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2019 DASES 302 - Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic des infections par le VIH/hépatites virales/IST - Convention avec l’ARS portant sur le financement des activités 2019.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Nous poursuivons la s�ance avec, � pr�sent, ce d�bat organis� sur la politique parisienne de sant�. La Conf�rence d?organisation du Conseil a convenu d?un d�bat organis�. Ce d�bat, bien s�r comme toujours, inclura les temps de parole d�finis et la pr�sentation des v?ux.

Permettez-moi d?introduire ce d�bat � la suite de l?expression de nos Parisiens qui sont venus nous exprimer leurs propositions sur l?h�pital public et la sant�.

Parler de sant� � Paris, c?est d?abord parler de la sant� de l?h�pital public. Aujourd?hui, nous le savons, ce pilier de notre syst�me de sant� traverse une crise majeure. Le mouvement des professionnels hospitaliers, entam� au printemps dans les services des urgences, a gagn� tous les autres services. La mobilisation de toute la communaut� hospitali�re pour sauver l?h�pital public est tr�s forte. J?en ai �t� t�moin lors d?un d�placement avec Anne SOUYRIS au service des urgences de l?h�pital Bichat, le 16 octobre dernier, aux c�t�s de Martin HIRSCH et de Patrick PELLOUX.

On sait que l?attachement des Parisiennes et des Parisiens � l?h�pital est important. L?avis citoyen, sur lequel nous reviendrons, nous le dit � juste titre.

Je veux remercier Anne SOUYRIS et l?ensemble des �lus qui travaillent sur les questions de sant� � Paris, mais je veux aussi remercier les m�decins, l?ensemble des personnels soignants et administratifs qui demandent l?ouverture de nouveaux lits, de nouvelles embauches et l?am�lioration de leur r�mun�ration, parce que leurs demandes s?inscrivent dans une volont� d?am�liorer les conditions d?accueil de nos concitoyens � l?h�pital.

A l?A.P.-H.P. comme ailleurs, on s?oppose � la tarification � l?activit� par une gr�ve du codage qui, parce qu?elle a des cons�quences imm�diates sur les revenus des h�pitaux, est le seul moyen de faire entendre l?urgence de sa r�forme. On demande au personnel aujourd?hui de faire toujours plus d?activit� avec toujours moins d?argent. Ce n?est plus entendable.

En 2018, l?A.P.-H.P. a d� mettre en place un plan de redressement avec d?importantes suppressions d?emplois. La direction g�n�rale de l?A.P.-H.P. propose de nombreuses initiatives pour faire face � ces contraintes et pr�server la modernisation des h�pitaux, mais le manque de moyens est �vident.

Comme je l?ai exprim� � plusieurs reprises au sein du Conseil de surveillance, l?h�pital est � l?os. Preuve en est le projet de loi de financement de la S�curit� sociale o� on demande encore � l?h�pital de faire 1 milliard d?euros d?�conomie en 2020, tout en reconnaissant qu?il y a un manque de moyens. Preuve en est la diminution de 15 millions du budget de l?A.M.E., l?exclusion de certains soins non urgents pour ces b�n�ficiaires et la r�forme annonc�e sur l?acc�s aux soins des demandeurs d?asile qui institue un d�lai de carence pour la prise en charge par l?assurance maladie de leurs soins.

Bien que cela ne fasse pas l?objet de ma communication, je voudrais bien s�r rappeler ici mon attachement � l?A.M.E. qui se trouve fragilis�e par ces annonces. Ce syst�me d?acc�s aux soins destin� aux personnes en s�jour irr�gulier est tout sauf un luxe�: c?est une n�cessit� qui prot�ge celles et ceux qui en b�n�ficient, mais aussi, nous le savons, l?ensemble de la population.

Le plan de soutien est indispensable pour r�pondre � l?urgence des urgences�: la situation de l?h�pital est une pr�occupation majeure en France et � Paris.

La conclusion de la tribune publi�e ce dimanche 10 novembre par Patrick PELLOUX, urgentiste, et treize confr�res est sans appel�: "Mesdames et Messieurs nos concitoyens, laisserez-vous mourir l?h�pital public sans avoir tent� quelque chose�?" Ce qui est � l?origine de cette interpellation et de cette col�re profonde des soignants, c?est ne plus pouvoir remplir cette mission de service public pour laquelle ils se d�vouent chaque jour.

L?ensemble des personnels hospitaliers ne manquent pas d?id�es ni de propositions pour trouver des solutions quand elles d�pendent d?eux, mais aujourd?hui les probl�mes sont beaucoup plus profonds. L?h�pital peine � recruter car les r�mun�rations et les conditions de travail perdent de leur attrait. Il manque de moyens pour accueillir dignement ses patients, ainsi que pour assurer la continuit� des soins.

Aujourd?hui le collectif interhospitalier, qui porte les revendications des professionnels, demande la tenue d?�tats g�n�raux de l?h�pital public. Je soutiens cette demande qui engagerait tous les acteurs de l?h�pital et qui permettrait de relancer le dialogue sur les missions de l?h�pital autant que sur ses moyens.

Alors, que peut faire la Ville pour l?h�pital public�? Pour commencer, la Ville peut donner la parole aux Parisiennes et aux Parisiens, comme nous l?avons fait en organisant une Conf�rence citoyenne, afin de recueillir l?avis qui vous a �t� pr�sent� et qui montre l?attachement des citoyens � l?h�pital public.

Que retenir de cet avis citoyen qui nous est adress�? Que la sant� est un bien public, un bien commun, que l?h�pital est un service public qui doit conserver son universalit�. Universalit� sur laquelle se sont construites la protection sociale et les politiques de sant� publique en France apr�s la guerre, h�ritage du C.N.R.

La Ville s?est engag�e � d�velopper l?offre de soins et � la rendre plus accessible � tous.

La Ville s?est attach�e aussi et surtout � agir contre les in�galit�s sociales et territoriales en organisant la meilleure coop�ration possible entre les soins de ville et le secteur hospitalier.

La Ville se mobilise pour que toutes et tous puissent avoir acc�s aux soins au plus pr�s de chez soi.

Pour cela, nous avons financ� l?installation de cabinets m�dicaux, de maisons de sant� pluriprofessionnelles, en particulier dans les d�serts m�dicaux dont notre ville n?est pas �pargn�e, ces quartiers o� tant de m�decins manquent. Ces m�mes structures proposent souvent des horaires �tendus, de nombreuses disciplines, ce qui leur permet de prendre en charge des patients qui auraient pu �tre tent�s de se rendre aux urgences. Elles permettent �galement leur suivi � la sortie de l?h�pital.

La Ville d�veloppe �galement des partenariats qui vont au-del� de la convention qui nous unit � l?A.P.-H.P. avec certains groupements hospitaliers universitaires. Cela permet � nos services de b�n�ficier de l?indispensable expertise, de toutes les innovations de l?h�pital et de r�pondre au mieux aux in�galit�s sociales. Ces partenariats ont permis, par exemple, l?ouverture d?un centre de sant� sexuelle et d?un centre de protection maternelle pour les femmes qui vivent � la rue dans l?enceinte de l?H�tel-Dieu.

Enfin, la Ville s?investit dans le d�ploiement des communaut�s professionnelles territoriales de sant�, afin de favoriser la coordination des secteurs ambulatoires lib�raux et publics, et leur coop�ration avec l?h�pital.

La Ville et l?h�pital sont ind�fectiblement li�s par l?histoire et la g�ographie parisienne. C?est pourquoi nous nous engageons avec force dans ce combat pour aider notre syst�me hospitalier � affronter cette crise sans pr�c�dent. C?est une n�cessit� car les coupes budg�taires creusent les in�galit�s, ces in�galit�s d?acc�s aux soins contre lesquelles il est de notre devoir d?�lus de Paris de lutter.

Cette communication sur la politique parisienne de sant� propose un bilan non exhaustif des actions et des projets port�s par Anne SOUYRIS. Je veux � nouveau la remercier pour son engagement et pour le travail qu?elle fait dans ce secteur complexe. Je veux bien s�r saluer le travail accompli aussi, avant elle � mes c�t�s, par Bernard JOMIER.

Je suis fi�re de partager, avec vous et avec Anne SOUYRIS, ces actions qui contribuent � am�liorer la sant� publique, gr�ce � la pr�servation de l?environnement, � la lutte contre les in�galit�s d?acc�s aux soins et gr�ce � un dialogue citoyen sur la place de l?h�pital dans notre ville. Ce bien commun, nous devons en prendre soin.

D?abord, nous devons prendre soin de la sant� des Parisiens et cela n�cessite une approche globale de ce que nous portons qui passe aussi par l?am�lioration de leur environnement. Paris est pionni�re en mati�re de sant� environnementale�; c?est la clef d?une meilleure sant�.

Le Plan parisien de sant� environnementale, adopt� en 2015, a pour objectif de lutter contre les risques li�s � l?exposition au plomb, aux perturbateurs endocriniens. Il met en place des outils d?observation et de surveillance.

Toutes les politiques de la Ville ont pour but d?am�liorer la sant� des Parisiennes et des Parisiens. Cela passe par le logement, le d�veloppement de programmes incitant � faire du sport ou encore � lutter contre le tabagisme.

Enfin, la Ville a mis en place un plan d?action qui a permis de former 72.000 Parisiennes et Parisiens de tout �ge aux gestes qui sauvent, et d?installer des d�fibrillateurs dans les �quipements et l?espace public.

Notre priorit� est de permettre � toutes et tous d?acc�der �videmment aux soins. Pour cela, la Ville dispose de nombreuses structures de sant�: des centres de sant� et m�dico-sociaux municipaux, des centres de protection maternelle et infantile (P.M.I.), des centres de vaccination et des centres de d�pistage. La Ville soutient �galement l?installation de professionnels de sant�, comme cela a �t� demand� par les experts citoyens.

Pour renforcer les liens entre la m�decine de ville et l?h�pital, nous avons mis en place plusieurs projets communs, comme le centre de sant� sexuelle, dont j?ai parl� tout � l?heure, et le centre de protection maternelle pour les femmes � la rue dans l?enceinte de l?H�tel-Dieu.

Nous portons cette orientation au sein du Conseil de surveillance avec Anne SOUYRIS. Je crois que cela correspond aussi � ce que le Conseil de surveillance, compos� de personnalit�s qualifi�es ext�rieures � l?h�pital mais aussi de m�decins et de gestionnaires de l?h�pital, porte avec nous.

Prendre soin de la sant� de toutes et tous, c?est faire de la pr�vention aussi t�t que possible, notamment aupr�s des enfants. D?ailleurs, c?est une des premi�res mesures que nous prenons pour lutter contre les in�galit�s sociales.

Au-del�, la Ville porte aussi de nombreuses politiques en mati�re de pr�vention et d?information. C?est ainsi que nous pourrons lutter efficacement contre la tuberculose, la dr�panocytose, le cancer, mais aussi contre toutes les maladies sexuellement transmissibles.

Nous prenons soin de toutes les personnes vuln�rables, et en particulier des populations exclues, pour r�duire les risques pour elles-m�mes mais aussi pour les autres. Je ne rappelle pas ici, mais je le fais quand m�me au passage, les r�sultats que nous avons obtenus gr�ce � la strat�gie de "Paris sans Sida" o�, pour la premi�re fois depuis l?apparition de l?�pid�mie de Sida � Paris, nous avons enregistr� une baisse des contaminations.

C?est tout le sens aussi de l?ouverture de la premi�re salle de consommation � moindre risque de France et des mesures du Plan de mobilisation sur la probl�matique du "crack" � Paris. Sur ces sujets importants, il est n�cessaire d?aller au-del� des caricatures. Je refuse de fermer les yeux devant un probl�me qui ne dispara�tra pas si nous ne faisons rien. La mise � l?abri avec la prise en charge d?une grande partie des usagers de drogue, notamment de la "colline du crack" jeudi dernier, est une �tape. Mais nous irons encore plus loin dans les semaines qui viennent pour d�velopper les structures d?accompagnement en lien avec les acteurs de terrain, dont je salue le travail.

Je veux remercier sur ce point les associations qui travaillent avec nous sur la r�duction des risques et la r�duction des consommations. Je veux remercier l?ensemble des professionnels de sant� et les acteurs sociaux qui nous accompagnent au quotidien. Je sais, pour en avoir discut� avec le Pr�fet de R�gion Ile-de-France et avec l?A.R.S., que nous devons franchir, dans le cadre du Plan "crack" qui a �t� port� par la Ville avec les autorit�s A.R.S. et l?Etat, une �tape suppl�mentaire, tant il est n�cessaire d?avoir plus de places en aval pour accueillir ces publics particuli�rement vuln�rables, et pour permettre aussi aux riverains des quartiers qui sont concern�s de pouvoir vivre avec plus de s�curit� et un apaisement dans ces quartiers. La mise � l?abri avec prise en charge d?une grande partie des usagers de drogue de la "colline" est une �tape, mais nous avons cette semaine une r�union avec le Pr�fet de R�gion pour pouvoir poursuivre ce travail.

Un important travail est �galement men� avec les personnes sans domicile fixe et les r�fugi�s qui peuvent se rendre dans trois centres m�dico-sociaux de la Ville. En juin 2019, une �quipe mobile de sant� est venue renforcer les dispositifs.

Le troisi�me point tr�s important de notre politique de sant� vis-�-vis des Parisiennes et des Parisiens, c?est bien s�r de les inviter � exprimer leurs besoins. La d�mocratie sanitaire est essentielle. Les citoyens, mais aussi des acteurs associatifs, sont invit�s � participer � diff�rentes instances, telles que les Assises parisiennes de la sant�, les Conseils locaux de sant� mentale et les Conseils locaux de sant�. La signature du contrat local de sant� en mai 2018 permet la coordination des priorit�s avec tous les acteurs territoriaux. Je les cite � nouveau�: l?A.R.S., le P.R.I.F., l?h�pital public, mais aussi bien s�r la Caisse primaire d?assurance maladie.

La Ville a engag�, � l?automne 2018, la territorialisation de ses politiques de sant� pour �tre au plus pr�s des besoins des Parisiennes et des Parisiens, notamment dans les quartiers populaires parce que l?in�galit� d?acc�s aux soins est la pire des in�galit�s puisqu?elle touche ce que nous avons de plus pr�cieux�: notre sant�.

Nous devons tous prendre soin de notre syst�me de sant� et de celles et ceux qui y travaillent. Je veux � nouveau remercier l?ensemble des �lus, Anne SOUYRIS et tous les �lus et collaborateurs qui contribuent � faire � Paris une politique de sant� � destination des Parisiens, alors qu?il ne s?agit pas d?une comp�tence municipale. Mais notre engagement doit �tre total, notamment pour faciliter le lien entre Ville et h�pital, entre m�decins lib�raux et h�pital, et entre les citoyens qui sont les principaux acteurs de leur propre sant�. Je vous remercie. Je vais donner la parole aux orateurs inscrits dans le cadre de ce d�bat organis�. La premi�re oratrice est Mme Fatoumata KON�, du groupe Ecologiste de Paris.

Mme Fatoumata KON�. - Merci.

Madame la Maire, chers coll�gues, la communication sant�, qui nous est pr�sent�e aujourd?hui, dresse le bilan de la politique sanitaire de la Ville depuis le d�but de la mandature. Si de nombreux travaux ont �t� r�alis�s, de nouveaux d�fis sont aussi apparus durant cette p�riode, d�fis auxquels la Ville a r�pondu avec un volontarisme que je tiens � saluer. La sant� �tant, comme vous le savez, hormis le volet pr�vention, une pr�rogative de l?Etat.

La situation parisienne est marqu�e par de fortes in�galit�s territoriales et sociales en mati�re d?acc�s aux soins. Si des disparit�s subsistent, elles ont n�anmoins �t� att�nu�es gr�ce � des dispositifs mis en place par la Ville, tels que Paris Med? qui a permis � des m�decins proposant des soins en secteur 1 de s?installer � Paris, participant ainsi au maintien d?une offre de soins abordable dans nos quartiers prioritaires tr�s touch�s par la probl�matique des d�serts m�dicaux.

Le d�veloppement des centres de sant� et des maisons de sant� pluriprofessionnelles r�pond � cette m�me exigence de maillage de territoire, comme en t�moignent les projets de d�lib�ration DASES 287 et 288, rattach�s � cette communication, qui valident la cr�ation de deux nouvelles maisons de sant�.

L?in�galit� face � la sant� r�sulte aussi de la fragilit� de certains publics qui ne sont souvent pas en mesure d?effectuer les d�marches pour b�n�ficier d?une offre de soins pourtant disponible. Les dispositifs cr��s par la Ville, pour aller vers ces publics vuln�rables, constituent un autre volet important de notre politique sanitaire.

Dans un contexte peu favorable, o� le Gouvernement vise � entraver l?acc�s des personnes exil�es aux soins, en instaurant par exemple un d�lai de trois mois pour l?ouverture des droits � la protection universelle maladie aux demandeurs d?asile ou en demandant une autorisation pr�alable de la S�curit� sociale pour l?acc�s � l?aide m�dicale d?Etat, la Ville de Paris d�veloppe au contraire des dispositifs pour am�liorer l?acc�s aux soins de ces publics qui vivent souvent dans des conditions d?hygi�ne d�plorables.

Je pense �videmment aux campements de rue du nord-est de la ville, sur lesquels nous aurons l?occasion de nous exprimer par ailleurs durant ce Conseil. La cr�ation d?une �quipe de soins mobile g�r�e directement par la Ville en est un exemple. La halte humanitaire de La Chapelle continue de recevoir des centaines de visiteurs chaque jour, malgr� l?�vacuation de la semaine derni�re, des campements de rue avoisinants.

Autre public pr�caire, les usagers de drogue, notamment celles et ceux qui se r�unissent autour de la tristement c�l�bre "colline du crack". La cr�ation en 2016 d?une salle de consommation � moindre risque, g�r�e par l?association "Ga�a", a �t� une premi�re �tape pour prendre en charge ce public. Derni�rement, une salle de repos pour usagers de crack a �t� �galement cr��e dans le 18e arrondissement.

Ces dispositifs sont importants mais demeurent insuffisants compte tenu du nombre important de toxicomanes. Si la consommation de drogue sur l?espace public et dans des conditions d?hygi�ne d�plorables nous est v�ritablement insupportable, il nous faut ouvrir d?autres lieux tels que ceux que je viens d?�voquer.

Ces lieux n?incitent pas � la consommation, contrairement � ce que leurs adversaires pr�tendent. Bien au contraire, la pr�sence en leur sein d?assistants m�dicaux, socio-m�dicaux et sociaux vise pr�cis�ment � aider les toxicomanes � sortir de leur addiction.

Un grand nombre de riverains dans les quartiers des 18e et 19e arrondissements, t�moins de sc�nes quotidiennes de consommation sur la place publique, sont conscients de la n�cessit� de ces dispositifs et ils les r�clament. Nous r�it�rons donc notre demande de cr�ation d?une deuxi�me salle de consommation � moindre risque, ainsi que de places d?h�bergement adapt�es � l?accueil de ces publics.

Enfin, je ne peux �voquer la question de la sant� sans parler de la manifestation des hospitaliers, qui aura lieu ce jeudi 14 novembre � Paris, pour d�noncer l?�tat de crise dans lequel se trouve l?h�pital public � cause de contraintes budg�taires toujours intenables. Voil� plus de six mois que la vague de mobilisation a d�but�. Il est temps que la Ministre de la Sant� prenne conscience de la n�cessit� d?acc�der enfin aux requ�tes des professionnels mobilis�s�: une augmentation de 5�% du budget de la S�curit� sociale, la fin de l?assujettissement des �tablissements de sant� � la taxe sur les salaires, le recrutement de professionnels suppl�mentaires et l?arr�t des fermetures d?�tablissements, de services et de lits.

Neuf cents lits sont actuellement ferm�s � l?A.P.-H.P. faute de personnels et le Gouvernement annonce un plan de 4 milliards d?euros d?�conomie sur les d�penses de sant�. A un tel rythme, bient�t seuls les plus fortun�s d?entre nous seront encore en mesure de se soigner dans nos h�pitaux. Cette vision de l?h�pital public n?est tout simplement pas la n�tre et les Ecologistes manifestent donc leur soutien aux personnels mobilis�s. Je laisserai mon coll�gue David BELLIARD compl�ter les propos de notre groupe. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Madame Fatoumata KON�.

La parole est � M. Nicolas BONNET-OULALDJ, pr�sident du groupe Communiste - Front de Gauche.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Merci, Madame la Maire.

Tout d?abord, je voudrais me r�jouir de vous entendre tenir ces propos sur l?h�pital public en cette fin de mandat. Cette communication vient un peu tard et je voudrais vous rappeler, Madame la Maire, que tout au long de la mandature, depuis 2014 - d?ailleurs au moment des �lections municipales en 2014 le groupe Communiste avait demand� un moratoire sur l?A.P.-H.P. en vue de la crise qui s?av�re aujourd?hui - nous n?avons cess� de d�poser des v?ux sur Lariboisi�re, Bichat, Saint-Antoine, Sainte-Anne, enfin sur la majorit� des h�pitaux, en vue de cette crise que vous d�crivez aujourd?hui dans votre communication. J?ai eu aussi l?occasion de vous interroger � plusieurs reprises par questions d?actualit� sur ce sujet.

Eh bien, voil�! Nous allons vers une manifestation sans pr�c�dent le 14 novembre. Votre parole est �videmment la bienvenue, m�me si on aurait souhait� l?entendre plus t�t. D?ailleurs, Madame la Maire, vous savez que le groupe Communiste fait partie certainement du seul groupe qui s?�tait oppos� � la convention entre l?A.P.-H.P. et la Ville de Paris sur le foncier. A travers cette convention, il �tait question de permettre l?autonomie de financement de l?A.P.-H.P. en vendant ses biens. Vous savez, c?est ce que d�noncent les syndicalistes, le personnel, depuis bien longtemps.

Alors, �videmment, les personnels aujourd?hui �voquent principalement le manque de moyens humains et mat�riels, et la perte de sens de leur travail. La gr�ve, qui a �t� men�e d?abord � l?h�pital Saint-Antoine au service des urgences et qui a pris aujourd?hui une ampleur dans tous les services, est le symbole et le sympt�me, qui sont particuli�rement visibles, de ce mal-�tre, comme nous l?affirmons encore une fois � travers un v?u rattach� que nous soumettons � cette communication.

Au-del� de cette souffrance, nous avons pu aussi nous rendre compte de la dignit� des personnels, de l?aide-soignante au chef de service jusqu?au m�decin. Ils mettent entre parenth�ses leur vie de famille et personnelle pour faire face � l?imp�ratif de la qualit� des soins. Nous avons �galement constat�, avec les S�nateurs de Paris, notamment Pierre LAURENT et Laurence COHEN, quand nous avons fait des visites, que ce soit � Trousseau, � Saint-Antoine ou � Sainte-Anne, qu?ils �taient force de proposition, mais que leurs t�moignages, leurs propositions n?�taient pas pris en compte pour refonder une politique de sant� publique � la hauteur des besoins de la population.

Le plan "Ma sant� 2022", qui a abouti � l?adoption d?une loi en juillet 2019, une �ni�me r�forme sans financements nouveaux, ne r�pond pas � la crise aigu� et urgente qui frappe le monde hospitalier. Loin de prendre la mesure des cons�quences engendr�es par les p�nuries de moyens et de personnels, le Plan Sant� et la loi qui le met en ?uvre se contentent de mesurettes de r�organisation du syst�me de soins, tout en poursuivant la r�duction de la d�pense publique.

Pire, nous pensons que cette r�forme repr�sente un danger pour notre syst�me public de sant�. Tous les ingr�dients sont r�unis pour de nouvelles fermetures de structures et de services via la refonte de la carte hospitali�re et la transformation d?h�pitaux g�n�raux en h�pitaux dits de proximit�, v�ritables coquilles vides car sans maternit�, sans activit� chirurgicale et sans urgences.

Outre le manque chronique de moyens et de personnels, les derni�res r�formes de sant� ont mis � mal le service public en promouvant une gestion calqu�e sur l?entreprise commerciale et une logique de concurrence. L?instauration de la tarification � l?acte, la cr�ation de groupements hospitaliers de territoire, comme l?usage de m�thodes de management priv�, sont les sympt�mes de cette d�rive lib�rale. Au lieu de r�pondre � la crise de financement de l?h�pital public et aux aspirations des personnels, ces r�formes ont �t� guid�es par la seule recherche d?efficience du syst�me de sant� au d�triment des missions d?int�r�t g�n�ral.

La gestion comptable des h�pitaux a conduit � de nombreuses restructurations et � l?augmentation de la souffrance au travail. Loin de tirer les constats des pr�c�dents �checs, la loi sant� adopt�e en 2019 poursuit dans la m�me lign�e, en insistant sur les questions d?organisation et de s�curit�, tout en niant le probl�me central du financement. Cette rh�torique de l?efficience est ainsi mobilis�e pour justifier des fermetures de maternit� ou de services d?urgence dans des territoires qui paient d�j� les carences de la m�decine de ville.

Nous mesurons d�j� les cons�quences � Paris. Les h�pitaux vont mal et le personnel est � bout. Les m�tiers de la sant� sont les plus expos�s au "burn-out", aux accidents du travail et aussi aux suicides. A Paris, Martin HIRSCH continue sa politique de d�mant�lement en supprimant des lits et sans embaucher davantage de personnels. Alors, Madame la Maire, nous profitons de cette communication pour vous demander, une nouvelle fois par un v?u, un moratoire sur ces restructurations au sein de l?A.P.-H.P.

Pour le dernier point, vous l?avez �voqu� et nous nous rejoignons sur ce point, il s?agit de la m�decine de ville. Il risque d?y avoir d?ici cinq ans la possibilit� que 50�% des m�decins g�n�ralistes en secteur 1 partent en retraite. Nous voyons bien les cons�quences et aujourd?hui la possibilit� de les remplacer s?av�re tr�s pr�occupante.

Alors, nous vous proposons encore un v?u qui, cette fois-ci, permettrait de faire le lien entre l?A.P.-H.P. et la Ville en mettant en place dans les h�pitaux publics parisiens des consultations de m�decine g�n�rale adulte et p�diatrique ouvertes 7 jours sur 7, et avec ou sans rendez-vous, pour un tarif en secteur 1 et sans d�passements d?honoraires, en appliquant le tiers payant, et en cr�ant bien s�r dans ce partenariat sept nouveaux centres de sant� municipaux. Voil�, Madame la Maire, nos pr�occupations. Je note une �volution de votre c�t� et c?est un signe positif pour les ann�es � venir. Mon coll�gue Herv� B�GU� compl�tera sur la question de la psychiatrie et des personnes �g�es. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - La parole est � Mme PAWLIK, pour le groupe PPCI.

Mme D�borah PAWLIK. - Merci.

Madame la Maire, mes chers coll�gues, avec le vieillissement de la population, l?augmentation des maladies chroniques et des questions de sant� environnementale, la sant� est plus que jamais une pr�occupation majeure des Parisiens. Dans ce domaine, notre ville souffre depuis plusieurs ann�es d?un mal profond, sans jeu de mots, celui de la p�nurie de m�decins lib�raux. Car, oui, les d�serts m�dicaux, que l?on croyait il y a quelque temps r�serv�s aux zones rurales les plus recul�es, touchent d�sormais aussi nos arrondissements les plus peupl�s. La derni�re cartographie de l?A.R.S., par exemple, a ainsi plac� les 18e et 19e arrondissements en zone d?intervention prioritaire.

Pourtant, dans votre communication, Madame la Maire, on ne trouve pas de r�flexions sur les raisons de cette p�nurie. Pas une ligne, par exemple, sur les loyers trop �lev�s qui d�couragent souvent les jeunes m�decins � s?installer. Pas un mot non plus sur les solutions que l?on pourrait inventer ensemble avec eux pour qu?ils puissent aussi trouver quelques espaces de respiration dans des semaines � rallonge dont ils ne sont plus friands, ce que l?on peut tout � fait comprendre.

Alors, pour favoriser leur installation, vous n?avez pas rien fait, je le conc�de. Vous avez mis en place "Paris M�decin" qui permet aux praticiens de se mettre en relation les uns avec les autres pour cr�er des cabinets de groupe, par exemple, et qui les accompagne un peu financi�rement. Mais cela reste un rem�de bien l�ger quand on sait que Paris a perdu 25�% de ses g�n�ralistes depuis 2010.

Du c�t� des sp�cialistes, ce n?est �videmment pas mieux. Aujourd?hui, trouver un ophtalmologiste, un dermatologue � un tarif conventionn� dans un secteur raisonnable rel�ve bien souvent du miracle. D�sormais, les d�lais d?obtention d?un rendez-vous chez un praticien sont en moyenne de 62 jours dans la capitale, mais ils peuvent monter jusqu?� 186 jours selon les sp�cialit�s, les dates et les arrondissements.

Derri�re cela, la question qui se pose est bien s�r celle de l?acc�s aux soins pour tous et celle �videmment de l?in�galit� sociale.

Un autre th�me de pr�occupation majeur en mati�re de sant� �galement, que l?on ne retrouve pas forc�ment dans votre communication, est celui de la sant� des petits Parisiens. Paris, pour eux, c?est quoi�? Des salles de classe mal ventil�es, des couloirs de m�tro pollu�s et des embouteillages monstres qui les am�nent � ingurgiter pour le go�ter des gaz d?�chappement.

Si des �tudes sont r�guli�rement men�es sur la qualit� de l?air respir� par nos enfants, on ne peut pas dire que vous �tes parfaitement transparents sur le sujet. Prenons l?exemple des cr�ches et des �coles. En 2017, j?avais ainsi demand� par un v?u que l?Ex�cutif nous communique un �tat des lieux pr�cis des diagnostics disponibles concernant la pollution de l?air dans les cr�ches et les �coles. Un v?u que vous aviez rejet�, Madame la Maire, pour des raisons un peu obscures. Mais raisons que l?on a finalement comprises quelque temps plus tard puisqu?en vrai les chiffres ne devaient pas �tre tr�s bons pour vous, car l?Alliance pour la Sant� et l?Environnement a r�cemment tir� la sonnette d?alarme, montrant que la qualit� de l?air dans les �coles parisiennes �tait �videmment tr�s inqui�tante. Pour nous rassurer, vous avez annonc� vouloir installer 150 capteurs dans 50 �tablissements, afin de mieux mesurer cette pollution. Mais rappelons tout de m�me qu?il y a plus de 8.000 classes � Paris et avec 150 capteurs, on est bien loin du compte. Et plut�t que de consacrer des moyens, par exemple � la mise en place d?un outil in�dit pour lutter contre les risques li�s � la chicha, c?est peut-�tre plut�t sur l?am�lioration de la qualit� de l?air dans nos �coles, dont la Ville a la responsabilit�, qu?il faudrait �videmment mettre le paquet. On retrouve ce manque de transparence sur la question du plomb. On le sait, l?incendie de Notre-Dame du 15 avril dernier a conduit � la lib�ration dans l?atmosph�re de plusieurs centaines de tonnes de plomb qui sont en partie retomb�es sous forme de poussi�re sur le territoire parisien, notamment dans les cours de r�cr�ation des �coles, mais aussi dans les parcs et jardins de la ville. Vous avez mis longtemps � r�agir en la mati�re, tentant de cacher sous le tapis cette poussi�re qu?il ne fallait voir. Par exemple, cela fait des mois que ma coll�gue maire du 5e arrondissement demande que la Ville publie une cartographie pr�cise de la pollution au plomb dans la capitale et ce, en vain. Enfin, la sant� environnementale, ce sont aussi des sujets un peu plus classiques d?hygi�ne et de salubrit�. Mais en la mati�re, l� encore, nous restons sur notre faim avec cette communication. Si vous avez lanc�, Madame la Maire, un plan pour �radiquer les punaises de lit, force est de constater que les rats de leur c�t� peuvent encore esp�rer mener une vie paisible dans notre capitale, faute de mesures d?�radication forte pourtant si attendues. Si, en cette fin de mandature, nous avons pris l?habitude de vos communications bilans, Madame la Maire, cette communication sant� manque cruellement d?allant. Vous enfilez dans ce rapport les chiffres comme des perles, vous listez des dispositifs sans v�ritable souffle, mais pendant ce temps les classes moyennes et populaires gal�rent toujours � se soigner � Paris et nos enfants trinquent. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je donne la parole � la Pr�sidente du groupe Radical de Gauche, Centre et Ind�pendants, Mme Laurence GOLDGRAB.

Mme Laurence GOLDGRAB. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, l?O.M.S. �crivait dans l?un de ses rapports�: "On peut juger du d�veloppement d?une soci�t�, qu?elle soit riche ou pauvre, d?apr�s l?�tat de sant� de la population, la r�partition plus ou moins �quitable de la sant� entre les diff�rents �chelons de la soci�t� et le degr� de protection contre les d�savantages r�sultant d?une mauvaise sant�." Je crois qu?avec cette phrase, l?O.M.S. r�sume parfaitement l?enjeu primordial de l?acc�s � la sant�: un meilleur acc�s de tous aux soins est la condition qui permet de tendre vers plus de justice sociale.

Paris, en tant que collectivit� territoriale, n?a en th�orie pas la comp�tence sant�, mais du fait de l?histoire, Paris y participe largement. En 2014, nous avons formul� l?engagement devant les Parisiennes et les Parisiens de faire de Paris une ville plus solidaire et ce mod�le est intrins�quement li� � l?acc�s aux soins et � la sant� de nos concitoyens.

J?ai donc lu avec beaucoup d?int�r�t votre communication.

Le Plan parisien de sant� environnementale, coupl� � la r�forme du service parisien du m�me nom en 2016, a permis une v�ritable prise en compte de la sant� dans toutes nos politiques et cela est une v�ritable avanc�e.

La sant�, c?est au quotidien. Ce n?est pas juste ne pas �tre malade, mais c?est aussi et surtout ressentir un bien-�tre g�n�ral qui passe par la pratique du sport, l?acc�s � une alimentation de qualit�, la possibilit� de respirer un air moins pollu� ou de vivre dans un logement sain.

C?est un terrain sur lequel nous avons parcouru du chemin depuis que nous sommes en responsabilit�, mais pour lequel il reste encore � faire car ce sont le plus souvent les populations les plus pr�caires qui accumulent le plus d?obstacles � la sant�, � commencer par le logement. Comment �tre en bonne sant� quand on vit dans un logement infest� de punaises de lit ou mal isol� ou en proie � l?humidit� et � la moisissure�? Ce sont ces m�mes occupants qui vivent au plus pr�s du p�riph�rique et qui subissent de plein fouet la pollution atmosph�rique, mais aussi sonore, et qui ont le moins acc�s � une alimentation durable de qualit� et � la pratique du sport. Ceux-l� m�mes pour qui l?acc�s aux soins peut sembler hors d?atteinte pour diff�rentes raisons, pour la question du prix mais aussi pour le simple fait de trouver un m�decin conventionn� en secteur 1.

Cela m?am�ne � la seconde partie de votre communication o� vous �voquez l?enjeu majeur de l?acc�s aux soins et donc � un m�decin.

Paris reste privil�gi�e dans l?acc�s aux soins en comparaison du reste du territoire fran�ais, notamment gr�ce � la riche offre de nos h�pitaux, mais nous connaissons les graves difficult�s rencontr�es aujourd?hui par l?h�pital public, tout comme les grandes disparit�s qui existent d?un arrondissement � l?autre, notamment entre l?est et l?ouest parisien, dans l?acc�s � la m�decine de ville. Aujourd?hui, trouver un m�decin g�n�raliste conventionn� en secteur 1 rel�ve parfois du parcours du combattant pour les habitants du nord-est de Paris. C?est aussi le cas pour les sp�cialistes, comme les gyn�cologues, alors que consulter un gyn�cologue n?est pas une mesure de confort, c?est essentiel. Les femmes pr�caires subissent cette discrimination suppl�mentaire.

Le dispositif Paris Med? d?aide � l?installation des professionnels de sant� de premier recours est essentiel, mais il faut aller plus loin et lui donner plus d?ampleur. En f�vrier 2016, le groupe RGCI avait propos� une d�lib�ration pour l?acc�s � une compl�mentaire sant� de toutes les Parisiennes et de tous les Parisiens, en favorisant un meilleur recours � la C.M.U.-C., couverture maladie universelle compl�mentaire, et � l?A.C.S., Aide pour une compl�mentaire sant�, des dispositifs qui sont trop peu sollicit�s par ceux qui y ont droit.

Cette d�lib�ration avait �t� vot�e. L?�galit� d?acc�s aux soins de qualit� de toutes et tous passe aussi par l�, puisque le risque de ne pas se soigner est multipli� par deux pour les personnes qui n?ont pas acc�s � une compl�mentaire sant�. Trop de Parisiens sont exclus des dispositifs existants�: retrait�s modestes, ch�meurs de longue dur�e ou encore travailleurs ind�pendants sont victimes d?effets de seuil. En effet, en raison de ressources trop �lev�es pour b�n�ficier de l?A.C.S., mais insuffisantes pour s?offrir les garanties d?un contrat individuel, ne pouvant b�n�ficier non plus d?un contrat collectif propos� par un employeur priv�, ils se retrouvent sans compl�mentaire. Pour nous, un Paris solidaire, c?est aussi cela. C?est une ville qui permet � toutes et � tous l?acc�s au m�me niveau de soins de qualit�. Malheureusement, cette proposition n�cessaire n?a jamais abouti et nous le regrettons.

Un autre point essentiel�: la pr�vention. Trop longtemps, la m�decine s?est focalis�e sur le soin. Or, on le sait aujourd?hui, l?enjeu est avant tout de ne pas tomber malade. A diff�rentes reprises au cours du mandat, le groupe RGCI est intervenu pour parler de pr�vention, et notamment de la sant� sexuelle au coll�ge. Nous avions soulev� la probl�matique en f�vrier 2018, afin de mieux ma�triser le contenu des interventions en milieu scolaire concernant la sant� sexuelle. Si des discussions sont en cours entre la Ville et l?Education nationale, le processus est lent car presque deux ans plus tard nous n?avons toujours pas de vision d?ensemble � l?�chelle de Paris. Or, � l?heure de la recrudescence du nombre de contaminations d?I.S.T., ce sujet nous semble primordial.

La pr�vention concerne aussi la consommation de drogues. C?est pour cette raison que nous avions d�fendu, il y a quelques mois, l?id�e de faire de Paris un territoire d?exp�rimentation de la l�galisation du cannabis, persuad�s que la l�galisation permettrait un meilleur contr�le de la consommation des mineurs chez qui elle peut faire des ravages. Par ailleurs, cette mesure permettrait de consacrer les moyens inefficaces de la r�pression � la pr�vention. Paris a �t� audacieuse et en pointe pour ouvrir la premi�re salle de consommation � moindre risque, il faudra faire preuve de la m�me audace sur ce sujet, afin de sortir de cette hypocrisie qui n?a que trop dur�. Enfin, avant de conclure, je me dois de saluer l?action de notre Municipalit� vers les populations exclues SDF et les migrants. A l?heure des d�bats dramatiques sur la possible suppression de l?A.M.E. ou sur les d�lais de carence pr�carisant un peu plus l?�tat de sant� des plus d�munis, Paris doit r�pondre par toujours plus de solidarit�. Emp�cher l?acc�s � la sant� de ces populations, c?est aussi prendre le risque de voir r�appara�tre des maladies que l?on pensait d?un autre temps. Ce n?est pas digne et nous pensons qu?il ne peut y avoir de sant� publique sans l?acc�s aux soins des r�fugi�s et des migrants. Alors parions sur une ville solidaire qui permet � tous de se soigner car n?oublions pas que l?injustice sociale tue � grande �chelle. Je voudrais saluer l?impressionnant travail r�alis� par les services et leur investissement au quotidien qui nous permettent aujourd?hui d?�tre fiers de la politique de sant� parisienne et je voudrais saluer l?action de l?adjointe en ce domaine. Merci beaucoup.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Madame la Pr�sidente. Souhaits de bienvenue.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Permettez-moi de saluer une classe de la Br�che-aux-loups dans le 12e arrondissement, l?�cole qui est ici pr�sente. Merci d?�tre l� et de vous int�resser aux d�cisions qui sont prises dans ce Conseil municipal. Merci infiniment. 2019 DASES 321 - Communication sur la politique parisienne de sant�. (Suite).

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je vais donner la parole � la prochaine oratrice, Mme Marie-Claire CARR�RE-G�E, Pr�sidente du groupe les R�publicains et Ind�pendants.

Mme Marie-Claire CARR�RE-G�E. - Merci, Madame la Maire. Enfin, quelques mois seulement avant la fin de la mandature, une communication sur la sant�?

Au revoir, Madame la Maire.

(M. Patrick BLOCHE, adjoint, remplace Mme la Maire de Paris au fauteuil de la pr�sidence).

En effet, jusqu?ici quel silence�! Un silence assourdissant huit mois durant de votre part, vous, Pr�sidente du Conseil de surveillance de l?A.P.-H.P. depuis qu?a d�marr� la gr�ve des urgences. Une gr�ve dont tous les ressorts ne sont pas parisiens, mais o� tous les facteurs sp�cifiquement parisiens - je pense � la fr�quence des agressions ou � la difficult� des personnels soignants � se loger - sont des facteurs aggravants.

Face � cette crise, vous avez laiss� Martin HIRSCH seul des mois durant pour faire face. Peut-�tre avez-vous maintenant rencontr� Hugo HUON et le collectif "Interurgences". Lorsque j?ai fait, il y a plusieurs semaines, une r�union de travail avec lui, il n?avait pas encore r�ussi � entrer en contact avec vous. Et voil�! Le 16 octobre, vous nous l?avez dit, sept mois seulement apr�s le d�but de la gr�ve, c?est l?illumination � l?occasion d?un d�placement de votre part avec votre adjointe.

Silence aussi pendant si longtemps, sur la question des risques sanitaires li�s � l?amiante apr�s l?incendie de Notre-Dame. Alors oui, m�me si les d�bats ne peuvent se substituer � une action appropri�e, nous �tions vraiment tr�s impatients de ce d�bat.

Quelques mots d?abord sur la politique parisienne de sant� publique qui est d�crite dans le document de 30 pages que vous nous avez adress�. On ne peut lire ce rapport sans �tre tr�s perplexe. Il donne le sentiment d?une politique patchwork, avec un empilement d?actions, un peu de bric et de broc et sans r�sultats vraiment probants, comme si on avait vid� d?un seul coup tous les tiroirs des bureaux de l?H�tel de Ville o� sont rang�s les dossiers ayant trait � la sant�. Il manque tout d?abord, lorsqu?on veut �tre un peu rigoureux et efficace, des chiffres cl�s sur la situation �pid�miologique de la population parisienne sur l?acc�s aux soins, l?activit� lib�rale et hospitali�re, car c?est cette situation �pid�miologique qui doit fonder l?action.

S?agissant du Plan Paris Sant� Environnement, il nous manque malheureusement absolument tous les �l�ments d?�valuation. Dans quelle mesure a-t-il �t� mis en ?uvre�? On ne le sait pas. A-t-il �t� mis en ?uvre dans son int�gralit� et selon l?�ch�ancier pr�vu�? On ne le sait pas. Et surtout quel impact a-t-il eu sur la sant� des populations�? On ne le sait pas. Le cas �ch�ant, des actions correctrices ont-elles d� �tre engag�es, ce qui serait tout � fait normal�? On n?en sait malheureusement rien. Rien non plus sur la sant� des personnes �g�es.

Sur le plomb, quelques lignes et la Mairie ferait mieux peut-�tre de ne pas trop en rajouter, compte tenu de la conduite de la gestion de la crise qui a suivi l?incendie de Notre-Dame. Sur les perturbateurs endocriniens, m�me chose, il manque juste une �valuation pour juger des r�sultats. Sur les outils d?observation et de surveillance, quelles �tudes ont �t� men�es via la cohorte�? On ne le sait pas.

Alors oui, sur le service de conseil m�dical � l?environnement int�rieur et malheureusement, quelques chiffres sont donn�s, cette politique aurait profit� � environ une centaine d?habitants � Paris�; cela reste quand m�me tr�s modeste pour une population de 2,2 millions d?habitants�! Un bon point, en revanche, concernant les d�fibrillateurs.

Mais en sant� publique, l?absence d?informations est absolument �tonnante. Juste des discours mais ce n?est pas ce qui fait une politique.

En ce qui concerne maintenant l?h�pital, m�me si les d�terminants de la sant� des Parisiens ne se r�sument pas aux politiques de sant� publique qui sont mises en ?uvre, c?est le secteur de la sant� � Paris dans son ensemble qui traverse une crise sans pr�c�dent avec des cons�quences tr�s graves pour tous et depuis longtemps, pour les professionnels et pour les patients.

L?h�pital public, v�ritable exception fran�aise � laquelle nous sommes tous attach�s, est en danger. L?amont des urgences, l?interm�diaire entre l?h�pital et la Ville est tragiquement insuffisant. Je suis tr�s inqui�te de surcro�t � titre personnel des conditions d?acc�s aux urgences partout � Paris et particuli�rement au centre de Paris.

Enfin, l?offre de soins lib�raux de ville conna�t des carences auxquelles nous sommes d�j� tous confront�s. Martin HIRSCH, le Directeur g�n�ral de l?A.P.-H.P., l?a annonc� d�but octobre�: face � une p�nurie de m�decins, il peine d�sormais � recruter et � fid�liser ses infirmi�res, avec des cons�quences imm�diates en termes de fermetures et de lits�: 400 postes d?infirmiers restent vacants, 900 lits restent ferm�s sur 20.000, faute de personnels. C?est d?autant plus regrettable quand les soignants sont mobilis�s, mais �galement les m�decins et chefs de service, pour r�clamer des lits et des postes suppl�mentaires.

Agn�s BUZYN a exprim� son souhait de travailler sur les d�buts de carri�re � l?h�pital public, promettant un chantier sp�cifique sur l?Ile-de-France, et a reconnu si tardivement le probl�me du pouvoir d?achat qui est, je cite, "particuli�rement criant", mais sans d�cision v�ritable jusqu?ici.

C?est bien clair, vous ne sauriez, Madame la Maire, vous substituer � la Ministre de la Sant�, mais votre devoir est d?interpeller en temps utile le Gouvernement, lorsque c?est n�cessaire, sans laisser s?approfondir la crise. Et la Maire de Paris a le devoir d?�couter l?inqui�tude de tous les personnels soignants et administratifs, de relayer leurs demandes, de ne pas laisser l?A.P.-H.P. apporter seule des r�ponses concr�tes et op�rationnelles � ce malaise g�n�ral.

Il est aujourd?hui impossible pour les personnels soignants de vivre � Paris. Je cite le t�moignage de cette fonctionnaire de l?A.P.-H.P.�: "Avec 1.800 euros nets par mois avec les primes, apr�s des journ�es ou des nuits de 12 heures, c?est difficile de prendre une chambre de bonne ou de s?installer au fin fond de la Seine-et-Marne et de s?infliger une heure et demie de transports".

En d�but de carri�re, une infirmi�re est r�mun�r�e environ 1.500 euros par mois. Face � une p�nurie de logements abordables, � un taux de rotation dans le logement social qui stagne � 4�%, un record au niveau francilien et national, l?�quation travail/conditions de vie devient invivable pour ces agents. Votre politique du logement � Paris contribue, h�las, � cette p�nurie de l?offre immobili�re abordable � destination de l?ensemble des professionnels soignants qui devraient �tre log�s en priorit� � proximit� de leur lieu de travail.

Quant � obtenir un logement social, cela rel�ve du parcours du combattant. Le Directeur g�n�ral adjoint de l?A.P.-H.P. ne cache pas sa r�alit�: 400 logements sociaux de l?A.P.-H.P. ont �t� attribu�s � ses agents en 2018 et 2.000 demandes sont en attente. Quelle a �t� votre r�ponse, Madame la Maire�? Je crois me souvenir que vous vous �tiez engag�e � r�server 500 logements en trois ans, donc 150 logements par an pour les personnels soignants de l?A.P.-H.P. Est-ce � la hauteur de l?enjeu et de votre responsabilit�? Nous ne le croyons pas.

L?offre de soins de ville est aussi en crise et les structures en amont des urgences sont trop peu nombreuses. Nous le savons tous et depuis longtemps, l?offre de soins lib�raux, et tout particuli�rement l?offre de soins en secteur 1, d�gringole � Paris. Non seulement Paris manque de m�decins g�n�ralistes et de m�decins sp�cialistes � exercer en secteur 1, mais la pyramide des �ges des m�decins, qui a �t� �voqu�e par certains d?entre vous, s?av�re �galement alarmante. Chacun peut le v�rifier avec des d�lais d?attente de plus en plus longs pour d�crocher un rendez-vous avec ces m�decins ou tout simplement pour trouver un m�decin traitant�: 60�% des m�decins sp�cialistes de plus de 60 ans et 40�% des m�decins sp�cialistes de plus de 65 ans sont en exercice � Paris et ils peuvent prendre leur retraite du jour au lendemain.

A cette situation probl�matique que l?on conna�t depuis longtemps et � la crise qui se profile, la Ville a d�cid� de r�pondre en d�veloppant depuis 2015 un dispositif, je cite, "innovant et co-construit appel� Paris Med?". Mais Paris Med? est insuffisant � deux �gards, parce qu?il ne concerne pas tout le territoire parisien et parce que l?offre est absolument insuffisante.

Enfin, entre la m�decine de ville et l?h�pital, ce que l?on appelle l?amont des urgences, le nombre de maisons m�dicales de garde, le nombre de centres de sant� est tr�s insuffisant � Paris�: 6 maisons m�dicales de garde pour une population de 2,2 millions d?habitants et des maisons m�dicales de garde qui ferment � 20 heures, quand on conna�t les horaires de travail des Parisiens, � l?exception d?une maison m�dicale de garde dans le 14e arrondissement qui, un jour dans la semaine, ouvre plus tard que 20 heures, mais c?est tragiquement insuffisant. Idem pour le nombre de centres de sant� � Paris.

Alors voil�! En derni�re minute, lundi 11 novembre, � 12 heures 50, nous avons eu 30 pages de documentation sur la politique parisienne de sant�, et le 11 novembre, � 12 heures 50, un v?u de l?Ex�cutif sur la sant�! Un v?u qui soutient les personnels de l?A.P.-H.P. et souligne la condition tragique des h�pitaux parisiens. Un v?u que nous voterons pour cette raison, parce qu?il soutient l?A.P.-H.P. et parce qu?il soutient les personnels de l?A.P.-H.P. dans le combat qu?ils m�nent actuellement.

Mais un v?u indigne en ce qui concerne la politique parisienne. Un v?u o� Mme HIDALGO, quelques mois avant la fin de la mandature, d�plore l?insuffisance de l?offre de soins de ville et l?insuffisance de l?amont des urgences � Paris. Elle d�couvre, quelques mois avant la fin de la mandature, qu?il faudrait, oui, cr�er un centre ou plusieurs centres de sant� � Paris. Et encore, elle dit qu?il faudrait peut-�tre en cr�er un dans le centre de Paris, je crois dans une des mairies d?arrondissement, mais que l?on va �tudier la possibilit� de cr�er peut-�tre un centre de sant� � Paris et peut-�tre entreprendra-t-on des politiques visant � soutenir les professionnels de sant� lib�raux qui veulent s?installer � Paris. Mais de qui se moque-t-on�?

En conclusion, je voudrais juste rappeler quelques mots d?une op�rette que j?aime bien�: "J?entends un bruit de bottes, de bottes, de bottes, de bottes. Ce sont les bottes des carabiniers. Nous sommes les carabiniers mais, par un malheureux hasard, nous arrivons toujours trop tard�!" ("Les brigands" d?Offenbach). Dommage d?arriver aussi tard, trop tard�! Aussi tard que les carabiniers sur un sujet aussi essentiel, aussi pr�cieux, comme vous l?avez dit, Madame la Maire, pour les Parisiens�: leur sant�. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame la Pr�sidente.

Pour la clart� de nos d�bats, quand vous faites r�f�rence � un v?u de l?Ex�cutif, est-ce le v?u n��7 bis�?

Mme Marie-Claire CARR�RE-G�E. - C?est cela.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Bien s�r, c?est un v?u de l?Ex�cutif en r�ponse � deux v?ux qui sont les v?ux n��6 et n��7, le v?u n��6 du groupe Communiste - Front de Gauche et le v?u n��7 qui a �t� d�pos� par Mme SIMONNET. Ce n?est donc pas un v?u de l?Ex�cutif de derni�re minute mais un v?u de l?Ex�cutif en r�ponse � deux v?ux d�pos�s par deux groupes de la majorit�. Le fait qu?il vous soit parvenu hier est tout � fait normal par rapport aux r�gles de fonctionnement du Conseil de Paris.

Je voulais dire cela pour la clart�?

Est-ce que je peux terminer�? J?essayais avec le respect que je vous dois, compte tenu de vos fonctions �minentes de Pr�sidente de groupe, d?�clairer notre Assembl�e pour qu?il n?y ait pas de m�prise�: l?Ex�cutif n?a pas sorti un v?u de sa poche au dernier moment mais a d�pos�, comme il est d?habitude, un v?u se substituant � deux v?ux qui ont �t� d�pos�s par deux groupes diff�rents. Voil�, tout est parfaitement clair. Merci, Madame la Pr�sidente. J?esp�re que vous avez compris mon interpellation.

Je donne maintenant la parole � Fadila M�HAL.

C?est Thomas LAURET�? Avec grand plaisir. Merci de ne pas avoir �t� pr�venu�!

M. Thomas LAURET. - C?est pourtant ce qu?il y a sur la liste, mais ce n?est pas grave.

Vous prenez la sant� des Parisiens dans sa globalit�: un bien-�tre total, psychologique, mental, social, conform�ment � la d�finition de l?O.M.S. C?est un choix ambitieux, mais du coup difficile � ma�triser - et comme dit le proverbe�: qui trop embrasse mal �treint�! - notamment quand on cherche, et dans l?introduction et dans le titre, s?il s?agit d?un document objectif ou s?il s?agit d?un document bilan. Ou s?il s?agit d?un document � la fois bilan et objectif, ce qui me semblerait effectivement la meilleure chose � quelques mois de la fin de la mandature.

La premi�re partie concerne donc le Plan de sant� environnementale de d�cembre 2015. On peut s?attendre, apr�s pr�s de quatre ans, � avoir un bilan. Vous rappelez les facteurs qui constituent les cibles prioritaires�: l?air ext�rieur, l?environnement int�rieur, le bruit, les substances chimiques, notamment les perturbateurs endocriniens et canc�rog�nes, le climat, l?amiante, les sols pollu�s, le plomb. Rien que cela�! Mais le bilan est seulement esquiss�. Je comprends car c?est tr�s difficile � faire puisque cela concerne toutes les politiques parisiennes, mais quand m�me�!

Pour l?air ext�rieur, par exemple, on a une petite id�e, on en parle � chaque Conseil. A-t-on r�ussi, comme on le souhaitait, � r�duire la pollution de l?air, � basculer le parc automobile vers les v�hicules propres�? Je ne crois pas ou alors tr�s partiellement. On a r�duit le nombre de voitures mais la bascule ne s?est pas faite. Certaines voitures propres ont m�me disparu - c?�taient les Autolib? - et la pollution de l?air s'est r�duite sur certains axes et s?est accrue sur d?autres.

Sur l?environnement int�rieur, rien n?est dit alors qu?une cartographie des pollutions int�rieures a �t� faite notamment dans les cr�ches par une association.

Pour le bruit, on a g�n�ralis� le rev�tement sans bruit sur le p�riph�rique et c?est un r�el progr�s. On peut se f�liciter de cette r�alisation pour tous les riverains, mais � l?int�rieur de Paris, la voirie est dans un �tat catastrophique. C?est logique puisque c?est un des choix de la Maire que de faire des �conomies sur la voirie. Du coup, en termes de bruit, on a plut�t un accroissement du bruit sur la voirie parisienne intra-muros. C?est � mesurer, � contr�ler mais on n?a pas de chiffres. Personne �videmment ne contr�le les deux-roues bruyants. On aura un d�bat demain sur le sujet et l?enjeu est de passer aux deux-roues �lectriques. Rien l�-dessus.

En ce qui concerne la suppression des perturbateurs endocriniens, les objectifs sont �nonc�s mais, � part la suppression des phytosanitaires dans les espaces verts en 2015, avec quelques effets ind�sirables d?ailleurs puisqu?on a une prolif�ration des algues dans les lacs des bois et dans l?ensemble des canaux parisiens, on n?a rien d?autre.

Un objectif est rappel�: 50�% de "bio" en 2020 dans les cantines, et vous annoncez 37�%. Il y a un bilan. On est � deux mois de 2020 et il faut que l?on passe de 37�% � 50�% d?ici le 1er janvier 2020 pour le "bio" dans les cantines. Il y a du boulot�!

Quant � la suppression du plastique - on a eu ce d�bat � un ancien Conseil de Paris -, on en est � la "r�flexion", et vous citez certaines communes qui ont r�ussi � le faire en France.

Enfin, rien n?est indiqu� sur l?amiante et sur les sols pollu�s dans le rapport, alors m�me que le boulot est fait sur l?amiante�: l?ensemble des b�timents publics est contr�l� et les responsables de b�timents publics ont cette �p�e de Damocl�s sur leur t�te en permanence. Mais le plomb �tant malheureusement revenu dans l?actualit�, il fait, lui, l?objet d?une attention particuli�re.

Vous citez le S.P.S.E., le service parisien de sant� environnementale. L?activit� de ce service m?interroge et je voudrais avoir des pr�cisions. Je ne sais pas si je me trompe mais vous citez 174 agents et 257 interventions. J?imagine qu?ils ont beaucoup d?autres t�ches que les simples interventions parce que cela fait une intervention et demie par agent et par an. J?imagine qu?il y a une chose que je n?ai pas saisie, mais cela me para�t quand m�me assez faible en termes de nombre d?interventions.

La deuxi�me partie concerne l?acc�s aux soins. La principale mesure prise par l?adjoint � la sant� d�s le d�but du mandat - je parle du pr�c�dent adjoint - est l?aide � l?installation des m�decins en secteur 1. C?est une excellente mesure, que nous avons soutenue et que nous continuons � soutenir, mais le r�sultat est malheureusement un peu d�cevant�: 161 praticiens install�s, 88 g�n�ralistes mais seulement 66 nouveaux. Est-ce que cela veut dire que les autres n?ont fait que se d�placer dans Paris�? Et 66 nouveaux install�s qui ont b�n�fici� de ce dispositif, c?est faible, c?est peu. Pour quel co�t�? On ne sait pas combien cela a co�t�, ce n?est pas marqu�.

L?attention sur les urgences � Paris et en France montre bien que le probl�me persiste et m�me s?accro�t. Vous citez l?activit� des centres de sant�, mais on ne sait pas la progression de cette activit�. Est-ce que les centres de sant� travaillent plus qu?il y a six ans�? On n?a pas les chiffres dans le document.

Vous accompagnez les C.P.T.S., les communaut�s professionnelles des territoires, et c?est une bonne chose, mais quelle est l?ambition�? Heureusement, il y a certains v?ux int�ressants sur les centres de sant� et les maisons de sant� pluridisciplinaires pour que l?on essaye de construire un maillage � Paris qui permette d?avoir un acc�s aux soins en secteur 1, 24 heures sur 24 ou au moins jusqu?� minuit, et d?aider les urgences � faire face aux flots continus.

Pour la suite, on a une explication des missions de la Ville en mati�re de politique de sant� de l?enfant avec la P.M.I. et les visites obligatoires, en mati�re de lutte contre la tuberculose, la dr�panocytose, la pr�vention du cancer, la lutte contre le sida et la drogue, mais en termes de donn�es chiffr�es, on a juste le bilan du C.L.A.T. pour la tuberculose et celui de la salle de consommation � moindre risque. Pour le reste, on n?a rien.

Enfin, la Maire est intervenue sur l?A.P.-H.P. avec un discours qui m?est apparu assez d�magogue en fin de mandat. On soutient le personnel de l?A.P.-H.P., c?est tr�s bien. On soutient tous le personnel de l?A.P. -H.P. Mais est-ce qu?aujourd?hui rajouter des moyens est la seule solution�? Les moyens, cela fait toujours du bien. C?est de l?argent public, il faudra augmenter les cotisations sociales et on donnera des moyens suppl�mentaires � l?h�pital, c?est parfait, cela aidera, c?est certain. Mais enfin, de mon point de vue - personne ne le dit et j?esp�re que ce sera r�p�t� � Martin HIRSCH qui le sait - l?A.P.-H.P. souffre du m�me sympt�me que la Ville de Paris�: c?est-�-dire une trop grande centralisation, c?est-�-dire la cr�ation de groupes hospitaliers multisites qui ont grossi et qui font que les d�cisions sont prises � un endroit qui est trop �loign� par rapport aux services. Elles sont concentr�es entre les mains de quelques personnes qui n?arrivent plus parce que les groupes sont trop gros - comme pour l?administration de certains services de proximit� de cette Ville - � g�rer les probl�mes du quotidien. Et derri�re on a des personnels qui sont effectivement en col�re, �puis�s, parce que les lits ne sont pas r�par�s, le mat�riel n?est pas arriv�, etc. Ce n?est pas un probl�me d?argent mais un probl�me d?organisation.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Thomas LAURET, vous avez d�pass� de 55 secondes. Je vous laisse une phrase de conclusion mais c?est pour ne pas abuser.

M. Thomas LAURET. - Je vous remercie et je conclus en disant que c?est un document qui m�riterait plus d?indicateurs de suivi consolid�s et qu?un bilan plus clair soit �tabli. Merci.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Thomas LAURET. La parole est � Nathalie MAQUOI.

Mme Nathalie MAQUOI. - Merci, Monsieur le Maire. Mes chers coll�gues,

"Mesdames, Messieurs nos concitoyens, laisserez-vous mourir l?h�pital public sans avoir tent� quelque chose�? Il manque des m�dicaments, des brancards, des lits, des humains pour s?occuper des patients." Voici les mots des m�decins urgentistes nous interpellant dans le "JDD" la semaine derni�re.

Depuis mars dernier, les services d?urgence se mobilisent et cette mobilisation s?est �tendue � l?ensemble de celles et ceux qui font vivre l?h�pital aujourd?hui. Le soutien des usagers, des citoyens et des citoyennes, est fort. Jeudi, une nouvelle fois, les professionnels de sant� pousseront un cri d?alarme.

Merci � Mme�la Maire de Paris pour ces paroles fortes en faveur de l?h�pital public. Elles sont pr�cieuses � deux jours de la manifestation. Les manifestants seront ravis d?entendre votre argumentaire, Monsieur LAURET, quand votre gouvernement ferme des maternit�s, quand celui-ci regroupe plut�t des h�pitaux.

Alors dans ce contexte, le choix de la Ville et de notre majorit� est de construire un service public de sant� et ce choix montre toute sa pertinence. Tout d?abord en aidant et favorisant l?installation des m�decins de secteur 1, en particulier dans les quartiers populaires. Nous savons, h�las, que pr�carit� et probl�mes de sant� vont de pair, que quand la fin du mois est difficile, on peut reculer la visite chez le m�decin ou chez le dentiste alors qu?elle est indispensable. Je me souviens d?un de mes �l�ves parisiens l?ann�e derni�re qui attendait la joue gonfl�e par une carie le d�but du mois pour se soigner. Je l?ai orient� vers un de nos centres de sant�, ces p�les pluridisciplinaires qui proposent une offre de soins accessible au plus grand nombre. Ils permettent �galement � de jeunes praticiens de s?installer � Paris quand les prix des locaux sont si �lev�s.

11�% des Parisiens sont expos�s � plus de 68 d�cibels, 18�% des Parisiens et des Parisiennes sont � la fois expos�s aux nuisances et aux pollutions environnementales. Dans la construction de la ville en transition que nous souhaitons, innover en d�veloppant la sant� environnementale est indispensable.

Vous avez parl�, Madame la Maire, de la mesure du plomb et des perturbateurs endocriniens et je suis ravie aujourd?hui de constater que plus personne ne conteste leur impact.

30�% des cas de saturnisme de l?enfant d�clar�s en France de 1995 � 2014 l?ont �t� � Paris, en lien avec un habitat ancien, d�grad�, avec des taux de suroccupation des logements tr�s sup�rieurs � la moyenne nationale. Notre action volontariste pour r�sorber l?habitat indigne et insalubre participe donc, l� aussi, � une politique de sant� publique.

Notre plan de sant� environnementale organise des outils pour r�agir mais aussi pour pr�venir. Regrouper les diff�rents services ?uvrant � sa mise en ?uvre � la porte de Bagnolet, l� o� se cumule un �changeur d?autoroute, deux fois cinq voies sur le boulevard p�riph�rique et des cars de touristes qui se garent le soir et red�marrent le matin, est un symbole fort. Je suis s�r que l?adjointe en charge de la sant�, Monsieur Thomas LAURET, vous r�pondra aussi sur quelle est l?utilit� de nos fonctionnaires qui d�veloppent ce service et quelles sont leur sp�cificit� et leur importance. C?est donc une chance pour notre arrondissement, le 20e, une chance aussi d?avoir b�n�fici� de la premi�re �tude d?impact de sant� r�alis�e dans le cadre d?un projet de renouvellement urbain, celui de Python.

Notre capitale est dense, beaucoup de personnes y circulent et s�journent. Cela a pour cons�quence des probl�matiques sp�cifiques en termes d?�pid�mies. L� aussi, avec une action forte conjointe, amplifi�e, coordonn�e avec l?Etat, nous arriverons donc � r�pondre � ces enjeux. Je ne reprendrai pas les mots de la Maire sur l?A.M.E., nous les partageons totalement.

En 2014, une �tude men�e � Paris concernant les jeunes de 17 ans montrait qu?un gar�on sur trois et une fille sur quatre avait eu au moins trois ivresses au cours des douze derniers mois �coul�s, qu?un tiers consommait tous les jours du tabac et que 14�% �taient en surpoids ou ob�ses, cela en tr�s forte augmentation ces quinze derni�res ann�es. Le d�veloppement de la sant� par le sport et par l?alimentation est une politique de pr�vention pour �viter de devoir soigner de nombreuses pathologies, parfois tr�s lourdes, plus tard. Cette politique permet � la personne d?�tre actrice de ses choix dans la transmission de ce que nous apprend l?�ducation th�rapeutique.

Je voudrais aussi rassurer les oratrices pr�c�dentes qui s?inqui�taient de notre politique en termes de sant� scolaire, car quand on regarde la m�decine scolaire et la pr�vention, la Ville est pionni�re et particuli�rement engag�e. Je voudrais conclure mon intervention sur le sujet de la sant� mentale. Je ne parle pas seulement de la psychiatrie mais d?un ensemble de d�terminants permettant aux personnes de s?en sortir�: le logement, le travail, l?art, le sport. C?est tout ce qui fait que l?on se r�tablit en tant que personne. H�las, encore une fois, la politique sociale choisie et men�e par le Gouvernement fragilise l?ensemble de ce syst�me. Je comprends, Monsieur LAURET, que vous nous ayez noy�s dans une lecture ligne � ligne des �l�ments juste chiffr�s du document de la communication pour �viter de justifier cette action que vous soutenez. La hausse de la pr�carit�, qui concerne 500.000 personnes de plus, affecte aussi particuli�rement les malades mentaux. A Paris, le montant de l?allocation adulte handicap� ne permet pas de louer un studio, donc d?�tre autonome. Dans un parcours pour soigner une pathologie mentale, certes l?h�pital peut concerner quelques p�riodes de crise aigu�, mais pas du tout la totalit�. Il faut donc un r�seau m�dical et social renforc� pour favoriser un mieux-�tre. Merci.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Nathalie MAQUOI. Je donne maintenant la parole � Dominique STOPPA-LYONNET.

Mme Dominique STOPPA-LYONNET. - Merci, Monsieur le Maire.

Mesdames et Messieurs, chers coll�gues, au nom de mes coll�gues du groupe "100% Paris", je remercie la Maire de Paris d?avoir mis la sant� des Parisiens � l?ordre du jour de cet avant-dernier Conseil de Paris de sa mandature, et ainsi de rappeler le r�le de la Ville dans sa participation � l?acc�s aux soins avec notamment l?aide � l?installation des professionnels de sant� dans la lutte contre la pollution et les efforts de pr�vention.

On ne peut qu?adh�rer � l?avant-propos de la communication qui expose une vision globale de la sant� et introduit des d�terminants de sant� qui sont dans des champs tr�s diff�rents. N�anmoins, la communication est une suite d?autosatisfecit. Savez-vous que dans Wiktionnaire, la Maire de Paris illustre le mot "autosatisfecit". Je cite�: "Anne HIDALGO manie � la perfection l?art de l?autosatisfecit." Ceci est patent, en particulier sur sa politique de l?environnement et ses propositions de pr�vention rappel�es dans votre communication.

Alors que la communication se satisfait de la r�activit� de la Ville devant l?exposition au plomb des Parisiens secondaire � l?incendie de Notre-Dame, on ne peut pas oublier l?h�sitation des actions de la Ville et sa communication sur le sujet. Depuis le mois de mai, tous les Conseils de Paris ont vu des v?ux d�pos�s et d�fendus sur le sujet. Encore aujourd?hui, trois v?ux sont rattach�s � cette communication, dont celui de Florence BERTHOUT. Le v?u de la maire du 5e arrondissement demande pour la troisi�me fois la mise en ligne d?une cartographie �volutive et dynamique de la pollution au plomb sur tout le territoire parisien, mentionnant par lieu, �quipement identifi� et par salle, le niveau, l?�volution des r�sultats relev�s au regard des seuils de vigilance pr�conis�s par l?A.R.S.

Sur un autre sujet de sant� environnementale, il est �tonnant ou plut�t ahurissant que soit �lud�e, comme dans la communication sant� de 2014, la question de l?amiante qui pollue les sols et les �quipements parisiens. Cela fait d?ailleurs l?objet d?un v?u de notre groupe, un �ni�me v?u sur le sujet �mis au cours de la mandature par la plupart des groupes.

Sur un autre sujet, notons l?ambivalence de la Mairie qui pr�tend vouloir lutter contre les perturbateurs endocriniens et la pollution de l?air int�rieur et ext�rieur, mais qui dans le m�me temps rejette syst�matiquement les nouvelles propositions. C?est ainsi que l?Ex�cutif a rejet� nos propositions au Conseil de Paris de septembre de circuits courts et d?aliments sans contact avec des plastiques pour les cantines scolaires, et de d�ploiement de capteurs de qualit� de l?air dans toutes les cr�ches et �coles parisiennes. Il est aujourd?hui surprenant, mais je dirais heureusement surprenant puisque cela va dans le bon sens, que soit annonc�, je cite, "le lancement comme � Limoges d?une cr�che sans perturbateurs endocriniens dans un arrondissement", alors qu?�tait rejet�, il y a � peine un mois, notre v?u citant justement le mod�le limougeaud.

Enfin, je laisserai � Christian HONOR� le soin de d�fendre, pour la �ni�me fois, un v?u sur la lutte contre les rats et les punaises de lit.

Ne vous y trompez pas, Monsieur le Maire, si la lutte contre la pollution est la deuxi�me priorit� des Parisiens, selon le sondage IFOP Fiducial de septembre 2019, ils ne sont pas cr�dules et ne se contentent pas de simples effets d?annonce, ils exigent des solutions concr�tes.

Cette communication fait un �tat des lieux des actions de l?Ex�cutif mais elle est aussi cens�e pr�senter leurs perspectives. Avant d?�voquer les perspectives, je voudrais n�anmoins montrer ma bonne foi et saluer le dispositif "Paris Med?" qui a permis, en r�unissant les efforts de la Ville, de l?A.R.S. et de la C.P.A.M., l?installation de pr�s de 70 m�decins g�n�ralistes et la cr�ation de 14 maisons de sant� professionnelles.

Mais sur les actions � venir, il y a des manques importants, alors que m�me l?avis citoyen sur l?h�pital dans le parcours de soins � Paris fait des propositions qui auraient d� �tre naturellement �voqu�es. Je salue l� l?effort de formation et de r�flexion des 20 citoyens qui ont construit cet avis, et plus encore leurs deux repr�sentants qui viennent d?intervenir dans cette enceinte.

Au passage, je voudrais aussi rappeler que la d�mocratie participative en sant� a �t� introduite en 2009 dans la loi H�pital, patients, sant�, territoires, avec la cr�ation, sous la tutelle des A.R.S. et � l?�chelle du d�partement, des Conf�rences territoriales de sant� r�unissant les citoyens via des associations, des professionnels de sant� des secteurs public et lib�ral, des repr�sentants de la Ville, de l?assurance maladie, en un mot tous les acteurs. L� encore, je crains que les comit�s, conf�rences et avis multiples rendent la r�flexion et ses conclusions illisibles.

Qu?a �voqu� l?avis citoyen et qui manque cruellement dans la communication de la Maire�? Tout simplement les termes, et par l� les actions, de parcours de soins num�riques et de t�l�m�decine. Soyons pr�cis, le mot t�l�m�decine appara�t une seule fois dans un paragraphe sur les centres de sant� municipaux. Le chemin � parcourir sera n�anmoins long quand on sait que la plupart des centres de sant� de la Ville n?ont pas de dossier m�dical informatis� et en sont encore aux fiches patients dans des bo�tes en carton. Aujourd?hui, avec l?arriv�e du dossier m�dical partag�, des possibilit�s donn�es par le num�rique en termes de suivi � distance, de facilitation du parcours de soins, d?�ducation � la sant�, il est impossible de ne pas mentionner l?apport attendu du num�rique dans un projet de sant�.

Qu?est d?ailleurs devenu le projet d?e-sant� � Paris pourtant accueilli tr�s favorablement par le Conseil de Paris, propos� par nos coll�gues du groupe centriste et port� par le Pr Fran�ois HAAB�? Je crains qu?il ne soit aujourd?hui lettre morte. C?est aussi la crainte de l?avis des citoyens mis � contribution. Je rappelle leur dernier paragraphe�: "A l?issue de cette Conf�rence citoyenne, il nous semble n�cessaire de souligner notre v?u que cet avis ne reste pas lettre morte et que nos propositions fassent l?objet d?actions concr�tes." C?est dommage, concernant le num�rique, la Ville aurait pu �tre pr�curseur, contribuer par un premier retour d?exp�rience � la construction du "Health Data Hub", propos� au Pr�sident de la R�publique par C�dric VILLANI dans son rapport "Donner un sens � l?intelligence artificielle".

De la m�me fa�on que le mot num�rique n?appara�t pas dans la communication de la Maire, le mot parcours de soins est r�duit � portion congrue et appara�t seulement dans les paragraphes consacr�s � la protection maternelle et infantile et � la sant� sexuelle. C?est naturellement important, mais le parcours de soins a une place g�n�rique sur les soins, tout simplement comme son nom l?indique.

Revoir le parcours de soins, et par l� la place de l?ensemble des professionnels de sant�, qu?ils soient publics ou lib�raux, hospitaliers ou de ville, est l?une des cl�s de r�solution de la crise des urgences hospitali�res. C?est d?ailleurs le titre de l?avis citoyen�: "L?h�pital dans le parcours de soins". Revoir le parcours de soins devient possible avec pr�cis�ment les outils du num�rique. Ce qui me pr�occupe cependant est la d�fiance de l?Ex�cutif vis-�-vis d?un grand nombre de professionnels de sant�.

Dans la seconde version de la communication, une page intitul�e "Renforcer les liens entre la Ville et l?h�pital" a �t� ajout�e�; elle manquait effectivement. N�anmoins, je ne suis pas tr�s rassur�e sur la r�elle volont� de mettre � contribution l?ensemble des professionnels de sant�, quel que soit leur mode d?exercice. J?ai en m�moire la d�lib�ration DASES 184 G de 2018 qui �tait l?avis du Conseil de Paris sur le Plan r�gional de sant� n��2. L?un des points centraux �tait pr�cis�ment le parcours de soins. J?avais �t� frapp�e par la d�fiance de l?Ex�cutif, pour ne pas dire par son cynisme, vis-�-vis des professionnels lib�raux.

Alors que l?A.R.S. indique faire confiance aux acteurs des territoires pour construire des projets et innover dans le cadre d?une responsabilit� territoriale, l?avis de l?Ex�cutif �tait en r�ponse au plan de l?A.R.S., je cite�: "Cette approche reposant tr�s largement sur l?initiative de terrain, si elle est pr�f�rable � une logique descendante, pose plusieurs difficult�s. En premier lieu, elle surestime les capacit�s des professionnels de sant�, en particulier lib�raux, � organiser cette coordination des parcours". Plus loin, � propos de la prise en charge des personnes en perte d?autonomie ou pr�sentant une polypathologie, je cite � nouveau�: "La prise en charge repose essentiellement sur des actions de coordination tourn�es vers la m�decine lib�rale ambulatoire et d�laisse des possibilit�s alternatives d?une offre publique renforc�e de proximit�. Il para�t tr�s ambitieux de laisser le renforcement des parcours de sant� des plus vuln�rables � la seule responsabilit� des professionnels de sant�." Ce n?est m�me pas les lib�raux mais l?ensemble des professionnels de sant�.

Pourtant, Monsieur le Maire, il va falloir faire avec l?ensemble des professionnels de sant� dans leur tr�s grande majorit�, quel que soit leur mode d?exercice, car ils sont tous de bonne volont� et d�vou�s aux malades. Je dis cela parce que l?�laboration de parcours de soins de qualit�, qui comprennent l?accompagnement m�dico-social pour l?ensemble des malades sur le territoire national, est arriv�e avec la cr�ation des communaut�s professionnelles territoriales de sant�, C.P.T.S., dans les deux derni�res lois de sant� vot�es en 2016 et 2019.

La Ville aura naturellement un r�le important dans l?organisation de ces C.P.T.S. qui pourront concerner 40.000 � 200.000 personnes. Elle aura un r�le facilitateur, en �tant d?abord un acteur direct des soins, il faut le reconna�tre mais un des acteurs seulement, en ayant par contre un r�le majeur dans le secteur m�dico-social, en �tant plateforme d?appui, notamment pour les a�n�s et les situations de handicap et de d�pendance. Deux mots qui sont d?ailleurs quasi absents dans la communication de la Maire de Paris. Comme souvent, l?Ex�cutif actuel va trop vite et veut imprimer sans concertation sa vision centralisatrice de l?organisation des soins. Je renvoie l� encore aux textes de l?Ex�cutif sur le Plan r�gional de sant�.

Nous avons fait un v?u qui souhaite que la Ville soit un partenaire et un accompagnant � la cr�ation des C.P.T.S., sans parti pris et en sachant �tablir un lien de confiance avec l?ensemble des professionnels de sant�. Dans la m�me perspective et parce qu?un projet de C.P.T.S. repose sur une premi�re analyse des besoins d?un territoire et de son offre de soins, le groupe "100% Paris" pr�sente un v?u sur l?actualisation d?une enqu�te publi�e en 2014 sur la disponibilit� des praticiens de proximit�. Naturellement, le contenu de l?enqu�te doit �voluer et concerner l?ensemble des professionnels de sant�. C?est au moins le quatri�me v?u pr�sent� lors de la mandature sur le sujet, mais nous ne d�sesp�rons pas, nous le remettons sur le m�tier et faisons � nouveau un v?u. En r�sum�, la sant� � Paris est un sujet de pr�occupation pour tous les Parisiens. Qu?ils soient bien portants, malades, professionnels de sant� ou du secteur m�dico-social, ces situations ne sont pas exclusives. La sant� est l?affaire de tous. J?esp�re, Monsieur le Maire, que vous aurez entendu la bonne volont� de tous de participer � une d�marche inclusive, pour reprendre un terme qui est cher � la Maire de Paris, et dont l?emploi l?encouragera peut-�tre � pr�ter une �coute attentive � cette intervention qui veut d�fendre la participation de tous � la politique de sant� parisienne. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Dominique STOPPA-LYONNET. Il restera donc cinq minutes de temps d?intervention pour Christian HONOR�, pour qu?il soit averti. Je donne maintenant la parole � Maud GATEL.

Mme Maud GATEL. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, cette communication sur la politique parisienne de sant� tient lieu de bilan des actions entreprises sous votre mandature. D�s lors, et j?associe � cet hommage mon coll�gue Fran�ois HAAB, je souhaitais saluer le travail accompli par Bernard JOMIER et apr�s lui par Anne SOUYRIS, avec lesquels le groupe UDI-MODEM a eu grand plaisir � collaborer, afin de contribuer � l?�laboration de la politique de sant� publique au service de tous les Parisiens.

Nous avons particuli�rement ?uvr� en mati�re d?acc�s aux soins et � travers de nombreuses propositions. C?est notamment la question du dispositif "Paris Med?" qui a permis d?am�liorer l?acc�s aux soins des Parisiens en accroissant l?offre m�dicale de secteur 1 gr�ce aux aides � l?installation des praticiens. Niveau qui demeure n�anmoins insuffisant et effort qui doit �tre absolument poursuivi.

C?�tait �galement le sens de la "niche" du groupe UDI-MODEM, adopt�e en mai 2015, qui mettait en exergue le r�le que la Smart Sant� peut jouer pour r�duire les d�lais d?obtention de rendez-vous trop longs et les renoncements aux soins trop nombreux.

Les centres de sant� municipaux eux-m�mes se sont ainsi mis � la e-sant�, notamment en d�veloppant des projets de t�l�radiologie ou t�l�m�decine. Nous avions �galement propos� de mettre en place des t�l�consultations m�dicales pour la surveillance et le suivi des pathologies asthmatiformes chez l?enfant, afin de d�sengorger les urgences et d?assurer une prise en charge en amont efficace et pr�ventive. Nous souhaitions �galement favoriser le d�veloppement d?outils, afin de mieux accompagner le retour du patient � domicile dans la perspective du d�ploiement de l?ambulatoire.

Nous promouvions enfin la cr�ation d?une application destin�e � r�pondre au d�fi d?une individualisation des conseils et de recommandations pour les citoyens parisiens en fonction de leur �tat de sant� et de la variation de facteurs environnementaux. Nous regrettons cependant qu?� ce jour l?ensemble de ces pr�conisations soit demeur� lettre morte.

L?avis citoyen annex� � votre communication ne s?y est pourtant pas tromp�, tandis que le "panel" des Parisiens interrog�s a pl�biscit� la cr�ation d?un site Internet sur le mod�le de Doctolib � l?initiative de la Ville, avec une cartographie des services, des acteurs et des structures, permettant de vulgariser le r�le de chaque acteur et de r�server une consultation. C?est d?ailleurs l?id�e que nous avions initialement formul�e avant d?en faire �voluer le projet dans le cadre de la commission e-sant� qui s?est r�unie en 2016.

En termes de sant� environnementale, vous avez initi� des r�ponses, notamment dans le champ de la lutte contre les perturbateurs endocriniens, et nous nous r�jouissons � ce titre que la maternit� Necker se soit port�e volontaire pour exp�rimenter une cr�che sans perturbateurs endocriniens � l?instar de ce qu?il se fait � Limoges.

Les initiatives en termes de sport sant� sont �galement pertinentes pour pr�venir l?apparition de certaines pathologies, mais leur coordination gagnerait � �tre accrue et leur d�ploiement g�n�ralis� sur l?ensemble du territoire parisien. Si la perspective des J.O. 2024 doit inspirer les actions en la mati�re, que ce soit avec le sport sant� sur ordonnance que rendent possibles de nouvelles dispositions l�gislatives ou avec les activit�s physiques adapt�es, la pratique d?une activit� physique doit �galement �tre facilit�e sans forc�ment s?inscrire dans un parcours de soins ou en direction d?un public cible.

C?est au titre de la pr�vention qu?il faut agir de fa�on peut-�tre encore plus volontaire. C?�tait notamment le sens de notre proposition d?ouvrir les parcs et jardins parisiens t�t le matin en p�riode estivale et que vous avez d�ploy� dans dix espaces verts parisiens. Ne serait-il pas temps cependant de se montrer encore plus ambitieux et d?�tendre � toutes les saisons cette ouverture matinale d�s 7 heures et � l?ensemble des parcs et jardins disposant d?�clairages publics�? De nombreux arrondissements sont en effet exclus de ce dispositif pourtant pl�biscit� par les Parisiens.

Un autre �difice, auquel le groupe UDI-MODEM est fier d?avoir apport� sa pierre, est celui de la salle de consommation � moindre risque dont nous avions conditionn� notre soutien � l?adossement � une structure hospitali�re, comme c?est le cas avec Lariboisi�re. N�anmoins, nous sommes particuli�rement vigilants face au bilan � mi-ouverture qui nous sera communiqu� en d�cembre apr�s trois ans d?exp�rimentation. Si les avanc�es sanitaires et m�dicales sont incontestables, la salle devra faire preuve d?une absence de nuisances pour les riverains et d?un climat apais� au sein d?un p�rim�tre � la s�curit� renforc�e. L?�largissement de l?amplitude horaire d?ouverture en matin�e � l?automne 2019 est une d�cision que nous soutenons mais qui est d�ploy�e bien trop tard alors m�me que nous l?appelions de nos v?ux depuis 2017. L� encore, nous pensons que l?ouverture d?une seconde salle � l?�chelle de la M�tropole, en dehors du territoire parisien, permettrait d?am�liorer la prise en charge de ce public en grande pr�carit�.

Madame la Maire, si les sources de satisfaction existent, les omissions, pour ne pas dire les renoncements, �galement. Sur les 30 pages de communication, seule une demi-page est consacr�e � l?A.P.-H.P. dont vous pr�sidez le Conseil de surveillance. Avec 20 de ces 39 h�pitaux qui se trouvent sur le territoire parisien, c?est pourtant un partenaire privil�gi� de la Ville dans le cadre du d�veloppement de la coordination de la m�decine de ville et de l?h�pital. Vous laissez ainsi aux seuls citoyens rassembl�s lors d?une Conf�rence citoyenne le soin de plancher sur ce sujet. Leur contribution est d?ailleurs d?une remarquable acuit�, elle rejoint en cela les interventions des Parisiens qui ont �merg� lors du pr�-Conseil citoyen du 6 novembre dernier.

Certaines propositions s'en font d?ailleurs l'�cho. Tandis que les premiers sugg�raient d?impliquer des b�n�voles des structures associatives dans l?organisation de l?accueil et l?orientation des personnes sans domicile fixe vers des centres appropri�s, afin de soulager le personnel soignant en coordination avec les services d?urgence, les seconds invitaient les pouvoirs publics � �laborer des d�pliants � destination des sans-abri et des migrants, d�taillant les adresses de consultation m�dicale appropri�es.

Madame la Maire, un tel silence est d?autant plus �tonnant que ce 14 novembre est une journ�e de grande manifestation � Paris pour obtenir un plan d?urgence pour l?h�pital public. D�ficits abyssaux, p�nurie des vocations, crise des urgences, les sujets d?inqui�tude ne manquent pas, les inconnues non plus, et le plan de restructuration de l?A.P.-H.P. aurait pu �tre largement d�taill� dans votre communication. Les �lus ne peuvent pas faire l?�conomie d?une r�flexion sur une prise en charge de qualit� tant pour les patients que du point de vue des professionnels de sant�.

Le travail administratif colossal qui p�se sur les personnels soignants doit �tre consid�rablement all�g�, afin que ceux-ci puissent se recentrer sur leur c?ur de m�tier�: le soin aux patients. L?A.P.-H.P. et les urgences notamment gagneraient ainsi � informatiser les dispositifs administratifs, tels que la recherche de lits pour les patients admis aux urgences, qui est chronophage et effectu�e la plupart du temps par le personnel soignant.

D?autres sujets ont �t� oubli�s. C?est notamment le cas de la sant� mentale qui est � peine �voqu�e page 10 de la communication, mais qui en revanche fait l?objet d?une pr�conisation majeure de l?avis citoyen dans lequel les Parisiens interrog�s indiquent vouloir ouvrir des �tablissements sp�cialis�s pour assurer le suivi de longue dur�e et proposer des soins adapt�s aux malades atteints de pathologies psychiatriques.

Enfin, eu �gard � la pr�vention, des probl�matiques aussi fondamentales que le bruit et la consommation massive et rapide d?alcool par les jeunes ne sont pas du tout �voqu�s. Le groupe UDI-MODEM avait pourtant fait adopter un v?u en juin 2014 demandant un plan de concertation et de m�diation � l?�gard des jeunes, dans la mesure o� un tr�s fort pourcentage d?entre eux s?�tait adonn� au moins une fois dans l?ann�e � la pratique de la "biture" express, selon une enqu�te de l?I.N.S.E.R.M. Quant au bruit, il repr�sente la deuxi�me cause de morbidit� derri�re la pollution atmosph�rique, selon une enqu�te de Bruitparif ayant d�montr� que 107.766 ann�es de vie en bonne sant� sont perdues chaque ann�e en Ile-de-France � cause des nuisances sonores des transports. Madame la Maire, � l?heure du bilan, nous retiendrons aussi la prise de conscience des enjeux li�s � la pollution de l?air, � laquelle nous avons contribu� en alertant notre Conseil d�s 2014 sur les dangers de la pollution dans le m�tro, mais aussi les plans ambitieux � l?instar du d�ploiement de 1.000 d�fibrillateurs devant les pharmacies que nous avions demand� en octobre 2014. Nous regretterons cependant les rendez-vous manqu�s et les promesses non tenues. Je pense en particulier aux logements tremplins pour les jeunes m�decins que nous avions fait adopter par ce Conseil, auxquels vous vous �tiez engag�e mais qui n?ont pas �t� mis en ?uvre, ou encore � la labellisation des professionnels charg�s de l?�radication des punaises de lit. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Maud GATEL.

Le groupe UDI-MODEM est intervenu par votre seule voix, si je comprends bien�? Tr�s bien. Je le fais confirmer par le pr�sident AZI�RE. Merci. Je donne la parole � �ric LEJOINDRE.

M. �ric LEJOINDRE, maire du 18e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, je laisserai Philippe DUCLOUX aller plus loin dans la r�flexion et la pr�sentation de ce Plan sant�. Je voulais, pour ma part, intervenir sur trois �l�ments qui sont tr�s importants pour le 18e arrondissement et pour tout Paris.

Bien s�r, je ne reviendrai pas sur la crise de l?h�pital public que Mme la Maire a longuement et � juste titre �voqu�e. Nous sommes touch�s � Bichat aussi et c?est un champ extr�mement important.

De la m�me fa�on, je voulais profiter de cette occasion pour redire ma tr�s grande inqui�tude sur les pistes mises � mal de l?A.M.E. telles qu?elles sont aujourd?hui �voqu�es. On voit, notamment dans le 18e arrondissement, le caract�re essentiel de cette aide qui permet de soigner tous ceux qui sont pr�sents sur notre territoire. C?est bien s�r un levier de sant� publique indispensable.

Puisque la sant�, comme l?a dit Mme la Maire de Paris, est d?abord un enjeu de lutte contre les in�galit�s, je voulais saluer trois �l�ments plus particuli�rement dans cette d�lib�ration et surtout trois �l�ments sur lesquels nous travaillons beaucoup � Paris dans le 18e.

Je pense d?abord � l?acc�s � la sant� pour tous. Je voulais saluer le tr�s dense r�seau de P.M.I. qui existe � Paris et surtout le tr�s gros travail que nous avons fait pour soutenir l?installation dans nos quartiers de centres de sant�, notamment dans ceux o� la d�mographie m�dicale est la plus compliqu�e.

Je voulais saluer le travail fait avec Bernard JOMIER et maintenant avec Anne SOUYRIS sur cette question. Dans le 18e arrondissement, rien que dans cette mandature, nous avons ouvert un centre de sant� � Pajol qui permet � 24 m�decins d?y exercer, une maison de sant� pluridisciplinaire, une maison m�dicale suppl�mentaire � La Chapelle et une autre rue Marcadet. Puis, il y a quelques jours, c?est la maison de sant� Epinette Grandes Carri�res � Bichat qui constitue une exp�rience nouvelle et tr�s int�ressante�: elle articule de fa�on tr�s proche la m�decine de ville et l?h�pital puisque ce sont en m�me temps des locaux qui appartiennent � l?h�pital Bichat. Enfin, la maison de sant� Mathagon, rue Marcadet, ouvrira d?ici la fin de l?ann�e. C?est dire si nous avons travaill� � faire en sorte que l?offre de soins soit pr�sente dans notre arrondissement, et bien s�r dans tout Paris.

Le second sujet que je tenais � �voquer, et cela a �t� fait notamment par la Maire de Paris, est la question de la sant� mentale qui est un enjeu essentiel pour tout Paris et notamment pour nos arrondissements. Sur ce point je voulais saluer le travail qui a �t� fait pour mettre en place une politique globale en la mati�re, non seulement pour ouvrir des lieux mais �galement pour faire en sorte que nous puissions travailler sur la question du logement, le suivi des jeunes, le suivi des personnes �g�es, et sur la mise en place de r�seaux parce que c?est �videmment un sujet essentiel pour le suivi des personnes qui souffrent de pathologies mentales.

Puis nous avons pu travailler sur la question de la sant� mentale pour les personnes r�fugi�es. L� encore, on voit dans le 18e � quel point c?est essentiel. C?est un enjeu central et on a vu ces derniers mois � la porte de La Chapelle � quel point la pr�sence � la rue pouvait entra�ner des pathologies mentales. Il faut que nous puissions travailler sur ce sujet avec les acteurs associatifs, ce que nous avons bien s�r pu faire, et je veux vraiment saluer le travail, notamment de M�decins du monde mais aussi d?autres associations qui nous ont accompagn�s.

Enfin, il est difficile de parler de la question de la sant� sans parler de la question des personnes toxicomanes et des usagers de drogues. L� encore, la politique que nous menons � Paris est une politique globale qui permet, comme l?a dit Mme la Maire de Paris, de r�pondre aux questions d?urgence, comme pour la "colline du crack", mais aussi une politique globale que nous suivons depuis de nombreuses ann�es.

Pour prendre l?exemple du 18e arrondissement, nous accueillons cinq structures qui permettent de prendre en charge les usagers de drogues, en plus des �quipes de maraudes et de la distribution du mat�riel. Ces dispositifs ont �t� renforc�s dans le cadre du "Plan crack", avec une pr�sence accrue sur l?espace public, ce qui est un �l�ment essentiel, mais aussi dans le m�tro avec l?extension des horaires des espaces de repos et de r�pit. C?est aussi la cr�ation d?un espace de repos suppl�mentaire et enfin la r�ouverture d?un C.A.A.R.U.D. � la porte de Clignancourt dans les prochaines semaines. C?est l� un outil indispensable. Se poser la question de la sant� � Paris, c?est se poser la question de l?ensemble des publics. Je crois qu?en la mati�re nous menons une politique globale qui fait tout son sens.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, �ric LEJOINDRE.

La parole est � Danielle SIMONNET, pour deux minutes.

Mme Danielle SIMONNET. - Deux minutes pour une communication sur la sant�, deux v?ux que je d�pose et tant de sujets qui sont sur la table�! L?h�pital public traverse une crise majeure. Mme la Maire l?a dit et redit. Oui, la manifestation du 14 novembre sera extr�mement importante et elle r�v�le un mouvement historique sans pr�c�dent dans l?h�pital public. Ils demandent 300 euros d?augmentation salariale pour toutes et tous, la r�ouverture de lits supprim�s et l?augmentation du nombre de lits, l?embauche de personnels pour compenser toutes les suppressions de postes.

Mais voil�, Madame la Maire et Madame l?adjointe en charge de la sant�, vous pr�sidez le Conseil de surveillance de l?Assistance publique-H�pitaux de Paris et y avez-vous men� la moindre bataille�? Non, aucune�! Aucune bataille, ni sur ces questions ni sur le projet d?une nouvelle A.P.-H.P. qui veut transformer l?h�pital public en grand mastodonte des groupements hospitaliers de territoire. Vous �tes pour ou contre�? On ne le saura pas. Quel r�el d�bat avez-vous initi� � ce sujet avec les Parisiennes et les Parisiens�? Aucun.

Vous avez pr�f�r� participer de fait au d�pe�age du patrimoine de l?A.P.-H.P. qui est � l??uvre, comme � l?H�tel-Dieu par exemple. Vous pr�tendez soutenir l?h�pital public, alors pourquoi aucun des groupes de la majorit� ne se prononce contre ce projet de privatisation d?une partie de l?H�tel-Dieu pour en faire notamment un restaurant gastronomique et des start-up de sant�?

Vous d�fendez une certaine id�e de la compl�mentarit� entre la m�decine de ville et l?h�pital public. Oui, il faut anticiper la p�nurie, il faut exiger de d�fendre les centres municipaux de sant�, mais alors commen�ons par d�fendre une vraie politique de sant� publique en refusant de casser certains centres municipaux, comme le centre dentaire Georges Eastman dans le 13e.

Pour finir, vous osez parler de sant� environnementale. Grand sujet, oui, mais vous avez particip� de fait avec le Minist�re de la Culture et l?A.R.S. au mensonge gouvernemental et municipal sur la contamination au plomb suite � l?incendie de Notre-Dame. La question est toujours d?actualit� et je demande que le chantier de Notre-Dame soit confin� afin d?�viter la diss�mination par r�-envol des poussi�res de plomb qui contaminent l?�difice, que soit �tablie une cartographie rigoureuse de la pollution au plomb actualis�e � intervalles r�guliers, que tous les r�sultats d?analyse concernant la pollution au plomb soient rendus publics, que soit cr�� � l?H�tel-Dieu non un centre de d�pistage mais de suivi clinique, psychologique et social s?inscrivant dans la dur�e pour toutes les personnes.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame SIMONNET. Je donne la parole � David BELLIARD.

M. David BELLIARD. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, ce sont 48.000 morts chaque ann�e en France du fait de la pollution atmosph�rique, dont 2.500 � Paris. Ces chiffres illustrent bien � quel point la sant� des Parisiennes et des Parisiens est tributaire de la qualit� de l?air qu?ils respirent. C?est pourquoi la sant� environnementale est au c?ur des pr�occupations des Ecologistes depuis tant d?ann�es.

La Ville a pos� des jalons importants au cours de cette mandature avec l?adoption du Plan parisien de sant� environnementale en 2015 ou la cr�ation du Service parisien de sant� environnementale qui participe � son application. Il nous faut pourtant aller encore plus loin. C?est le constat qui s?impose apr�s la condamnation en octobre dernier de la France par la Cour de Justice de l?Union europ�enne pour ne pas avoir mis en ?uvre des mesures n�cessaires pour respecter la valeur limite annuelle du dioxyde d?azote dans douze agglom�rations, dont Paris. Dioxyde d?azote, dont l?une des principales sources r�side, comme vous le savez, dans l?utilisation des v�hicules motoris�s et notamment des diesels.

Voil� pourquoi il nous faut lib�rer Paris de la voiture. Voil� pourquoi notre groupe a d�pos� un v?u, lors du pr�c�dent Conseil, pour pr�server les abords des �coles de cette source majeure de pollution.

D?autres sources de pollution ont �galement fait l?objet de mesures sp�cifiques, comme les perturbateurs endocriniens omnipr�sents dans notre quotidien sans que nous en ayons toujours conscience. Ils sont en effet pr�sents dans les emballages, les jouets, les fruits et les l�gumes trait�s avec des pesticides ou encore les ordinateurs. Pour lutter contre cette pollution, Paris a �t� la premi�re municipalit� signataire de la Charte des villes et territoires sans perturbateurs endocriniens en 2018, avec pour but de bannir � terme des commandes de la Ville la pr�sence de ces substances toxiques. La pollution au plomb, g�n�r�e par l?incendie de Notre-Dame de Paris, a elle aussi suscit� des inqui�tudes l�gitimes. La Ville y a r�pondu en d�ployant un plan d?action visant � la fois � d�pister, traiter et pr�venir l?exposition des Parisiennes et des Parisiens. Gr�ce � ce plan, les �tudes environnementales sont d�clench�es d�s le seuil de vigilance, au-del� donc de ce que prescrit la loi. Conform�ment au principe de pr�caution qui constitue notre boussole, notre groupe d�pose un v?u � ce Conseil pour demander l?extension de ce plan d?action et notamment de son p�rim�tre. En effet, les pr�l�vements effectu�s ont r�v�l� une pollution au plomb au-del� du secteur de Notre-Dame de Paris et pr�existante d?ailleurs � l?incendie. Il nous faut donc �largir notre action pour avoir une vision globale de la pollution au plomb sur l?ensemble de notre territoire et y apporter des r�ponses ad�quates. En outre, l?incendie de Notre-Dame a mis en lumi�re des carences en mati�re de seuil d?alerte, notamment pour ce qui concerne les taux de plomb au sol en ext�rieur. Notre v?u demande donc que ces seuils soient �tablis par l?autorit� responsable en la mati�re, � savoir le Haut Conseil de Sant� publique. Une autre source de pollution, sur laquelle nous devons redoubler d?effort, est l?amiante. Nous avions formul� une question �crite, en juillet dernier, demandant un �tat des lieux des �tablissements publics, notamment ceux accueillant des enfants. Nous avons vu qu?un v?u portant les m�mes demandes a �t� d�pos� � ce Conseil et nous �couterons donc avec attention la r�ponse apport�e � l?Ex�cutif. La derni�re source de pollution que je souhaiterais �voquer et qui est relativement peu document�e du fait de sa nouveaut�, ce sont les ondes �lectromagn�tiques. En effet, le d�veloppement et le d�ploiement de la 5G � Paris se font sans �tudes d?impact pr�alables. Or, je tiens � rappeler que le Centre de recherche internationale contre le cancer, organisme qui d�pend de l?O.M.S., a class� les champs �lectromagn�tiques de radiofr�quence, �mis notamment par la 5G, comme peut-�tre canc�rig�nes pour l?homme. Les Ecologistes regrettent que le discours des op�rateurs semble avoir pr�valu sur le principe de pr�caution. Nous avons donc fait adopter ce mois-ci un v?u sur le sujet dans le 18e arrondissement qui sera, je l?esp�re, suivi d?effet. Enfin, je tiens � saluer l?action de la Ville en mati�re de sant� sexuelle et plus particuli�rement de lutte contre le VIH. De l?�laboration de la strat�gie "Vers Paris sans sida" � la mise en place des d�pistages sans frais, sans rendez-vous et sans ordonnance avec l?op�ration "VIH Test", notre politique a �t� forte et constante. En t�moignent � ce Conseil encore pas moins de 4 projets de d�lib�ration pour des associations luttant contre le VIH. Parmi celles-ci, je tiens au passage � saluer "Act Up-Paris" qui a f�t� en juin dernier ses 30 ans d?existence. Cette politique de la Ville porte ses fruits, puisque Paris a connu une baisse de 16�% des nouveaux diagnostics d?infection au VIH entre 2015 et 2018. Si beaucoup de travail reste � faire, c?est n�anmoins la preuve que nos objectifs ambitieux permettent et ont permis d?obtenir des r�sultats. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur le Pr�sident. Je donne la parole � Herv� B�GU�, pour 3 minutes 40.

M. Herv� B�GU�. - Merci.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, cette communication permet de faire un point d?�tape sur les politiques de la Ville de Paris en lien avec la sant�. Nous saluons la volont� de la Ville de faire beaucoup pour la sant�, alors qu?elle n?y est pas en th�orie oblig�e.

Il y a beaucoup de bonnes choses, comme la pr�vention au plomb, la promotion de la sant� sexuelle ou encore la r�duction des risques pour les usagers de drogues - je pense notamment � la premi�re salle de consommation � moindre risque. Nous saluons �galement la cr�ation du premier centre de sant� sexuelle pour tout public qui a ouvert � l?H�tel-Dieu en 2019. C?est une v�ritable avanc�e.

Nous avons propos� trois v?ux rattach�s � cette communication�: un v?u sur la situation au sein de l?A.P.-H.P., un autre sur l?accueil des femmes enceintes sans domicile � Lariboisi�re et un dernier sur la cr�ation de centres de sant� municipaux.

Je voudrais revenir sur trois sujets qui, � mon sens, n?ont pas assez de place ou peu de place dans cette communication. Je pense en particulier � la question de la psychiatrie, � l?acc�s aux soins en urgence et aux soins aux personnes �g�es d�pendantes.

Alors tout d?abord, alors que le Ministre de la Sant� a annonc� une augmentation de l?enveloppe d�di�e aux h�pitaux psychiatriques, le budget du secteur n?a cess� d?�tre rogn� depuis des ann�es, entra�nant une d�gradation de la continuit� des soins et de la coh�sion des �quipes.

S?il existe une carence globale de moyens financiers et humains pour le secteur psychiatrique, le manque de structures m�dico-sociales est particuli�rement criant en p�dopsychiatrie. Contrairement � la tendance actuelle qui voudrait que la psychiatrie soit exclusivement cantonn�e au domaine m�dical, cette discipline devrait davantage mobiliser les travaux issus des sciences cognitives, mais �galement des sciences humaines, de la philosophie et de la psychanalyse. Pour d�velopper le soin relationnel, il est �galement temps d?en finir avec l?augmentation continuelle du recours � l?isolement et � la contention.

Deuxi�mement, je reviendrai sur l?acc�s aux soins en urgence. L?A.P.-H.P. est un �tablissement public rattach� entre autres � la Ville de Paris. La Maire de Paris pr�side le Conseil de surveillance de l?A.P.-H.P. o� si�gent �galement plusieurs �lus parisiens. La probl�matique d?acc�s aux soins en urgence ne peut �tre �cart�e. Pour les usagers, les crises r�currentes au niveau des urgences se traduisent par un d�lai d?attente �norme, des difficult�s d?hospitalisation de tr�s courte dur�e dues pour une bonne part � la suppression des lits d?aval. Face � cela, il faut augmenter les capacit�s d?accueil dans les centres de sant�, cr�er et d�velopper les consultations de m�decine g�n�rale dans les h�pitaux. Enfin, je terminerai par le vieillissement de la population qui est une donn�e majeure de la sant� publique. On ne peut pas dissocier radicalement l?h�bergement et les soins. Il faut donc augmenter notablement les capacit�s d?accueil en E.H.P.A.D. � Paris � des tarifs accessibles pour les classes populaires. Ce n?est pas avec la cr�ation du risque d�pendance pris en charge par la S�curit� sociale que l?on r�soudra le probl�me. D�veloppons les services de soins � domicile pour les personnes �g�es, afin d?assurer autant que possible le maintien des personnes � leur domicile. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup pour le respect de votre temps de parole. Je donne la parole � Alexandre VESPERINI.

M. Alexandre VESPERINI. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, � quatre mois du scrutin municipal, je m?attendais � ce que l?Ex�cutif nous pr�sente un texte qui soit une sorte de bilan sur l?�tat de sant� de la capitale. Je m?attendais � ce que vous puissiez nous dire, Madame la Maire, ch�re Anne SOUYRIS, dans quel �tat vous avez trouv� le mod�le de sant� � Paris en 2014 et dans quel �tat non pas vous le laissez, puisque ce n?est pas la Mairie de Paris qui a toutes les cl�s d?action dans le domaine de la sant�, mais dans quel �tat se trouve le mod�le de sant� � Paris.

En r�alit�, il n?y a pas v�ritablement ce bilan auquel on pouvait s?attendre et on a plut�t affaire � un �tat des lieux. Cet �tat des lieux est d?une certaine mani�re assez encourageant. Je voudrais parler, par exemple, du d�pistage de certaines maladies sur lequel la Mairie est tr�s engag�e. Je pense en particulier au d�pistage du cancer, � la lutte contre la dr�panocytose. Je pense aussi � l?implication de la Mairie de Paris dans le lien qui doit �tre �tabli entre la sant� d?une part, et la grande exclusion d?autre part. Du coup, je voudrais parler - une petite incise�- d?un certain nombre de publics qui sont particuli�rement fragiles, et en particulier des femmes enceintes � la rue. Quatre-vingt d?entre elles sont accueillies chaque mois � l?H�tel-Dieu, je tenais � le dire.

Donc, de ce point de vue, c?est un �tat des lieux plut�t encourageant.

Mais il y a quand m�me dans cet �tat des lieux des choses qui me pr�occupent, notamment la pr�vention du surpoids. Je pense que la Mairie de Paris aurait pu �tre plus active, plus pr�sente � l?�cole, puisque la Mairie de Paris pour le coup ma�trise compl�tement ce type d?�quipement pour inciter les enfants � d�couvrir un rythme alimentaire ad�quat et notamment pour faire face au surpoids.

C?est un �tat des lieux qui, par ailleurs, est un peu incomplet parce qu?un certain nombre de grands d�fis de sant� publique dans les grandes villes ont �t� n�glig�s, voire compl�tement absents dans cette communication. Je pense en particulier � deux enjeux.

Le premier enjeu est celui de la sant� mentale. Nathalie MAQUOI en a parl� un peu avant moi, comme quoi ce sujet est vraiment transcourant. C?est la sant� mentale derri�re laquelle se situent le sujet de la d�pression et le sujet de la sant� au travail avec les "burn-out". C?est un sujet sur lequel toutes les municipalit�s des grandes villes devraient �tre davantage pr�sentes. Vous parlez de troubles psychiatriques dans la communication mais je trouve que ce sujet n?a pas �t� suffisamment creus�.

Un sujet sur lequel il n?y a quasiment rien, ce sont les AVC. Cela va �tre le mal du XXIe si�cle dans les grandes m�tropoles. C?est un mal qui touche maintenant de plus en plus les jeunes g�n�rations et je regrette que la Mairie de Paris n?ait pas initi� davantage d?actions dans ce domaine. M�me si beaucoup de choses ont �t� faites dans le domaine de la pr�vention, je regrette cette absence dans la communication.

Enfin, un troisi�me point sur l?�tat des lieux que je voudrais �voquer, c?est la question du grand �ge et du bien vieillir ensemble, du bien vieillir en ville. Quelques chiffres�: d?ici 2050, un Parisien sur quatre aura plus de 60 ans. Cela veut dire qu?on sera tr�s nombreux, je l?esp�re, � vivre certainement plus longtemps, mais avec une, deux, trois, voire quatre maladies chroniques. On vivra vieux mais on verra plus souvent le m�decin et on aura de nombreux objets connect�s dans le domaine de la sant�. Cette question des maladies chroniques n?a pas �t� suffisamment trait�e et je rappelle enfin un dernier chiffre�: entre 2015 et 2020, 550.000 Parisiens sont concern�s par ces maladies chroniques. Je regrette donc encore une fois ce petit oubli. C?est ce qui me fait dire que cet �tat des lieux est un peu incomplet.

A cet �tat des lieux doit �tre ajout� un certain nombre de constats que je souhaiterais livrer � notre Assembl�e. Celui que je voudrais vous livrer est plut�t alarmant, plut�t pr�occupant. Ce n?est pas la faute de la Mairie de Paris uniquement, j?ai d�j� dit que ce n?�tait pas le seul acteur dans le domaine de la sant� � Paris. Cela �tant dit, je voudrais vous livrer un double constat.

Le premier concerne la m�decine de ville qui est dans une situation tr�s d�grad�e depuis un certain nombre d?ann�es�: moins 25�% de m�decins g�n�ralistes � Paris depuis 2010, 41�% des Parisiens vivent dans des zones m�dicalement sous-dot�es. Laurence GOLDGRAB parlait du Nord-Est de Paris, du 18e, mais je pourrais �galement parler du 13e arrondissement de la capitale.

Evidemment, dans tous les arrondissements de la capitale, c?est un probl�me d?acc�s non pas seulement aux g�n�ralistes mais aussi aux sp�cialistes. Je pense en particulier � l?ophtalmologie et � la dermatologie. Il y a aussi un effort � faire dans ce domaine, qui n?a pas �t� fait jusqu?� pr�sent, sur la carte tarifaire�: beaucoup de m�decins sont en d�passement d?honoraires et face � l?�chelle tarifaire et aux d�lais de traitement, beaucoup de Parisiens renoncent � se faire traiter et � aller chez le dermatologue ou chez l?ophtalmologue. C?est d?ailleurs ce qui fait dire � l?A.R.S. que d?ici 2025, le nombre de consultations va consid�rablement baisser, avec des baisses de 20 � 30�% pour ce qui concerne l?ophtalmologie.

Face � ce constat sur la m�decine de ville, qui est plut�t n�gatif, il y a aussi le constat sur la m�decine hospitali�re. On l?a dit � plusieurs reprises, la situation de l?A.P.-H.P. financi�re est plut�t pr�occupante, m�me si les derniers chiffres sont un peu plus rassurants. La perte consolid�e pour 2018 est de 121 millions d?euros. Cela a �videmment des cons�quences puisqu?il faut prendre des mesures d?�conomie, qui sont faites un peu trop souvent avec un rabot. C?est ce qui pose probl�me, en partie avec les urgences et avec les suivis postop�ratoires. Je rappelle que sur le virage ambulatoire, on est encore � Paris tr�s en retard.

Pourquoi je parle de m�decine de ville et de m�decine hospitali�re�? C?est parce qu?entre ces deux m�decines, le lien n?est pas suffisamment fait, irrigu�, travaill�. Je pense que, de ce point de vue, la Mairie de Paris d�tient un levier consid�rable dans ce domaine, elle pourrait tout � fait jouer un r�le de coop�ration entre ces deux m�decines. Elle pourrait le faire notamment avec la sant� num�rique et c?est la raison pour laquelle le groupe PPCI, que je repr�sente, s?�tait beaucoup engag� en faveur de l?open data sant� et des objets connect�s dans le domaine de la sant�. Paris a la chance d?�tre une ville particuli�rement connect�e, les Parisiens sont tr�s familiers des objets connect�s et il faut faire vraiment le pari de la sant� connect�e pour relier davantage la m�decine de ville et la m�decine hospitali�re. Voil� ce que je voulais dire. Je regrette donc que cette communication consiste finalement � faire un �tat des lieux que je trouve un peu impr�cis, assez incomplet et qui manque cruellement de r�ponses face aux enjeux d?urgence qui concernent la sant� � Paris. Enjeux face auxquels la Mairie de Paris ne peut pas tout mais elle peut quand m�me faire un certain nombre de choses. Merci.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur VESPERINI.

La parole est � Mme Agn�s EVREN.

Mme Agn�s EVREN. - Merci.

Mes chers coll�gues, je voudrais, quant � moi, revenir sur le sujet de la pollution atmosph�rique qui n?en finit pas d?asphyxier notre ville. L?air vici� que respire l?ensemble des Parisiens d�t�riore insidieusement leur sant�: multiplication des allergies, hausse des pathologies respiratoires, augmentation des risques cardiovasculaires. Les cons�quences de cet air devenu irrespirable sont graves, notamment sur les personnes les plus fragiles. Et pour cause�! Vous le savez, � Paris les taux des principaux polluants de l?air sont bien sup�rieurs aux normes europ�ennes. Par exemple, les concentrations annuelles de dioxyde d?azote sont deux fois sup�rieures � la norme europ�enne de 40 microgrammes par m�tre cube. Il y a l� une urgence sanitaire. Mais cette communication sur la sant� en fait � peine �tat. Le sujet de la qualit� de l?air et de ses cons�quences sur la sant� des Parisiens n?est qu?effleur� avec quelques lignes sur le Plan parisien de sant� environnementale. Or, nous n?avons ni bilan des actions entreprises pour am�liorer la qualit� de l?air ambiant, ni le d�tail des mesures propos�es pour am�liorer l?�tat de sant� des Parisiens touch�s par des pathologies respiratoires ou pour les sensibiliser au risque. Ce que l?on conna�t, en revanche, ce sont les effets de votre politique. Loin de r�duire les �missions polluantes, elle accentue la d�gradation de l?air ambiant. Les embouteillages monstres ont engendr� une augmentation significative de la pollution des axes secondaires, mais aussi des parcours pi�tons. Les innombrables et incessants travaux produisent poussi�re et bruit assourdissant et augmentent encore le trafic. Sans parler des ordures qui jonchent chaque trottoir, et des rats qui trottinent dans les parcs et jardins et qui d�t�riorent �galement la salubrit� de la ville. Enfin, bien entendu, la densification � outrance et le r�gne de l?asphalte et du b�ton contribuent significativement aux pics de pollution en �touffant la biodiversit�. Malgr� les discours de la Maire de Paris, les espaces de respiration manquent cruellement. Le ratio d?espaces verts par habitant est presque deux fois inf�rieur aux 10 m�tres carr�s recommand�s par l?O.M.S. et on est bien loin des 30 m�tres carr�s de Nantes, par exemple. Les for�ts urbaines annonc�es en juillet ne compenseront jamais le retard qui a �t� pris. Ce n?�tait ici que quelques exemples des paradoxes et dommages collat�raux de vos initiatives. La ville en suffoque litt�ralement. Pour retrouver un air sain, il y a urgence � changer de strat�gie. Il faut repenser les mobilit�s en privil�giant une approche syst�mique qui ne s?arr�te pas aux fronti�res du p�riph�rique. Il faut d�velopper les navettes autonomes et propres, les transports fluviaux, acc�l�rer les installations de bornes de charge de v�hicules �lectriques. Afin de rendre la ville plus r�siliente face aux pics de chaleur et de pollution, arr�tons cette densification d�raisonn�e et d�simperm�abilisons massivement les sols. Les aires susceptibles d?�tre v�g�talis�es, les places, les toits, les �tablissements municipaux devraient faire l?objet d?un recensement syst�matique et exhaustif. Les quelque mille fontaines pourraient devenir d?ailleurs des �lots bleus plut�t que d?�tre d�laiss�es comme c?est le cas actuellement. Et en aval, concernant la sant� des Parisiens, nous l?avons d�j� appel� plusieurs fois de nos v?ux, cr�ons un "ch�que poumons" pour les plus fragiles et ceux qui vivent le long d?axes tr�s expos�s � la pollution. Ces derniers doivent pouvoir b�n�ficier r�guli�rement d?une visite gratuite chez un pneumologue ou un allergologue. J?en termine rapidement en disant que la Ville a vu na�tre en 2015 le premier accord universel sur le climat. Elle ne peut se permettre d?�tre parmi les plus mauvais �l�ves en mati�re de qualit� de l?air. Elle se doit donc d?�tre exemplaire car au-del�, l?enjeu est bien plus grand. Il s?agit de transmettre � nos enfants une ville o� ils pourront s?�poumoner sans craindre pour leur sant�. Je vous remercie.

(Mme la Maire de Paris reprend place au fauteuil de la pr�sidence).

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Madame EVREN.

Je vais � pr�sent donner la parole � M. Christian HONOR�, pour le groupe "100% Paris".

M. Christian HONOR�. - Madame la Maire, la communication sur la politique parisienne de sant� �voque de profondes solutions en mati�re d?hygi�ne et de salubrit�, je cite, "notamment en mati�re de d�ratisation, d�sinsectisation, d�contamination et d�sinfection" et indique que "des plans ont �t� d�ploy�s pour la lutte contre la propagation des rongeurs et des punaises de lit".

En ce qui concerne les rats, leur prolif�ration dans l?espace public, mais aussi dans les �quipements municipaux, tels que les �coles et parfois les cr�ches, n�cessite des mesures d?ampleur pour y mettre un terme, cela ne peut plus durer.

Avec Pierre-Yves BOURNAZEL et les �lus du groupe "100% Paris", nous proposons que le budget allou� � la lutte contre les rats soit port� � 10 millions d?euros d�s le budget 2020 et que la Ville fasse appel � des soci�t�s priv�es sp�cialis�es afin de lutter contre leur prolif�ration, avec des m�thodes adapt�es tout en limitant, bien entendu, la g�ne pour les usagers.

En ce qui concerne les punaises de lit, leur pr�sence est un fl�au qui peut entra�ner chez certaines personnes, et les enfants en particulier, des troubles de sant� importants. Il concerne tous les immeubles d?habitation publics et priv�s, sans aucun d�terminisme social ou g�ographique�: les �quipements publics, tels que les E.H.P.A.D., ou les r�sidences universitaires et m�me les cr�ches, tout Paris est touch�.

Nous vous proposons de mener une campagne de sensibilisation au risque de prolif�ration des punaises de lit et aux bonnes pratiques � adopter en lien avec les acteurs du logement public et priv� et de l?h�bergement touristique.

Le co�t de l?�radication des punaises de lit est �lev�, il exc�de souvent tr�s largement les capacit�s financi�res des Parisiens, en particulier les locataires des logements sociaux. Avec pour cons�quence que les locataires tardent � intervenir lorsqu?ils n?y renoncent pas tout simplement, avec pour cons�quence tous les probl�mes d?hygi�ne et de sant� auxquels ils sont confront�s.

Je vous rappelle que nous demandons que soit g�n�ralis� � tous les bailleurs sociaux le protocole d?action mis en place par la R.I.V.P. De quoi s?agit-il�? La prise en charge par la R.I.V.P. de 60�% du co�t de l?intervention par une entreprise diligent�e par le bailleur, les 40�% restants b�n�ficient d?une prise en charge mutualis�e par l?ensemble des locataires sur un budget abond� par une cotisation de 2 euros par an pour chaque locataire. Je pense que les autres bailleurs sociaux de la Ville de Paris peuvent et doivent s?inspirer de ce mode op�ratoire. Nous vous faisons des propositions concr�tes. C?est bien de proc�der � une communication sur la sant�, c?est mieux d?agir et de donner l?exemple. Je suis persuad� que vous partagez ce point de vue. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous.

La parole est � M. Philippe DUCLOUX, pour le groupe Socialiste et Apparent�s.

M. Philippe DUCLOUX. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, je me r�jouis que nous abordions aujourd?hui le sujet majeur de la sant�. C?est naturellement une des principales pr�occupations des Fran�ais et des Parisiens. M�me si elle ne constitue pas � proprement parler une comp�tence directe de la Ville de Paris, la sant� est un domaine pour lequel nous investissons massivement dans un esprit de compl�mentarit� avec l?Agence r�gionale de sant� et l?Assistance publique-H�pitaux de Paris.

Parmi les aspects tr�s nombreux et importants abord�s dans cette communication, je voudrais tout particuli�rement insister sur notre politique d?acc�s universel aux soins, ainsi que sur les exp�rimentations r�ussies en mati�re de lutte contre le VIH et de prise en charge des toxicomanes. Nous d�ployons ainsi � Paris un r�seau tr�s efficace de structures de sant� en secteur 1 qui emploient 170 professionnels. C?est un outil essentiel pour garantir l?acc�s aux soins au plus grand nombre, dans des domaines aussi vari�s que la dentisterie, la radiologie ou encore la planification familiale.

C?est aussi une contribution essentielle au d�sengorgement des urgences et des h�pitaux et je sais que nous continuerons d?y travailler davantage en compl�mentarit� avec l?A.P.-H.P. De nombreux centres de sant� ont �t� restructur�s pendant cette mandature et de nombreuses innovations ont vu le jour permettant d?adapter toujours davantage l?offre de soins aux besoins des Parisiens. Je pense notamment � l?�largissement des horaires d?accueil, mais aussi des visites � domicile de personnes �g�es d�pendantes ou encore aux projets de t�l�radiologie ou t�l�m�decine.

Je voudrais �galement saluer le choix fait par la Ville de g�rer le service de sant� scolaire du premier degr�, alors que ce n?�tait pas sa comp�tence obligatoire. Nous savons � quel point la sant� scolaire est importante pour garantir notamment l?acc�s aux soins � tous et je me r�jouis de cette priorit� politique faite � Paris. Notons ainsi que l� o� l?Etat finance 2 millions d?euros pour la sant� scolaire, Paris investit 9 millions.

Par ailleurs, le dispositif "Paris Med?" a permis d?aider � l?installation de pr�s de 200 professionnels dans les quartiers populaires et les quartiers prioritaires. C?est un outil extr�mement efficace et utile, car m�me si Paris comporte une forte densit� m�dicale, elle n?est pas � l?abri des ph�nom�nes de d�sertification ou de rench�rissement des soins.

Le second aspect que je souhaite aborder aujourd?hui est la forte mobilisation de la Ville en faveur de la pr�vention et du soin envers les populations les plus fragiles. Depuis 2001, Paris a d�velopp� des programmes tr�s efficaces pour la pr�vention du cancer et la prochaine ouverture de l?espace Paris cancer, rue du Figuier, constituera une nouvelle �tape tr�s attendue dans ce domaine.

Surtout, cela a �t� pr�cis� par certains de mes coll�gues, c?est en mati�re de sant� sexuelle que la Ville de Paris a particuli�rement innov�. Je pense d?abord au premier centre de sant� sexuelle ouvert en janvier 2019 � l?H�tel-Dieu en coop�ration avec l?A.P.-H.P. En plein c?ur de Paris, il offre une prise en charge des infections sexuelles transmissibles, de l?offre contraceptive ainsi que des consultations sp�cialis�es. On sait que tous les centres de sant� sexuelle sont maintenant satur�s � Paris, confirmant le besoin de nouvelles structures et aussi l?importance de l?investissement de la Ville dans ce domaine.

Enfin, la cr�ation de l?association "Vers Paris sans sida" en 2016 a permis de faire de Paris un pionnier en mati�re de lutte contre le sida pour arriver � ce qu?en 2030 plus aucune nouvelle contamination n?ait lieu � Paris. Et le vice-pr�sident des �lus locaux contre le sida que je suis depuis la cr�ation se r�jouit �videmment de cet objectif que nous nous fixons collectivement.

Cela passe par la r�alisation des trois 90�: 90�% des personnes contamin�es par le VIH d�pist�es, 90�% des personnes diagnostiqu�es sous traitement et 90�% des personnes sous traitement avec une charge virale ind�tectable. Si les deux derniers sont d?ores et d�j� r�alis�s, il reste � am�liorer le d�pistage et � l?�largir aux personnes les plus expos�es qui n?y ont pas fr�quemment recours. C?est notamment une partie du travail remarquable men� par "Vers Paris sans sida" qui soutient et initie de nouveaux programmes � destination notamment des migrants et des diasporas afro-carib�ennes.

Je voudrais saluer notamment l?engagement de sa pr�sidente, France LERT, de sa directrice, Eve PLENEL, et de son Conseil d?administration o� mon pr�sident, R�mi F�RAUD, repr�sente la Ville de Paris. Pour preuve de cet excellent travail, Sant� publique France a r�cemment annonc� une baisse de 16�% des nouveaux cas de VIH entre 2015 et 2018, ce que Mme�la Maire a rappel� tout � l?heure. Sant� publique France y voit le r�sultat du d�ploiement de la PrEP et de l?augmentation de la couverture du d�pistage, soit pr�cis�ment les buts et actions de l?association "Vers Paris sans sida". Ces r�sultats in�dits, mes chers coll�gues, et tr�s encourageants ne peuvent que nous inciter � poursuivre ce remarquable travail en lien avec des acteurs associatifs tr�s mobilis�s sur cette question � Paris. Madame la Maire, mes chers coll�gues, je voudrais pour finir remercier Anne SOUYRIS - je la connais depuis tr�s longtemps et je connais son engagement sur toutes ces questions et celles que je viens d?�voquer plus sp�cialement - de nous avoir donn� l?occasion de nous arr�ter sur l?ambitieuse politique de sant� parisienne. Sur ce sujet important comme sur bien d?autres, notre majorit� est rest�e fid�le � ses engagements progressistes et volontaristes. Nous en voyons d�sormais les r�sultats concrets. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Monsieur DUCLOUX.

Dernier orateur de notre d�bat sur la sant� � Paris, M. Fran�ois DAGNAUD, pour le groupe Socialiste et Apparent�s.

Monsieur le Maire du 19e arrondissement, allez-y.

M. Fran�ois DAGNAUD, maire du 19e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, nos h�pitaux sont mal en point. Je souhaitais � mon tour t�moigner dans ce d�bat de la souffrance que partage d�sormais la totalit� des professionnels hospitaliers, des aides-soignants aux m�decins chefs de service, � l?image de ceux de l?h�pital Robert-Debr� que j?ai re�us la semaine derni�re.

Vous le savez, une mobilisation d?ampleur in�dite dans le secteur hospitalier est organis�e le 14 novembre prochain pour alerter sur cette situation. Infirmi�res, aides-soignants, sages-femmes et m�decins, toutes et tous nous le disent�: ils sont � bout de souffle, �puis�s par un syst�me gripp� de l?int�rieur qui n?offre plus aucune perspective et s?av�re incapable d?attirer les jeunes soignants dont nous avons pourtant le plus grand besoin.

Disons les choses comme elles sont�: la tarification � l?acte conduit irr�m�diablement � une comp�tition larv�e entre �tablissements, � l?encontre de l?int�r�t des professionnels et de celui des usagers. De m�me les salaires et les conditions de travail des soignants se sont d�grad�s au point d?�carter de l?h�pital les vocations les plus solides. Ce diagnostic fait �cho au profond mal-�tre exprim� en parall�le par la m�decine de ville et ce, malgr� l?engagement de notre majorit� municipale pour faciliter l?installation de professionnels et favoriser l?ouverture de maisons de sant� bien au-del� des pr�rogatives qui sont les n�tres.

Oui, sur le terrain, nous sommes nombreux � nous inqui�ter. Le Parlement s?appr�te � ent�riner un projet de loi de financement de la S�curit� sociale qui accentue la r�duction de ces moyens. L?objectif national de d�penses pour l?h�pital est effectivement pr�vu � 2,1�%, en recul par rapport � l?ann�e pass�e qui �tait � 2,3�%. De l?avis m�me des professionnels de sant�, le seuil de 4 � 5�% constituerait un minimum pour maintenir le service en l?�tat.

Dans un contexte de vieillissement de la population, de paup�risation des publics accueillis et de croissance d�mographique, nous allons dans le mur. Jusqu?o� est-il possible d?aller dans la mise sous pression de l?h�pital public sans risquer son effondrement�? Faut-il craindre la multiplication des drames pour enfin esp�rer des r�actions � la hauteur du p�ril encouru�?

Il est aberrant, par exemple, que des ambulanciers du SAMU-SMUR soient dans l?obligation de transf�rer des patients vers les h�pitaux de la grande p�riph�rie ou en province, faute de lits disponibles � l?h�pital Robert-Debr� ou dans les h�pitaux de Paris. Nous avons d�plor� l?an dernier pour cette m�me raison la fermeture partielle de l?h�pital au plus fort des �pid�mies hivernales.

Cet h�pital, que je connais bien pour pr�sider sa Commission de surveillance, a d�j� fort � faire avec une r�forme de l?organisation territoriale de l?A.P.-H.P. qui n?a pas encore rassur� face au risque d?�loignement des centres de d�cision. Il est peu probable que les annonces r�centes de la Ministre de la Sant� suffisent � rassurer les professionnels et les usagers. Le mouvement du 14 novembre prendra la forme d?une r�tention de la codification des actes m�dicaux. Les h�pitaux seront ainsi plac�s au plus bas seuil d?urgence possible. Face � cette inqui�tude profonde des professionnels de sant� et leur �puisement physique et moral, nous devons les entendre. Je serai � leur c�t� � Robert-Debr� le 14 novembre pour les assurer de notre soutien. Quand tous les professionnels de l?h�pital appellent au secours, notre devoir est d?�tre l� pour faire entendre aussi la parole des usagers. Mais sans attendre, je tenais � mon tour aujourd?hui � relayer leurs alertes et � r�it�rer dans cette enceinte notre attachement � l?h�pital public, notre bien commun � tous. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - C?est moi qui vous remercie, Monsieur le Maire. Merci pour ce d�bat sur un sujet crucial. C?est une des principales pr�occupations de nos concitoyens et � Paris aussi. Je vais � pr�sent donner la parole � Anne SOUYRIS pour r�pondre aux diff�rents sujets �voqu�s dans le cadre de ce d�bat. Anne SOUYRIS, vous avez la parole.

Mme Anne SOUYRIS, adjointe. - Merci beaucoup, Madame la Maire.

Merci beaucoup. Je souhaite remercier tous les gens, tous les services qui participent de ce service de sant� publique municipal de Paris et qui repr�sentent plusieurs milliers de personnes. Tout ce personnel de la Ville, agents de Ville, les centres de sant�, la P.M.I., tout ce personnel qui est pr�sent au quotidien sur le terrain, et qui maintenant va �galement au devant des migrants, des SDF, des femmes qui accouchent et sont parfois dans la rue avec leur b�b�, je suis tr�s heureuse de voir que nous l?avons prot�g�, que nous l?avons pr�serv�, que nous avons fait de ce service public et de la sant� publique � Paris un service public renforc�.

Nos centres de sant� n?ont pas ferm� pendant cette mandature, � la diff�rence d?autres. Ces centres de sant�, au contraire, se sont d�velopp�s, ont �t� tous modernis�s les uns apr�s les autres. Pas tous compl�tement, certaines modernisations �tant encore en cours, mais c?est en tout cas programm� et pr�vu, ce qui est d�j� essentiel.

Puis nous avons aussi beaucoup modernis� ce syst�me de sant�. Je vois que beaucoup de critiques ont fus� sur les questions de la num�risation et d?ailleurs je souscris, parce qu?il est vrai que, sur des sujets, nous sommes en retard sur cette question de num�risation. On a du retard mais on le rattrape progressivement, c?est tr�s important. Cela le sera aussi pour la sant� scolaire, que l?on est en train de r�nover et pour laquelle le d�veloppement du num�rique sera essentiel � la fois pour les professionnels et les jeunes patients et les familles.

Vous voyez que ce secteur, source d?innovations, qu?est la sant� publique � Paris est tr�s important, comme l?a dit Mme la Maire, pour nos concitoyens, les concitoyens fran�ais, les concitoyens parisiens. On l'a vu avec l?avis du Conseil citoyen venu tout � l?heure et qui s'est dit tr�s inquiet de savoir ce que nous en allions faire concernant la place de l'h�pital dans le parcours de soin � Paris.

Je pense d?abord qu?une partie de ce qu?il propose, nous avons commenc� � le faire. Il y a aussi une partie que nous allons pouvoir vraiment mettre en ?uvre, parce que c?est tout � fait dans la philosophie de ce que nous avons d�j� pens� pendant cette mandature et que nous avons vraiment souhait�. Que ce soit en termes de parcours du patient, que ce soit en termes de relation avec l?h�pital. Cela a �t� beaucoup dit �videmment parce que nous sommes de plain-pied dans une crise sans nul pr�c�dent de ce genre. Le service de sant� publique au niveau national est en danger.

Avec Anne HIDALGO au Conseil de surveillance, nous n?avons pas cess� de le d�noncer aux c�t�s des autres membres du Conseil de surveillance pour dire�: il faut changer de mod�le. Sur ce mod�le effectivement, nous faisons tout ce que nous pouvons pour faire en sorte de pousser les pouvoirs publics � aller dans un autre sens que celui qui est malheureusement le n�tre.

N�anmoins, pour montrer que c?est possible � Paris, nous faisons diff�remment. C?est ce qui a �t� relat� dans la communication. Je ne peux pas revenir sur tous les sujets mais trois grands axes ont �t� les n�tres pendant cette mandature.

C?est la lutte contre les in�galit�s de soins, non seulement par un maintien du secteur 1 � Paris mais aussi par un d�veloppement de l?installation des professionnels sans d�passement sur le secteur parisien. En particulier dans les lieux les plus populaires de Paris, qui a �t� notre priorit�. Cela s?est fait et cela nous a permis de commencer � inverser la courbe des installations � Paris. Il faut quand m�me le saluer.

C?est aussi la question de la sant� environnementale qui a pris tout son essor pendant cette mandature. L�, je dirai un mot. Dans tout ce qui a �t� dit par les Conseillers de Paris cet apr�s-midi, � peu pr�s tous les sujets ou presque de la politique publique de Paris ont �t� abord�s. Eh bien, c?est cela la sant� environnementale. En fait, cela touche absolument tous les domaines et pendant cette mandature, on a commenc�, en mettant cette question de la sant� environnementale au centre, � toucher tous les domaines de la politique publique men�e par Paris, en termes de sant� publique, c?est-�-dire pour toutes et tous.

Je vais r�pondre � tous les v?ux et les projets de d�lib�ration que vous avez raccroch�s pour aller un peu plus vite. Pr�alablement, merci, franchement merci � tous d?avoir d?abord d�battu comme vous avez d�battu cet apr�s-midi, m�me quand c?�tait critique, parce que c?est un sujet tellement immense, que nous avons tellement � faire que l?important est de s?y int�resser et d?y participer. Je crois que la d�mocratie sanitaire a �t� un axe majeur et il le sera encore de la sant� publique � Paris. Il est donc absolument essentiel que vous y participiez.

Sur les questions de l?A.P.-H.P., qui est au centre de nos d�bats aujourd?hui et qui a toujours �t� au centre de notre d�marche pendant ce mandat, il y a plusieurs choses. D?abord, un v?u concerne la nouvelle A.P.-H.P. et une demande de moratoire. Nous avons propos� un v?u de l?Ex�cutif sur l?A.P.-H.P. qui reprend, pour les diff�rentes probl�matiques que vous posez, la question du moratoire de la nouvelle A.P.

Sachez quand m�me une chose. D?abord, ce projet d?�tablissement, nous ne l?avons pas vot� pour l?instant au Conseil de surveillance. Je le dis car je crois qu?il y a beaucoup de m�connaissance du syst�me. Pour l?instant, on nous a pr�sent� un cadre. J?ai entendu le mot "d�centralisation" n�cessaire de l?A.P.-H.P. et que des d�cisions soient davantage prises au niveau des services. Eh bien, c?est cela que l?on nous a donn� pour l?instant comme cadre. Ce cadre vous a �t� donn� �galement en Commission des Affaires sociales.

Ensuite, le sujet que vous posez pour ce moratoire est que ce projet d?�tablissement ne soit pas celui d?une �conomie et d?encore moins de lits et encore moins de personnels. Nous sommes d?accord et c?est ce que nous avons toujours d�fendu. Vous pouvez nous faire confiance, quand sera pr�sent� au Conseil de surveillance le projet d?�tablissement, nous veillerons � ce que ces questions ne puissent pas �tre sabord�es et � ce qu?il y ait vraiment une pr�servation des moyens donn�s � l?A.P.-H.P. C?est une parenth�se mais qui est tr�s importante sur le fonctionnement.

Je vous propose donc un v?u bis de l?Ex�cutif pour r�affirmer la position de la Ville en soutien de la communaut� m�dicale et des professionnels de l?A.P.-H.P. face � un syst�me de financement � bout de souffle.

Je vous propose �galement, face au v?u du groupe du parti Communiste - Front de Gauche sur l?accueil des femmes sans domicile � la maternit� de l?h�pital Lariboisi�re, qui touche d?ailleurs beaucoup d?autres h�pitaux de l?A.P.-H.P., de voter pour votre v?u et donner un avis favorable de l?Ex�cutif. C?est apr�s avoir tout de m�me rappel� dans les consid�rants quelque chose d?important - nous nous sommes mis � travailler justement pour aller au-del� de ce que vous souhaitez parce qu?il est important qu?il n?y en ait plus d�s maintenant. On peut �videmment appeler l?Etat � agir mieux, mais pour que cet �tat de fait n?existe plus, nous avons commenc� � travailler avec la D.R.I.H.L., l?A.P.-H.P., le Samu Social et avec l?A.R.S., de mani�re � ce qu?un dispositif permette rapidement de dire, sur le mod�le tant pr�n� de z�ro brancard � l?h�pital, z�ro femmes aussi avec des b�b�s par terre, ni � l?h�pital ni dehors.

Je ne vais pas rappeler encore une fois mon indignation par rapport � ce qui s?est pass� sur la loi sur l?A.M.E., mais vous le savez, c?est quelque chose qui va toucher �videmment les h�pitaux encore une fois et l?A.P.-H.P. en particulier. Je voudrais juste dire tout notre soutien � l?A.P.-H.P. qui sera devant une situation encore plus complexe, puisque finalement ces personnes sans droit arriveront et seront - bien s�r et je l?esp�re, nous y veillerons l� encore avec Mme la Maire - soign�es � l?A.P.-H.P. mais sans plus aucun subside pour pouvoir le faire. Sur la sant� environnementale, beaucoup de sujets ont �t� �voqu�s et je ne vais pas revenir sur l?ensemble. N�anmoins, vous avez d�pos� plusieurs v?ux. Sur le v?u d�pos� par le groupe Ecologiste de Paris, qui est relatif � un renforcement du Plan plomb de la Ville de Paris et qui demande un d�pistage organis� sur l?ensemble du territoire parisien, j?�mets un avis favorable. C?est un sujet sur lequel nous travaillons avec l?A.R.S. et un groupe de travail avec des experts sera mis en place ces jours-ci pour que nous puissions avancer sur ce sujet.

Sur le v?u d�pos� par Mme BERTHOUT et d�fendu par Mme STOPPA-LYONNET concernant le suivi de la pollution au plomb suite � l?incendie de Notre-Dame, je vous demande le retrait sinon j?�mettrai un avis d�favorable parce que la cartographie est d�j� en ligne, m�me si cela n�cessite plus de rapidit�; je suis d?accord avec vous sur la mise � jour qui n?est pas assez fr�quente. C?est une demande que je fais mais je vous ai d�j� dit la derni�re fois qu?elle s?am�liore. Je suis d?accord qu?il faut que cela aille plus vite, n�anmoins c?est d�j� fait. Je vous demande donc un retrait.

Enfin, ch�re Danielle SIMONNET, sur le v?u relatif au risque li� au plomb - vous n?�tes plus l�? Tant pis - je vous demande le retrait, sinon j?�mettrai un avis d�favorable dans la mesure o�, � ce jour, les pr�l�vements et les analyses dans les E.R.P. se poursuivent.

Madame PAWLIK, je voulais juste vous dire une chose�: toutes les cr�ches et les �coles dans les 4e, 5e, 6e et 7e arrondissements ont fait l?objet de pr�l�vements et d?analyses de poussi�res. Plusieurs personnes ont parl� de poussi�res que l?on n?aurait pas vues et que l?on aurait mises sous le tapis pendant cet �t�. Eh bien non, cela a �t� fait d�s le mois de mai, je le dis encore une fois. Un mod�le de transparence a �t� mis en place progressivement jusqu?� maintenant et il continuera. Au total, pas moins de 50 cr�ches, 49 �coles, 7 coll�ges, 1 lyc�e municipal et 4 centres de P.M.I. ont fait l?objet de pr�l�vements et 2.000 courriers ont �t� envoy�s. Vous voyez que la transparence est � l?ordre du jour.

Enfin, sur la question des capteurs d?air et des dalles au sol post�es tout autour de Notre-Dame, afin de mesurer la qualit� de l?air aux abords de la cath�drale dans le but d?alerter d?�ventuelles diss�minations des poussi�res, vous savez que nos services ont �t� et sont mobilis�s pour que les Parisiennes et les Parisiens effectuent une mesure de plomb�mie gratuitement dans le centre de sant� de la Ville de Paris Edison, l?H�tel-Dieu, l?Ep�e-de-Bois et les centres de protection maternelle et infantile. Je vous dis cela aussi parce que, dans le Plan plomb, qui est en train d?�tre mis en place, l?id�e d?avoir vraiment des centres de r�f�rence, et en l?occurrence un centre de r�f�rence et de suivi avec une cohorte � cheval sur le centre Edison et l?h�pital Fernand-Widal, est � l?�tude pour r�pondre � ce d�sir tout � fait l�gitime d?avoir un centre d?excellence sur la question du plomb � Paris.

Dans ce plan, nous avons cinq axes, que je vous rappelle parce qu?ils sont essentiels et assez symboliques de ce que nous souhaitons continuer � faire sur la question de la sant� environnementale�:

- Poursuivre et renforcer les tests de nettoyage dans les lieux accueillant les enfants d?un �ge inf�rieur � 7 ans�;

- Poursuivre et renforcer les d�pistages du saturnisme par des actions de communication et d?information syst�matiques des m�decins et des familles�;

- Renforcer le suivi des enfants dont la plomb�mie est comprise entre 25 et 50 microgrammes par litre de sang�;

- Poursuivre l?identification des sources de pollution au plomb dans l?ensemble de l?espace public parisien, ce qui est in�dit � ce jour (b�ti, voirie, espaces verts notamment), et renforcer les mesures de nettoyage et de d�pollution appropri�es�;

- Participer au financement d?une �tude �pid�miologique, dont je vous parlais, ind�pendante avec le centre antipoison de Fernand-Widal et les agences sanitaires concern�es, en l?occurrence l?A.R.S. et l?A.N.S.E.S.

Toujours dans la m�me logique de pr�caution, je suis tr�s heureuse de constater qu?en mati�re de sant� environnementale, y compris l?opposition, tout le monde est en accord avec notre politique.

Si j?�mets un avis d�favorable au v?u n��13 relatif � la suppression des contenants compos�s de bisph�nol�S dans les �tablissements, c?est parce que nous sommes en train effectivement d?aller beaucoup plus loin et de voir comment nous pourrons � terme progressivement, caisse des �coles par caisse des �coles, enlever les plastiques des cantines.

Je suis sur le mod�le de Limoges que d?autres ont fait, je vous le dis parce que c?est important � soulever. Je crois que ce v?u vient de "100% Paris". Il n?y avait pas eu de proposition pour la Caisse des �coles "100% Paris" sur une caisse des �coles parisiennes d?arrondissement jusqu?� pr�sent. Or, le sujet est �videmment d?y aller progressivement. Que ce soit Limoges ou Strasbourg, ils ont mis plusieurs ann�es � y aller et nous sommes tout de m�me une ville d?une autre envergure.

Concernant la publication des diagnostics amiante, j?�mettrai un avis bien entendu favorable de l?Ex�cutif puisqu?il s?agit de plus de transparence et d?information des Parisiens. Pour cela, vous le savez, je serai toujours d?accord.

A contrario, concernant le v?u relatif � la g�n�ralisation des capteurs d?air dans les �coles et les cr�ches, c?est en cours d?exp�rimentation dans certaines �coles et cr�ches. Je vous le dis, l?exp�rimentation n?est pas finie pour voir d?abord l?efficacit� et notre capacit� ensuite de r�agir par rapport � cette pollution. Nous referons un point � la fin de l?exp�rimentation, et nous le g�n�raliserons si c?est efficace. Je vous demande donc d?attendre un deuxi�me temps.

Concernant la lutte contre les nuisibles, c?est un sujet qui n?est jamais simple. N�anmoins, vous savez que la lutte contre la multiplication des rats � Paris a �t� tr�s importante pendant cette mandature. Elle s?est faite d?abord avec des services renforc�s mais aussi avec une volont� de pr�vention, c?est-�-dire de faire en sorte que les Parisiens ne nourrissent plus les rats dans les parcs et jardins. C?est donc une politique sur la gestion des d�chets, la mise en place de poubelles et sur le fait d?avertir les Parisiens�; ce n?est qu?� ce titre et � cette condition que nous arriverons vraiment � une politique p�renne de diminution et surtout de retour des rats l� o� ils sont beaucoup mieux, c?est-�-dire dans les �gouts.

Cette lutte contre les nuisibles, c?est aussi la lutte contre les punaises de lit que vous avez �voqu�e. Sur cette question, sachez que nous avons mis en place beaucoup de dispositifs. Ce sont d?abord des actions destin�es au grand public, avec des vid�os mises en ligne sur Paris.fr pour accompagner les Parisiens et les Parisiennes. Nous avons aussi une action au sein de nos propres �quipements, dans les locaux, les cr�ches et les �coles et envers les gestionnaires d?immeubles. Puis sachez-le, la Ville intervient chez les particuliers s?ils sont orient�s par un travailleur social. Dans le cas o� le particulier est locataire d?un bailleur social, le travailleur social oriente le locataire vers son bailleur avec une information � la DLH qui relance le bailleur si aucune action n?est men�e. Ce dont je m?aper�ois, quand je vous entends, Monsieur HONOR�, c?est que peut-�tre ce dispositif n?est pas assez connu et qu?il m�riterait d?�tre renforc�.

Concernant l?offre de soins, cet axe est tr�s important dans cette mandature. L?acc�s aux soins en secteur 1 a �t� un axe structurant. Cela a permis d?abord la cr�ation de 31 structures d?exercice regroup� et 200 professionnels de sant�, que ce soient des m�decins, des sages-femmes, des kin�sith�rapeutes et des infirmiers se sont �galement install�s. C?est une avanc�e sans pr�c�dent mais encore insuffisante � ce jour. Comme l?a pr�conis� l?avis citoyen, nous allons vraiment continuer dans cette politique d'installation de mani�re � ce que l?inversion de la courbe, � laquelle nous avons assist� ces derniers temps, continue concernant l?installation du personnel de soins, et aussi pour permettre de lib�rer et d�sengorger les urgences qui souffrent du manque de personnel m�dical de ville. C?est en ce sens que je donnerai un avis favorable au v?u qui concerne l?actualisation des donn�es relatives � la d�mographie m�dicale.

Concernant le v?u relatif au d�ploiement des communaut�s professionnelles territoriales de sant�, C.P.T.S., cr��es par la loi de Sant� 2016 et dont le Gouvernement actuel a souhait� la g�n�ralisation dans "Ma Sant� 2022", ces r�seaux ont vocation � organiser et coordonner l?activit� des professionnels. Sachez que la Ville de Paris est associ�e depuis le d�but � la cr�ation de ces C.P.T.S. Nous avons ainsi propos� que les �quipements sant� de la Ville, les centres de sant�, les services de sant� scolaire et les services de la P.M.I. soient partie prenante de ces C.P.T.S. et que les conseils locaux de sant� participent � leur d�veloppement. Cela fait partie du contrat local de sant� conclu en 2018 entre la Ville, l?A.R.S., la C.P.A.M. et la Pr�fecture de R�gion.

La cr�ation de postes de coordinateurs territoriaux de sant� a permis �galement de contribuer � la constitution de ces C.P.T.S. C?est tout le sens de la territorialisation de la politique de sant� que nous avons entreprise depuis 2014. Consid�rant que votre v?u est d�j� largement exauc�, je vous demanderai donc de le retirer, sinon j?y �mettrai un avis d�favorable.

Concernant l?�ducation � la nutrition, vous savez ou vous ne savez pas que, d�s 2009, la Ville a lanc� le programme "Paris Sant� Nutrition", dont les objectifs principaux sont de concilier l?alimentation, le plaisir et la sant�, et de promouvoir l?activit� physique sous toutes ses formes. J?�mets donc un avis d�favorable au v?u n��19 relatif � la restauration scolaire comme outil de pr�vention en sant�. Ce n?est pas parce que nous ne sommes pas d?accord mais parce qu?il y a d�j� tout un programme sur cette question. Vous savez certainement que le Plan alimentation durable lanc� en 2009 a permis de passer en dix ans de 7�% � 46,7�% d?alimentation durable label Bio, label Rouge et P�che durable dans 30 millions de repas servis par an dans les �coles, �meraude, les restaurants du personnel.

Je me d�p�che mais je suis oblig�e de donner tous les avis et d?expliquer un peu. Je vous prie de m'en excuser.

J?en �tais � la nutrition et il y a �galement la question du sport sant�. J?�mets un avis favorable au v?u n��20 relatif au d�veloppement du sport sant�. Vous savez que nous sommes en train de faire une exp�rimentation dans le 19e arrondissement sur cette question et nous esp�rons effectivement que nous pourrons tr�s rapidement continuer � le faire sur tout Paris.

Concernant le cancer du col de l?ut�rus et le v?u relatif au d�veloppement du vaccin contre le cancer du col de l?ut�rus dans nos centres de sant�, j?�mets un avis favorable � votre v?u. Cependant, je souhaite rappeler par un amendement que nous devons solliciter de la part de l?Etat et de l?Assurance maladie une �volution des conditions de remboursement du vaccin aujourd?hui limit� � 65�% pour les jeunes filles et non rembours�s pour les gar�ons et les jeunes hommes. Je souligne cet aspect, qui est tr�s important, et manque actuellement � notre panoplie de sant�. Je vous remercie beaucoup et encore pour cette s�quence.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous pour vos r�ponses compl�tes sur un sujet important, tr�s important.

Nous allons proc�der maintenant au vote des v?ux et des projets de d�lib�ration.

En r�ponse aux v?ux n��6 et n��7, l?Ex�cutif a d�pos� un v?u n��7 bis. Le v?u n��6 d�pos� par le groupe Communiste - Front de Gauche est-il retir� au profit du v?u de l?Ex�cutif�? Oui. Je vous remercie.

Le v?u n��7 de Mme SIMONNET est-il maintenu�? Oui.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par Mme SIMONNET, assortie d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de v?u r�f�renc� n��7 bis d�pos� par l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

Le projet de v?u est adopt�. (2019, V. 441).

Concernant le v?u n��8 d�pos� par le groupe Communiste - Front de Gauche, il y a un amendement fait en s�ance.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe Communiste - Front de Gauche, amend�e par l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u amend�e est adopt�e. (2019, V. 442).

Concernant le v?u n��9 d�pos� par le groupe Communiste - Front de Gauche, il y a aussi un amendement fait en s�ance.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe Communiste - Front de Gauche, amend�e par l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u amend�e est adopt�e. (2019, V. 443).

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��10 d�pos�e par le groupe Ecologiste de Paris, assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u est adopt�e. (2019, V. 444).

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��11 d�pos�e par le groupe "100% Paris", assortie d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��12 d�pos�e par le groupe Mme SIMONNET, assortie d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��13 d�pos�e par le groupe "100% Paris", assortie d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��14 d�pos�e par le groupe "100% Paris", assortie d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��15 d�pos�e par le groupe "100% Paris", amend�e par l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u amend�e est adopt�e. (2019, V. 445).

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��16 d�pos�e par le groupe "100% Paris", assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u est adopt�e. (2019, V. 446).

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��17 d�pos�e par le groupe "100% Paris", assortie d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��18 d�pos�e par le groupe "100% Paris", assortie d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��19 d�pos�e par le groupe "100% Paris", assortie d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e r�f�renc�e n��20 par le groupe "100% Paris", amend�e par l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u amend�e est adopt�e. (2019, V. 447).

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e r�f�renc�e n��21 par le groupe "100% Paris", amend�e par l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u amend�e est adopt�e. (2019, V. 448).

Je mets � pr�sent aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 11.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DASES 11).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 200.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DASES 200).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 212.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DASES 212).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 214.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DASES 214).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 224.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DASES 224).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 248.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DASES 248).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 250.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DASES 250).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 256.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DASES 256).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 260.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DASES 260).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 269.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DASES 269).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 270.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DASES 270).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 277.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DASES 277).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 287.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DASES 287).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 288.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DASES 288).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 290.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DASES 290).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 298.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DASES 298).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 301.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DASES 301).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 302.

Qui est pour�?

Contre�? Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DASES 302).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 321.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DASES 321). Merci, mes chers coll�gues, pour ce d�bat sur la sant� � Paris.

(Mme Olivia POLSKI, adjointe, remplace Mme la Maire de Paris au fauteuil de la pr�sidence).

Novembre 2019
Débat
Conseil municipal
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