II - Question d'actualité posée par le groupe UDI-MODEM à Mme la Maire de Paris relative à l'expérimentation de feux tricolores dans le 14e.
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Mme LA MAIRE DE PARIS. - Nous passons � la deuxi�me question pos�e par le groupe UDI-MODEM.
Monsieur AZI�RE, vous avez la parole.
M. Eric AZI�RE. - Merci, Madame la Maire.
Madame la Maire, mes chers coll�gues, en novembre 2017, sans aucune concertation pr�alable et en mettant les habitants du 14e devant le fait accompli, vous avez choisi d'�teindre, du jour au lendemain, les feux tricolores � six carrefours du quartier Pernety, le long de la rue de l'Ouest et de la rue Raymond-Losserand, malgr� la pr�sence � proximit� du Centre de formation pour jeunes aveugles et d'un foyer d'accueil m�dicalis� de l'Association des paralys�s de France. Avouez que le choix de ce lieu pour mener une exp�rimentation sur la suppression des feux pour six mois avait d�j� de quoi susciter l'�tonnement des habitants du 14e.
En septembre 2018, un an apr�s, un premier bilan de l'exp�rience a �t� rendu public, lequel, sans surprise, fait certes �tat d'une am�lioration de la fluidit� de la circulation, mais n�anmoins d'une situation d�grad�e pour les pi�tons. Pour ne citer que quelques chiffres�: 41�% des personnes interrog�es se sentent moins en s�curit� devant la travers�e�; 34�% disent ressentir plus de stress lors de la travers�e. Bref, rien de bien concluant. Dans la foul�e, sans plus de concertation � cette nouvelle �tape d'�valuation, vous choisissez de poursuivre cette exp�rimentation qui n'en est plus une, puisqu?elle dure d�j� depuis plus d?un an, alors qu?elle �tait initialement pr�vue pour six mois.
En d�cembre dernier, il y a un mois et demi, en r�ponse � mon v?u qui proposait de rallumer les feux le temps d'un r�el retour d'exp�rience et d'une nouvelle phase de concertation avec les riverains pour d�cider ou non de p�renniser la mesure, Monsieur NAJDOVSKI, vous admettiez, dans une r�ponse assez ahurissante dont vous avez le secret, qu'il y a une probl�matique sp�cifique li�e aux personnes en situation de handicap, et vous proposiez � ce moment-l� de ne pas g�n�raliser au niveau parisien, mais de continuer l'exp�rimentation dans le 14e. Les cobayes du 14e ont appr�ci�.
Mais en r�alit�, en arri�re-plan de cette r�ponse, on sentait d�j� poindre une certaine dissension, au moins une diff�rence d'appr�ciation au sein de votre Ex�cutif, entre les doutes de l'adjoint en charge du handicap et vos certitudes, Monsieur NAJDOVSKI.
Et puis soudainement hier, � la surprise g�n�rale, vous d�cidez de rallumer les feux, sans pr�venir bien s�r les riverains ni la maire du 14e qui voit en des termes assez �loquents un coup de force du cabinet d'Anne HIDALGO. Mais nouveau revirement en soir�e, hier soir, puisque finalement l'H�tel de Ville annonce que les feux seront de nouveaux �teints, qu'il s'agissait juste d'un contr�le technique. Or ce matin, quand j'y suis pass�, les feux fonctionnaient toujours.
Je ne sais pas si vous r�alisez l'absurdit� de ces mesures contradictoires, l'incompr�hension des habitants riverains du 14e qui ne sont pas plus consult�s avant, pendant ou apr�s l'extinction des feux. Enfin, la dangerosit� de cette alternance en circulation libre et r�gul�e sur six carrefours.
A quoi jouez-vous�? On croyait revivre la sc�ne des "Visiteurs" o� Jacquouille d�couvre un interrupteur�: jour, nuit, jour, nuit? En 48 heures, sans aucune information, les riverains qui fr�quentent le quartier, � pied ou en voiture, voient des feux �teints puis rallum�s, puis de nouveaux �teints. Une chance qu'il n'y ait pas eu encore d'accident.
Alors ma question est celle-ci. D'abord, pourquoi avez-vous d�cid� de rallumer les feux tricolores et qui a d�cid� de nouveau de les �teindre�?
Deuxi�me question�: quand allez-vous enfin entendre raison et mettre un terme � cette exp�rimentation afin de prendre le temps d'un r�el retour d'exp�rience et d'une vraie restitution publique avec tous les habitants concern�s, avant de prendre cette fois une d�cision d�finitive�?
Enfin, Madame la Maire, pouvez-vous mettre fin � cette querelle de clocher des chapelles socialistes entre vous et la maire du 14e, dont les riverains qui sont bien loin de vos pr�occupations actuelles paient le prix aujourd'hui.
Je vous remercie.
Mme LA MAIRE DE PARIS. - Pour r�pondre � une question de clocher, Christophe NAJDOVSKI et ensuite, je donnerai la parole � Nicolas NORDMAN.
M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint. - Merci, Madame la Maire.
Une exp�rimentation parisienne a d�but� le 20 novembre 2017 avec l'extinction sans d�pose des feux de six carrefours du quartier Plaisance-Pernety-Ch�teau dans le 14e arrondissement. Ceci faisait suite au vote d'un v?u approuv� par le Conseil de Paris en janvier 2017, dans le cadre de la strat�gie "Paris Pi�tons" qui, je le rappelle, chers coll�gues, a �t� adopt�e � l'unanimit� de notre Conseil.
Je le rappelle �galement dans cette enceinte, de nombreuses villes en France, on pourrait citer l'exemple de Bordeaux, en Europe et dans le monde �galement, ont proc�d� � la d�pose de certains de leurs feux tricolores. Plusieurs �tudes d�montrent en effet que cela peut contribuer � pacifier la conduite des automobilistes.
Les six carrefours retenus � Paris dans le 14e arrondissement correspondent � des voies � sens unique de circulation limit�es � 30 kilom�tres/heure avec de faible d�bit et une bonne co-visibilit�.
Sa mise en ?uvre s'est accompagn�e d'une concertation importante. Au total, entre novembre 2017 et septembre 2018, huit r�unions de concertation ont �t� organis�es dans le cadre des pl�ni�res du conseil de quartier Pernety, avec le centre "Forja", centre de formation pour jeunes aveugles, avec les parents d'�l�ves de l'�cole de la rue de l'Ouest, ainsi qu'au sein du Conseil local du handicap.
La concertation s'est accompagn�e de plusieurs mesures, dont des limitations de vitesse compl�mentaires, des marquages au sol "attention, �cole", la r�novation des passages pi�tons et bandes podotactiles ou encore l'exp�rimentation de passages pi�tons innovants en 3-D, destin�s � accro�tre la visibilit� des travers�es pi�tonnes.
Le bilan complet de l'exp�rimentation a �t� rendu public et pr�sent� lors d'une r�union publique organis�e par la mairie du 14e arrondissement, le 17 septembre 2018. Plusieurs mesures - d�bit, vitesse, pollution, bruit - men�es par la Direction de la Voirie et des D�placements, en coordination avec le "Cerema" qui, je le rappelle, est un bureau d'�tudes du Minist�re des Transports ont �t� men�es dans le cadre de cette exp�rimentation.
Que r�v�lent ces mesures�? Un maintien des vitesses moyennes avant et apr�s d�pose, avec une diminution des vitesses excessives constat�es en fin de vert, une diminution des temps d'attente pour l'ensemble des usagers, une diminution des pics de bruit, une diminution des taux de particules fines, des r�sultats sur le ressenti de la s�curit� des travers�es pi�tonnes avec 78�% des personnes interrog�es qui se sentent en s�curit� et 55�% des personnes interrog�es favorables � l'extinction d�finitive des feux.
Le bilan est positif, mais le rapport d'�valuation note la n�cessit� de mieux prendre en compte la probl�matique des d�placements des personnes non voyantes et mal voyantes. C'est pourquoi il convenait de mettre en place, en concertation avec les associations concern�es, des mesures d'accompagnement sp�cifiques comme l'alerte audio, que ces personnes utilisent pour s'engager sur le passage pi�ton.
C'est le sens d'ailleurs du v?u de l'Ex�cutif qui a �t� vot� en d�cembre 2018. Conform�ment � ce v?u, la discussion avec les associations locales et nationales s'est ouverte d�s le 9 janvier de cette ann�e. La Conf�d�ration fran�aise pour la promotion sociale des aveugles et amblyopes, l'association "Valentin Ha�y", l'Association nationale des personnes sourdes-aveugles, et l'institut "Forja" �taient pr�sents lors de cette premi�re r�union de travail.
A cette occasion, les associations ont mis en exergue la probl�matique sp�cifique des cheminements des personnes d�ficientes visuelles en l'absence de feux tricolores et d'avertisseurs sonores, tout en soulignant qu'elles ne s'opposaient pas � l'exp�rimentation et en comprenaient la philosophie g�n�rale.
Il a ainsi �t� d�cid� d'un commun accord de r�activer les feux situ�s au carrefour des rues Losserand et Pernety. Parall�lement, la Direction de la Voirie et des D�placements a pr�sent� des dispositifs techniques qui peuvent �tre exp�riment�s sur les autres carrefours comme une signalisation dynamique que les personnes mal voyantes peuvent d�clencher avec une t�l�commande.
Dans ce contexte?
Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il va falloir conclure.
M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint. - ? avant que ne soit proc�d� d'ici quelques jours, � l'allumage des feux tricolores situ�s au carrefour des croisements des rues Losserand et Pernety, l'entreprise "Evesa", qui a la responsabilit� de l'�clairage public et de la signalisation lumineuse tricolore, a jug� n�cessaire de proc�der hier aux v�rifications techniques des feux. Ils vont �tre �teints � nouveau, � l'exception des feux du croisement des rues Losserand et Pernety, et ce conform�ment � la concertation men�e avec les associations.
Pour poursuivre le travail engag� et enrichir la concertation, une d�ambulation sur site est pr�vue avec ces m�mes associations, le 21 f�vrier, pour analyser au plus pr�s et avec elles cette exp�rimentation qui se poursuit avec mon coll�gue en charge du handicap, Nicolas NORDMAN, et la maire du 14e Carine PETIT.
Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.
Je donne la parole � Nicolas NORDMAN.
M. Nicolas NORDMAN, adjoint. - Merci, Madame la Maire.
Tr�s rapidement, puisque l'essentiel vient d'�tre dit. Je voulais simplement souligner la qualit� et la n�cessit� qu'il y avait de pouvoir r�aliser cette concertation, dans le cadre de cette exp�rimentation, avec les associations de personnes en situation de handicap, et particuli�rement les associations de personnes d�ficientes visuelles.
Je voulais souligner la qualit� des �changes que nous avons eus avec ces structures qui nous permettent aujourd'hui � la fois de concilier ce qui est, je crois, la volont� de toutes et tous de pacifier ce quartier en termes de circulation automobile, mais aussi d'assurer aux personnes en situation de handicap la possibilit� de traverser en toute s�curit�.
J'ajoute que le r�allumage de ce feu a �t� demand� et accept� par les personnes qui ont �t� r�unies, et que nous allons � nouveau r�unir dans le cadre de la d�ambulation que nous organiserons � la fin du mois de f�vrier pour v�rifier si cette solution est efficiente.
Nous avons aussi la volont� de poursuivre le travail avec ce groupe d'associations, en lien avec la DVD, et de regarder quels dispositifs techniques il sera possible de rajouter. Je le dis � nouveau�: il faut que la s�curit� des personnes soit assur�e. Les �changes doivent se poursuivre. C'est pourquoi nous ne proposons pas pour l'heure d'�tendre ce dispositif � d'autres quartiers parisiens.
Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.
Monsieur AZI�RE, souhaitez-vous reprendre la parole�?�
M. Eric AZI�RE. - Simplement constater quelle mauvaise plaidoirie pour une mauvaise cause. D'abord, la concertation a toujours eu lieu a posteriori sur cette affaire particuli�re. Mme la Maire du 14e s'est vant�e d'ailleurs de ne pas avoir demand� au pr�alable l'avis des habitants du 14e arrondissement qui aurait s�rement �t� n�gatif, nous a-t-elle dit.
Faible fr�quentation�: faux. C'est une des p�n�trantes importantes de la porte de Vanves vers l'avenue du Maine et, compte tenu de la circulation dans le 14e, des travaux porte d'Orl�ans, croyez-moi, aujourd'hui, ce n'est pas de la faible fr�quentation, renseignez-vous�!
Le r�allumage, excusez-moi de penser que c'est un constat d'�chec a minima, au moins sur ce carrefour Pernety-Losserand.
Ce qui est dommage dans cette exp�rimentation, c'est qu'elle est peut-�tre possible, peut-�tre utile ailleurs, mais que vous avez choisi le pire endroit pour la faire. Donc, en l'occurrence, vous desservez la cause que vous voulez servir. J'ajoute � cela un d�ficit d?information ph�nom�nal.
C?est bien de le dire ici, en Conseil de Paris, d?expliquer a posteriori tout cela, mais pour habiter rue Raymond-Losserand, je peux vous dire qu?aucun habitant du quartier ne comprend ce que vous �tes en train de faire.
Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur AZI�RE.
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