2019 DJS 144 - Personnels éducateurs des activités physiques et sportives (spécialité sports pour tous) de la DJS. - Modification des modalités d’organisation du travail.
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M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration DJS�144 concernant les personnels �ducateurs des activit�s physiques et sportives, sp�cialit� sport pour tous, de la DJS - modification des modalit�s d?organisation du travail.
La parole est � M. Sergio TINTI.
M. Sergio TINTI. - Je me permets d?intervenir sur la prononciation de mon nom.
Merci quand m�me, Monsieur le Maire.
La fili�re sportive terrestre, telle que nous la connaissons � Paris, est unique. Je voudrais d?ores et d�j� remercier Pascal CHERKI, � l?origine de cette aventure, mon ami et camarade Jean VUILLERMOZ, qui l?a fait �voluer par la suite, et Jean-Fran�ois MARTINS, tr�s attach� � l?existence et au d�veloppement de cette fili�re. Je tenais � souligner cette tr�s belle continuit�.
Ce projet de d�lib�ration portant la r�forme de l?organisation du travail des �ducateurs des activit�s physiques et sportives s?inscrit dans la lign�e du plan "Paris + Sportive" du mois de f�vrier dernier, plan dont nous avons soulign� l?importance et la n�cessit� tant il permet un bilan et une perspective � laquelle nous adh�rons. Si nous voulons une ville de Paris plus sportive, nous devons relever le d�fi de l?acc�s au sport. Je pense ici aux publics les plus �loign�s de la pratique sportive. La conqu�te de nouveaux publics par la f�minisation des pratiques du sport, dans les quartiers populaires, � destination des seniors et des personnes en situation de handicap, doit �tre au c?ur de la politique sportive de notre Ville. Le sport est un droit. Il doit donc pouvoir s?appuyer sur un service public fort.
Comme il est dit dans le projet de d�lib�ration, la fili�re sportive doit contribuer � r�duire les in�galit�s sociales, � am�liorer la r�partition des ressources et d�velopper le sport l� o� le besoin appara�t le plus av�r�. "Paris Sport Vacances", "Paris Sport Senior", "Paris Sport Sant�", "Paris Sport Handicap" sont des dispositifs qui traduisent bien la richesse, les comp�tences et le savoir-faire de nos �ducateurs. C?est bien dans cette coh�rence de service public du sport que nous interpr�tons la proposition de ce projet de d�lib�ration concernant la fili�re sportive et terrestre de la Ville dans son cadre sp�cifique de modification des modalit�s d?organisation du travail.
Nous sommes parfaitement conscients que la demande sportive des Parisiens et des Parisiennes est particuli�rement forte le week-end, et nous comprenons l?imp�ratif du service public de r�pondre � cette demande. Toutefois, cette r�organisation du temps de travail impacte la situation personnelle des agents de mani�re importante. Or, nous connaissons l?importance du week-end dans l?�quilibre familial de chacun. C?est la principale raison de notre abstention sur ce projet de d�lib�ration. Par ailleurs, nous souhaitons reprendre deux points sur lesquels nous nous sommes d�j� exprim�s. Lors de la communication "Paris + Sportive", nous avions �mis le v?u qu?un plan de titularisation des vacataires, auxquels la Ville a recours, soit mis en place. Ces embauches pourraient certainement pallier le besoin d?augmenter le temps de travail des agents titulaires actuellement. A notre avis, il aurait �t� coh�rent et pertinent dans le cadre de cette r�forme. Enfin, alors que la pratique sportive se f�minise, nous renouvelons notre demande d?un plan tr�s volontariste permettant le recrutement d?�ducatrices terrestres afin d?augmenter leur pr�sence dans ce domaine encore trop masculin. Merci Monsieur le Maire.
M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Sergio TINTI.
Sur le projet de d�lib�ration DJS 144, est �galement inscrit M. J�r�me GLEIZES.
M. J�r�me GLEIZES. - Merci, Monsieur le Maire.
Comme l?a dit mon coll�gue M.�TINTI, cette action est vraiment tr�s pertinente et int�ressante. On le sait, faire du sport est essentiel pour se maintenir en bonne sant�. Le sport permet de pr�venir les risques de certaines maladies cardiovasculaires et est crucial pour lutter contre l?ob�sit� qui touche tous les ans davantage de Fran�ais et de Fran�aises, notamment de jeunes. Quand on fait du sport, on prend du temps pour soi et son bien-�tre. Si la pratique est collective, elle permet �galement de favoriser le lien social et l?esprit de corps.
Mon groupe a vot� favorablement diff�rents dispositifs pour que toutes et tous aient acc�s � des activit�s sportives sans discrimination de genre ou de cat�gorie sociale. Main dans la main, nous travaillons ensemble pour favoriser la pratique sportive chez les seniors, les personnes en situation de handicap et toutes les cat�gories qui ne sont pas habitu�es � faire du sport. Nous avons la chance � Paris d?encadrer ces dispositifs en r�gie publique, et donc, par des femmes et des hommes fonctionnaires de la Ville.
Pour assurer diff�rents dispositifs, vous nous demandez ici d?accepter la modification des modalit�s d?organisation du travail d?une soixantaine d?�ducateurs de la Ville, sous couvert de modernisation, afin de r�pondre aux d�fis qui se pr�sentent aujourd?hui en mati�re de temps et de travail. C?est l� o� nous avons des inqui�tudes. Vous souhaitez donc abandonner�- vous allez nous le confirmer ou pas - le planning roulant actuel en roulement au profit, m�me si le projet de d�lib�ration ne le dit pas, d?astreintes pour les agents et les agentes.
Cette question n?a pas �t� trait�e en C.H.S.C.T. Deux syndicats ont d�pos� un pr�avis de gr�ve depuis mercredi. Un rassemblement aura m�me lieu devant le si�ge de la DJS la semaine prochaine. Pourquoi�? Parce que la tr�s grosse soixantaine d?�ducatrices et d?�ducateurs qui travaillent pour mener � bien ces dispositifs sportifs devra travailler tous les samedis. Ils devront �galement travailler le dimanche pour de maigres compensations financi�res, annonc�es entre�8 et un peu plus de 200 euros, sans plus de pr�cision. D?apr�s les syndicats, le salaire moyen de ces �ducateurs est de 1.700 euros. Une vague d?embauches nous a �t� annonc�e pour janvier 2020.
Il nous est dit ici que la fili�re sportive municipale doit contribuer � r�duire les in�galit�s sociales, en rendant accessible la pratique sportive l� o� le besoin est le plus av�r�. C?est vrai, mais ceci ne doit pas �tre fait en pr�carisant les fonctionnaires. Plut�t que de charger les horaires et les semaines de ces personnes, il aurait fallu pr�voir des embauches suppl�mentaires.
Pour ces raisons, le groupe Ecologiste de Paris s?abstiendra sur ce projet de d�lib�ration, sauf si vous nous dites le contraire de ce que nous avons avanc�.
M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, J�r�me GLEIZES.
Je donne la parole � M. Jean-Fran�ois MARTINS.
M. Jean-Fran�ois MARTINS, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire.
C?est un projet de d�lib�ration important puisqu?il fixe, apr�s "Paris + Sportive", qui �tait notre politique sportive, les moyens que nous nous donnons, Ville de Paris, pour mettre en ?uvre les politiques mentionn�es dans "Paris�+ Sportive", notamment le r�le des agents publics municipaux dans la politique sportive. Parce que l?Education nationale, les professeurs de sport de la Ville de Paris, les clubs et les associations sportives sont des acteurs, il fallait trouver notre r�le. Ce que "Paris + Sportive" dit et ce que ce projet de d�lib�ration vient concr�tement d�ployer dans le statut des �ducateurs sportifs de la Ville de Paris, c?est une priorit� sur le fait d?�tre l� pour accompagner les Parisiens l� o� les acteurs du sport n?ont pas d?offres concr�tes. Le sport sant� et les seniors, le sport dans l?espace public, comme les fameux "Paris Sport Dimanche" qui ont commenc� il y a trois semaines et permettent sur six sites de pratiquer une activit� sportive gratuitement chaque dimanche matin�; les publics sp�cifiques comme "Paris Sport Famille" et "Paris Sport Handicap".
Cette clarification des missions du service public municipal engendre une pr�cision du meilleur m�canisme horaire et la meilleure organisation du travail pour r�pondre � cela. "Paris + Sportive" nous engage � aller plus loin, avec 238 dispositifs suppl�mentaires et pr�s de 478�heures suppl�mentaires propos�es aux Parisiens chaque semaine. Par exemple, pour la marche nordique, le mardi de 10�heures � midi, dans le 15e arrondissement, les usagers veulent que le cours soit toujours dispens� par le m�me enseignant, parce qu?il y a une continuit� p�dagogique, un r�le social de l?�ducateur sportif, et notamment concernant les "Paris Sport Senior". Monsieur TINTI sait tr�s bien � quel point ces dispositifs sont aussi sportifs que sociaux. Le syst�me du roulement ne permettait pas la continuit� p�dagogique puisque, pr�cis�ment, il roulait d?une semaine � l?autre.
Deuxi�mement, notre volont� de permettre aux Parisiens - familles et actifs - de faire du sport nous oblige d�sormais � consid�rer le samedi comme un jour important pour la pratique des usagers, et donc, � ne pas consid�rer que le samedi est une option dans le roulement, mais bien une n�cessit�, parce que c?est pr�cis�ment ce jour-l� que les Parisiens sont disponibles pour faire du sport.
Quel est c?ur de cette r�forme�? Non pas augmenter le temps de travail, qui reste identique, conforme � l?accord sur la r�duction du temps de travail, le fameux accord A.R.T.T. de la Ville de Paris. J?ai presque envie de dire le "sacro-saint" accord A.R.T.T. de la Ville de Paris. En revanche, ce qui change, c?est le temps de face-�-face avec le public, qui passe de 26 � 31 heures. Consid�rant la plus grande continuit� p�dagogique, la clarification des dispositifs fait qu?ils auront moins de cours diff�rents, plus de cours r�guliers.
Par cons�quent, on r�duit le temps p�dagogique de pr�paration pour �tre plus dans le face-�-face avec le public. Mais - c?�tait une question importante et je l?ai d�fendue, Monsieur GLEIZES, dans les instances paritaires, notamment au Comit� technique de la DJS � deux reprises - je ne voulais pas que cette r�forme, qui demandait un petit effort suppl�mentaire de nos agents, se fasse gratuitement. Les �volutions indemnitaires - je le dis sous le contr�le de V�ronique LEVIEUX et d?Emmanuel GR�GOIRE, qui nous surveille sans doute de l� o� il est - sont un effort sans commune mesure.
En effet, la moyenne d?augmentation des �ducateurs sportifs, si l?on ajoute l?effet RIFSEEP, l?effet indiciaire que nous allons progresser, la compensation de la prime de roulement - c?est-�-dire qu?ils ne seront plus en roulement, mais nous continuerons, gr�ce � de l?indemnitaire, � compenser cette prime de roulement, ainsi qu?un certain nombre d?autres �l�ments - conduit � une �volution moyenne de 275�euros bruts mensuels. 275�euros bruts en moyenne d?augmentation pour les agents de la fili�re sportive. C?est �norme�!
Pour les r�f�rents territoriaux de l?action sportive, les RTAS, c?est-�-dire leurs encadrants de cat�gorie�B, ils auront en moyenne une augmentation de pr�s de 100�euros bruts par mois, auxquels s?ajouteront les dimanches qui seront en heures suppl�mentaires pour ceux qui voudront travailler et pay�s � hauteur de 130�euros par dimanche en heures suppl�mentaires. Cela veut dire que, globalement, � l?�chelle de tout cela, il y a �videmment des contraintes suppl�mentaires pour notre fili�re sportive.
Elles sont li�es � la commande politique qui est de passer plus de temps face aux usagers et les jours o� ils en ont besoin, c?est-�-dire le samedi notamment. En �change de cela, il y a une contrepartie, que j?avais demand�e � l?administration�: qu?il y ait un v�ritable effort salarial pour nos agents dans une fili�re o� la mobilit� est un enjeu. Par ailleurs, nous avons pris un certain nombre d?engagements pour que l?ouverture aux corps des B et des A puisse se faire, afin que ces �ducateurs n?aient pas une carri�re de 40�ans d?�ducateur sportif et qu?il y ait de la mobilit�.
Je conclus sur le point de la d�pr�carisation, et vous avez raison, Monsieur TINTI. La r�forme de la fili�re "Paris + Sportive" nous a permis de d�gager l?ouverture aux concours des 15�postes qui �taient vacants depuis un bon moment. Nous allons ouvrir ces postes et accompagner sp�cifiquement les vacataires et les contractuels actuels. Nous proposerons un accompagnement personnalis� aux concours de mani�re � augmenter les chances de ceux qui ont �t� contractuels � la DJS depuis des ann�es.
Je vous invite donc � voter ce projet de d�lib�ration, car il permettra concr�tement aux Parisiens de faire plus de sport par le service public et gratuitement. Je pense que nous pouvons nous en f�liciter.
M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Jean-Fran�ois MARTINS.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DJS 144.
Qui est pour�?
Contre�?
Abstentions�?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DJS 144).
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