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2021 DGRI 70 - Avenant à la convention de coopération technique avec "Accra" (Ghana) dans le domaine de la gestion des déchets ménagers.


 

Mme Afaf GABELOTAUD, adjointe, présidente. - Nous examinons le projet de délibération DGRI 70 relatif à un avenant à la convention de coopération technique avec Accra, Ghana, dans le domaine de la gestion des déchets ménagers.

Je donne la parole à M. Boris JAMET-FOURNIER, du groupe PEC.

M. Boris JAMET-FOURNIER. - Merci beaucoup, Madame la Maire.

Chers collègues, vous avez probablement sur vos tables, dans vos mains, je ne sais où, un téléphone portable, peut-être même un smartphone et, donc, un bijou de haute technologie, un symbole de la modernité, évidemment un outil de communication, de divertissement aussi, parfois de travail. Mais ces téléphones, au-delà d'être tout cela, ils sont aussi de futurs déchets numériques. Ce téléphone, il faut que vous le regardiez bien, parce qu'aujourd'hui il est à Paris, mais sûrement, à la fin de sa vie, il finira à Accra. En tout cas, il y a de fortes chances, puisque, à Accra, c'est dans cette ville capitale du Ghana qu'il y a, dans la banlieue d'Accra en l'occurrence, l'une des plus grandes décharges de déchets électroniques au monde, des déchets de matériels "high-tech" qui sont en très grande partie issus d'Europe. Ce sont donc nos téléphones qui se retrouvent dans la banlieue d'Accra.

Nous avons donc une grande part de responsabilité sur la question des déchets numériques au Ghana. Le pays, lui aussi, se développe. Il se trouve que c'est la deuxième économie en Afrique de l'Ouest, derrière le Nigeria et devant la Côte-d'Ivoire. Il a donc une assez forte croissance de 3 % par an, ce qui ne va pas sans créer des déchets. Entre les déchets issus d'Europe et les déchets notamment ménagers qui sont créés par les populations locales, on a une situation difficile, avec une production quotidienne estimée à 1.000 tonnes et, donc, un dispositif de collecte de déchets ménagers qui se trouve saturé, défaillant, avec des conséquences désastreuses à la fois pour la santé des Ghanéennes et des Ghanéens, mais aussi pour l'environnement. On sait que ces questions de santé et d'environnement sont souvent liées.

Alors, il se trouve que l'on peut, et c'est heureux, trouver des solutions pour aller dans le bon sens. C'est notamment Paris qui fournit ces solutions, puisque Paris comme Accra sont fortement engagées dans le C40, cette organisation dont Sadiq KHAN, le Maire de Londres, est aujourd'hui le président. Paris et Accra, dans le cadre du C40, mènent un travail de coopération depuis quelques années, depuis 2015, sur cette question de la gestion des déchets. Ces échanges visent à renforcer les capacités techniques de la municipalité d'Accra, avec le soutien de Paris, par des formations, notamment, qui sont organisées à Paris, des missions d'assistance technique et le déploiement de ce que l'on appelle des "projets pilotes" autour de certains sujets, dont la collecte sélective et le compostage, des sujets chers, justement, à ma très chère Colombe BROSSEL, que je salue, qui me fait un petit signe.

Bref, depuis 2015, cette collaboration existe. Depuis 2018, notamment, grâce à cette coopération, justement, la Ville d'Accra a assez radicalement, il faut le dire, amélioré son système de gestion des déchets. En reconnaissant, par exemple, le travail de ramasseurs, qui étaient auparavant des ramasseurs de déchets informels, elle a formalisé l'emploi de ces personnes. Près de 850 travailleurs ont ainsi accédé à un emploi formel. Elle a également fait des efforts sur son taux de collecte, qui a augmenté assez substantiellement d?environ 10 %. En 2019, on a eu également la visite d'un expert de la DPE, qui a été missionné et qui est allé à Accra pour effectuer une formation.

Aujourd'hui, cette collaboration continue entre Paris et Accra. On a la mise en place d'un logiciel métier sur le traitement des déchets. Il faut ajouter, je pense que c'est important, que l'application "DansMaRue", qui a été développée par nos services, en interne à Paris, est également adjointe à ce logiciel métier. Je crois qu'il faut être fier du développement numérique qui est opéré par les ingénieurs et les ingénieuses de la Ville de Paris et qui se dissémine à travers le monde, notamment à Accra au Ghana. On a également une collaboration sur la relation avec les prestataires de collecte. On sait que c'est souvent un enjeu capital. Puis, la mise en place d'une large campagne de communication sur ces questions de gestion des déchets, à laquelle Paris apporte son assistance.

Donc, on avance. On a raison d'avancer, d'ailleurs, puisque la production de déchets, c'est la source de pollution qui connaît aujourd'hui la plus forte croissance. Il nous est donc aujourd'hui proposé, j'en termine, de renouveler notre soutien à cette coopération technique entre Paris et Accra, qui a connu, vous l'imaginez, des perturbations lors des derniers mois, avec la pandémie mondiale. Je ne doute pas que nous sommes tous et toutes d'accord pour réaffirmer le rôle essentiel et reconnu mondialement de la Ville de Paris sur ce sujet majeur, à la fois pour la qualité de l'environnement, mais aussi et peut-être surtout pour la santé des Ghanéennes et des Ghanéens, qui nous savent gré de cette implication.

Je vous invite donc, chers collègues, à voter ce projet de délibération DGRI 70 et je vous remercie.

Mme Afaf GABELOTAUD, adjointe, présidente. - Merci, Monsieur JAMET-FOURNIER. Je donne la parole, pour vous répondre, à M. Arnaud NGATCHA.

M. Arnaud NGATCHA, adjoint. - Merci, Madame la Maire.

Monsieur le Conseiller de Paris Boris JAMET-FOURNIER, merci de me permettre de revenir sur ces accords de coopération, qui font un peu la fierté, notamment dans les échanges que nous pouvons avoir avec les villes du monde entier. Je profite pour saluer le travail remarquable mené par la DGRI dans ce domaine notamment.

Evidemment, la question des déchets est une question qui revient, qui est centrale. D'ailleurs, avec Colombe BROSSEL notamment, lors du label SOLIDAE, nous avons l'occasion d'aider au financement d'un certain nombre d'initiatives, notamment sur le continent africain. Vous nous l'avez rappelé, Boris JAMET-FOURNIER, c'est l'occasion de promouvoir une production de la Ville, avec un logiciel "open source" "DansMaRue", qui a été développé en interne, vous l'avez rappelé, par la Mairie de Paris et dorénavant bien connu des Parisiens. J'en profite aussi pour préciser que cette coopération a été reconnue par la M.E.A.E., qui l'a désigné comme projet lauréat en 2019 de l'appel à projets "Ville durable en Afrique". Enfin, vous l'avez dit, il y a une dimension aussi environnementale. Cela fait suite, notamment, à l'initiative de Paris pour la préservation des forêts d'Afrique centrale. La question des déchets est essentielle et revient évidemment régulièrement dans les échanges que nous pouvons avoir avec les différents maires des villes, notamment du continent africain.

C'est pour cela, pour toutes ces raisons, effectivement, que je vous appelle à voter ce projet de délibération. Je vous remercie beaucoup.

Mme Afaf GABELOTAUD, adjointe, présidente. - Merci, Monsieur NGATCHA.

Je mets donc aux voix, à main levée, le projet de délibération DGRI 70.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de délibération est adopté à l'unanimité. (2021, DGRI 70).

 

Décembre 2021
Débat
Conseil municipal
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