retour Retour

relatif à la programmation de l’immeuble Tati Barbès.


 

M. Jean-Luc ROMERO-MICHEL, adjoint, président. - Nous examinons maintenant le v?u référencé n° 19 relatif à la programmation de l?immeuble Tati Barbès. La parole est à M. Emile MEUNIER, pour deux minutes.

M. Emile MEUNIER. - Merci, Monsieur le Maire, mes chers collègues.

Tout à l?heure, je parlais des bureaux, du fait qu?il y avait trop de bureaux à Paris et que, corrélativement, il n?y avait pas assez de logements sociaux. Cette majorité, l?Exécutif, en la personne d?Emmanuel GRÉGOIRE, a mis en place un projet qui s?appelle "Réinventer Paris 3" qui permet de transformer les bureaux en logements sociaux. Là, c?est une très bonne chose, puisque, effectivement, cela permet de faire du logement social sans construire davantage.

Il y a un projet qui s?est mis en place à Tati. Vous le savez, c?est le fameux immeuble Tati Barbès, qui a été vendu par son propriétaire. Un investisseur l?a racheté et il s?est mis dans le projet "Réinventer Paris 3". Dès lors, on s?attendait à ce que des milliers de mètres carrés de bureaux se transforment en milliers de mètres carrés de logements sociaux. Or, à la sortie de l?opération, il y a eu une présentation publique et il se trouve que seulement 10 % de la surface de plancher sont consacrés au logement social. Pour nous, ce n?est pas suffisant pour mériter le label "Réinventer Paris 3" et toute l?exposition et les facilités qu?on va lui accorder, justement parce que l?opération était censée transformer du bureau en logement social. J?ai conscience qu?il s?agit d?un investisseur privé et que cela n?est pas simple. Mais cela plaide déjà pour une chose, qui est d?augmenter notre capacité de préemption. Sur un projet comme cela, lorsqu?on a la possibilité de préempter, derrière, on a la possibilité de négocier. Et puis, cela plaide aussi, si c?est possible, Monsieur le Premier adjoint, pour le fait de revenir vers le promoteur, majorité soudée, pour lui demander d?augmenter la surface de plancher consacrée aux logements sociaux. Je pense que c?est primordial, car si on continue comme cela avec du bureau, on ne va pas s?en sortir, et si c?est du logement privé, eh bien là où c?est situé, en bas de la butte Montmartre, je vous fais le pari que dans 2, 3, 4 ou 5 ans, on va retourner dans des logiques de spéculation que nous ne voulons pas. Notre v?u, c?est donc un appel à travailler ensemble pour revoir la programmation en faveur du logement social. Merci.

M. Jean-Luc ROMERO-MICHEL, adjoint, président. - Merci, cher collègue.

Pour vous répondre, la parole est à Emmanuel GRÉGOIRE, pour deux minutes.

M. Emmanuel GRÉGOIRE, premier adjoint. - Merci beaucoup.

Vous connaissez tous, je crois, les grandes orientations de ce projet de transformation de ce lieu mythique qui a accueilli pendant très longtemps le magasin Tati Barbès. D?abord, je souhaite souligner que nous travaillons très bien avec "Immobel", et donc sous réserve de quelques amendements qui vous ont été proposés, j?émets un avis favorable sur votre v?u et je suis sûr que nous trouverons avec le porteur de projet, car c?est quelqu?un qui veut bien faire les choses, un chemin pour augmenter la part de logements sociaux.

Vous vous doutez bien qu?il faudra veiller à la soutenabilité économique pour l?investisseur ; il ne le fait pas que pour nos beaux yeux. Mais je suis confiant, parce que c?est un professionnel avec lequel nous travaillons bien. Ainsi, avis favorable avec quelques amendements.

M. Jean-Luc ROMERO-MICHEL, adjoint, président. - Explication de vote de M. Rudolph GRANIER.

M. Rudolph GRANIER. - Merci, Monsieur le Maire.

Ce v?u ou plutôt les v?ux que nous avons eus de manière successive ne reflètent qu?une seule chose : votre politique de gribouille quant à l?entente que vous souhaitez mener entre Ecologistes, Socialistes et Communistes et autres et, ensuite, le caractère assez approximatif de votre politique du logement, tout simplement. En effet, là, vous souhaitez vous immiscer dans un projet qui est totalement privé. Si le privé, en l?occurrence, fait un geste, je considère qu?à un moment, vous n?êtes absolument pas lisibles dans votre politique, puisque vous allez vous immiscer dans un projet qui ne relève pas de votre fait. Par contre, les projets qui relèvent de votre fait, ils amènent à de la densification, à du béton, à de la surélévation, à de la suppression d?espaces verts, comme on en a la preuve de manières multiples, diverses et variées dans le 18e arrondissement où les exemples sont légion, et vous les connaissez très bien, mon cher collègue Emile MEUNIER.

L?évolution des v?ux que nous avons vue s?illustre par le fait que, dans le v?u initial, on demande que soient prévus 30 % au moins de logements sociaux, alors que le v?u à l?arrivée dit "soient étudiés". Voilà, je vous renvoie à votre politique de v?ux qui est totalement inepte, qui ne sert absolument à rien et qui va encore une fois intervenir dans un projet strictement privé.

Cette politique de gribouille, pour chercher une ligne claire dans votre politique de logement, cela reviendrait à peu près à essayer de trouver un électeur d?Anne HIDALGO sur les 46 millions de Français. Vous allez, encore une fois, faire ce qui n?est pas de votre ressort, tandis que ce qui est de votre ressort, vous allez le faire d?une manière totalement inepte.

Continuez comme cela, mais, à un moment, vous allez être sanctionnés. Cela arrivera très vite, je vous rassure, on n?attendra pas pendant 5 ans les municipales, vous allez voir qu?entre-temps, cela va se produire tel quel. Vous n?avez aucune cohérence en la matière, et moi, je le déplore. Précisément, vous avez en appui des Ecologistes qui sont là pour dire "oui, tant que c?est pour du logement social, on bétonne", et en plein milieu de la butte Montmartre, Emile MEUNIER, vous le savez très bien ! Vous connaissez ces exemples-là et vous les portez ici, mais vous portez, par contre, un discours complètement différent devant les riverains, ce que je trouve absolument lamentable. Vous connaissez l?exemple, cher collègue ; vous savez très bien de quoi je parle. Par conséquent, si on pouvait essayer d?y voir clair et au moins d?être dans la cohérence, cela pourrait nous rassurer. Je vous remercie et, naturellement, nous voterons contre ce v?u.

M. Jean-Luc ROMERO-MICHEL, adjoint, président. - Je suis saisi d?une demande d'explication de vote du maire du 18e arrondissement.

M. Eric LEJOINDRE, maire du 18e arrondissement. - Je ne suis pas sûr que je vais pouvoir répondre aux interpellations - je ne sais pas comment il faut les appeler - de notre collègue, qui ne cherche évidemment pas à avoir de clarification mais qui, une fois encore, utilise la tribune du Conseil de Paris pour faire une intervention purement politicienne.

Je voudrais simplement reprendre un certain nombre de termes, car c?est quand même un peu cocasse, de la part de la droite parisienne, de considérer que la majorité à laquelle nous appartenons, les Socialistes, dont je suis, et les Ecologistes, aurait bétonné le 18e. Avant nous, il n?y avait pas Eole, il n?y avait pas Pajol, il n?y avait pas Chapelle International, il n?y avait pas Chapelle-Charbon, il n?y avait pas les Deux-Nèthes, il n?y avait pas Alain-Bashung. Et je ne parle que des squares et des parcs que nous avons créés, sur des espaces qui étaient prévus par la majorité? Alors, c?est vrai que cela fait longtemps que vous n?avez pas gagné le 18e, puisque, depuis 1995, vous perdez systématiquement les élections. Mais sur des espaces qui étaient prévus uniquement, pour le coup, pour de la construction. C?est donc un tout petit peu cocasse d?entendre l?opposition qui nous interpelle en nous demandant, au fond, de faire encore plus que ce que nous faisons déjà et que nous avons fait, d?ailleurs, contre vous. Je voulais juste dire un dernier élément. C?est vrai qu?on peut, et on l?entend souvent dans ce Conseil de Paris, raconter n?importe quoi avec beaucoup d?assurance. Je voudrais rappeler au Conseil de Paris que le bâtiment de Tati est un bâtiment construit. Il n?y a pas un demi-centimètre d?espace vert à Tati, nulle part. A un moment, on peut peut-être faire preuve d?un tout petit peu de bon sens dans ses interventions, cela ferait beaucoup de bien à ce Conseil de Paris.

M. Jean-Luc ROMERO-MICHEL, adjoint, président. - Monsieur GRANIER, on ne vous a pas coupé, veuillez écouter le maire du 18e.

Alors, je mets aux voix, à main levée, la proposition de v?u référencée n° 19 déposée par le groupe Ecologiste de Paris, amendée par l'Exécutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u amendée est donc adoptée. (2022, V. 7).

V?u déposé par le groupe Changer Paris

 

Février 2022
Débat
Conseil municipal
retour Retour