignements urbains uniques et en même temps la nécessité d?y apporter toujours de la modernité. C?est le fait de combler les dernières grandes discontinuités piétonnes et cyclables, notamment au niveau des emprises industrielles. C?est engager la transition énergétique des bateaux - j?insiste aussi sur ce point - et stopper les rejets d?eaux usées pour rendre le fleuve plus propre.
Le deuxième axe est la diversification des usages avec notamment le développement de la logistique fluviale propre. C?est la poursuite de la reconquête des berges, une plus grande mixité de tous les ports, notamment des ports industriels, la création de nouveaux lieux de vie permis par l?appel à projets "Réinventer la Seine" et les suivants, avec des projets comme le centre d?art flottant ou la piscine dans le 15e arrondissement de Paris.
La poursuite de la réappropriation du fleuve est le troisième axe, avec l?amélioration de l?accessibilité cyclable, l?installation d?une ligne à haut niveau de service sur les quais rive droite, le développement d?un transport fluvial du quotidien pour les Parisiens et les Franciliens, la baignade en Seine, la prise en compte de l?accès et du panorama vers la Seine dans toutes nos opérations d?urbanisme.
Le quatrième axe, qui est peut-être le plus important, est la protection et l?embellissement du patrimoine, avec la mise en ?uvre de la protection UNESCO étendue de la zone tampon, la valorisation des bâtiments patrimoniaux en bord de Seine et la promenade piétonne du parc des rives de Seine va bien sûr dans ce sens. La modification du cahier des prescriptions architecturales est directement liée à cela. Ce document, qui datait de 1999, est obsolète sur bien des points, aussi bien esthétiques qu?environnementaux. Nous voulons y introduire la nécessité d?une végétalisation et d?une dimension climatique des projets. Les berges ne sont pas intrinsèquement minérales, nous pouvons et nous devons y amener de la végétalisation sur la base d?un grand plan concerté de végétalisation à l?échelle de tout le linéaire Parisien.
L?Atelier Seine a montré à quel point ces sujets étaient essentiels et devaient être concertés. C?est pourquoi nous proposons de pérenniser cet Atelier Seine et d?en faire la véritable instance de gouvernance du fleuve à Paris, ce que ne permettent pas les autres instances, notamment le Conseil d?administration du Port de Paris tel qu?il fonctionne aujourd?hui.
Cela fait le lien avec le sujet crucial que constitue la gouvernance d?"HAROPA", c?est-à-dire la réunion des Ports de Paris, de Rouen et du Havre. Une mission de préfiguration a été lancée pour définir la nouvelle gouvernance de ces trois ports réunis. Nous soutenons cette fusion qui fait sens sur le plan logistique et économique, mais nous pensons qu?elle doit impérativement s?accompagner d?un renforcement des pouvoirs des collectivités locales sur les sujets les concernant, c?est-à-dire le type d?usage choisi pour tel ou tel espace, l?attribution des emplacements sur l?eau et à quai ou encore l?accueil des croisières. Aujourd?hui, Ports de Paris choisit tout sans concertation, tire les bénéfices économiques et rejette les externalités négatives que subissent et financent les contribuables parisiens.
Le sujet de la croisière est emblématique. Ports de Paris tire un revenu important des grands bateaux de croisière qui arrivent à Paris, tandis que nous en subissons les nuisances, c?est-à-dire le diesel et les déchets, sans même avoir accès à la taxe de séjour. Cette situation n?est pas acceptable et ne peut pas durer.
De la même manière, Ports de Paris contracte avec des entreprises - cela a été dit notamment par Mme de CLERMONT-TONNERRE - qui créent de fortes nuisances pour l?environnement et les riverains. L?usine "Lafarge" au Port de Javel en est un très bon exemple : la convention est négociée directement entre le Port et "Lafarge", et la Ville peut seulement jouer un rôle d?arbitre entre le porteur et les riverains, sans avoir les moyens de stopper le projet. Ports de Paris considère que sa mission porte essentiellement sur le transport fluvial et que tout le reste est secondaire, alors que nous reconsidérons la reconquête des berges, la promenade et la protection de l?îlot de fraîcheur comme tout aussi prioritaires. La Seine n?est pas seulement un lieu de passage mais aussi un lieu de vie et la gouvernance de la Seine doit refléter cela. C?est à la Ville de décider qui s?installe sur les quais, sur le fleuve et comment. La reconquête de la Seine ne fait que commencer. Je vous remercie.
M. Jean-Bernard BROS, adjoint, président.- Merci, Monsieur MISSIKA.
Je mets aux voix, à main levée, l?amendement technique n° 99.
Qui est pour ?
Qui est contre ?
Qui s?abstient ?
L'amendement technique n° 99 est adopté.
Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération DU 273 ainsi amendé.
Qui est pour ?
Qui est contre ?
Qui s?abstient ?
Le projet de délibération amendé est adopté. (2019, DU 273). Je vous remercie.