M. Patrick BLOCHE, adjoint, président.- La parole est à M. le maire du 6e arrondissement, M. Jean-Pierre LECOQ.
M. Jean-Pierre LECOQ, maire du 6e arrondissement.- Merci, Monsieur le Maire, merci, Monsieur le président de séance.
Mes chers collègues, l?examen du budget 2020 de notre collectivité est un moment essentiel, vous le savez, qui doit nous permettre de remettre en perspective l?action et les politiques municipales. Cet exercice est facilité par le nouveau statut de Paris, qui, en fusionnant la Commune et le Département, a rendu plus lisible, plus compréhensible, notre périmètre d?intervention. Comme beaucoup de métropoles, de villes-monde, même si Paris, par son nombre d?habitants, apparaît comme une petite métropole comparée aux grandes métropoles asiatiques ou américaines, Paris a vu progressivement ses politiques se diversifier en direction de nouveaux publics, de territoires ou d?activités qui n?étaient pas historiquement dans ses priorités.
Les temps changent, certes. De nouvelles problématiques apparaissent. Les financements croisés ou complémentaires se développent, générés par le désengagement financier de l?Etat et le millefeuille territorial. Si nous n?y prenons pas garde, l?accueil des Jeux olympiques dans un peu plus de quatre ans pourrait nécessiter des apports complémentaires des collectivités organisatrices, la Région Ile-de-France et Paris, si l?Etat ne les assume pas ou n?est pas en mesure de le faire. A cet égard, l?accumulation des chantiers en Ile-de-France engendre déjà une inflation des coûts de construction. Qu?en sera-t-il si la filière du bâtiment reste sous tension ou si certains équipements voient leurs équipements glisser, comme nous pouvons le craindre dès maintenant avec le stade nautique dont la Métropole a la charge ? Il convient donc de mener un audit complet sur la dette, l?état des finances et sur la capacité budgétaire qu?aurait notre Ville à dégager des marges de man?uvre, si besoin était, afin de faire face à des dépenses non prévues aujourd?hui, mais qui nous seraient dictées par les événements.
En effet, nous pensons que, quels que soient les ides de mars, cet audit s?imposera à la nouvelle majorité. Nous vous proposons donc de l?acter dès aujourd?hui, et c?est l?objectif de l?amendement que nous proposons au vote de l?Assemblée, en acceptant évidemment, Monsieur le Maire, mes chers collègues, qu?il soit partagé par le plus grand nombre, afin de lancer l?appel d?offres pour que la nouvelle équipe sortie des urnes dispose rapidement, dès après son élection, d?un tableau de bord opérationnel. Dans le climat de défiance que nous connaissons tous et qui nourrit la suspicion de certains de nos concitoyens, le refus de toute autorité chez d?autres, la réalisation de cet audit - qui donnerait lieu, bien évidemment, à un débat au Conseil de Paris, puis à une présentation citoyenne qui resterait à déterminer - cet audit et cette méthode agiraient dans l?autre sens, celui de la restauration du lien de confiance indispensable entre les élus et les citoyens : mieux dépenser l?argent public ; s?interroger sur son utilisation, sur les buts assignés, les objectifs atteints ; évaluer l?efficacité des politiques mises en ?uvre ; développer le contrôle interne et les audits ; s?assurer, enfin, que l?argent consommé correspond bien à l?essence de la politique municipale et en contrôler l?usage.
Sommes-nous sûrs que nous n?avons pas, dans ce domaine, des progrès à faire, des exemples à suivre, des interrogations à avoir ? Alors que beaucoup de nos concitoyens doutent du bon usage des deniers publics, contestant ou peinant, malheureusement, à acquitter leurs cotisations fiscales, ne devons-nous pas répondre à leurs légitimes questions : comment et pour quelles politiques nos impôts locaux et les dotations de l?Etat sont-ils dépensés ? Qu?en est-il de leur progression, de leur emploi ? Quelle est la trajectoire de la dette à court, moyen et long termes ? Quels sont les moyens et les effectifs consacrés à l?entretien de l?espace public et quelle est l?évolution constatée sur la mandature ? Quel est le montant et la liste des subventions accordées aux associations, et quels sont les contrôles et les retours d?expérience effectués ? Les réponses à ces légitimes questions sont de nature à renforcer la confiance des Parisiennes et des Parisiens, à restaurer les liens distendus avec leurs élus. Cette exigence de transparence, non seulement nous est demandée, mes chers collègues, mais elle nous oblige, quelle que soit notre appartenance politique ou notre devenir personnel avec les Parisiens. Je les partage et je souhaite que vous les partagiez également. Je vous remercie.
M. Patrick BLOCHE, adjoint, président.- Merci beaucoup.
Voilà une intervention qui correspondait bien à cet après-déjeuner et à ce début de séance budgétaire.
Non, non, pas du tout, au contraire, mais votre légendaire sérénité a été appréciée, je crois, par l?Assemblée. Je ne donne pas la parole à Mme Fadila MÉHAL puisque je ne la vois pas, mais, par contre, je donne la parole à Mme Nathalie MAQUOI.
Mme Nathalie MAQUOI.- Merci, Monsieur le Maire.
Mes chers collègues, j?interviens dans le débat du budget au sujet de la culture. En six ans, des problématiques sont demeurées, d?autres apparaissent. A l?occasion de ce débat, comme chaque année, nous pouvons donc adapter nos politiques pour qu?elles soient toujours plus justes. C?est en ce sens que je vous présente trois amendements portés par le groupe "Génération.s".
Le premier concerne l?achat de matériel audiovisuel pour équiper la salle polyvalente de la "M.J.C. Les Hauts de Belleville", dans le 20e arrondissement. La M.J.C. est un lieu de culture de proximité située rue du Borrégo, au Nord-Est, en quartier populaire. C?est un lieu d?éducation populaire, original, puisqu?il associe un F.J.T. et une M.J.C. C?est un lieu de pratique artistique amateur, de résidence pour les compagnies artistiques, d?accueil d?artisans d?art dans la boutique éphémère, de débats par ses réunions philosophiques, les "Projections débats". Dans une ville en transition, la culture de proximité y prend tout son sens. Aller à pied au théâtre, au cinéma, chanter dans une chorale, emprunter un livre à la bibliothèque de son quartier, ne sont que des exemples de circuits courts vertueux appliqués à la culture. Avoir des lieux où rencontrer ses voisins, créer du lien autour de communs, partager l?imaginaire par l?artistique et la créativité, participe à construire un territoire résilient.
La M.J.C. a été rénovée l?année dernière et a ouvert de nouveau ses portes en septembre. Une belle salle polyvalente permet de mutualiser pratiques sportives et pratiques culturelles. Pour que les habitants et les habitantes puissent y voir des films, du spectacle vivant, y débattre, il s?agit d?aider à hauteur de 60.000 euros à l?équipement de cette salle en lumière et en son.
Le deuxième amendement concerne le maintien de lieux culturels parisiens. Un maillage, un réseau de lieux pour la création et la pratique culturelle est un objectif mené par la Ville de Paris. Depuis quelques années, la spéculation foncière en hausse a des conséquences sur ces lieux intermédiaires, ces lieux qui inventent au quotidien des liens avec les habitants et les habitantes du territoire, qui inventent des accompagnements artistiques. Or, par la montée des prix, la pression sur le foncier, des lieux ont fermé. Je pense à "Confluence", à "La Loge", à la "Comédie de la Passerelle". D?autres sont menacés, comme "La Clef", dans le 5e arrondissement. Nous proposons donc que la Ville se dote d?un nouvel outil pour lutter contre la pression immobilière et soutenir ce réseau de lieux, 10 millions d?euros pour préempter en cas de vente, comme cela aurait pu être le cas au moment de la vente de "La Flèche d?or", dans le 20e arrondissement.
Le troisième amendement propose d?augmenter le soutien de la Ville aux arts de rue. Nous avons déjà la chance d?avoir plusieurs festivals chaque année à Paris qui permettent aux Parisiens et aux Parisiennes de découvrir la diversité des propositions artistiques. Je pense, par exemple, au festival "Et 20 l?été" qui se déroule dans l?espace public du 20e arrondissement, dans les jardins, les cours des immeubles sociaux, les placettes. Toutes les propositions sont gratuites. La plupart sont participatives. Or, les arts de rue sont confrontés à une difficulté supplémentaire qui pèse sur leur budget : le renforcement des mesures de sécurité suite aux attentats de 2015 pour tout événement qui se déroule sur l?espace public à Paris. Pour y faire face, pour que les coûts ne pèsent pas sur la part du budget consacré à l?artistique, nous proposons que 150.000 euros soient ajoutés en fonctionnement. De plus, la Ville de Paris ouvrira, dans le 13e arrondissement, la première fabrique culturelle artistique pour le cirque et les arts de rue pour accueillir en résidence des compagnies intervenant à Paris. Nous proposons, pour renforcer cet investissement, que 150.000 euros soient ajoutés aussi au budget d?investissement.
Vous le comprenez bien : culture de proximité, lieux pour créer, lieux pour pratiquer, lieux de lien social, voilà les axes que nous proposons pour amender ce budget.
M. Patrick BLOCHE, adjoint, président.- Merci beaucoup, Nathalie MAQUOI. Si vous prenez connaissance de la lettre rectificative, présentée par le premier adjoint, vous allez trouver beaucoup de plaisir à la parcourir. Je donne la parole à Mme Fadila MÉHAL.
Mme Fadila MÉHAL.- Merci, Monsieur le Maire.
Chers collègues, pour ce dernier budget de la mandature, vous connaissez l?attachement de notre groupe à la culture. Aussi, j?interviendrai, pour ma part, sur le budget consacré au patrimoine culturel. Dans ce budget primitif 2020, l?entretien et la valorisation du patrimoine culturel s?établissent à 22 millions d?euros en dépenses d?investissement. Il fut de 17,825 millions d?euros au B.P. 2019. Je souhaiterais que l?on puisse avoir un suivi financier précis du plan consacré aux édifices cultuels voté au Conseil de Paris. En effet, 80 millions d?euros étaient prévus dans le plan 2015-2020, que nous avions d?ailleurs voté en début de mandature. Finalement, ce sont 140 millions d?euros au total qui ont été engagés, dont 80 millions d?euros dépensés entre 2015 et 2020. C?est la preuve, Monsieur le Maire, que vous aviez sous-estimé l?ampleur des travaux. Mais, évidemment, mieux vaut s?en rendre compte plus tard et corriger le tir que pas du tout. Et cela, bien sûr, au bénéfice du patrimoine parisien.
Je rappelle ces chiffres importants concernant ce patrimoine culturel si précieux. Paris est propriétaire de 96 édifices cultuels, 40.000 ?uvres d?art et 130 orgues. Certains chantiers ont été réalisés à l?image de la façade sud de l?église Saint-Eustache, à hauteur de 2,3 millions d?euros, et de l?entrée de l?église Saint-Augustin à hauteur de 4,7 millions d?euros. D?autres sont en cours. Je pense à l?église de la Trinité, dont les coûts sont estimés à 26 millions d?euros, soit plus de 30 % des dépenses initialement prévues dans le plan. Je rappelle : un plan qui couvre 2015-2020. C?est donc dire que 80 millions d?euros étaient loin, mais vraiment très loin, d?être suffisants au regard des autres et nombreux édifices religieux nécessitant des travaux à Paris. 16 millions d?euros, c?est également le coût de deux autres opérations d?envergure : celle de l?église Saint-Louis-en l?Ile et celle de Saint-Philippe du Roule.
Ces trois exemples, Monsieur le Maire, concentrent à eux seuls une part très importante de l?enveloppe originelle : 42 millions pour trois opérations seulement, soit plus de la moitié du plan initial de 80 millions. La marge de man?uvre pour la restauration des autres édifices est donc aujourd?hui très limitée. Les 40 millions d?euros supplémentaires annoncés lors du budget supplémentaire de 2019 ne peuvent pas cacher le manque de projection et, je dirais même parfois, le manque d?ambition, d?analyse, d?étude approfondie de la Ville de Paris. Et nous savons bien tous que les coûts d?opération sont en très grand nombre souvent très sous-estimés.
A cela s?ajoutent les 13 autres chantiers en cours qui débuteront d?ici 2020, pour un total de 49 millions d?euros, comme cela est d'ailleurs indiqué sur le site de la Ville. Le budget dédié dans le plan 2015-2020, à mon avis, a beaucoup sous-estimé ces travaux qu?il faudra mener. Nous le regrettons et nous continuerons d?exiger un vrai plan pour notre patrimoine culturel. C?est pourquoi mon groupe souhaite que la Ville de Paris transmette aux élus des études relatives aux travaux du patrimoine culturel parisien par souci de transparence, bien sûr, mais afin de disposer des informations permettant d?analyser les besoins, les coûts et surtout, les calendriers. Il serait, en effet, utile de préciser les montants apportés, par exemple, par le mécénat et l?Etat, également, pour chaque opération depuis 2014. Nous savons que 10 millions d?euros de subventions sont alloués par l?Etat et que 20 millions d?euros de financements externes sont recherchés, notamment par le mécénat, et peut-être avec l?histoire des bâches publicitaires.
Les Parisiens, ainsi que les élus, doivent pouvoir disposer de toutes ces données relatives à leur patrimoine dans un document synthétique. Et d?ailleurs, il a été fait, bien sûr, par l?adjointe, un rapide point d?information sur le patrimoine parisien en 2e Commission, mais je pense qu?il doit être un peu plus musclé. Je pense également à notre patrimoine culturel, et notamment aux ?uvres d?art dans l?espace public, auxquelles mon groupe est très attaché. J?avais, à mon tour, déposé plusieurs v?ux relatifs à la médiation de ces ?uvres d?art à ciel ouvert et je me réjouis de l?augmentation des crédits consacrés à leur entretien, plus de 100.000 euros. Mais cela intervient bien tard dans la mandature, alors même qu?elles souffrent parfois de délabrement et des intempéries. Aussi, il nous faudrait un état des lieux précis de ces ?uvres d?art dans l?espace parce qu?elles sont parfois en grand danger, nécessitant un plan financier de rénovation. Je vous remercie.
M. Patrick BLOCHE, adjoint, président.- Merci, Fadila MÉHAL. Je donne maintenant la parole à Mme Gypsie BLOCH.
Mme Gypsie BLOCH.- Merci, Monsieur le Maire.
Mes chers collègues, entre septembre 2018 et septembre 2019, ce sont près de 3.000 élèves en moins qui ont fait leur rentrée dans nos écoles et plus de 13.500 élèves en moins depuis le début de la mandature. Alors, je veux bien entendre, cher Jean-Louis MISSIKA, que la baisse des effectifs dans les écoles est en fait due à la baisse de la natalité qui touche toute l?Europe - c?est possible - mais moi, je crois aussi le Rectorat qui nous dit que, comme par hasard, les académies voisines voient leurs effectifs augmenter. Vous pouvez user de la méthode Coué comme bon vous semble et refuser de vous interroger objectivement sur ce phénomène, mais ce n?est pas seulement une coïncidence. C?est simplement que les enfants ne sont plus scolarisés dans les écoles de Paris et ils le sont dans les académies de Créteil et de Versailles, ou, autrement dit, les familles avec enfants partent de Paris.
Dans ces conditions, votre communication ne devrait pas souhaiter que Paris reste une ville où il fait bon vivre en famille, mais qu?elle redevienne une ville que les familles ne désertent pas, une ville qui s?adapte à elles, et non l?inverse. Une ville qui s?adapte à ces familles, c?est une ville où les parents peuvent trouver une solution de garde adaptée à leurs besoins et qui leur permet de mieux concilier leur vie personnelle et leur vie professionnelle. La seule question qui doit motiver l?action municipale, c?est donc de faciliter la vie des parents qui jonglent entre le travail et les transports pour récupérer leurs enfants à l?école, à la crèche, faire les devoirs, le dîner, etc. Et les services municipaux ont pour rôle de faciliter le quotidien de ces parents en adaptant leurs horaires. C?est l?objet de la proposition que nous portons, avec Pierre-Yves BOURNAZEL, de retarder la fermeture de certaines crèches par secteur jusqu?à 19 heures 30, ou encore de refondre l?accueil périscolaire après la classe pour proposer un accueil tout en un jusqu?à 19 heures, avec goûter et service d?étude de qualité et activité pour tous les élèves.
La Ville doit aussi accorder une place privilégiée aux familles et favoriser l?instauration de rituels précieux dans les rythmes de l?enfant. Au-delà des ludothèques, évoquées dans votre communication, je pense à l?ouverture des bibliothèques le dimanche pour y réserver des plages horaires dédiées aux familles. De tels créneaux permettraient de favoriser l?accès et le goût de la lecture.
Les parents parisiens sont, par ailleurs, en droit d?attendre de la Ville un cadre de vie de qualité pour leurs enfants. La Mairie devrait leur garantir des établissements scolaires de qualité, bien chauffés, bien ventilés, propres, sûrs et sans rongeurs. Ce n?est malheureusement pas toujours le cas aujourd?hui. L?école Murat, dans le 16e arrondissement, dont il a fallu décider la fermeture en urgence au printemps dernier, est l?illustration parfaite de ce manque d?entretien. En 2018, la C.R.C. relevait déjà que vous aviez considérablement réduit les dépenses d?investissement pour les écoles entre 2013 et 2017. Elle pointait notamment une baisse de 20 millions d?euros de l?enveloppe de travaux de construction et de grosses réparations, ainsi qu?une réduction de plus de 30 millions d?euros de l?enveloppe de travaux de réparations récurrentes.
Pourtant, à la lecture du rapport budgétaire, et contrairement à ce que la communication prétend sur le soi-disant maintien des efforts budgétaires de la Ville pour garantir de bonnes conditions d?apprentissage, vous prévoyez, en 2020, une nouvelle baisse des crédits d?investissement de près de 20 millions d?euros pour le premier degré. C?est à peine croyable au regard de l?état de certaines écoles.
Je souhaiterais enfin vous alerter sur un problème que nous avons déjà eu l?occasion d?aborder ici : le non-remplacement de certains personnels de crèche, qui conduit aujourd?hui à ne pas attribuer des places pourtant existantes dans certains établissements, faute de personnel. Et là, on frôle l?absurde. Il devient urgent de recruter des personnels volants et de se poser la question de l?attractivité si nous n?avons pas assez de candidats. C?est bien beau de se glorifier de la création de 5.000 places en crèche supplémentaires, mais si une partie de ces places n?est pas occupée, à quoi bon ?
Pour finir, avec Pierre-Yves BOURNAZEL, nous souhaitons vous renouveler notre demande quant à la formation d?un vivier de personnels pouvant assurer le service minimum les jours de grève, et ce, en amont, de façon à éviter de se retrouver dans la situation de jeudi et vendredi derniers, qui perdure d?ailleurs aujourd?hui et qui perdurera demain "a minima", pénalisant les familles parisiennes toujours contraintes au système D. Je note, à ce sujet, que le problème n?est plus le manque de personnels volontaires, mais le fait qu?ils n?habitent pas à Paris. Je vois que vos éléments de langage pour justifier que vous ne vous forciez votre talent pour la mise en ?uvre du S.M.A., évoluent. Je vous remercie.
M. Patrick BLOCHE, adjoint, président.- Merci beaucoup, Gypsie BLOCH. Je donne maintenant la parole à Mme Béatrice LECOUTURIER.
Mme Béatrice LECOUTURIER.- Merci, Monsieur le Maire.
Monsieur le Maire, mes chers collègues, je vais intervenir en tant que présidente de la Commission Culture, sur le budget de la culture.
Ce budget 2020 pour la culture est le dernier de cette mandature. Et c?est avec un plaisir non dissimulé que nous avons entendu parler Christophe GIRARD, adjoint à la Culture, de maîtrise des dépenses de fonctionnement et de rationalisation des dépenses dans la présentation du budget culture en 2e Commission, élément de langage qui était inconnu jusqu?à présent, mais dont nous ne pouvons que nous féliciter.
Le printemps 2020 sera marqué par la réouverture de plusieurs musées de Ville de Paris : le musée Carnavalet, après trois ans de travaux, le palais Galliera, fermé depuis l?été 2018, ainsi que la maison de Victor Hugo, après un an de travaux, et le musée Cernuschi, qui a fermé ses portes au printemps dernier. Cependant, nous ne pouvons que regretter ces rénovations patrimoniales trop tardives, qui ont forcément augmenté les coûts de rénovation par un défaut d?entretien régulier lors des précédentes mandatures. Cet effort de rénovation salutaire, nécessaire et indispensable, a cependant bloqué tout projet culturel d?ampleur dans notre ville, et nous le regrettons.
Pour augmenter de manière plus significative les recettes propres des musées de la Ville de Paris, notre groupe avait proposé l?expérimentation d?une tarification de l?accès aux collections permanentes, aujourd?hui gratuites, par une contribution volontaire. Nous nous réjouissons que notre groupe ait été entendu et qu?un principe de ticket donation ait été mis en place dans les musées parisiens, et convaincra les Parisiens qui le souhaitent de faire des dons.
Nous sommes heureux de constater que, pour l?année 2020, les recettes d?investissement sont en hausse, notamment en raison des mécénats et des redevances liées aux bâches publicitaires. Il est néanmoins dommage que la Ville n?ait pas fait l?effort de développer davantage le mécénat des particuliers, ou participatif, pour la rénovation de ces établissements culturels, comme notre groupe l?avait proposé à plusieurs reprises. Il aurait été intéressant de tester, par exemple, ce type de mécénat sur le modèle du "crowdfunding", en récompensant les donateurs particuliers en fonction de leurs dons par paliers, par exemple une visite guidée gratuite de l?établissement une fois celui-ci rénové, un livre de collections muséales. Le succès du "loto du patrimoine", initié par Stéphane BERN, démontre à quel point les citoyens sont sensibles à la cause du patrimoine et sont prêts à y contribuer directement et activement.
Je regrette, d?ailleurs, en tant que présidente de la 2e Commission, que le patrimoine n?ait pas fait l?objet d?une communication au cours du mandat. Je l?ai déjà dit, mais je le répète : si nous ne nions pas les efforts de la majorité pour rénover le patrimoine parisien bien souffrant, nous aurions souhaité avoir une vision d?ensemble sur l?état de ce patrimoine à la portée universelle qui appartient à tous les Parisiens, et plus de transparence sur les modalités de programmation des travaux. Les fontaines et les églises sont autant de joyaux de notre patrimoine qui nous sont chers, et la responsabilité de leur entretien au fil des décennies voire des siècles est collective.
Concernant les établissements culturels de proximité, le groupe UDI-MODEM a toujours encouragé, évidemment, les investissements dans les établissements culturels de proximité. Néanmoins, je pense qu?il faut avoir l?ambition d?aller plus loin, notamment sur l?ouverture des bibliothèques les jours fériés et en soirée. Je ne serai pas plus longue sur ce sujet puisque j?aurai l?occasion de m?exprimer plus tard dans le cadre du projet de délibération DAC 322.
Concernant les conservatoires municipaux, nous avons demandé qu?un bilan de la réforme des conservatoires soit communiqué aux Conseillers de Paris, mais nous ne l?avons pas. En effet, si nous avions soutenu le principe d?une telle réforme et concédé que le système du tirage au sort des candidats ne pouvait constituer qu?une solution provisoire, une telle loterie ne saurait être pérenne pour la Ville de Paris. La Ville a mis en place plusieurs mesures pour développer l?enseignement musical à Paris afin de pallier le manque de place dans les conservatoires municipaux. Où en est-on aujourd?hui ?
Pour terminer sur une note plus positive, le groupe UDI-MODEM remercie Mme VIEU-CHARIER, et la Municipalité, qui a soutenu le projet de "Parcours de la Révolution" que nous avions proposé et que notre Assemblée avait adopté en juin 2016. Chère Catherine - qui n?est pas là, mais que je remercie. Grâce à sa pugnacité et à nos convictions réunies, ce parcours historique aura bénéficié d?un budget de 400.000 euros, et nous la remercions sincèrement. Je vous remercie beaucoup.
M. Patrick BLOCHE, adjoint, président.- Merci, Béatrice LECOUTURIER.
Je donne la parole au maire du 18e arrondissement, à M. Eric LEJOINDRE.
M. Eric LEJOINDRE, maire du 18e arrondissement.- Merci, Monsieur le Maire.
Mes chers collègues, avant d?intervenir sur le budget, j?écoutais avec attention l?intervention de Mme Gypsie BLOCH et je voulais en profiter pour remercier notamment les animateurs de la Ville de Paris qui, ce matin, pour beaucoup, sont partis de chez eux à 5 heures et demie, 6 heures du matin, pour pouvoir être à l?heure ici, à Paris. Ils ne sont pas la cause des désagréments qu?un certain nombre de Parisiens connaissent. Cette cause-là, il faut aller la chercher ailleurs et chez ceux qui mettent tant de monde à la rue. Ce qui est certain, c?est que l?engagement de la Ville et des salariés de la Ville pour permettre de jouer leur rôle est important, et je l?ai constaté encore ce matin dans l?école de mes enfants. Et donc, je voulais, moi, les remercier. C?est facile de pointer du doigt les responsabilités des uns et des autres. C?est bien aussi de se rendre compte de l?ampleur du travail que nous faisons. Et les maires d?arrondissement que nous sommes sont bien placés pour en parler, pour essayer, avec les contraintes énormes qui ne sont pas les nôtres, de faire en sorte que l?on puisse accueillir les enfants à l?école. Mais je vous ferai une confidence : jamais nous n?embaucherons n?importe qui pour s?occuper de nos enfants. Et, oui, nous ne rouvrirons pas les écoles tant que nous ne serons pas certains de savoir qui va garder nos enfants. Et je pense que c?est ce qui compte avant tout pour les parents.
D'ailleurs, puisque vous avez beaucoup parlé des familles, je constate que votre candidat parle beaucoup d?économies tout le temps. Enfin, vous, vous nous parlez beaucoup de dépenses tout le temps. Et, finalement, vous avez sans doute raison aussi parce que les finances publiques, l?argent que dépense la Ville, c?est ce qui fait le service public aux Parisiens. J?espère que, quand vous nous expliquerez à quel point nous gérons de façon trop dispendieuse la Ville, vous vous souviendrez de l?intervention que vous avez faite aujourd'hui devant notre Conseil parce qu?elle contenait aussi des éléments intéressants.
Parce qu?effectivement, le budget que nous allons voter aujourd?hui, c?est un budget sérieux et ambitieux qui traduit les engagements que nous avons pris en 2014 envers les Parisiennes et les Parisiens. Plusieurs l?ont déjà dit ce matin. C?est un budget de cohérence, en cohérence avec les engagements que nous avons pris pour investir dans la transformation de l?espace public, pour investir dans le développement de l?offre de logements, pour maîtriser aussi l?évolution - j?en disais un mot - des dépenses de fonctionnement de l?administration, pour rénover, pour construire de nouveaux équipements, dont les familles parisiennes et tous les Parisiens ont aussi besoin en matière de crèche, en matière scolaire, en matière universitaire, en matière sanitaire et sociale, en matière culturelle, en matière sportive. Bref, tous ces engagements que nous avions pris sont respectés, et ils le sont tout en maintenant une gestion saine des deniers publics et une maîtrise de l?endettement, ce à quoi nous tenions aussi.
Ce budget est donc un budget de cohérence. C?est aussi un budget qui prend soin des familles et notamment des familles les plus démunies. Un budget qui prend soin en veillant à mener des politiques de rattrapage envers les quartiers qui en ont le plus besoin. Un budget qui prend soin des étudiants parisiens, en luttant notamment contre la précarité, mais aussi des familles parisiennes en veillant à réduire un certain nombre de dépenses, et notamment celles de leurs transports. Un budget qui prend soin des personnes qui sont à la rue et des personnes migrantes que nous connaissons en grand nombre sur notre territoire. Bref, un budget qui prend soin de tous ceux qui font la ville.
Et puis, c?est un budget de réponse aux besoins et aux défis. Et ils sont nombreux dans notre ville et dans notre Capitale. Parce que les besoins de Paris sont importants et c?est dire à quel point Paris n?avait pas besoin, en plus, de devenir un contributeur net au budget de l?Etat. Cela a été dit largement avant moi, je n?y reviendrai pas. Enfin, les 40 millions d?euros dont nous sommes privés, nous en aurions eu bien besoin pour nous permettre de financer les dépenses dont nous avons besoin. Malgré cela, nous tenons les engagements que nous avons pris et nous déployons les politiques que nous avons amenées. Je le disais dans le cadre de la culture, mais dans le cadre de la santé aussi. Quelques exemples du 18e arrondissement. Nous avons pu ouvrir le centre dentaire de la porte Montmartre en 2017. Cette année, nous avons ouvert, au même endroit, un centre de santé. Pour les familles et pour l?éducation, je le disais, avec des efforts très importants pour permettre à nos établissements scolaires d?accueillir les élèves dans de bonnes conditions. Je pense, par exemple, au "Toutes et tous mobilisés" qui concerne cette année le collège Clémenceau, ou aux travaux du collège Utrillo qui avancent bien.
Et puis, un budget de solidarité, là aussi parce que les besoins sont de plus en plus importants. En 2020, nous mobiliserons à nouveau les moyens de la Ville pour accueillir le plus dignement possible toutes celles et tous ceux qui sont aujourd?hui à la rue, y compris quand cela ne relève pas directement des compétences de la Ville. Nous continuerons à poursuivre le déploiement d?un réseau de structures d?accueil. Nous ouvrirons notamment une halte de 15 places pour les femmes isolées à la mairie du 18e arrondissement, dans des bâtiments qui sont maintenant vides.
Bref, c?est un budget qui investit d?abord pour les quartiers qui en ont le plus besoin. C?est ce que je voulais surtout souligner dans cette intervention. C?est un budget qui accorde une large part aux quartiers qui en ont le plus besoin. C?est un investissement qui se traduit par un effort particulier sur des quartiers qui sont frappés par des multitudes de problématiques, qui, souvent, ne viennent pas du quartier lui-même. C?est le cas de nos quartiers du Nord-Est parisien frappés par la crise de l?accueil, par la présence d?usagers de drogues, par l?occupation de l?espace public, et qui ont besoin de notre engagement sur tous les plans. C?est pourquoi nous investissons aussi bien sur de l?événementiel, parce qu?éclairer les rues à Noël dans ces quartiers, c?est important aussi. Nous investissons sur l?essentiel, sur des prestations supplémentaires de propreté, sur la rénovation, la réfection de nos squares. Je pense notamment à la nouvelle aire de jeux des jardins d?Éole, puis à l?installation, début 2020, d?une ferme à cet endroit pour permettre aux familles, là encore, de venir. Je veux saluer le travail des fermiers d?espoir qui interviennent déjà à Bashung et pourront investir de nouveaux lieux.
Et puis, nous requalifions aussi. Nous travaillons sur cette politique de requalification urbaine, avec les grands travaux qui ont eu lieu sur la promenade urbaine notamment. Vous aurez constaté que nous avons déposé, avec Alexandra CORDEBARD, François DAGNAUD et Emmanuel GRÉGOIRE, un v?u pour faire en sorte que nous puissions obtenir des budgets pour animer cette promenade urbaine qui en a bien besoin.
Je voulais conclure en disant un mot particulier sur un quartier particulier. Je pense à celui de la porte de la Chapelle et de la porte d?Aubervilliers. Ce sont des quartiers dans lesquels nous investissons énormément de moyens humains et financiers pour améliorer une situation qui est aujourd?hui inacceptable. Je pense à la présence quotidienne et en grand nombre d?agents de la DPSP pour assurer la tranquillité du quartier. Je pense à la mise en place d?un équipage de la DPSP pour assurer une navette pédestre quotidienne pour les élèves qui doivent être accompagnés pour aller à l?école. Parce que, oui, nous en sommes là, dans ce quartier, il faut que nous accompagnions les enfants à l?école. Je pense au gardiennage, parfois 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, de nos squares, comme celui du square Charles-Hermite. Je pense au renforcement des patrouilles du G.P.I.S. pour assurer la sécurité dans le patrimoine de la Ville. Je pense à la présence quotidienne des équipes de maraudes de l?U.A.S.A., que je veux vraiment remercier pour le travail formidable qu?ils font d?aller vers et notamment d?aller vers les usagers de drogues. Je pense au travail sur l?éclairage public, qui est très régulièrement vandalisé et systématiquement réparé. Mais tous ces investissements n?ont pas de sens et ne serviront à rien si, en même temps, nous n?arrivons pas à garantir la sécurité des habitants et si nous ne réglons pas la question des personnes à la rue. Et je voulais redire ici mon immense inquiétude sur la situation actuelle de ce quartier. Il devient plus qu?urgent, indispensable, que l?Etat, enfin, organise une très grande opération de mise à l?abri inconditionnelle de toutes les personnes qui sont aujourd?hui à la rue dans ce quartier de la porte d?Aubervilliers et qui dorment dans ces campements indignes. La situation n?est pas acceptable. C?est la responsabilité de l?Etat de faire en sorte que nous puissions intervenir et améliorer la situation. Aujourd?hui, après les opérations que nous avons souhaitées et que je voulais saluer de la porte de la Chapelle, après le démantèlement de la colline du "crack" le 7 novembre dernier, on voit bien que les campements n?ont pas disparu de Paris et que la réinstallation des usagers de drogues s?est faite tout aussi vite à la porte d?Aubervilliers. Cette situation est intolérable, dangereuse, et elle ne peut pas durer un jour de plus. L?Etat, qui détient les compétences en termes de politique d?asile et de prise en charge des usagers de drogues, doit impérativement organiser cette opération dans les plus brefs délais. C?est absolument indispensable. Ces quartiers, nos quartiers, ont trop souffert de cette double indignité : celle des riverains et celle des personnes qui dorment à la rue. Elle ne peut plus exister. J?en appelle à nouveau à une opération de mise à l?abri dans les jours qui viennent. On ne peut pas attendre qu?il fasse encore plus froid pour intervenir.
M. Patrick BLOCHE, adjoint, président.- Merci, Eric LEJOINDRE. Je donne la parole à Mme Joëlle MOREL.
Mme Joëlle MOREL.- Merci, Monsieur le Maire.
Dans le prolongement de l?intervention de mon collègue Jérôme GLEIZES, je pointerai, pour ma part, cinq thématiques qui manquent particulièrement d?ambition.
Tout d?abord, la nature en ville. Les écologistes sont mobilisés sur ce point depuis des décennies. Plutôt que de densifier, il faut augmenter de manière significative le nombre d?espaces verts, les mètres carrés de pleine terre pour faire respirer la ville, la rendre plus résiliente au changement climatique. Favoriser la végétalisation et accompagner très concrètement les initiatives est indispensable, en permettant l?accès à l?eau, en distribuant de la bonne terre, en réalisant des aménagements pour les permis de végétaliser. Des moyens humains seront nécessaires pour que ces initiatives perdurent dans le temps. Pour faire de ces espaces des lieux de cohabitation heureuse pour toutes et tous, il faut renforcer la présence des agents municipaux, autant en matière d?entretien et d?embellissement de ces espaces de nature qu?en présence bienveillante pour réguler les usages de ces lieux. Tout comme dans les cimetières parisiens, puisqu?il a été décidé par la Maire de Paris de mettre en place les inhumations le dimanche, créant ainsi une demande plutôt qu?y répondant. C?est le sens de nos requêtes : plus d?agents sur le terrain au contact direct avec les Parisiens.
Deuxièmement, l?éducation à l?environnement. Les récentes manifestations de la jeunesse pour le climat l?ont montré. L?écologie et la protection de notre environnement sont les préoccupations majeures. La Ville disposait d?un centre de ressources et d?éducation à l?environnement dans le 13e arrondissement, d?un centre au jardin naturel, de la "Maison des oiseaux", d?un bus pédagogique au Parc floral. Ces structures permettaient à plusieurs centaines d?élèves de se former tout au long de l?année et il a été décidé de les fermer. Quel manque de vision et quel gâchis, surtout ! La réforme des classes découvertes en cours est une autre illustration de cette logique comptable qui détruit peu à peu des dispositifs consacrés à l?éducation verte. C?est pourquoi nous déposons un v?u en 6e Commission sur le sujet.
Troisième point, l?hébergement d?urgence. Malgré les efforts, la situation reste dramatique sur le terrain pour tous ces hommes, femmes et enfants qui continuent d?habiter les campements de rues du Nord-Est de Paris dans des conditions absolument indignes. L?Etat entretient cette situation en n?assurant pas sa mission d?hébergement d?urgence. Mais l?hiver est là, et face aux besoins criants, nous devons agir au-delà de nos compétences. Les jeunes isolés étrangers constituent aussi un public particulièrement vulnérable. Si ces jeunes ne sont pas pris en charge, ils risquent d?être victimes des prédateurs qui sont présents autour de ces campements ou des dealers actifs dans ces mêmes quartiers. Voilà pourquoi le groupe Ecologiste demande à la Ville de Paris, qui se veut ville refuge, la création d?un accueil de nuit pour tous ces jeunes isolés étrangers.
Quatrième point, un budget sensible au genre. Les écologistes avaient fait adopter au Conseil de Paris de février 2016 un v?u demandant la mise en place d?un budget sensible au genre, que la Ville s?engageait à présenter dès 2017. Nous voilà fin 2019 et nous sommes très loin d?un véritable engagement sur cette question.
Enfin, le sport. La natation est le sport préféré des Français. Le groupe Ecologiste a soutenu et continue de soutenir l?initiative qui était plus que nécessaire d?offrir des infrastructures aquatiques décentes, aux normes et agréables. Un grand nombre d?associations sont aujourd?hui déçues et le "Plan Nager à Paris" semble être noyé.
Enfin, je terminerai sur les Jeux olympiques. Les Jeux olympiques ont été imposés par la Maire de Paris sans référendum. Une grande campagne publicitaire se déroule sur l?héritage des Jeux olympiques, mais nous savons qu?avant l?héritage éventuel, il y aura des dépenses. La préparation de cet événement mobilise d?énormes budgets, et souvent, les Jeux olympiques ont coûté bien plus qu?annoncé. Est-ce que cela sera à nouveau le cas pour les Jeux olympiques de 2024 ? Nous avons, lors du dernier Conseil de la Métropole, constaté que pour la piscine olympique de Saint-Denis, toutes les propositions financières des grands groupes de B.T.P. étaient largement au-dessus du budget prévu. De quel montant est ce dépassement ? Des millions ou des dizaines de millions, voire plus quand toutes les clauses du contrat seront analysées ? Nous en saurons plus lors du prochain Conseil extraordinaire de la Métropole, dont l?ordre du jour unique sera le dépassement du budget pour la piscine des Jeux olympiques. Je ne parle, là, que d?un seul équipement. Où en sont les autres équipements ? Où en est SOLIDEO, la société de livraison des équipements olympiques présidée par la Maire de Paris ? Les chiffres donnent le tournis.
Je lance un cri d?alarme. Il est urgent de faire un état des lieux de ce qui est engagé comme dépenses par la Ville pour la tenue de ces Jeux. Nous avons besoin de transparence. Le groupe Ecologiste de Paris demande un état des lieux sur les impacts environnementaux et les dépassements budgétaires des Jeux olympiques. Je vous remercie.
M. Patrick BLOCHE, adjoint, président.- Merci beaucoup, Joëlle MOREL. Je donne la parole à M. Jean-Noël AQUA.
M. Jean-Noël AQUA.- Merci, Monsieur le Maire.
Mes chers collègues, ce dernier budget de la mandature nous invite à regarder le travail accompli et à nous tourner vers l?avenir. Les politiques éducatives, bien sûr, dessinent le monde de demain. Mixité, émancipation, collaboration, ou ségrégation, sélection, compétition : beaucoup se joue au plus jeune âge.
Malheureusement, la droite définit pour la jeunesse un avenir bien sombre. En quelques mois, Emmanuel MACRON, Frédérique VIDAL et Jean-Michel BLANQUER ont imposé une vision réactionnaire et sélective à l?ensemble du système éducatif. La réforme du lycée, qui exige des élèves qu?ils choisissent très tôt leur orientation, rendra encore plus prégnants les déterminismes sociaux. Les premières épreuves du baccalauréat devraient se tenir bientôt, avec une impréparation savamment organisée qui illustre tout le mépris de ce Gouvernement tant pour la jeunesse que pour le corps enseignant.
La réforme des retraites qui agite l?actualité est, hélas, un nouvel exemple de ce mépris. Elle promet aux personnels de l?Education nationale une baisse drastique de leurs pensions. Elle impose aussi à la jeunesse un nouveau contrat social au rabais, avec des pensions conditionnées à la valeur du point. Valeur du point dont le niveau n?est pas garanti, si ce n?est par une borne supérieure à ne pas dépasser, les pensions ne devant pas excéder 14 % du P.I.B. Une politique de droite dans toute sa duperie. On définit les miettes à partager et on laisse la politique les répartir au mieux. Quelle violence sociale ! Car c?est bien de cela qu?il s?agit. Derrière les discussions feutrées des cabinets ministériels, derrière les huis clos, les décisions prises sont d?une violence incroyable pour l?ensemble du corps social. Parfois, cette violence fait une irruption brutale dans nos vies. Nous avons évoqué, lors d?une dernière question d?actualité, le geste tragique d?un étudiant à Lyon, qui a ainsi voulu dénoncer la précarité qui touche les étudiants.
Vous l?avez rappelé, Madame LEMARDELEY, la Ville de Paris a fait le choix d?aller au-delà de sa compétence obligatoire. Nous agissons concrètement pour qu?étudier à Paris demeure accessible à toutes et à tous. Les six exercices budgétaires de la mandature le montrent : plus de 6.000 logements sociaux étudiants financés, 1.000 étudiants boursiers aidés pour leur première installation dans le parc privé. Tout ceci hors de la compétence obligatoire de la Ville de Paris. Je le rappelle, c?est important. Tout ceci alors que le Gouvernement, lui, propose un budget en baisse qui, ramené au nombre d?étudiants, est le plus bas depuis plus de 10 ans, depuis 2008.
A gauche, nous voulons donc continuer à investir pour les jeunes qui étudient à Paris. C?est pourquoi nous proposons d?abonder l?enveloppe qui subventionne les projets contre la précarité étudiante, de 250.000 euros supplémentaires. Cette somme pourra favoriser l?accès des jeunes au système de santé ou à une alimentation durable. Deux dépenses importantes pour les étudiants.
L?autre dispositif que nous voulons soutenir pour les enfants parisiens est celui des classes de découverte, auxquelles nous sommes particulièrement attachés, vous le savez. Leur budget augmente d?année en année et atteste de l?engagement de notre collectivité pour le service public. Cependant, de nombreuses demandes de classes découvertes restent insatisfaites. C?est pourquoi nous déposons une rallonge budgétaire de 400.000 euros pour que plus d?élèves bénéficient de ces séjours très fertiles pour les apprentissages. Le dépaysement est l?ouverture à d?autres horizons. Grâce à une grille tarifaire très progressive, en fonction du quotient familial - sachons l?apprécier -, ces classes de découverte permettent aux enfants de toutes les classes sociales de partir. C'est la garantie d?une mixité sociale féconde.
Sur ce point, nous avons proposé, en juin, un projet de délibération pour conditionner les subventions aux collèges à leur mixité sociale. Nous attendons impatiemment la mise en place du dispositif et sa montée en charge. C?est un outil qui doit nous servir pour penser l?avenir du système éducatif, un avenir plus juste, compensant mieux les inégalités et les déterminismes sociaux.
Enfin, pour un service public de qualité, il convient d?avoir des emplois de qualité. Nous faisons des demandes sur les emplois à la Direction des Affaires scolaires, à commencer par les renforts des postes d?ATSEM. Dans les conseils d?écoles où nous siégeons, nous voyons bien qu?il y a trop d?absences non remplacées sur ces postes, et ces absences désorganisent le travail des écoles maternelles. De plus, l?aménagement des rythmes scolaires a engendré une certaine confusion dans la répartition des rôles de chacun et il n?y a plus de personnel désigné pour l?hygiène des enfants. Nous demandons donc que les contrats des agents de renfort puissent être étendus pour que ces agents spécifiquement formés assurent cette mission.
J?en viens à un point de divergence entre nous : l?aménagement des rythmes scolaires. Nous restons opposés au rythme parisien actuel qui engendre une fatigue trop importante des enfants, constatée par les professionnels, et qui se fait au détriment de la qualité des apprentissages. Mais indépendamment de ce long et vieux débat, nous sommes tous d?accord pour dire que nous voulons un périscolaire de la meilleure qualité possible. Or, il reste des centaines de vacataires et de contractuels à la DASCO. Et votre projet de budget emploi supprime 70 postes pérennes d?animation. Nous demandons donc, par un amendement, que ces postes soient maintenus et que l?on diminue d?autant le recours aux emplois précaires. Une mesure qui améliore le service public et est neutre budgétairement. Il serait incompréhensible, à nos yeux, de la repousser.
J?ai commencé par souligner positivement le fait que la Ville aille au-delà de ses domaines de compétence pour l?enseignement supérieur et la recherche. J?apporte cependant un léger bémol, excusez-moi, au sujet du projet de délibération qui vise à financer des travaux pour les locaux de Sciences Po, à hauteur de 2 millions d?euros. Une somme rondelette qui, en l'occurrence, illustre bien le vieux dicton : "Il pleut toujours où c?est mouillé". Sciences Po est un établissement connu, reconnu, qui n?a probablement pas besoin de l?aide de notre collectivité. Nous proposons que cette somme soit réaffectée pour réaliser les travaux de l?école Du Breuil, travaux qu?il est urgent d?effectuer depuis 2007. Cela permettrait de doubler l?investissement déjà prévu pour Du Breuil et ce ne serait pas superflu au vu de l?ampleur de la réhabilitation à mener sur cette école. Un investissement utile pour les jeunes Parisiens et Parisiennes passionnés d?horticulture, mais aussi au regard des enjeux environnementaux qui nous attendent. D'ailleurs, il est primordial que les enjeux environnementaux tiennent une place centrale dans nos débats budgétaires.
Et j?en viens au deuxième point de mon intervention sur ces aspects environnementaux et budgétaires. Nous voyons d?un bon ?il le projet de délibération qui vise à expérimenter une budgétisation verte. Il permet d?avoir une vision plus claire et transparente des budgets alloués pour la transition écologique. Mais, pour atteindre cet objectif, il convient de définir une méthodologie juste. Nous demandons donc d?intégrer aux enjeux environnementaux les questions sociales. Le mouvement des "Gilets jaunes" a appris à ceux qui pouvaient en douter que l?écologie doit être sociale si elle veut réellement transformer nos sociétés. Je donne un exemple, caricatural à dessein. Imaginons que nous décidions d?interdire l?entrée dans Paris des véhicules Crit'Air 1 dès juillet prochain. Cette mesure, et son coût, seraient probablement jugés "verts". Cependant, cette mesure serait insoutenable pour nombre de Franciliens qui n?auraient pas les moyens de changer de véhicule et, "de facto", de se déplacer. Et donc, cette mesure "verte" serait nocive. Cet exemple est certes caricatural, mais il montre l?importance que l?analyse du budget divers intègre les questions sociales aux questions environnementales. Elles ne sont que les deux faces d?une même pièce : "fin du monde, fin du mois", scande la jeunesse dans la rue. Nous demandons ainsi que soient pris en compte tant les enjeux sociaux que les enjeux environnementaux dans la construction des indicateurs de la budgétisation verte.
De plus, aux termes des documents annexés au projet de délibération, l?un des objectifs de la budgétisation verte serait d?"identifier les dépenses budgétaires vertes qui pourraient faire l?objet d?un refinancement par un green bond". Cet objectif nous pose plusieurs problèmes. Premièrement, un problème de souveraineté, dans la mesure où ce sont les marchés financiers donc, qui seraient amenés à choisir les investissements à financer ou à ne pas financer. Cela pose un petit problème. Un deuxième problème, c?est celui de la cohérence. Les obligations vertes restent des titres financiers qui ne fonctionnent que de façon à soumettre les émetteurs à la logique de rentabilisation du capital. Logique qui est court-termiste et va donc, évidemment, à rebours de la planification écologique, intrinsèquement de long terme. Aussi, nous demandons par un amendement que la budgétisation verte serve à flécher des investissements qui pourraient être financés par des prêts bancaires à long terme. Par exemple, se refinancer par la Banque centrale européenne. Le rôle des banques est, de fait, central pour les enjeux écologiques. Un récent rapport d?Oxfam a analysé que les choix d?investissement des banques aggravent la crise climatique en finançant des entreprises aux projets émetteurs de gaz à effet de serre. Nous souhaitons donc que les indicateurs de la future budgétisation verte évaluent l?impact environnemental des banques. Cela permettra à notre collectivité d?éviter de recourir à des institutions financières non vertueuses en matière environnementale. Je conclus en rappelant que, sur ces deux sujets majeurs pour notre futur que sont l?éducation et l?environnement, nous militons naturellement pour une politique de long terme mettant les moyens à la hauteur des besoins immenses d?avenir. Je vous remercie.
M. Patrick BLOCHE, adjoint, président.- Merci, Jean-Noël AQUA. Je donne la parole à M. Christian SAINT-ÉTIENNE.
M. Christian SAINT-ÉTIENNE.- Merci, Monsieur le Maire.
Ce débat sur le budget primitif 2020, qui est le dernier budget primitif de la mandature, permet de mesurer la dérive des finances de la Ville de Paris et surtout, la duplicité de la présentation de ses comptes. C?est ainsi que la dette de la Ville est annoncée à 6,1 milliards d?euros à fin 2020, contre 1,1 milliard d?euros à fin 2001, et 2,9 milliards d?euros à fin 2011. Donc, un triplement en moins de 9 ans. Et si l?on ajoute la capitalisation immédiate des loyers futurs du parc social, et donc, le transfert de dette de la Ville de Paris au parc social, la dette réelle sera plus près de 7 milliards d?euros à fin 2020, soit une multiplication par 7 depuis l?arrivée du parti socialiste et de ses alliés au pouvoir à la Ville en mars 2001, sans compter les risques tel qu?Autolib?.
Les dépenses réelles de fonctionnement continueront d?augmenter. Elles ont plus que doublé en 18 ans et ont augmenté plus vite que les recettes, ce qui explique que l?épargne brute en proportion des recettes de fonctionnement a fortement baissé. Le niveau annuel moyen de l?épargne brute sera de 535 millions d?euros sur la durée de la présente mandature, soit la moitié du niveau nécessaire pour bloquer la progression de la dette nominale hors capitalisation des loyers futurs et commencer à réduire la dette. Cette dérive générale, qui, certes, aurait pu être pire, n?en est pas moins forte. Elle est le résultat d?une mauvaise gestion, notamment du personnel, dont le nombre a augmenté au rythme de la baisse de sa satisfaction, puisque le niveau de satisfaction des salariés de la Ville est extrêmement bas. Au rythme, également, des erreurs massives de gestion et de l?inflation des effectifs en mairie centrale, notamment dans le domaine de la communication. Mais il s?agit, évidemment, de glorifier l?action de la Maire.
Au total, le nombre d?agents est passé de 49.000 en 2014, à 52.500 fin 2018. En ETP, la Ville compte 1 agent territorial pour 43 habitants, contre 1 pour 62 habitants dans les autres grandes métropoles en France. Le taux d?absentéisme est de 11,7 % à Paris, contre 8,2 % pour la moyenne des communes de plus de 100.000 habitants. Donc, ici, dans cette Assemblée, on veut toujours faire le bonheur de la population, mais on n?arrive pas à faire le bonheur des salariés de la Ville. Le clientélisme associatif se poursuit. En 2020, l?Exécutif versera 280 millions d?euros aux associations amies, un chiffre en augmentation de 42 % en 10 ans, notamment depuis le début de la mandature d?Anne HIDALGO. Seuls 4 % des associations parisiennes reçoivent des subsides et ce sont à plus de 85 % les mêmes qui sont financées par la Ville depuis 2013. Quelle stabilité au bénéfice des mêmes !
La baisse des dotations de l?Etat à la Ville, très dure sous François HOLLANDE, avec une baisse de 600 millions d?euros sous son quinquennat, est quasiment arrêtée sous Emmanuel MACRON, avec une baisse cumulée de seulement 70 millions d?euros de 2017 à 2020. La Ville de Paris peut dire merci à l?actuel président d?avoir arrêté les ponctions de son prédécesseur sur les finances de la Ville.
Au total, cette mandature laisse les finances de la Ville de Paris en grande difficulté, totalement "shootées" aux droits de mutation et à la prédation des loyers du parc social, alors que les condamnations hypocrites de la hausse des prix de l?immobilier passent sous silence que c?est la spéculation immobilière qui tient les finances de la Ville à peine à flot. Il est temps de passer à une nouvelle majorité responsable pour remettre Paris debout, nettoyer ses rues, panser ses blessures et redonner aux Parisiens la fierté d?habiter la plus belle ville du monde. Je vous remercie.
M. Patrick BLOCHE, adjoint, président.- Merci, Christian de SAINT-ÉTIENNE. Je donne la parole à Virginie? Ah, oui, excusez-moi. Je suis désolé. On appelait souvent Arnaud MONTEBOURG Arnaud "de MONTEBOURG". Voilà. Donc, Christian SAINT-ÉTIENNE, merci pour votre intervention, cher collègue du 11e. Je donne la parole à Mme Virginie DASPET.
Mme Virginie DASPET.- Je vais vous présenter deux amendements qui ont été déposés par le groupe "Génération.s" et vont s?inscrire, bien évidemment, dans la logique des intervenants du groupe qui m?ont précédée, mais aussi dans ce que l?on a pu entendre, par exemple, dans les mots de M. Nicolas BONNET-OULALDJ ou, plus récemment, de M. Jean-Noël AQUA, puisqu?en fait, on est vraiment sur un exercice assez difficile aujourd?hui qui est de voter un budget en fin de mandature, mais un budget qui incarne parfaitement ce qu?a pu faire notre majorité de gauche depuis 2014 et les enjeux auxquels elle s?est attachée. Malheureusement, bien évidemment, on est dans un contexte très particulier puisque c?est celui du désengagement de l?Etat. Ce désengagement, il est bien évident que l?on voit chaque jour qu?il ne se manifeste surtout pas d?une manière générale, mais vraiment d?une manière très ciblée sur les populations les plus en difficulté sur notre territoire.
Je vais faire le lien aussi avec ce qu?a dit Eric LEJOINDRE il y a quelques minutes. Quand on est élu de quartiers populaires, d?arrondissements notamment du Nord-Est parisien, mais pas que, on voit bien la différence dans le quotidien. On voit bien que ceux qui vont être touchés en priorité, ce sont les plus petits, peut-être les moins visibles. C?est notamment l?objet de l?amendement n° 15 que nous avons déposé pour parler d?un soutien renforcé aux ateliers sociolinguistiques. Très souvent, ici, on a parlé des migrants primo-arrivants. Il se trouve que, depuis quelques années, tous les moyens liés à l?apprentissage du français pour les migrants ont été concentrés sur les primo-arrivants, ceux que l?on reconnaît officiellement. C?est sans doute une bonne chose d?accompagner les primo-arrivants, mais c?est malheureusement assorti d?une façon de délaisser ceux qui sont arrivés depuis plus longtemps, et cela, c?est une véritable erreur, comme nous le signalent très régulièrement les associations de proximité, celles qui travaillent vraiment sur le terrain. Et c?est surtout une méconnaissance totale de ce que sont les phénomènes de migration aujourd?hui à Paris, mais pas que, et notamment une façon de méjuger les parcours individuels. Pourquoi ? Tout simplement parce que les personnes qui aujourd?hui sont en situation d?apprentissage du français, sont souvent, par exemple, des femmes qui sont arrivées depuis longtemps en France, mais qui, pour des questions particulièrement familiales, n?ont pas pu, dès les premières années de leur arrivée, entrer dans ce type de processus d?apprentissage.
Pour vous donner des exemples concrets, on a aujourd?hui dans les centres sociaux, dans les associations de proximité qui proposent des ateliers sociolinguistiques, des apprenants qui font parfois des heures de transport pour venir suivre ces cours, mais qui, n?étant pas reconnus par les critères aujourd?hui imposés, ne sont pas pris en compte. Qu?est-ce qu'il se passe dans la réalité ? C?est que ce sont les associations qui, sur leurs fonds propres, proposent ses cours. Bien évidemment, la Ville de Paris, on a eu plusieurs fois, soit par voie d?amendement budgétaire, soit par voie de v?u ou de délibération, à continuer à soutenir toutes ces structures. Mais les besoins sont de plus en plus présents et de plus en plus forts, et nous pensons qu?il est utile aujourd?hui de renforcer ce soutien. Donc, ce que nous proposons et demandons, c?est qu?il y ait, en fonctionnement, 30.000 euros d?ajoutés à ce budget, mais aussi, en investissement, la somme de 20.000 euros. Pourquoi ? Tout simplement parce que, pour pouvoir pratiquer ce type de cours, il faut aussi pouvoir acheter du matériel informatique, du matériel bureautique. Aujourd'hui, il y a beaucoup de projets qui reposent sur l?audiovisuel, et donc, il faut aussi de l?argent du côté de l?investissement.
Sur un autre sujet, même s?il concerne également les quartiers populaires, l?amendement n° 20 qui vous est proposé a trait à la prévention de la délinquance et des rixes entre jeunes Parisiens et Parisiennes. Je parle de quartiers populaires, non pas qu?ils soient naturellement plus enclins à ces rixes, mais tout simplement parce que, vu la densité de population, vu les problématiques sociales et vu la forte proportion de jeunes qu?ils accueillent, de fait, ils sont souvent les plus exposés. Ce n?est peut-être pas la bonne formulation, mais ce sont ceux qui apparaissent le plus dans les statistiques. Un travail assez ambitieux est mené depuis un peu plus d?un an, avec les états généraux de la prévention des rixes, qui a abouti à une feuille de route co-construite avec les associations, les acteurs de terrain et les forces de police également. Cette fois, on ne peut pas véritablement parler de désengagements de l?Etat, mais, pour le coup, de non-prise en compte de nouveaux phénomènes. Les rixes entre jeunes, cela a toujours existé, de tout temps, en tout lieu. La différence, c?est qu?aujourd?hui, on est sur des phénomènes nouveaux qui sont notamment liés à l?usage des réseaux sociaux, des messageries instantanées, et, de fait, le métier d?éducateur de rue, ou de tous ceux qui travaillent à ces types de prévention, évolue. Pour cela, pour qu?ils puissent justement accompagner au mieux les jeunes et les protéger, soit d?autres, soit d?eux-mêmes, il y a des actions de formation indispensables. Cela va se concrétiser à travers le budget de fonctionnement. Nous demandons, à ce titre, 50.000 euros. Cela va aussi se matérialiser par du matériel. On va, encore une fois, parler d?informatique, de smartphones, d?audiovisuel, d?équipements de ce type, tout simplement parce que s?ils ne sont pas équipés, ils ne pourront pas travailler avec les jeunes qui, eux, le seront parfois mieux qu?eux. A ce titre, nous demandons également d?inscrire en investissement la somme de 50.000 euros. Je vais conclure ici, et je vous remercie par avance du soutien que, j?espère, vous accorderez à ces deux amendements. Merci.
M. Patrick BLOCHE, adjoint, président.- Merci, Virginie DASPET. Je donne la parole à Mme Sylvie CEYRAC.
Mme Sylvie CEYRAC.- Merci, Monsieur le Maire.
Mes chers collègues, en 2014, Mme la Maire avait affirmé que le logement était la première de ses priorités. A l?heure de son bilan, qu?en est-il vraiment ? Un prix à l?achat qui n?a jamais été aussi élevé, avec plus de 10.000 euros le mètre carré. Un nombre de demandeurs de logements sociaux qui explose. De 194.000 en 2014, ils sont maintenant 250.000, soit près de 30 % de plus. Et enfin, une qualité de vie dans le parc social qui se dégrade. Alors, comme le précisait Pierre-Yves BOURNAZEL dans son intervention ce matin, pensez-vous qu?il est plus facile de se loger à Paris en 2020 qu?en 2014 ? La réponse est : non. Ce n?est peut-être pas un hasard si 12.000 personnes quittent Paris chaque année. A partir du deuxième enfant, les familles font le choix, souvent contraint, de quitter la ville parce qu?elles n?arrivent plus à se loger.
Les choses sont très claires, Madame la Maire. Avec près de 400 millions d?euros investis chaque année dans le logement, les Parisiens n?auront jamais eu autant de difficultés à se loger dans la Capitale. N?y voyez-vous pas, là, une incohérence ? Vous affichiez un objectif ambitieux de créer 10.000 logements nouveaux par an à Paris sous votre mandature. Vous annoncez aujourd?hui une production de 7.000 à 7.500 logements par an. Et je veux insister sur ce terme de "production", car il s?avère que la plupart ne concernent pas la création de nouveaux logements, puisqu?il s?agit plutôt de conventionnement du parc de logements libres en logements sociaux, ou de la préemption. Je donnerai un exemple puisque, pour l?année 2018, dans le 15e arrondissement, sur les 467 logements orientés du contingent Ville de Paris, mairie d?arrondissement Mairie de Paris, il y avait seulement 11 logements neufs. Vous aurez dépensé chaque année entre 150 millions et 200 millions d?euros pour acheter des logements à prix d?or et les transformer. En somme, vous ne créez pas d?offres supplémentaires. Vous transformez du logement privé en logement social, et, au passage, vous raréfiez l?offre.
Je voudrais faire une parenthèse sur le supplément de loyer de solidarité, le S.L.S. Lorsque vous conventionnez des logements libres en logements sociaux, de nombreuses familles - auprès desquelles vous vous étiez pourtant engagée, lors des réunions de concertation, à maintenir un loyer dérogatoire - sont désormais assujetties à un S.L.S. qui ne leur permet plus, pour certaines d?entre elles, de pouvoir l?assumer. Je ne conteste pas ici l?application de la loi, bien sûr, mais votre attitude vis-à-vis de ces locataires qui se sentent légitimement trahis.
Je souhaite enfin vous alerter, Madame la Maire, sur cette man?uvre budgétaire des loyers capitalisés, que vous avez soigneusement orchestrée depuis 2016, qui a consisté à ponctionner 1,18 milliard d?euros, la trésorerie des bailleurs sociaux à des fins purement comptables afin d?ajuster votre budget de fonctionnement. En clair, cette enveloppe, qui aurait dû être perçue par la Ville de Paris sur les 50 ou 60 prochaines années, vous aura permis de cacher un endettement supplémentaire.
Comme l?avait précisé Pierre-Yves BOURNAZEL dans son intervention il y a un an, vous avez utilisé les bailleurs sociaux comme des machines à cash. Aller expliquer dans le même temps à certains locataires, dont les appartements sont de véritables passoires énergétiques ou dont les ascenseurs sont régulièrement en panne, qu?ils devront attendre des décennies pour que leur résidence fasse l?objet d?une rénovation. Et ce n?est pas la rustine du "Plan Réparer et Embellir" qui va donner le change. Il faut que les locataires de logements sociaux parisiens le sachent : au rythme des rénovations actuelles, ils devront attendre 2060 pour que le parc soit intégralement traité.
Je le redis, Madame la Maire : le logement, qui était votre priorité absolue, est à l?heure de votre bilan votre premier échec. Avec notre groupe "100% Paris" nous portons une autre vision de la politique du logement. Nous mettrons un terme aux préemptions très coûteuses et qui n?ont pas produit de nouveaux logements hors immeubles insalubres et bureaux, et réorienterons les crédits vers la rénovation du parc social. Nous travaillerons main dans la main avec la Métropole et la Région, ce que vous n?avez pas su faire, pour adopter une nouvelle vision hors des frontières de Paris. Enfin, nous favoriserons mieux les classes moyennes, les familles et les agents de la Fonction publique, notamment hospitalière, lors de l?attribution des logements sociaux, et nous relancerons l?accession sociale à la propriété en complément de l?O.F.S., que nous soutenons. Avec Pierre-Yves BOURNAZEL, notre volonté est de pouvoir offrir une solution à tous et particulièrement à ces 240.000 demandeurs de logements sociaux qui espèrent, souvent en vain. Avec méthode et pragmatisme, nous développerons dès 2020 une politique équilibrée et juste. Je vous remercie.
M. Patrick BLOCHE, adjoint, président.- Cher Christian HONORÉ, vous avez de la ? Non, non, pas tout de suite, pas tout de suite. Non, non. Ecoutez-moi, écoutez-moi. Vous n?intervenez pas tout de suite, mais je voulais simplement vous alerter. Vous avez de la concurrence depuis ce matin dans la formule, avec Pierre-Yves BOURNAZEL. Je voulais vous alerter. Il fallait déposer des droits d?auteur, cher Christian HONORÉ. Je donne la parole à M. David ASSOULINE.
M. David ASSOULINE.- Monsieur le Maire, mes chers collègues, Anne HIDALGO, et la majorité avec elle, a compris avant d?autres, non seulement que l?écologie et le social étaient importants, non seulement qu?ils étaient complémentaires, mais qu?ils devaient fusionner dans une même vision, un même projet de ville, que chaque mesure écologique devait être juste socialement, que chaque mesure sociale devait être écologiquement soutenable. L?écologie sans social n?est pas durable. Le social sans écologie n?est pas viable. C?est ce que votre budget incarne une nouvelle fois.
Madame la Maire, le projet que nous portons et défendons à travers ce budget, comme des précédents, est de faire de Paris une ville toujours plus inclusive, qui préserve notre capacité à bien vivre tous ensemble et réussit la mixité sociale. C?est pourquoi, dès 2014 et pour toute la durée de la présente mandature, vous avez souhaité faire des quartiers populaires une priorité. Une priorité qui passe par la poursuite de politiques publiques ambitieuses au service de la qualité de la vie et de l?adaptation du territoire.
Je voudrais montrer que ce projet de budget primitif de la Ville de Paris pour 2020, dont nous débattons aujourd?hui, est à la fois une confirmation et une légitimation de notre action en faveur du développement des quartiers prioritaires. Ce sera l?objet de la première partie de mon intervention. Ce développement est en effet financé dans le B.P. 2020, dernière année de mise en ?uvre du programme d?investissement de la mandature, dont 25 % est territorialisé dans ces quartiers. Un chiffre qui dépasse leur part de 16,5 % dans la population parisienne pour bien montrer la nécessité du rattrapage, le besoin de justice sociale et l?exigence d?un Paris pour tous. C?est donc un choix clair et assumé qui a été fait et accompli en faveur du développement et de la qualité des services publics, du cadre de vie et des équipements collectifs, partout où la nécessité se faisait sentir et en particulier aux portes de Paris.
Je vais illustrer mon propos en m?arrêtant sur deux thèmes. Tout d?abord, le développement économique des quartiers. Créer de nouveaux lieux, comme cela a été fait. Créer des espaces supplémentaires de programmation de locaux innovants, qu?il s?agisse de nouveaux lieux de travail, de recherche, d?enseignement ou de lieux pluriels, ou encore de nouvelles formes de commerce. Tout ceci constitue un levier essentiel de la politique de développement économique de la Ville dans les quartiers populaires. C?est aussi une façon intelligente, dynamique, d?accompagner la transformation urbaine des sites aux portes de Paris. Plus rien ne sera comme avant. Cette action en faveur du développement économique s?appuie en particulier sur le projet de l?"Arc de l?innovation", porté avec l?appui de Jean-Louis MISSIKA.
Je ne vais pas faire la liste complète de ce qui a été déjà fait. Nous avons tous en mémoire les projets qui ont vu le jour ne serait-ce que cette année, comme la "villa du Lavoir", dans le 10e arrondissement, où 13 ateliers de métiers d?art, de la mode et du design ont été créés. De même que Taillandier, dans le 11e arrondissement, avec ses 26 ateliers, ou encore le "360 Paris Music Factory", dans le 18e arrondissement, dédié à l?innovation culturelle. Au total, sur l?ensemble de la mandature, plus de 300.000 mètres carrés de lieux auront été livrés, avec des réalisations majeures dans le Nord-Est de Paris, sans compter ceux à venir sur les portes du 20e arrondissement, qui m?est très cher.
Ce qui fait l?une des forces de l?"Arc de l?innovation" et au-delà de notre action et de nos projets, c?est leur capacité de mobilisation, mobilisation populaire et mobilisation partenariale, y compris dans un cadre métropolitain. L?"Arc de l?innovation" rassemble et fait travailler ensemble quatre établissements publics territoriaux, qui sont Paris, "Plaine Commune", "Est Ensemble" et "Grand-Orly Seine Bièvre". Une manière de rendre chaque jour la Métropole du Grand Paris plus réelle et plus efficace.
Deuxième illustration, le réaménagement de l?urbanisme des quartiers. En effet, l?action de solidarité sociale et territoriale qui a été conduite s?accompagne du lancement d?opérations d?aménagement structurantes aux franges de Paris, au c?ur de la ceinture verte et en préfiguration de la transformation à venir du périphérique en boulevard urbain apaisé. Je pense notamment à ces trois opérations majeures que sont gare des Mines, porte de Montreuil et Python-Duvernois. Le secteur de la gare des Mines, dans le 18e arrondissement, avec notamment la création de l?Arena de la porte de la Chapelle, levier déterminant pour la requalification des espaces publics, pour la rénovation des ensembles de logements de Charles-Hermite et pour le renforcement de la mixité sociale. De même, dans le 20e arrondissement, la requalification du cadre de vie du quartier Python-Duvernois et la transformation de la porte de Montreuil en place du Grand Paris feront l?objet d?une attention et d?un investissement conséquents.
Je voudrais maintenant dire deux mots sur l?amélioration du cadre de vie en matière de propreté et de tranquillité sur l?espace public. Plus de 500 millions d?euros sont consacrés à la propreté de et dans la ville chaque année grâce au travail des agents, dont je salue ici l?engagement. Qui plus est, la propreté participe à notre action face à l?urgence climatique puisque le renouvellement du parc de véhicules en faveur d?alternatives au diesel aura été massif sur cette mandature, avec un total d?investissement de 113 millions d?euros. Une ville propre commande de déployer plus de moyens dans les zones les plus sollicitées, comme les gares, les abords des places ou les axes et lieux très fréquentés. C?est ce qui est fait. Une ville propre, c?est aussi une ville qui trie et, du coup, recycle. Et l?année 2020 poursuivra l?effort commencé en la matière. Par exemple, la collecte des déchets alimentaires, que nous avons développée dans les 2e et 12e arrondissements depuis le 1er octobre 2019, a été étendue au 19e arrondissement.
En matière de tranquillité publique, la police municipale parisienne, dont la préparation de la mise en place a avancé cette année, verra sa mise en ?uvre opérationnelle et juridique se concrétiser en 2020 afin de renforcer nos réponses dans le cadre de nos prérogatives : prévention, médiation, verbalisation, sécurisation, régulation de la vie nocturne. En 2019, 30 médiateurs de rue supplémentaires consacrés à la prévention des rixes ont été recrutés.
Le troisième point porte sur le renforcement des services publics culturels et sportifs. En matière culturelle, 2020 sera une nouvelle année de livraison de chantiers après une année 2019 déjà riche en livraisons d?équipements majeurs, comme le nouveau théâtre du Châtelet, la rénovation du théâtre de la Villette, du musée d?Art moderne, de la maison de Balzac, du nouveau musée de la Libération de Paris - musée du Général Leclerc - musée Jean Moulin, etc. Au-delà de ces équipements parisiens, n?oublions pas, en 2019, l?ouverture d?un nouveau conservatoire municipal dans le 14e arrondissement et les 5 bibliothèques qui ont été rénovées : Forney, dans le 4e arrondissement, Violette-Leduc et Lancry, dans le 10e arrondissement, Jacqueline-de-Romilly, dans le 18e arrondissement, et Hergé, dans le 19e arrondissement, plus une nouvelle, Benoîte-Groult, au sein de l?îlot Gaîté-Montparnasse, dans le 14e arrondissement.
2020 : on garde le cap pour toujours plus de Parisiennes et de Parisiens accédant à la culture. Je vois Christophe GIRARD approuver. Cela passe, entre autres, par la fin des travaux ou la réouverture, en 2020, du musée Carnavalet, du palais Galliera, de la maison de Victor Hugo, du musée Cernuschi et des bibliothèques Jean-Pierre-Melville, 18e arrondissement, et Robert-Sabatier, dans le 13e arrondissement.
Avec Anne HIDALGO, la culture est aussi un engagement au c?ur des quartiers populaires. Faut-il rappeler que l?appel à projets "politique de la ville" a permis, en 2019, de soutenir 87 projets culturels portés par 81 associations en faveur des quartiers populaires ? Faut-il rappeler que la collectivité parisienne alloue plus de 16 millions d?euros au financement de nombreux équipements culturels situés dans ou à proximité des quartiers populaires ? C?est le cas du Louxor, dans le 10e arrondissement, de la "Maison des Métallos", dans le 11e arrondissement, ou de l?Institut des cultures d?islam, dans le 18e arrondissement. Faut-il rappeler que deux programmes phares du dispositif "L?Art pour Grandir" ont été considérablement développés à la rentrée scolaire en 2019 et seront poursuivis en 2020, et que 49 collèges en 2019 accueillent une résidence artistique ? Faut-il rappeler qu?une 18e édition festive et sportive de "Nuit blanche" a permis de proposer de grands événements populaires qui ont rassemblé plus d?un million de personnes, tout en revêtant pour la première fois une dimension métropolitaine, avec la participation de nombreuses communes limitrophes, telles que Gennevilliers, Aubervilliers, Montreuil, Vincennes et Rueil-Malmaison ?
S?agissant du développement du sport à Paris et ses quartiers, le budget 2020 est sportif et olympique. Le "Plan Nager à Paris" continuera de se déployer en 2020, avec les constructions des piscines Yvonne-Godard, dans le 20e arrondissement, et Elisabeth, dans le 14e arrondissement, sans parler des rénovations d?envergure ou des travaux ou opérations de maintenance prévues. La stratégie "Paris plus sportive" poursuivra son développement jusqu?en 2020 et il est prévu de livrer les centres sportifs des Poissonniers, dans le 18e arrondissement, et des Amandiers, dans le 20e arrondissement.
Je note, par ailleurs, que Paris demeurera en 2020 une place forte d?accueil des grands événements sportifs internationaux, avec les championnats d?Europe d?athlétisme et de gymnastique artistique féminine, ainsi que le tout premier match de la saison régulière de la NBA de son histoire. Ce qu?il y a de clair et d?évident, que personne ne peut ignorer, c?est l?effet multifactoriel du sport et singulièrement de la stratégie en la matière de la Maire de Paris, dès lors que l?on prend en compte ses effets sur l?emploi et le développement économique, comme sur la santé, l?éducation, la citoyenneté, le vivre ensemble, le dynamisme du tissu associatif, l?urbanisme et l?aménagement des territoires. C?est ainsi qu?à titre d?exemple, à l?aune d?une transformation profonde de la gouvernance nationale du sport et après une baisse drastique du nombre d?emplois aidés décidée par le Gouvernement en 2017 et 2018, qui nous a profondément affectés, vous avez souhaité stabiliser le budget du sport de proximité, lancer un programme ambitieux de formation de bénévoles et créer de nouveaux lieux de vie à destination des clubs et de nos équipements sportifs.
Cette politique inclusive concerne, bien évidemment, le champ de l?accompagnement vers l?emploi. A cet effet, il a été proposé de doubler, en 2020, le budget de l?appel à projets "Dynamiques emploi" pour financer des projets proposant des parcours d?insertion professionnelle allant de la redynamisation jusqu?à la remise de l?emploi effectif.
En guise de conclusion, je souhaite dire un mot sur l?enseignement supérieur, la recherche et la vie étudiante, secteur que je connais, mais en me concentrant sur la vie étudiante. Il y a des efforts importants déployés par la Ville pour accompagner l?amélioration des moyens d?enseignement et de recherche, mais ce qui est fait pour faciliter la vie des étudiants et lutter contre la précarité dont beaucoup sont victimes, ce que nous faisons pour leur permettre de mieux se loger, 1.000 nouveaux logements sociaux pour les étudiants chaque année, 1.000 aides financières pour 1.000 étudiants par an lors de leur première installation dans le parc privé, sans oublier les colocations solidaires et étudiantes, c?est important surtout quand ce n?est pas une compétence de la Ville. Ce que nous faisons : le soutien à plus d?une centaine d?associations étudiantes à leurs projets, la rénovation des restaurants universitaires, la rénovation des centres de santé et l?appui à la ligne d?écoute pour les étudiants en détresse "Nightline".
Je veux finir par ces quelques mots que m?ont inspirés les débats. J?étais attentif à l?intervention, ce matin, de Julien BARGETON, et j?ai été particulièrement surpris, voire choqué, de sa critique sur le fait qu?en matière budgétaire, on avait manqué d?audace, on avait manqué d?esprit de rupture, disait-il, en négligeant la place du citoyen dans l?élaboration du projet. Venant de lui, que je connais depuis longtemps et qui n?a jamais été le chantre de celui qui voulait faire les budgets avec les citoyens - je n?ai pas ce souvenir - en tous les cas, moi, ce que je sais, c?est qu?ayant participé à l?aventure des premiers conseils de quartier, que j?ai aidé à créer dans le 20e arrondissement, quand je regarde le chemin parcouru, c?est-à-dire la participation qui est demandée aujourd?hui, qui est au-devant de la scène? Tout le monde en parle comme s?il s?agissait d?une innovation. Savoir que depuis 1995, pour certains arrondissements, alors que la Ville de Paris ne les reconnaissait pas à ce moment-là, et ensuite 2001, qu?il y ait autant de conseils de quartier, qu?il y ait la panoplie des éléments de participation citoyenne, toute la panoplie, et qu?il y ait encore une réflexion pour l?étendre, parce que l?on sait bien qu?avec les mutations technologiques, les mutations d?usage, les demandes nouvelles de types de participation, il faut encore inventer. Savoir, par rapport au débat que nous avions à l?origine, que 500 millions d?euros d?investissement sont remis à la décision citoyenne par la participation, est quelque chose qui était difficilement imaginable il y a une vingtaine d?années, et qui, aujourd?hui, est devenu le minimum. Le fait d?avoir réussi à intégrer cela dans la culture pour diriger et faire participer à Paris, est une fierté qui ne souffre pas de critique politicienne, tel que M. BARGETON a pu l?exprimer ce matin.
M. Patrick BLOCHE, adjoint, président.- Merci, David ASSOULINE.
Je donne la parole à Mme Olga JOHNSON.
Mme Olga JOHNSON.- Monsieur le Maire, chers collègues, ma communication portera sur l?effort de la collectivité parisienne en faveur de l?intégration des Parisiens immigrés. La Ville de Paris, comme vous le rappelez dans votre communication, compte aujourd?hui 441.000 immigrés, ce qui représente plus de 20 % de la population parisienne. Notre ville s?est construite, ces derniers siècles, au rythme des vagues successives d?immigration et cette immigration parisienne fait partie intégrante de son histoire, autant que les personnes qui en sont issues font partie intégrante de sa population. Tout ceci justifie pleinement une politique municipale en faveur de leur intégration et je vous remercie de nous présenter chaque année, depuis 14 ans maintenant, l?effort financier de la Ville dans ce sens.
Plus récemment, les dernières vagues migratoires inédites, tant par leur ampleur que par les motivations des immigrés, souvent des réfugiés humanitaires, posent de nouveaux enjeux à notre collectivité et obligent à une profonde révision, redéfinition et relance de notre approche des questions d?accueil et d?intégration des immigrés. Je ne m?étendrai pas sur les chiffres de ce bleu budgétaire, car il y a finalement peu d?évolution par rapport à l?année dernière, même si nous saluons cette année encore un effort supplémentaire en matière d?intégration et de lutte contre l?exclusion, avec un budget qui passe de 25 millions d?euros à 26,8 millions d?euros.
Ce qui ressort finalement, et est un peu décevant, c?est le manque de vision d?ensemble de la Ville sur ces questions pourtant cruciales qui nous interrogent sur notre modèle d?accueil des étrangers et du vivre ensemble. A la lecture de la communication, on ne comprend pas bien qu?elle est votre stratégie quant à l?intégration des Parisiens immigrés, alors que cette question, me semble-t-il, est censée être le fil rouge de ce document. Permettez-moi de prendre quelques exemples pêle-mêle. On y parle de l?accueil des réfugiés et des centres d?hébergement d?urgence, des festivals de cinématographies étrangères, du guide "Vivre à Paris" traduit pour les non-francophones dans plusieurs langues : anglais, allemand, espagnol, russe, turc, arabe, chinois, et j?en passe. On y parle encore des maisons de justice et du droit, du pôle santé de la Goutte-d?Or et de différents forums pour l?emploi soutenus par la Ville. Comme souvent dans vos communications, nous nous retrouvons face à un patchwork de différentes mesures que vous avez pu prendre à différents niveaux, plutôt que face à une réelle stratégie orientée vers des objectifs clairement définis. Car tout ceci, vous en conviendrez tout aussi bien que moi, ne constitue pas une vraie volonté et un vrai marquage de politique publique rénovée.
Depuis 2014, Paris a fait de la lutte contre l?exclusion et la prise en charge des sans-abri une priorité de cette mandature, et l?on ne peut que s?en réjouir. D?ailleurs, notre groupe a soutenu très tôt toutes les initiatives dans ce sens. Mais, au-delà des nombreux dispositifs d?urgence mis en place, accueils de jour, centres d?hébergement, haltes humanitaires, bains douches, maraudes, qui visent, comme leur nom l?indique, à répondre à l?urgence d?une situation, quelles sont les solutions de long terme proposées aux nouveaux immigrés ? Quelles perspectives pour tous ces nouveaux arrivants sur le sol parisien et quelle réflexion sur l?intégration de ces populations ? Plus généralement, cette communication égrène toute une série de subventions accordées à des associations, subventions qui relèvent de différentes directions et sont inscrites au sein de différents programmes, rendant illisible l?effort de la Ville dans ce domaine. Ce sont ainsi plus d?un million d?euros de subventions attribuées au titre de l?intégration, 216.000 euros de subventions à des cafés sociaux, 63.000 euros de subventions fléchées vers des associations au titre de la thématique "histoire et mémoire de l?immigration".
Je pourrais continuer la liste. La liste est longue, mais il n?est pas question pour moi de vouloir remettre ici en question la pertinence de ces subventions ni l?activité de ces associations, qui sont très utiles pour le tissu social. Mais, cette pratique, en fait, nous paraît symptomatique de l?action de la Ville et l?on a l?impression que l?on se satisfait de saupoudrage sur toute une série de mesures dont on peine parfois à saisir la cohérence d?ensemble. Je suis élue en charge de la politique de la ville, donc, les résultats, j?en vois tous les jours sur le terrain dans le cadre de ma délégation dans le 17e arrondissement, mais c?est dommage que l?on ne le voie pas dans cette communication. Nous pensons qu?il est grand temps de se poser la question de l?efficacité de ces mesures. Vous nous parlez des coûts et des moyens déployés : qu?en est-il des résultats ? Et, comme je le disais, il y en a. Donc, c?est en confrontant les résultats et en les mettant en avant que l?on voit l?ampleur de l?effort qui est fait sur ces sujets-là.
Je l?ai déjà dit et je le répète aujourd'hui : il nous faut définir collectivement une feuille de route claire sur la politique d?intégration des réfugiés de la ville, sans quoi celle-ci ne pourra qu?échouer. Le groupe UDI-MODEM a toujours été à votre disposition pour le faire. Je vous remercie.
M. Patrick BLOCHE, adjoint, président.- Merci, Olga JOHNSON. Je donne la parole à M. Jacques BOUTAULT.
M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement.- Merci, Monsieur le Maire.
Chers collègues, l?idée du SG 69, projet de délibération sur lequel j?interviens, intitulé "Budgétisation verte", est de donner à la Ville de Paris un outil qui lui fournisse un cadre pour identifier les investissements vertueux pour le climat et ceux qui contribuent à amplifier la crise environnementale. L?"Institute for Climate Economics", avec lequel le projet de délibération se propose d?engager un partenariat, doit aider notre collectivité à une construction de ses futurs budgets qui devront répondre aux enjeux du dérèglement climatique.
Même si nous pouvons regretter que cette prise en compte intervienne tardivement, les écologistes se félicitent que Paris se livre à cet exercice ainsi que de la célérité du calendrier proposé. Il n?y a plus de temps à perdre face à l?urgence climatique. Cette visibilité plus grande de nos investissements est aujourd?hui indispensable. Mais, pour que ce budget vert soit réellement opérant, il est essentiel, comme le suggère le v?u de l?Exécutif en réponse au v?u du parti Communiste - Front de Gauche, que les écologistes soutiennent, d?intégrer au budget vert un indicateur de suivi de l?impact social de nos investissements environnementaux. Il est aussi indispensable de connaître les produits financiers gérés par les banques auxquelles la Ville a recours afin de ne pas travailler avec les investisseurs spéculatifs. L?intérêt du budget vert, c?est qu?il ne se contente pas d?aligner des chiffres. Il donne à voir l?impact de chaque euro investi en termes de réduction de gaz à effet de serre ou de polluants émis. Nous avons aussi besoin de ce document précis pour mettre fin au bleu budgétaire "Plan Climat" dans lequel la Ville mentionne encore des projets urbains pourtant écocidaires, concourant, par exemple, à l?artificialisation des sols, ou des opérations de bétonisation massive, comme cela s?apprête à être fait sur la Z.A.C. "Bercy-Charenton". Certes, nous savons déjà ce qu?il faut faire et ne pas faire en termes d?investissements pour le climat. Le "Plan Climat Air Energie" de la Ville est clair. Nous avons besoin de plus de surfaces végétalisées, de plus d?arbres en pleine terre, de produire moins de CO2 lorsque nous nous déplaçons et moins de déchets lorsque nous consommons. Nous avons besoin de davantage de rénovations thermiques et de proximité alimentaire. Aussi, nous pourrons scanner à l?aide de cet outil l?ensemble de notre politique publique, alimentation, végétalisation, transports, certes, mais aussi éducation, urbanisme et logement. L?impact social de ces politiques de transition doit aussi faire l?objet d?une attention particulière, car la réponse environnementale à la crise ne peut se faire sans y associer le plus grand nombre. Enfin, nous souhaitons, comme pour le budget genré, que ce budget vert fasse l?objet d?un point de situation annuel au Conseil de Paris, méthode indispensable pour résolument orienter et rendre visibles nos politiques en matière d?écologie. Je vous remercie.
M. Patrick BLOCHE, adjoint, président.- Merci beaucoup, Jacques BOUTAULT. La parole est à Mme Danièle PREMEL.
Mme Danièle PREMEL.- Merci, Monsieur le Maire.
Chers collègues, beaucoup d?interventions sur le budget ont abordé les efforts faits, les efforts encore à faire pour que notre ville soit une ville solidaire, une ville où les quartiers populaires ont toute leur place. Alors, Paris, tes gamins, tes artisans, tes camelots, comme chantait la môme Piaf, c?est de ce Paris dont je veux vous parler. Ce Paris des faubourgs et des quartiers populaires. Ce Paris que nous voulons voir apparaître dans nos débats budgétaires. 350.000 habitants vivent aujourd?hui dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville. La considération est moins poétique que la chanson d?Édith Piaf, mais elle montre la hauteur de l?enjeu et de l?attention que nous devons porter à ces quartiers, à celles et à ceux qui y habitent, à celles et à ceux qui les font vivre.
La Ville de Paris a lancé un plan d?action pour les quartiers populaires au printemps dernier, en proposant de déployer des mesures dans différents domaines. Je voudrais revenir sur un aspect particulier qui concerne le développement économique et la vie quotidienne de ces quartiers. Nous avons fait le choix d?y implanter de nombreux services publics, des bibliothèques, des médiathèques, des piscines et autres équipements sportifs. Mais, au-delà des équipements publics, la présence des commerces de proximité est un point clé. Les commerçantes et les commerçants ont une prise directe avec la vie du quartier. Leurs boutiques donnent sur l?espace public. Ils ont de nombreuses interactions avec les riveraines et les riverains. Leurs commerces attirent, font vivre le quartier, le rendent tout à la fois dynamique et apaisé. Or, l?accès au foncier est souvent un obstacle important à l?installation d?un commerce. Nous avons rencontré nombre d?artisans labellisés "Fabriqué à Paris" qui nous ont fait part de leurs difficultés à trouver un local pour leur commerce et le garder. Nous avons mené de nombreuses actions avec les "Plans Vital?Quartier 1 et 2", avec l?action SEMAEST.
Nous proposons de poursuivre ces actions avec un amendement budgétaire sur la préemption des baux commerciaux. Cela prolonge ce que nous disions déjà au mois de juin en demandant des moyens financiers pour une expérimentation du droit de préemption sur les baux commerciaux, et plus particulièrement dans les quartiers populaires du Nord-Est parisien.
Je poursuis toujours sur ce thème en abordant maintenant la question des commerces alimentaires. Nous voulons étendre l?expérimentation des paniers solidaires. Suite à notre proposition, 2 expérimentations ont été mises en ?uvre avec les halles alimentaires des 10e et 14e arrondissements. Une nouvelle expérience a pu ouvrir un local sur le 18e arrondissement, la boutique de la "Charrette des 4 saisons solidaires", qui propose des produits de saison en circuit court, en relation directe avec les petits producteurs du Val d?Oise, et "La Caverne" pour les produits "bio", les champignons et les endives. L?amorçage de ce dispositif est très prometteur. En abondant son financement, nous souhaiterions que les expérimentations puissent essaimer dans d?autres lieux avec d?autres structures. L?idée de ces paniers solidaires est de permettre aux classes populaires d?avoir accès à des produits sains, de saison, en circuit court. C?est important, car on sait que l?alimentation est malheureusement aujourd?hui un marqueur de classe dans notre société. Les paniers solidaires ont ainsi une double fonction dans les quartiers populaires. Ils permettent, d?une part, à des populations fragiles d?accéder à des produits sains, à des commerces, tels qu?ils n?auraient pas été spontanément fréquentés. Mais, au-delà de cette ouverture et accès, les paniers solidaires doivent être aussi l?occasion de rencontres, d?échanges sur la question liée à l?alimentation et à la santé, de partage de recettes, d?utilisation des restes et de réflexion sur le gaspillage alimentaire. Nous demandons ces amendements budgétaires pour apporter et continuer à faire vivre le Paris populaire, celui des gamins, des artisans, des camelots et des agents du service public d?aujourd?hui. Je vous remercie.
M. Patrick BLOCHE, adjoint, président.- Merci beaucoup, Danièle PREMEL. Je donne la parole à Mme Julie BOILLOT.
Mme Julie BOILLOT.- Merci, Monsieur le Maire.
Monsieur le Maire, mes chers collègues, s?agissant du budget consacré à l?environnement, contenu dans les missions 7 et 8, les engagements financiers ne sont pas au rendez-vous cette année encore. Par exemple, les actions labellisées "Plan Climat" totalisent 11 millions de crédits, investissements et fonctionnement compris. C?est juste une goutte d?eau dans un budget de 10 milliards d?euros. Un autre exemple : les crédits alloués à la rénovation des bâtiments diminuent de 30 % et passent de 11 millions d?euros à 7,6 millions d?euros. Alors que la modernisation thermique est pourtant essentielle pour réduire le bilan carbone de l?administration parisienne, elle perd pratiquement deux tiers de ses crédits.
Sur le budget défendu par Mme KOMITÈS, les crédits pour les espaces verts, qui manquent tant à Paris, sont en diminution également. En investissement, les crédits pour les espaces verts, arbres, bois, parcs, jardins, sont en forte diminution. De 48,6 millions d?euros en 2019, ils passent à 31,6 millions d?euros. C?est une baisse d?un tiers. Pourtant, le budget, c?est la concrétisation d?une politique. Or, force est de constater que les communications dans ce domaine ne sont pas traduites en engagements financiers. Avec le groupe "100% Paris", présidé par Pierre-Yves BOURNAZEL, nous voulons faire de Paris une ville durable, exemplaire, avec deux piliers, les mobilités et l?urbanisme, grâce à des solutions rapidement opérationnelles.
Les mobilités, d?abord. Avec une priorité au vélo. Alors que seuls 50 % des aménagements en sites propres annoncés dans le "Plan Vélo" ont été mis en ?uvre sous ce mandat, nous souhaitons déployer le vélopolitain, en faisant confiance aux associations qui l?ont imaginé. Comme le fait Bordeaux aujourd?hui, nous devons concevoir les aménagements cyclables avec les associations. Cela évitera les erreurs, comme cela a été le cas rue de Turbigo. L?autre frein à la pratique cycliste, c?est le manque de stationnements sécurisés. Il faut développer les boxes végétalisés sur l?espace public. Pour favoriser les mobilités douces, nous souhaitons également nous inspirer de ce qui marche à l?étranger. Nous dupliquerons à Paris les aménagements barcelonais "Superilles" qui visent à apaiser les quartiers en évitant le trafic de transit. Ce sont des rues moins polluées, moins bruyantes, et donc, plus agréables pour les riverains.
En matière de transport, il faut enfin adapter les horaires au rythme de vie des Parisiens. L?expérimentation en cours pour l?ouverture du métro toute la nuit doit rapidement être pérennisée en partenariat avec Ile-de-France Mobilités. Paris doit aussi investir pour ceux qui viennent y travailler et n?ont parfois pas d?autre choix que de venir en voiture. Il faudra donc créer 10.000 places de stationnement en parc relais à proximité des grandes gares franciliennes pour les détenteurs d?un "pass" Navigo. Enfin, la mobilité des marchandises est l?un des défis de la ville durable. Il est illusoire de mettre fin à la circulation des camions dans Paris sans prévoir des espaces de logistique urbaine pour permettre que le dernier kilomètre soit réalisé avec des véhicules électriques.
Nous sommes également attachés, à "100% Paris", à un deuxième pilier de la ville durable : celui de l?urbanisme, pour améliorer le quotidien et affronter le changement climatique. Il faut privilégier les espaces verts au béton en mettant un terme à la densification de Paris. Le projet "Bercy-Charenton" doit être profondément revu. Réaliser 4.000 logements entre le périphérique, l?autoroute A1 et le faisceau ferroviaire le plus fréquenté d?Europe, est une aberration écologique. Les espaces verts actuels doivent être sanctuarisés en mobilisant les outils de protection offerts par le P.L.U. Il faut ainsi relancer la création d?espaces verts. Depuis Jacques Chirac, aucun espace vert de plus de 10 hectares n?a été ouvert. Les forêts urbaines ne sont qu?un gadget qui cache l?échec de la mandature en la matière. Nous proposons donc de lancer le dispositif "Un arbre dans ma rue". Les habitants pourront ainsi demander la plantation d?arbres sur l?espace public. Le périphérique doit aussi se muer en corridor végétal au service des habitants de la Métropole. Nous aurons l?occasion d?en reparler demain matin. La désimperméabilisation des sols est aussi primordiale pour limiter les îlots de chaleur, et ainsi, mieux affronter les crises caniculaires. C?est également indispensable pour la gestion des eaux fluviales pour éviter les rejets en Seine lors des épisodes pluvieux intenses. Pourtant, les projets avancent très timidement. Je pense notamment aux cours Oasis. Enfin, et c?est de loin l?échec le plus gênant, le parc social de la Ville ne sera entièrement rénové qu?en 2060 au rythme actuel. Il faut aller plus loin et plus vite en rénovant 10.000 logements sociaux par an, grâce à l?argent tiré de la vente d?une partie mineure du parc en accession sociale à la propriété. Vous le voyez, les Parisiens sont prêts à faire de leur ville un exemple de cité durable. La Ville de Paris doit les accompagner et s?avérer exemplaire sur ses politiques publiques. Je vous remercie.
M. Patrick BLOCHE, adjoint, président.- Merci, Julie BOILLOT.
Dernier intervenant de cette discussion budgétaire : M. Christian HONORÉ.
M. Christian HONORÉ.- Merci, Monsieur le Maire.
Au nom du groupe "100% Paris", présidé par Pierre-Yves BOURNAZEL, je vais vous présenter un amendement dans le cadre du budget. Les associations de protection animale, tel que la S.P.A. et "30 millions d?amis", alertent depuis deux ans sur l?accroissement des populations de chats errants. Leurs moyens ne suffisent pas à assurer leur prise en charge pérenne. Deux v?ux adoptés en octobre 2019 par le Conseil de Paris disposent, d?une part, que la gestion des chats libres est intégrée dans la politique de la ville avec le financement de la capture, de la stérilisation, des soins, des mises à l?abri, et, d?autre part, la mise à la disposition des associations de locaux permettant leur accueil. De plus, la création d?une structure d?accueil est nécessaire pour le suivi des interventions vétérinaires, la convalescence et les délais d?attente pour l?adoption. C?est la raison pour laquelle, voici l'amendement : la somme de 200.000 euros est ajoutée à la section des dépenses de fonctionnement du budget primitif pour 2020, afin de financer la capture, l?identification, la stérilisation, les soins, la mise à l?adoption ou la remise sur site des chats des rues, les suivis des chats libres et l?entretien des abris. En contrepartie, le chapitre "dépenses imprévues" est diminué de 200.000 euros. Enfin, la mise à disposition d?un local aménagé aux normes sanitaires requises et équipé du mobilier et matériel "ad hoc" en quantité suffisante, pour permettre l?accueil des animaux. Voici, mes chers collègues, l?amendement que je vous propose de voter. Je vous remercie.
M. Patrick BLOCHE, adjoint, président.- Merci, Christian HONORÉ, de finir aussi joliment cette discussion budgétaire. Je vous propose, chers collègues, de donner la parole à M. Emmanuel GRÉGOIRE, puis à Mme Véronique LEVIEUX, pour répondre aux intervenants.
M. Emmanuel GRÉGOIRE, premier adjoint.- Merci beaucoup, Monsieur le Maire.
Merci à tous, mes très chers collègues, merci pour vos interventions qui permettent de poursuivre notre travail de pédagogie, de transparence et d?information des citoyens. Nous avons mis en place, vous le savez, un grand nombre de réformes visant à rendre plus transparents et plus lisibles les documents budgétaires, le vote par fonction, la présentation des budgets des différentes délégations en commissions, que nous avons eu l?occasion de présenter, chacun et chacune d?entre nous, membres de l?Exécutif, la semaine dernière. Nous nous sommes également engagés dans l?expérimentation sur la certification des comptes, prévue par la loi NOTRe de 2015, de façon à démontrer, s?il y en avait besoin, notre volonté de nous inscrire dans l?effort de régularité, de sincérité et de fidélité des comptes publics, qui est un élément de pédagogie essentielle auprès de nos concitoyens.
Ce budget 2020 sera le premier exercice à faire l?objet de la certification, et évidemment, c?est pour moi une forme d?émotion que de présenter ce dernier budget de la mandature. Je le dis puisque Julien BARGETON a eu l?honneur - enfin, je croyais que c?était un honneur - de s?occuper des trois premiers et un petit peu du quatrième puisqu?il n?a quitté ses fonctions que quelques semaines avant son vote, et moi, d?avoir très modestement pris le relais depuis.
Par ailleurs, vous savez que nous sommes inscrits volontairement dans une expérimentation dite "de budgétisation verte", visant à déterminer si les dépenses et les recettes ont un impact environnemental significatif, positif ou négatif évidemment, dans le but, ensuite, d?en évaluer précisément les effets. Cela permettra de mettre en place progressivement tous les outils adéquats pour le rendre opérationnel lors de la présentation du budget primitif 2021 en décembre, dans un peu moins d?une année.
Nous travaillons également à intégrer des indicateurs permettant d?intégrer dans la procédure budgétaire, par le biais de processus spéciaux et d?outils analytiques, des indicateurs permettant de promouvoir des politiques sensibles au genre. C?est un outil absolument essentiel en matière de pédagogie budgétaire, au sens démocratique du mot. Pourquoi ? Parce qu?il permet de mesurer quels sont les tropismes genrés des politiques publiques. Force est de constater, et je le dis par avance, qu?ils sont encore très puissants dans des domaines aussi essentiels que la culture, le sport, l?éducation, et que le rendre de façon transparente, évidente, permettra, nous le savons, de le corriger.
Donc, pour répondre à votre v?u, chers Nicolas BONNET-OULALDJ et Jean-Noël AQUA, nous étendrons également notre réflexion à la prise en compte des enjeux sociaux afin de traduire la nécessité de traiter de front les questions sociales et les questions environnementales.
Enfin, et pour faire écho à l?intervention de Mme la Maire en début de séance, nous considérons que les indicateurs classiques ne sont plus suffisants non seulement pour piloter le budget, mais aussi pour penser le monde. Nous allons donc travailler, avec d?autres grandes villes, à l?élaboration d?indicateurs relatifs au bien-être humain et à la question essentielle qu?est la soutenabilité de notre modèle de développement. C?est désormais devenu incontournable pour construire un budget non seulement résilient et efficient qui permette de répondre à la crise des inégalités, mais aussi aux crises écologiques.
Il y a eu beaucoup d?interventions. Il me sera difficile de revenir sur tout, même si ma réponse est un peu longue compte tenu de la richesse de nos échanges et des très nombreux v?ux et amendements présentés. Je vais essayer surtout d?éviter de répéter ce qui a été fort bien dit lors de nos échanges.
La construction du budget 2020 - c?est le dernier budget de la mandature - répond à la même stratégie budgétaire définie dès 2014, que j?avais déjà eu l?occasion de présenter lors du dernier débat d?orientations budgétaires et à chaque fois que nous avons également présenté les comptes administratifs, et qui, je le dis, ont justifié, exercice après exercice, la confirmation de notre notation "AA" avec perspective stable pour les finances de la Ville par les agences de notation.
Notre stratégie budgétaire a plusieurs piliers bien connus : la stabilité des impôts, la maîtrise des dépenses de fonctionnement, un investissement dynamique et un endettement maîtrisé.
La stabilité de l?imposition directe locale est voulue et défendue, notamment au regard du prix élevé de l?immobilier à Paris. C?est une forme de modeste compensation. C?est aussi un acte politique, car, en proportion des revenus, les catégories populaires et les classes moyennes sont les plus concernées par les évolutions des taxes locales eu égard à la proportion que prend sur leurs revenus l?imposition locale. Concrètement, en 2019, un couple avec 2 enfants avec des revenus moyens et propriétaire d?un logement, a payé 1.207 euros de taxe foncière et de taxe d?habitation à Paris, là où, dans les mêmes conditions, il paie 2.731 euros à Bordeaux, soit 1.500 euros de plus, 2.257 euros au Havre, 2.473 euros à Marseille ou encore 2.348 euros à Nice, alors que, dans ces villes, l?immobilier est également élevé.
Ce budget 2020 respecte les termes du contrat que nous avions signé avec l?Etat. Nous tenons nos engagements vis-à-vis de l?Etat, comme nous avons tenu nos engagements envers les Parisiennes et les Parisiens. Nos dépenses de fonctionnement sur le périmètre de la contractualisation évoluent de 0,87 %, avec une moyenne de 0,66 % sur la durée de la mandature. Alors, on peut mentir en manipulant les chiffres, en ne prenant pas en compte les effets de périmètre, mais la réalité, quand on fait une augmentation de 0,66 % sur la durée de la mandature, c?est évidemment une évolution très maîtrisée des dépenses de fonctionnement quasi au niveau de l?inflation. La capacité de désendettement s?établit à 9,39 années, c?est-à-dire dans la droite ligne de l?exécution 2018 - 9,38 années - et avec la prévision d?exécution 2019. Nous sommes donc très loin de tangenter les 12 années, comme cela a été dit faussement lors de plusieurs interventions.
En revanche, si, nous, nous tenons nos engagements, ce n?est pas le cas de l?Etat, qui ne tient pas ses promesses. Le Pacte de Cahors était censé incarner un changement d?état d?esprit de la part du pouvoir central. Alors, oui, c?est vrai, il y a eu une inflexion dans la baisse des dotations. Mais c?est pour mieux nous punir en matière de ponction sur les ressources, notamment au niveau des péréquations.
Monsieur le Président AZIÈRE, nous avons déjà eu l?occasion d?échanger sur ce point. Il est normal que Paris, comme ville plus riche que d?autres, soit amenée à contribuer plus que d?autres à un effort de solidarité. Mais c?est faux de dire que Paris est traitée comme les autres. Paris est sollicitée deux fois plus que les autres grandes villes en matière financière, ce que rien ne justifie sur le plan des finances publiques. Et donc, de ce point de vue, nous considérons effectivement qu?il y a une attention à avoir en la matière. Je dois dire que les parlementaires parisiens de l?actuelle majorité nationale se font particulièrement discrets. Je veux leur dire, notamment à ceux qui veulent dénoncer la situation financière de la Ville de Paris, que je serai, que nous serons particulièrement attentifs au comportement qu?ils auront lors de l?examen du projet de loi de finances à l?Assemblée nationale, qui fait peser une menace supplémentaire de 146 millions d?euros sur les finances de la Ville.
Je voudrais citer le sénateur Julien BARGETON - pas l?adjoint aux finances, le sénateur BARGETON - qui, dans une intervention au Sénat en 2017, louait la méthode du Gouvernement, et qui disait : "Les collectivités locales ont besoin de visibilité sur leurs finances à long terme". C?est vrai. Et vous affirmiez alors que : "Il faut assurer la justice dans la redistribution et la péréquation". C?est vrai aussi. Si vous aspiriez réellement à gouverner Paris, vous feriez, je le crois, entendre plus fort votre voix. J?ai peur que votre silence ne traduise une forme de fatalisme.
Le budget primitif 2020 présente pour la première fois - c?est historique - des niveaux de dotations, 572 millions d?euros, inférieurs au montant des péréquations, 613 millions d?euros. Le budget de la collectivité parisienne - nous pourrions nous en féliciter tellement cette singularité est historique - devient ainsi pour la première fois contributeur net à celui de l?Etat. L?augmentation de ces dépenses de péréquation entraînera une accélération de l?effet ciseau et, au total, cette perte cumulée de ressources s?établit à 4 milliards d?euros sur la mandature. 2 milliards d?euros d?augmentation de la dette, 4 milliards d?euros de ponction sur les ressources. Où est la justice ? Où est l?équité en matière de situation financière ? Ce n?est pas vrai de dire que Paris déroge à son devoir de solidarité. Une fois encore, nous contribuons à 20 % au montant de la péréquation financière nationale, à 58 % de la solidarité financière francilienne, et nous sommes fiers de ce soutien. Encore faudrait-il qu?il trouve, à un moment donné, ses limites. Les dépenses sociales représentent 2,31 milliards d?euros, avec des dépenses relatives au revenu de solidarité active qui sont inscrites à hauteur de 360 millions d?euros, stables par rapport à la prévision d?exécution 2019.
Chère Danièle PREMEL, cher Nicolas BONNET-OULALDJ et cher Hervé BÉGUÉ, je ne peux que donner un avis favorable à votre v?u sur les conséquences sur les budgets sociaux de la Ville de Paris de la réforme de l?assurance-chômage, qui viendra en aggravant la situation de nombreux salariés indemnisés et les fera basculer dans un certain nombre de minima sociaux, que ce soit bénéficiaires de la prime d?activité, voire du revenu de solidarité active. De très nombreux professionnels disent que cette réforme aboutira à une forte augmentation du nombre d?allocataires du R.S.A. Or, vous n?êtes pas sans savoir, et M. le Président AZIÈRE le relevait lui-même, que le reste à charge pour les aides individuelles de solidarité s?élève déjà à plus de 274 millions d?euros par an pour notre collectivité. Concrètement, cette fois encore, les conséquences d?une décision de l?Etat, au demeurant particulièrement injustes socialement, seront assumées financièrement par les collectivités locales, au premier rang desquelles les départements. Et Mme la Maire, ce matin, rappelait combien nous nous sommes mobilisés aux côtés de nos collègues départements pour en dénoncer l?iniquité et le manque de responsabilité de la part de l?Etat. Quelle cohérence avec l?esprit et les dispositions du "Plan de lutte contre la pauvreté et l?accès à l?emploi" présenté pour la période 2019-2021. On donne quelques cacahuètes d?un côté, on reprend des sommes folles de l?autre.
Je donnais un exemple pour nos collègues de la Seine-Saint-Denis. La ponction D.M.T.O., réclamée de façon très inique pour le financement de la Société du Grand Paris, est trois fois supérieure au plan d?urgence annoncé par le Premier Ministre pour la Seine-Saint-Denis. Franchement, à moins d?un désagréable manque de coordination au niveau de l?Etat, on pourrait vraiment croire qu?il se fiche de nous.
Pour ce qui est des éléments structurants de nos recettes en matière de fiscalité immobilière, oui, nous attendons 1,65 milliard d?euros de recettes concernant les D.M.T.O. Cette estimation est fondée sur une évolution modérée de l?exécution 2019. Elle est réaliste et s?appuie sur les analyses corroborées par la Chambre des notaires. Nous poursuivrons, par ailleurs, dans le prochain projet de loi de finances, notre action en faveur d?une meilleure taxation des logements vacants et non affectés à l?usage principal d?héberger des Parisiens, avec une modernisation de la taxe de mobilisation des logements sous-occupés. Franchement, le législateur pourrait nous aider à fluidifier le sujet du logement plutôt qu?à en faire le procès dans le cadre de la campagne électorale. Face à la crise du logement, à laquelle toutes les métropoles denses sont confrontées, il est nécessaire de moderniser les outils fiscaux de façon à réorienter les biens immobiliers vers le secteur locatif et vers l?habitation plutôt que vers les activités spéculatives à rendement, au premier rang desquelles la location de meublés touristiques.
Nous portons également des demandes d?amendements visant à introduire une progressivité au sein des D.M.T.O., par exemple en appliquant un surtaux pour les transactions supérieures à 1 million d?euros. Premièrement, ce serait permettre aux collectivités d?avoir de nouvelles recettes et, deuxièmement, de créer un levier pour limiter l?inflation de l?immobilier.
Je note que les v?ux déposés par le groupe les Républicains et Indépendants en matière de logement, sont une antienne bien connue de votre pensée en matière de logement. C?est un florilège de poncifs éculés concernant cette politique du logement. Ainsi : "Pour accroître le parc de logements sociaux, il faut en vendre une partie". C?est une phrase dont je continue à m?interroger sur la logique. "Pour éviter que les classes populaires ne s?installent dans les arrondissements de l?Ouest parisien, il faut remplacer le logement social par du logement intermédiaire". Tout est, on le comprend bien, dans la définition de ce que nous appelons "les classes moyennes" et "le logement intermédiaire". Au diable, la mixité sociale. Restons entre nous et n?acceptons que les plus aisés des classes moyennes. C?est déjà tant nous demander.
Et quand M. DUBUS et les élus du groupe Parisiens Progressistes, Constructifs et Indépendants, convertis récents à l?écologie, se lancent dans la rénovation thermique au travers d?un v?u, c?est en prélevant les fonds sur la rénovation du patrimoine et sur les acquisitions dans le diffus. La rénovation thermique comme dernier rempart de la préservation de l?entre-soi, il fallait l?inventer. Nous amplifierons nos engagements en matière de rénovation thermique - j?y reviendrai un peu plus tard - mais nous ne le ferons pas au détriment de la mixité sociale. L?écologie, faut-il encore le rappeler, ne doit pas opposer les enjeux sociaux aux enjeux environnementaux.
Autre obsession de M. DUBUS, les loyers capitalisés. Les recettes de loyers capitalisés sont inscrites à hauteur de 130 millions d?euros à la suite de la dérogation octroyée par le Gouvernement actuel, que soutient M. DUBUS, j?ai cru comprendre. Elles traduisent l?engagement de la Ville dans une politique volontariste de conventionnement des logements du parc libre des bailleurs sociaux. Evidemment, c?est un pan important de notre politique en faveur du logement social permettant d?afficher, au 1er janvier 2018, un taux de 21,1 % de logements sociaux à Paris, contre encore 18,46 % en 2014, conformément aux engagements qu?Anne HIDALGO avait pris devant les Parisiens. Et aux contempteurs des loyers capitalisés, je le répète une nouvelle fois : ce mécanisme ne vient en aucune manière pénaliser les capacités d?investissement de nos bailleurs sociaux, tous en très bonne santé financière, faut-il le rappeler. C?est même un mécanisme qui, "in fine", permettra de les enrichir.
Et comme une obsession n?est jamais loin d?une autre obsession, le groupe Parisiens Progressistes, Constructifs et Indépendants propose de compenser la diminution de recettes qui viendraient de l?abandon des loyers capitalisés par une diminution de la masse salariale. Monsieur DUBUS n?oublie visiblement pas facilement le camp dont il vient. Les passions anti-fonctionnaires reviennent facilement au-devant. Nos agents, qui font un travail très efficace au service des Parisiennes et des Parisiens, apprécieront à leur juste valeur vos propositions.
Tous ces v?ux présentés par l?opposition tracent un triste visage de ce qu?ils rêvent comme politique pour Paris : entre soi, déstructuration de l?offre de service public, écologie comme faux nez du conservatisme. Nos efforts de gestion permettent en réalité, l?année prochaine, de disposer d?une épargne brute historique : 653 millions d?euros, symbole du sérieux budgétaire de notre collectivité. Ajoutée aux recettes réelles d?investissement de 540 millions d?euros, notre capacité de financement permettra de financer 81 % de nos investissements opérationnels, avec une moyenne de plus de 75 % sur la mandature. Dois-je rappeler que, dans l?épure budgétaire qui avait été présentée pendant la campagne, nous avions dit que nous couvririons 66 % ? Grâce à l?autofinancement, nous avons fait beaucoup mieux que prévu. Traduction de notre sérieux budgétaire aussi : pour la première fois depuis 2003, la dette totale de la collectivité, au 31 décembre 2019, baissera de près de 1 % par rapport à 2018.
Je m?adressais à l?ensemble des membres de l?opposition qui, avec plus ou moins de régularité, ont fait des erreurs monumentales sur leur estimation de la dette. Au départ, cela devait être de 8,5 milliards en fin de mandature. L?année dernière, vous corrigiez un petit peu en disant : non, en fait, ce sera trop, toujours, mais ce sera 7,5 milliards d?euros. Et, en réalité, vous vous étiez encore trompés. Pierre-Yves BOURNAZEL affirmait, lui, que ce serait de 8 milliards. Eric AZIÈRE, vous étiez plus modeste, comme Jérôme DUBUS et Pierre GABORIAU, vous estimiez que ce serait de 7 milliards. Mais, droits de mutation, évidemment qu?il faut des recettes, Monsieur AZIÈRE. Oui, vous vous étiez trompé. Vous les aviez sous-estimés. Et la forme très élégante que je vous reconnais pour dire que vous vous étiez trompé.
En réalité, nous finissons l?année avec une dette d?un peu moins de 5,9 milliards d?euros. Je rappelle que Jérôme DUBUS disait que nous allions emprunter 824 millions d?euros en 2019. C?est bête, on l?a baissé de 40 millions d?euros. Je ne demande ni remerciements ni félicitations. Je demande juste que vous reconnaissiez votre erreur plutôt qu?inlassablement, vous continuiez à la répéter en espérant qu?il en restera quelques traces dans l?opinion publique. La solution des oppositions pour stabiliser la dette était de vendre une partie du parc social cette année. Et pourtant, sans avoir recours à vos solutions miracles, nous avons réussi à faire baisser la dette. Et là aussi, encore, mensonge, il n?est pas là, je le regrette, mais je lui avais déjà dit la dernière fois. Il ne l?a manifestement soit pas compris, soit pas retenu, soit il continue à mentir. Sur la dette par habitant à Paris, elle reste extrêmement faible par rapport aux autres grandes villes. Il manipule des chiffres mensongers sur des périmètres mensongers. N?importe qui dans cette Assemblée peut le vérifier factuellement : la dette par habitant à Paris était de 2.657 euros au 1er janvier 2019, de 3.787 euros à Marseille, de 3.634 euros au Havre et de 4.868 euros à Nice. Donc, là encore, pas besoin de s?en honorer, pas besoin d?en tirer félicitations, mais simplement arrêtons de manipuler des chiffres mensongers. C?est juste une petite exigence au regard des échéances démocratiques qui nous attendent collectivement.
Nous avons eu des discussions constructives et exigeantes avec l?ensemble des groupes, qui font l?objet d?une lettre rectificative en crédits, un exercice habituel pour notre Assemblée. En premier lieu, chère Joëlle MOREL, cher David BELLIARD, cher Jérôme GLEIZES, nous avons repris la demande du groupe Ecologiste de Paris qui vise, conformément aux objectifs du "Plan Climat Energie territoriale", et portée avec constance par la Maire, par Célia BLAUEL, Antoinette GUHL et Christophe NAJDOVSKI, à intensifier les investissements en matière d?adaptation du territoire parisien au changement climatique.
Nous sommes favorables également, cher Nicolas BONNET-OULALDJ et cher Jean-Noël AQUA, à la poursuite et à l?accélération du "Plan Vélo". Enfin, dans la continuité de notre stratégie de rafraîchissement, dont nous avons souvent parlé dans cet hémicycle, nous multiplierons les investissements destinés à rendre 40 % du territoire parisien en surface perméable à l?horizon 2050, avec des projets de débitumisation d?une partie de la voirie pour désimperméabiliser les sols et permettre de mieux rééquilibrer la ville et retrouver de la fraîcheur. Dans le même esprit, en accompagnement du "Plan Vélo", nous retenons la proposition du groupe Communiste - Front de Gauche d?un programme en faveur de l?apprentissage du vélo chez les enfants de 6 à 11 ans, et un certain nombre de mesures sur la distribution de paniers solidaires en direction des personnes en situation de précarité, destinés à développer l?accès à une alimentation de qualité. Nous avons également souhaité qu?un effort supplémentaire soit fait en faveur de l?éducation et de la jeunesse. Ainsi, sur proposition du groupe Communiste - Front de Gauche, nous augmenterons les crédits alloués aux classes de découverte et à l?aide au départ des enfants, au travers des dispositifs "La journée à la mer" et l?aide aux vacances portée par le Secours populaire français, dont Nicolas BONNET-OULALDJ rappelait qu?il organisait ce soir sa soirée de lancement des "Pères Noël verts". Comme l?éducation populaire reste l?un des fondamentaux de notre majorité, nous accorderons, sur proposition de Nathalie MAQUOI, Léa FILOCHE et Yves CONTASSOT, une aide complémentaire destinée à l?équipement de la "M.J.C. Les Hauts de Belleville", qui vient d?être rénovée dans le cadre du budget participatif porté par notre collègue Pauline VÉRON.
Chère Carine PETIT, chère Léa FILOCHE et cher Yves CONTASSOT, au regard de l?importance pour le lien social que représente l?accès des ludothèques aux familles, notamment dans les quartiers politiques de la ville et à la suite de l?expérimentation réussie dans le 14e arrondissement de Paris, nous porterons votre demande d?extension de cette offre en faveur des familles. Les groupes Radical de Gauche, Centre et Indépendants et Communiste - Front de Gauche ont fait des propositions qui se rejoignent en faveur de la lutte contre la précarité étudiante, avec l?idée de doubler l?appel à projets associatifs "Initiatives étudiantes à Paris" défendu par Marie-Christine LEMARDELEY. Et donc, le montant sera, comme je l?ai indiqué à l?instant, doublé.
Afin de continuer à développer notre stratégie parisienne découlant des états généraux de la prévention des rixes, lancée en 2018, chères Virginie DASPET et Léa FILOCHE, cher Yves CONTASSOT, nous retenons votre proposition de former et d?équiper les éducatrices de la prévention spécialisée aux usages des nouveaux médias.
Chère Alexandra CORDEBARD, chers Eric LEJOINDRE et François DAGNAUD, vous connaissez notre attachement à la requalification des espaces urbains et notre volonté de faire évoluer en profondeur l?image de l?espace public, notamment le long de la promenade urbaine qui relie Barbès à la place de la Bataille de Stalingrad. Par ailleurs, pour répondre à vos interventions, je souhaite indique que d?ambitieux programmes d?embellissement et de végétalisation seront lancés au plus vite aux portes du Nord-Est parisien.
Chers Nicolas BONNET-OULALDJ, Didier LE RESTE et Hervé BÉGUÉ, nous soutenons votre demande en faveur du "Centre national d?information sur les droits des femmes et des familles" pour renforcer son activité d?accompagnement, notamment dans l?accès aux droits et dans la lutte contre les violences sexistes.
Enfin, en matière culturelle, nous soutenons la demande du groupe "Génération.s" visant à augmenter notre soutien aux arts de la rue et qui permettra de déployer davantage d?événements sur l?ensemble du territoire parisien. Nous avons également un dispositif supplémentaire de préemption de lieux culturels. Vous savez qu?ils sont menacés, y compris par la spéculation immobilière, comme le cinéma "La Clef" ou le théâtre de la Vieille-Grille, dans le 5e arrondissement, ou encore le café associatif de "La Flèche d?Or", dans le 20e arrondissement. Afin que ces établissements puissent continuer à vivre et ne ferment pas, nous aurons un dispositif renforcé de préemption.
Au-delà du domaine culturel et afin de préserver l?existence d?un commerce de proximité diversifié, peu cher et - c?est un objectif - restant équilibré, nous retenons la proposition du groupe Communiste - Front de Gauche d?étudier la définition d?un périmètre de délégation de droits de préemption des baux commerciaux. Cet outil viendra compléter les outils dont nous disposons déjà et que nous allons renforcer.
J?ai une grande fierté à mettre aujourd?hui sur la table de notre Assemblée le dernier budget de la mandature 2014-2020, parce qu?il réunit deux conditions qui sont, à nos yeux, essentielles. La première, c?est qu?il est rigoureusement conforme aux engagements que la Maire de Paris, Anne HIDALGO, a présentés aux Parisiens en 2014, et qu?en démocratie, c?est tout de même un enjeu central que nous fassions en sorte que ce pour quoi nous avons été élus et ce à quoi nous devons rester fidèles avec constance, reste en conformité avec les engagements que nous avons pris devant les Parisiens, dont ils nous ont honorés par leur vote.
Le deuxième, c?est que, dans le contexte troublé que connaît notre pays, nous avons la certitude que le budget que nous présentons aujourd?hui sera un budget utile pour le pouvoir d?achat des Parisiens, utile pour la qualité des services publics, utile pour l?adaptation de Paris aux enjeux de la crise environnementale et utile pour redistribuer un petit peu aux Parisiens qui souffrent le plus un certain nombre des bienfaits et des biens communs que nous déployons à leur service.
Je voudrais adresser un remerciement personnel à la Direction des Finances et des Achats, à mon cabinet, au cabinet de tous les élus et au cabinet des groupes politiques qui nous ont permis de proposer ce budget aujourd?hui, en espérant qu?il permette de dessiner pour Paris, avant les échéances électorales qui se dressent devant nous, un tout petit peu d?espérance à l?image et à la hauteur de l?histoire de notre ville. Merci à tous. (Mme la Maire de Paris reprend place au fauteuil de la présidence).
Mme LA MAIRE DE PARIS.- Merci, cher Emmanuel GRÉGOIRE, pour toutes ces réponses précises qui méritaient évidemment d?être livrées. Je vais donner la parole à Véronique LEVIEUX pour la partie relative aux emplois.
Mme Véronique LEVIEUX, adjointe.- Merci, Madame la Maire.
Chers collègues, je tiens tout d?abord à remercier celles et ceux qui ont pris la peine de se jeter dans la lecture du budget primitif emploi pour l?exercice 2020 et ont souhaité intervenir sur ce sujet, même s?ils n?ont pas été très nombreux, et de regretter que, du côté des rangs de la droite, ce sont plutôt des propos assez classiques et peu originaux qui ont été produits. Mais je répondrai sur ces points.
Ce budget primitif emploi s?inscrit dans la continuité des exercices précédents, car il s?agit de donner des moyens humains nécessaires au fonctionnement des services publics parisiens. Ce sont donc près de 285 emplois nouveaux que nous vous proposons de créer dans ce document, qui sont évidemment étroitement liés aux priorités que vous avez définies, Madame la Maire. A savoir : les équipements publics, qui nous permettent de créer 103 postes nouveaux dans les domaines de la petite enfance, de l?enfance, de la jeunesse, du sport et de la culture.
Au premier chef d?entre eux : l?accueil de la petite enfance, qui nous permettra de poursuivre cet effort inédit d?améliorer l?accueil de la petite enfance à Paris, avec la création, concernant les emplois, de 56 nouveaux postes pour assurer le fonctionnement de l?ensemble de ces places nécessaires pour les petits Parisiens.
Enfance et jeunesse, pour les collèges et écoles : 14,5 postes, 14 dans les équipements sportifs et 12 dans les équipements culturels.
L?Aide sociale à l?Enfance : Dominique VERSINI n?est pas là, mais elle porte avec beaucoup d?énergie la réforme structurelle de l?Aide sociale à l?Enfance, qui se fait en deux temps. Nous sommes dans la deuxième année de mise en ?uvre de cette réforme, avec la création de 60 postes supplémentaires, qui complètent les 55 déjà créés l?année dernière.
La propreté continue d?étendre ses équipes, notamment pour la gestion des espaces de tri, la lutte contre l?habitat indigne, le pôle environnement et transition écologique, qui bénéficie de la création de 27 postes répartis entre différentes directions, notamment la DEVE, la DVD. Nous poursuivons aussi le travail important de résorption de l?emploi précaire, en particulier à la Direction des Affaires culturelles et auprès des professeurs de conservatoires.
Je rappelle enfin qu?il faut voir les propositions faites dans ce budget primitif aussi dans la continuité de la création des 180 postes qui avaient été créés au budget supplémentaire pour les effectifs dédiés à la sécurité, dont les recrutements sont en cours.
Dans la perspective d?améliorer le fonctionnement des services mais surtout la carrière de nos personnels, ce projet propose 161 transformations catégorielles. Elles permettent notamment la création d?un débouché en catégorie B - nous avions eu l?occasion d?en parler au dernier Conseil de Paris - dans la filière petite enfance, action qui s?inscrit dans l?engagement fort de l?Exécutif en faveur de l?égalité professionnelle, puisque c?est une filière extrêmement féminisée. Nous sommes la première ville en France à proposer un tel débouché en catégorie B pour ce corps. En matière de redéploiement et de modernisation, compte tenu de l?analyse qui est faite et de plus en plus poussée ces dernières années, notamment des postes vacants, nous avons la possibilité de proposer 254 postes au titre du redéploiement.
Ce budget présente donc un solde positif en emplois de 27 postes, qui inclut donc les postes créés dans le cadre de la lettre rectificative. Cela a été le fruit, le résultat de discussions que nous avons eues avec l?ensemble des groupes et qui nous permettent d?acter 3 postes supplémentaires, notamment pour les bibliothèques, 11 postes d?agents de logistique générale pour les équipes de nettoyage de la DILT et également un renfort de 3 postes pour le contrôle des meublés touristiques. Je fais écho aux négociations que nous avons eues, cher Nicolas BONNET-OULALDJ, avec le groupe Communiste - Front de Gauche. Nous avons aussi 2 postes dans la DAC et la Direction des Affaires économiques.
Permettez-moi, en ce dernier budget, de remettre un peu en perspective l?ensemble des efforts qui ont été menés au cours de cette mandature et d?y associer tout naturellement le travail porté par Emmanuel GRÉGOIRE, puis Christophe GIRARD.
La première délégation de la mission de la Direction des Ressources humaines est évidemment de mettre en ?uvre les moyens nécessaires au fonctionnement des équipements et services créés pour répondre aux besoins des Parisiens. Ainsi, 292 créations d?emplois ont été faites dans le champ de la propreté, 125 dans le domaine sanitaire et social, 241 pour la sécurité, 383 créations de postes pour le fonctionnement des nouvelles crèches, 100 pour les écoles et les collèges, 88 pour les équipements sportifs, 162 pour les équipements culturels. Il s?est agi également d?accompagner les grandes réformes de la mandature : l?aménagement des rythmes éducatifs, le contrat enfance jeunesse, l?intégration des 1.900 agents issus de la Préfecture de police dans le cadre de la transformation du statut de Paris, pour ne citer que ces exemples.
Il aura fallu également conduire et accompagner d?importants chantiers de réorganisation et de modernisation de l?administration parisienne, qui, contrairement au v?u de M. DUBUS, ont bien eu lieu. La Ville, notre administration se modernise, s?adapte. Elle l?a fait dans le domaine de la comptabilité, de l?assistance informatique et de la fonction immobilière, afin de mettre en place des outils de pilotage financiers qui, en termes de stratégie, sont beaucoup plus efficaces pour la Ville.
L?Exécutif peut également mettre à son actif une action qualitative volontariste dans le domaine des conditions de travail des agents et de rappeler le plan de prévention ambitieux des inaptitudes, la politique de prévention en matière de risques psychosociaux, ainsi que la politique assez active de reclassement et de reconversion au bénéfice des nombreux agents qui doivent se lancer dans une reconversion ou dans une seconde carrière.
En matière d?inclusion, la Ville a poursuivi également des objectifs ambitieux, à la fois en matière d?égalité femmes hommes, de diversité, de politique en faveur du handicap. Je saisis l?occasion de saluer la labellisation "Alliance" que la Ville de Paris a obtenue de la part de l?AFNOR, forte de ses politiques assez actives menées dans ces domaines et dans lesquels, dans les années à venir, nous allons pouvoir, de concert, avec l?ensemble des directions, travailler pour encore nous rendre un peu plus performants dans ces champs absolument essentiels.
Enfin, la Ville continue à être un employeur bienveillant et a pu mettre en place des avancées sociales pour l?ensemble de ses agents : la couverture prévoyance, un travail assez majeur avec les organisations syndicales dans le cadre des ratios promus-promouvables notamment, avec des objectifs forts pour un rééquilibrage toujours en faveur des filières féminines les moins rémunérées, et également la mise en ?uvre du régime indemnitaire RIFSEEP.
Tout cela pour dire l?ensemble du travail majeur qui a été mené au cours de ces dernières années, qui a fait de notre Ville une administration encore une fois dynamique, qui a su néanmoins, au gré de la création de ses emplois, maîtriser sa masse salariale, contrairement à ce qui a pu être indiqué, puisque, de 2007 à 2020, c?est uniquement sur une moyenne de 1 % par an que cette masse salariale a pu augmenter. Nous ne sommes pas dans une situation de gabegie financière naturellement. Nous contrôlons, mais nous nous donnons les moyens de répondre toujours aux besoins quotidiens exprimés par les Parisiens et les Parisiennes, et ce, sur l?ensemble des secteurs de notre Municipalité. Je crois que nous pouvons tous en être fiers. Permettez-moi, tout comme l?a fait Emmanuel GRÉGOIRE, de remercier l?ensemble des acteurs qui ont travaillé à ce projet de budget primitif et à l?ensemble de ces actions : votre cabinet, le mien, la Direction des Ressources humaines et le Secrétariat général, car nous faisons un travail remarquable, je crois, en la matière. Je vous remercie.
Mme LA MAIRE DE PARIS.- Merci beaucoup à vous, chère Véronique LEVIEUX.
Merci, Emmanuel GRÉGOIRE. Merci à l?ensemble des orateurs.
Nous arrivons au terme de ce débat. Avant la présentation du budget spécial de la Préfecture de police, nous avions prévu qu?à 17 heures 30, nous commencerions à travailler sur ce budget spécial. Le Préfet de police ne sera pas là avant 17 heures 30. On peut comprendre, dans une journée comme celle-ci, qu?il ait d?autres obligations. Je vous propose donc une suspension de séance jusqu?à 17 heures 30. Merci. Suspension et reprise de la séance.