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2019 SG 17 - Adhésion à la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, de la traite et de leurs abolitions en qualité de membre fondateur - Versement d’une dotation de 10.000 euros au capital de la Fondation.


M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Nous passons � l'examen du projet de d�lib�ration SG 17. La parole est � Rapha�lle PRIMET.

Mme Rapha�lle PRIMET. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, nous nous r�jouissons de ce projet de d�lib�ration qui annonce l'adh�sion de notre Ville � la Fondation pour la m�moire de l'esclavage, de la traite et de leur abolition en tant que membre fondateur. Notre Ville rejoint le cercle des collectivit�s, de m�tropole ou d'outre-mer qui ont � c?ur que ce pan de notre m�moire collective ne soit pas oubli�.

Nous le savons, l'esclavage et son pendant, le colonialisme, ont laiss� des traces profondes dans la m�moire de nos concitoyens d?outre-mer, mais pas seulement. Cette Fondation a connu bien des p�rip�ties, elle ne doit pas oublier un de ses objectifs, celui de cr�er un mus�e qui rappellerait l'histoire de l'esclavage, ses causes et ses cons�quences.

Nous avions, pour la premi�re fois, abord� ce sujet lorsque la Ville et l'Etat ont confi� � Bernard ARNAULT le devenir de l'ancien mus�e des Arts et Traditions populaires, alors que M. ZINSOU, administrateur de cette Fondation, l'avait envisag� pour accueillir le futur mus�e. Puis nous avons de nouveau parl� de l'urgente n�cessit� d'un mus�e pour accueillir les ?uvres qui glorifient l'esclavage et la colonisation et qui balafrent encore les murs de notre Ville - le N�gre joyeux n'en est qu'un des exemples les plus marquants.

Je sais que notre proposition de retirer de l'espace public toutes les traces visibles de ce crime contre l'humanit�, comme le dit si justement Christiane TAUBIRA, afin qu?elles soient mises dans un mus�e, ne fait pas l'unanimit�, que nombreux sont ceux qui pr�f�rent qu'une explication sur le contexte soit appos�e � proximit� de ces enseignes. Nous respectons ce choix majoritaire, mais sans faire de comparaison m�morielle, que dirions-nous, �lus parisiens, s'il restait des affiches de la p�riode 1940-1945 sur nos murs�? Une pancarte explicative suffirait-elle�? Je ne le crois pas et nous aurions raison de demander qu'elles soient retir�es. Alors, que la Fondation r�fl�chisse vite � une solution pour que dans nos villes on ne voie plus de traces de racisme assum� et de supr�matisme blanc. Nous avons vu combien cette th�orie peut faire des ravages, avec l'�mouvant hommage que nous avons eu ce matin pour les N�oz�landais musulmans morts sous les balles d'un fanatique. La Nouvelle-Z�lande s'interroge sur un racisme latent dans ce pays, et les bouches s?ouvrent sur la situation des minorit�s, qu'elles soient r�cemment arriv�es sur le territoire ou qu?elles soient irr�dentes comme les Maoris. La seule chose qui m'attriste, c'est que si le si�ge de cette Fondation a �t� fort judicieusement choisi, l'h�tel de la Marine, l� o� le d�cret abolissant l'esclavage a �t� sign�, elle sera la voisine de palier du Qatar, qui exposera ses ?uvres. Ce pays a pourtant �t� r�cemment condamn� pour pratiquer l'esclavage moderne. Une nouvelle illustration de la th�orie du "en m�me temps" si ch�re au Pr�sident MACRON. Mais peut-�tre que le repr�sentant ou la repr�sentante de la Ville � cette Fondation pourra porter la revendication de choisir les colocataires du lieu dans lequel elle va si�ger. Nous voterons pour cette adh�sion et la subvention qui lui est attach�e. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Rapha�lle PRIMET.

Je donne la parole � Emmanuel GR�GOIRE, pour une Fondation dont le pr�sident vous est cher, Monsieur le Premier Adjoint.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint. - Tout � fait, Monsieur le Maire. Jean-Marc AYRAULT, le pr�sident de cette Fondation, a fait un tr�s gros travail pour la cr�er, pour la faire monter en puissance. C'est �videmment un travail qui commence, engag� depuis maintenant plusieurs ann�es, et la Ville de Paris a accept� de devenir l'un des membres fondateurs de cette nouvelle institution et sera � ce titre associ�e � la gouvernance avec un si�ge de droit au Conseil des territoires. C'est l'occasion de dire notre soutien � tous les combats pour la m�moire de l'esclavage, de la traite et de leur abolition et �galement de relayer, Rapha�lle PRIMET, comme vous l'avez fait, le fait que le sujet ne s'arr�te pas � la question du soutien � la Fondation mais vise aussi � combattre toutes les formes qui restent imprim�es dans notre m�moire, dans nos lieux physiques et qui ont dans le pass� honor� des gens qui ont �t� mouill�s, engag�s dans soit l'esclavage, soit la traite, soit des combats que nous consid�rons aujourd'hui tout � fait condamnables. Ainsi, merci de votre soutien � cette adh�sion et nous continuerons � suivre la mise en place de cette fondation, y compris le choix du lieu qui n'est pas, � ce stade, encore totalement arbitr�.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - La Maire de Paris, je le pr�cise, a pu marquer le soutien de la Ville de Paris � cette Fondation lors de son r�cent voyage aux Antilles et notamment lors de sa visite du M�morial ACTe en Guadeloupe.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration SG 17.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, SG 17).

Avril 2019
Débat
Conseil municipal
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