Condoléances.
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Mme LA MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, je vais vous proposer de rester debout, vous le savez, nous avons appris, avec beaucoup de tristesse, la disparition de Georges Sarre, jeudi dernier. Je veux saluer ici son �pouse, Jacqueline, ses enfants, je veux bien s�r saluer M. le Ministre Jean-Pierre CHEV�NEMENT, dont il fut un grand compagnon de route, je veux saluer bien s�r les �lus mais aussi les anciens �lus pr�sents, nombreux en tribune ce matin.
Georges Sarre nous a quitt�s, c'est un amoureux de Paris qui s'en va.
Nous sommes nombreux ici � l'avoir bien connu tant il a marqu� des g�n�rations de femmes et d'hommes politiques parisiens et ce, au-del� des fronti�res partisanes.
Mais si la vie de Georges Sarre est profond�ment li�e � la Capitale, il y a eu un avant Paris, dans sa r�gion natale de la Creuse. Chez la famille SARRE, le go�t de la chose publique est dans les g�nes.
Son p�re, Alcide Sarre, fut maire de Ch�n�railles, puis conseiller g�n�ral de la Creuse, ce d�partement qui a donn� quelques figures de la gauche la�que ouvri�re et progressiste, comme Martin Nadaud, figure embl�matique du d�partement, d�put� auquel la famille SARRE aimait se r�f�rer.
Puis ce fut Paris.
Inspecteur central des P.T.T., Georges Sarre a commenc� sa carri�re au centre de tri postal Paris-Brune, dans le 14e arrondissement. Il a rapidement adh�r� � Force Ouvri�re, puis � la S.F.I.O. en 1964, il y cr�a l'Association des postiers socialistes.
En mai 1968, Georges Sarre et son association participent au comit� de gr�ve de Paris-Brune.
Ce parcours de militant syndical lui a permis de forger des id�es de progr�s qui firent de lui un homme de gauche et un r�publicain exigeant, un homme de projet qui n'oubliait pas le terrain, un homme de conviction, visc�ralement attach� � la justice sociale et qui avait fait de la politique une passion.
On ne peut �voquer Georges Sarre sans parler de vous, Monsieur le Ministre Jean-Pierre CHEV�NEMENT, tant l'amiti� qui r�unissait les deux hommes �tait forte, et leur destin li�. Ensemble, ils ont fond� le Mouvement des citoyens en 1993.
Au Parlement comme au Conseil de Paris, Georges Sarre d�fendait une certaine id�e de la R�publique. Cet engagement, il l'avait mis au service de la gauche en cr�ant avec ses amis Jean-Pierre CHEV�NEMENT, Didier Motchane et Pierre Guidoni, le Centre d'�tudes, de recherches et d'�ducation socialiste (le C.E.R.E.S.), un laboratoire d'id�es qui contribua grandement � faire na�tre le Parti Socialiste lors du congr�s d'Epinay de 1971.
Au Conseil de Paris, o� il fut �lu la m�me ann�e, il a contribu� � faire �merger une nouvelle g�n�ration de jeunes �lus socialistes lors des �lections municipales de 1977. A 3.000 voix pr�s, sa liste d'union de la gauche aurait pu emporter Paris, c'est une autre histoire qui se serait sans doute �crite.
Si�geant au Parlement europ�en de 1979 � 1981, puis � l'Assembl�e nationale de 1981 � 2002, il fut le seul d�put� de gauche � �tre r��lu � Paris en 1993.
Sa permanence parlementaire a longtemps pris place rue Jule-Verne dans le bas Belleville, dans ce Paris populaire qu'il affectionnait tant.
Nous avons aussi connu Georges Sarre Ministre sous le deuxi�me septennat de Fran�ois Mitterrand, de 1988 � 1993, au Secr�tariat d'Etat aux transports routiers et fluviaux, dans les gouvernements de Michel Rocard puis d'Edith CRESSON et de Pierre B�r�govoy. Il a d�fendu avec force, courage et conviction les premi�res mesures qui permirent d'ailleurs de faire baisser durablement le nombre de tu�s sur les routes. Je pense au contr�le technique et au permis � points.
Mais, c'est � Paris que Georges Sarre �tait sans doute le plus dans son �l�ment. Sa vie est d'ailleurs intimement li�e � l'histoire de Paris, � l'histoire de la gauche parisienne et du parti socialiste parisien.
De 1969 � 1971, Georges Sarre est premier secr�taire de la F�d�ration du parti socialiste de Paris. Il a contribu� � donner � Paris son statut actuel, n� de la loi P.M.L., et port� au Conseil de Paris les combats de la gauche socialiste, dont il a pr�sid� le groupe de 1977 � 1993.
Nombreuses et pertinentes, ses interventions ont enrichi les d�bats du Conseil sur des sujets qui sont toujours d'actualit�: le logement, la s�curit�, les transports, le cadre de vie des Parisiens. Lorsqu'il quitte la pr�sidence du groupe socialiste en 1993, c'est Bertrand DELANO� qui lui succ�de et pr�parera la victoire de la gauche � Paris, sur les bases du travail accompli notamment par ses pr�d�cesseurs et Georges Sarre.
Je veux ici saluer et rappeler ces grandes figures qui nous ont quitt�s et �taient aussi dans cette aventure de la pr�paration de cette victoire de 2001. Je veux rappeler ici, bien s�r, Claude Estier, Martine Durlach, ou encore Henri Malberg.
De tous les mandats brigu�s durant sa carri�re, Georges Sarre a un jour avou� que c'est celui de maire du 11e arrondissement dont il avait �t� le plus fier. Il en fut d'ailleurs le premier maire de gauche de 1995 � 2008.
Du 11e arrondissement, il connaissait chaque rue, chaque immeuble, chaque recoin, d�fendant inlassablement � l'H�tel de Ville la sauvegarde du commerce de proximit�, l'am�nagement �quilibr� de son arrondissement, dont on sait que c'est l?un des plus denses de Paris, et bataillant toujours pour obtenir plus de moyens d'agir. Il mettait un point d'honneur � assurer lui-m�me chaque vendredi matin une permanence ouverte � ses administr�s, sans rendez-vous. Avec la disparition de Georges Sarre, c'est une certaine mani�re de faire de la politique qui, peut-�tre, s'en va. La demande de proximit� et d'authenticit� n'a jamais �t� aussi forte. Cette exigence, toute sa vie, Georges Sarre l?a port�e. Nous en sommes les h�ritiers et plus particuli�rement dans le 11e arrondissement. Cher Patrick BLOCHE, cher Fran�ois VAUGLIN, je sais que vous en mesurez chaque jour l'exigence. Une grande figure de la gauche, un grand �lu de la R�publique, un Parisien exemplaire, nous garderons pr�sente sa m�moire. Plus personnellement, je garderai de lui le souvenir d'un homme attentif, g�n�reux, dr�le. Il m'a accueillie avec gentillesse. Toujours disponible, il �tait solide et pr�sent dans toutes les �preuves, et nous en avons travers�. Il parlait � juste raison de la fiert� de ses origines et de ses convictions, qu'il portait comme un grand r�publicain. Sa m�moire restera pr�sente parmi nous. Je veux dire ici � sa famille et � ses amis qu'au-del� de cet hommage, au-del� de l'hommage qui lui sera rendu demain en mairie du 11e arrondissement, je souhaite que nous puissions donner le nom de Georges Sarre � un lieu du 11e arrondissement. Je vous remercie et je vous propose une minute de silence en son honneur.
(L'Assembl�e, debout, observe une minute de silence).
Je vais donner la parole � M. Fran�ois VAUGLIN, puis Patrick BLOCHE, puis Mme BERTHOUT et Mme MOREL au nom des diff�rents groupes de notre Assembl�e.
Mais, tout d'abord, Monsieur le Maire du 11e arrondissement, Monsieur VAUGLIN.
M. Fran�ois VAUGLIN, maire du 11e arrondissement. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, je voudrais aussi m'adresser, bien s�r, � sa femme Jacqueline, � ses fils, � sa famille ainsi qu?� ses proches, dont nombre d'�lus et d'anciens collaborateurs sont pr�sents parmi nous ce matin. Georges Sarre �tait une grande figure de la gauche de notre pays.
Vous avez rappel�, Madame la Maire, son parcours et ses r�alisations les plus embl�matiques. Il ch�rissait cette R�publique et l'on peut m�me dire que c'�tait un enfant de la R�publique au sens figur�, mais aussi au sens propre, puisque, vous l'avez rappel�, son p�re fut conseiller g�n�ral et maire de Ch�n�railles, dans cette Creuse natale qu'il a toujours gard�e dans son c?ur. C'�tait un ardent militant de la la�cit� et un farouche d�fenseur de la souverainet� du peuple. Georges Sarre �tait un grand r�publicain.
Il a consacr� sa vie enti�re au service de l'int�r�t g�n�ral. Il le fera de bien des mani�res�: d'abord comme fonctionnaire et militant, puis en tant que conseiller de Paris. Il le fut durant 43 ans. Nous gardons en m�moire son verbe toujours clair et pr�cis, avec une pointe d'humour qui n'�tait jamais loin, comme d�put� europ�en, comme d�put� et secr�taire d'Etat, et, bien s�r, en devenant maire du 11e arrondissement, puis adjoint au Maire de Paris.
Apr�s son entr�e aux P.T.T. et ses premi�res armes militantes � Force Ouvri�re, il adh�re � la S.F.I.O. en 1964, o� il rencontrera Jean-Pierre CHEV�NEMENT. Cette rencontre d�cisive conduisit, avec quelques camarades, � la fondation du C.E.R.E.S. Georges Sarre �tait celui qui fera adopter son logo par le Parti Socialiste, ce point serr� sur une rose �panouie.
Les r�formes qu'il conduisit comme secr�taire d'Etat aux Transports pendant ces cinq ann�es, conduisirent � mettre en ?uvre des r�formes qui sont souvent difficiles pour la s�curit� routi�re, mais qui, effectivement, ont sauv� tant de vies. Permis � points, limitation de la vitesse en ville � 50 km/h, port de la ceinture de s�curit� � l'arri�re, contr�le technique, ne sont que quelques-uns des exemples que nous lui devons.
Mais c'est surtout dans cette Capitale que Georges Sarre mena l'essentiel de son engagement. Conseiller de Paris sur ces bancs de 1971 � 2014, ce Parisien qui a autant adopt� Paris que les Parisiens, et particuli�rement ceux du 11e qui l?ont adopt�, �tait appr�ci� de tous. Son bonheur � sillonner notre arrondissement et ses moindres recoins, qu?il connaissait comme sa poche, n?avait d?�gal que sa curiosit� naturelle pour les habitants. Il �tait toujours � leur �coute. Il �tait toujours en train de sillonner les rues du 11e ou en train de recevoir ses habitants.
Comme maire du 11e, il a engag� nos quartiers sur la mutation que Paris conna�t depuis maintenant plus de 20 ans. Elu alors que les voitures �taient reines dans la ville, il a pos� les premiers jalons d?une reconqu�te au profit des pi�tons et des v�los, avec la premi�re piste cyclable boulevard Richard-Lenoir, avec la r�novation de la place L�on-Blum, avec la cr�ation du square Jules-Verne. Il s'est battu pour une meilleure qualit� des logements et pour renforcer l'attrait de nos quartiers. Il lan�a ainsi les premiers assauts contre la mono-activit� textile dans le quartier Sedaine-Popincourt, avec notamment la SEMAEST. Il lutta contre les marchands de sommeil dans les h�tels meubl�s et les logements insalubres. Il lan�a des �quipements structurants pour notre arrondissement en sauvant la Maison des m�tallos et la cour de l'Industrie de la sp�culation immobili�re. Il fit du T.E.P. Berlemont un gymnase.
C'est aussi � lui que nous devons un soutien d�cisif, d�s sa cr�ation, � de nombreuses associations. Je pense au festival "Onze bouge", ou encore � l'"Association pour la m�moire des enfants juifs d�port�s du 11e arrondissement".
Georges Sarre �tait un amoureux de Paris. Oui, alors qu?il vient � peine de nous quitter, nous mesurons d�j� tout ce que nous lui devons. Notre tristesse est grande, mais nous ne l'oublierons pas. Je souhaitais qu'un endroit � Paris porte un jour son nom.
Je vous remercie, Madame la Maire, d'avoir fait cette proposition. Je voudrais convier celles et ceux qui souhaitent lui rendre un dernier hommage, demain, � 10 heures 30, en mairie du 11e arrondissement.
Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur le Maire.
Je donne la parole � Patrick BLOCHE, au nom du groupe Socialiste et Apparent�s.
M. Patrick BLOCHE, adjoint. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, ch�re Jacqueline, cher Philippe, cher Claude, cher Jean-Pierre.
C?est avec beaucoup d?�motion que je m?inscris dans cet hommage � Georges Sarre, dont j?ai fait la connaissance avant d?atteindre ma majorit�. Mon p�re en politique m?a tellement transmis, et d?abord cette passion du terrain qui ne r�sume pas une �lection au seul jour du scrutin. J?ai encore en souvenir cette remont�e de la rue Oberkampf, commerce apr�s commerce, devenue au fil du temps un v�ritable p�lerinage. P�lerinage in�vitablement r�publicain pour le fervent la�c qu?il �tait.
Il prenait ainsi le pouls de son 11e, et avec d?autant plus de plaisir � �changer avec ses administr�s qu?il aimait sinc�rement les gens. Son bilan de maire du 11e est � cet �gard remarquable. Il est r�guli�rement �voqu� aujourd?hui, tant son action a marqu� durablement son territoire de l?Est parisien, dont il a su avec beaucoup d?intuition accompagner les mutations, de la protection de l?artisanat avec la r�novation de la Cour de l?industrie � la lutte contre la mono-activit� textile dans le quartier Sedaine-Popincourt, du lancement de l?op�ration d?am�nagements Br�guet � la renaissance culturelle de la Maison des m�tallos.
Mais pour pouvoir agir avec autant de volont� et de d�termination, il fallait d?abord conqu�rir et ce ne fut pas chose ais�e. Avant cette soir�e de vraie liesse populaire en mairie du 11e, le 18 juin 1995, il y eut deux campagnes �lectorales aussi acharn�es que d�cevantes, o� l?endurance de Georges n?�tait alt�r�e que par les temp�ratures hivernales qu?il d�testait tant.
Autant de moments forts d?opposition sans faille et de patiente construction qui pouvaient faire d?une simple assembl�e g�n�rale de la caisse des �coles un enjeu �minemment strat�gique.
Parlementaire particuli�rement actif, Ministre si courageux avec le permis � points et ce, avant m�me d?�tre maire, il avait r�ussi l?exploit - vous l?avez rappel�, Madame la Maire - d?�tre le seul d�put� de gauche r��lu � Paris lors des l�gislatives de 1993, avec un slogan aussi simple que finalement convaincant�: vous avez un bon d�put�, gardez-le.
Sa passion du 11e valait celle qu?il nourrissait pour Paris, tout en illustrant la c�l�bre formule de Victor Hugo par sa profonde fid�lit� � ses origines creusoises. Lorsqu?en 1977, la Capitale put enfin �lire son maire, Georges Sarre, qui avait �t� avec Jean-Pierre CHEV�NEMENT l?un des artisans du programme commun du Gouvernement quelques ann�es auparavant, su rassembler les forces de la gauche pour mener campagne et m�me fr�ler la victoire.
Dans cet h�micycle qu?il a fr�quent� si assid�ment, tout particuli�rement comme pr�sident du groupe Socialiste durant de longues ann�es, il fut un opposant aussi loyal qu?opini�tre � la politique municipale conduite par Jacques CHIRAC et mise en ?uvre dans le 11e par Alain Devaquet. En cela, il a contribu� activement � l?�lection de Bertrand DELANO� comme maire de Paris en 2001. Georges Sarre �tait un homme respectueux des autres dans son expression comme dans son attitude, exigeant certes mais d?abord avec lui-m�me, rigoureux dans le travail mais dou� d?un humour communicatif dans la d�tente, d?une fid�lit� � toute �preuve et d?abord � ses id�es. Aussi pudique qu?attentionn�, il pr�f�rait que l?on parle de ce qu?il faisait plut�t que de qui il �tait. Cette bienveillance �tait r�elle et nous sommes nombreux � pouvoir en t�moigner. Je me souviens ainsi de ce jour de mars 2008, o� il m?a re�u dans son bureau de maire du 11e. Retrouvant face � lui le jeune militant du C.E.R.E.S. qu?il avait connu, il avait tenu � me dire combien il vivait ce passage de t�moin non comme une fin mais comme un prolongement. Depuis la R�volution fran�aise, dont le r�cit le passionnait tellement, on dit des personnages illustres qu?ils ont bien m�rit� de la patrie. Que nous puissions collectivement consid�rer que Georges Sarre a bien m�rit� de Paris.
Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, cher Patrick BLOCHE.
Je donne la parole � Mme BERTHOUT, pour le groupe les R�publicains.
Madame la Pr�sidente, vous avez la parole.
Mme Florence BERTHOUT, maire du 5e arrondissement. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, � l?annonce du d�c�s de Georges Sarre, le 31 janvier dernier, nous avons imm�diatement tenu, avec les �lus du groupe LR et Ind�pendants, � nous associer � la peine des Parisiens, � celle de sa famille, � celle de ses proches, et je n?oublie pas d?y associer les maires qui lui ont succ�d�: Patrick BLOCHE et Fran�ois VAUGLIN.
Si l?�lue d?opposition que je suis rend hommage ce matin � la grande figure de la gauche parisienne que fut Georges Sarre, c?est qu?il portait haut le combat des id�es. Car au-del� de nos familles politiques respectives et de nos diff�rences, ce qui nous r�unit, c?est bien l?id�e que le "bon combat est celui qui est engag� au nom de nos r�ves", pour reprendre la belle formule de Paulo COELHO.
La vie de Georges Sarre fut une vie d?engagement, vous l?avez rappel�: le combat syndical avec l?aventure au tri postal Paris Brune qu?il citait volontiers, l?adh�sion � la S.F.I.O. dans les ann�es 1960, celle au Parti socialiste, et surtout son ind�fectible compagnonnage avec Jean-Pierre CHEV�NEMENT, avec qui il fonda le C.E.R.E.S., puis des ann�es apr�s le Mouvement des citoyens.
Avec vous, cher Jean-Pierre CHEV�NEMENT, il partage une r�elle ind�pendance d?esprit et la conviction que la conduite du pays doit �tre assur�e par ses �lus et non, je le cite, par "une technostructure europ�enne et nationale qui �chappe � tout contr�le d�mocratique".
Georges Sarre exer�a plusieurs mandats nationaux, vous l?avez rappel�: d�put�, parlementaire europ�en et portefeuilles minist�riels dans les gouvernements de Michel Rocard, d?�dith CRESSON et de Pierre B�r�govoy. Mais il fut avant tout un passionn� de Paris, un passionn� de Paris connaissant parfaitement ses rouages institutionnels. On se souvient du pr�sident de groupe d?opposition � Jacques CHIRAC, alors Maire de Paris, un pr�sident combatif et toujours tr�s respectueux. On se souvient de l?adjoint � la s�curit� et � la pr�vention de Bertrand DELANO� ma�trisant parfaitement ses dossiers.
Et puis c?�tait un passionn� de Paris �pousant la vie et l?histoire de ses quartiers, et en particulier du 11e arrondissement o� il succ�dera � Alain Devaquet qui nous a quitt�s, il y a un an, et pour qui j?ai une pens�e amicale.
L?esprit frondeur qu?ils ont toujours incarn� dans l?histoire, la Nation et la R�publique, � la lisi�re du 11e, allait bien � cet homme de terrain qui n?avait pas oubli� ses racines limousines, r�gion qui m?est ch�re.
Georges Sarre nous laisse le souvenir d?un homme courtois, un homme ouvert aux autres, un homme ouvert aux d�bats et prodiguant des conseils avis�s aux plus jeunes - c?est aussi et surtout cela la transmission en politique�-, fid�le jusqu?au bout � ses convictions.
Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame la Pr�sidente.
Je donne la parole � Jo�lle MOREL, pour le groupe Ecologiste de Paris.
Mme Jo�lle MOREL. - Merci, Madame la Maire.
Au nom du groupe Europe-�cologie, j?ai souhait� rendre hommage au grand Parisien que fut Georges Sarre.
D?abord, quelques mots sur son engagement national. Je ne peux pas taire son engagement aupr�s de Jean-Pierre CHEV�NEMENT, dont le Mouvement des citoyens qui devient le M.R.C. Le Mouvement des citoyens fut cr�� notamment en opposition au choix d?engager la guerre contre l?Irak en 1991. Les Verts �taient aussi oppos�s � cette guerre.
Mais surtout, pour moi �lue du 11e, Georges Sarre, c?est le maire du 11e. Georges Sarre, c?est le maire qui aime le 11e arrondissement, qui en arpente les rues, qui en conna�t les coins et les recoins, qui prend le temps d?�couter, qui va � la rencontre des habitants et des habitantes.
Georges Sarre, c?est le combat que nous avons men� c�te � c�te pour sauver la Maison des m�tallos de la destruction. Georges Sarre, c?est l?action contre la mono-activit� des grossistes textiles dans le quartier Sedaine-Popincourt, c?est la volont� de ne pas laisser le march� d�cider seul. C?est la r�orientation de la SEMAEST vers le soutien au commerce ind�pendant et � la valorisation des artisans.
Aujourd?hui, la SEMAEST est pl�biscit�e et nous nous r�jouissons toutes et tous de ces actions de revitalisation commerciale et artisanale des quartiers. Aujourd?hui, nous savons ce que Paris doit � Georges Sarre. Merci, Georges Sarre, pour ce que vous nous avez appris. Pour ma part, je sais ce que je vous dois.
Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Madame MOREL.
Mes chers coll�gues, je vous remercie pour ces hommages et, sur l'invitation du maire du 11e arrondissement, nous pourrons nous retrouver dans le 11e, ce 11e arrondissement tant aim� par Georges Sarre pour poursuivre et �changer sur ce qu'il nous a apport�. Je le redis, nous sommes nombreux ici � nous sentir orphelins aujourd'hui et � nous sentir surtout ses h�ritiers.
Merci infiniment, merci, Madame, merci, Monsieur le Ministre, merci d'avoir particip� � cet hommage.
Je vous propose une minute de suspension.
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