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- Subvention (90.000 euros) et avenant à convention avec l'Association François Xavier Bagnoud - AFXB (9e) dans le cadre de la lutte contre le sida (Rwanda).


M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Le projet de d�lib�ration DGRI 28 porte subvention et avenant � la convention avec l?association "Fran�ois Xavier Bagnoud - AFXB" dans le 9e arrondissement, dans le cadre de la lutte contre le Sida au Rwanda.

La parole est � Dominique STOPPA-LYONNET, puis � Christophe GIRARD, et enfin � Herv� B�GU� pour nous en parler.

Mme Dominique STOPPA-LYONNET. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers coll�gues, le projet de d�lib�ration 2017 DGRI 28 porte sur une subvention de 20.000 euros � l?association "Fran�ois Xavier Bagnoud" dans le cadre de la lutte contre le Sida au Rwanda. Le projet de l?association est l?accompagnement des familles, en particulier des enfants, qui ont perdu un, voire deux parents atteints du Sida. Il s?agit d?un projet de pr�vention de la maladie et d?aide � l?acquisition aussi d?une autonomie �conomique et sociale. C?est un projet sur trois ans. Il concerne 210 familles et 1.500 personnes.

Cette demande de subvention est repr�sentative de 16 autres, qui ont pour vocation la lutte contre le Sida, avec la pr�vention des personnes � risques, le traitement des malades et l?accompagnement social des personnes atteintes et de leur famille. La somme totale des subventions pour 2017 est de 1,643 million d?euros. Il ne s?agit en aucun cas, pour moi et les �lus du groupe les R�publicains, de s?opposer aux 17 projets de d�lib�ration portant sur les subventions � la lutte contre le Sida en Afrique ou, pour l?une d?elles, � Ha�ti.

L?aide de la Ville de Paris est pr�cieuse. Elle s?adresse essentiellement aux pays francophones d?Afrique de l?Ouest et du centre, o� 6,5 millions de personnes, dont 500.000 enfants, sont atteintes par le V.I.H. 80�% des enfants et 71�% des adultes n?ont pas aujourd?hui acc�s au traitement. L?aide de la Ville de Paris, comme celle d?autres villes, est ainsi justifi�e, car les risques de contamination par le V.I.H. et par l?incidence de la maladie sont plus �lev�s dans les zones urbaines.

La solidarit� entre villes est ainsi une inclination naturelle. La mise en commun de retours d?exp�rience entre les villes confront�es au V.I.H. est utile � la lutte sous toutes ses formes contre l?�pid�mie. Je souhaite n�anmoins dire le devoir de la Ville de Paris d?appuyer l?attribution de ces subventions dans le cadre d?une r�flexion strat�gique de la lutte contre le Sida, sur d?une part une action conjointe � celle d?ONUSIDA, et sur d?autre part une �valuation des actions entreprises.

La pr�sence cet apr�s-midi au Conseil de Paris de Michel SIDIB�, directeur ex�cutif d?ONUSIDA, est gage d?une bonne collaboration de l?action de la Ville avec ONUSIDA. L?appui de l?action de la Ville sur ONUSIDA ne proc�de pas, je dirais, d?une position de principe. Les difficult�s d?action de lutte contre le Sida dans certains pays d?Afrique sont r�elles. Elles sont rapport�es par Michel SIDIB� lui-m�me, et je le cite�: "apathie politique, financements nationaux insuffisants, syst�me de sant� d�faillant, actes de discrimination et stigmatisation des malades, violences sexuelles et rapports parfois complexes entre pays r�cipiendaires et bailleurs de fonds internationaux". Michel SIDIB� �voquait cet apr�s-midi l?activisme n�cessaire des grandes villes, activisme qui sera constructif, s?il n?est pas isol�; c?est dire l?importance d?une action coordonn�e de la Ville, des villes, appuy�e sur l?effort international que constitue ONUSIDA.

Le deuxi�me point sur lequel je veux insister est la n�cessit� de l?�valuation des actions. Je souhaite donner l?exemple de l?association "Vers Paris sans Sida". C?est une association encore jeune, cr��e en mai 2016 � l?initiative de la Ville de Paris. Et ce qui est important, c?est qu?elle a su se doter en m�me temps d?outils d?�valuation et de recherche gr�ce � un partenariat avec l?Agence nationale de recherche contre le Sida, via le projet "Pr�venir". La transposition d?�tudes, de recherches comme "Pr�venir" dans des pays d?Afrique ne va pas de soi, je le con�ois, mais on pourrait attendre un retour d?exp�rience des travaux de "Pr�venir" pour l?�valuation des actions des diff�rentes associations subventionn�es. Et les fiches techniques des diff�rents projets de d�lib�ration sont, � mon sens, un peu l�g�res, pr�cis�ment quant � l?�valuation de ces actions.

Enfin, et c?est un dernier point, une meilleure information des Parisiens sur les actions de la Ville pour la lutte contre le Sida en Afrique et sur l?aide financi�re apport�e m?appara�t importante, parce que les sommes engag�es sont tr�s importantes�: 1,7 million d?euros�; et ces montants pourraient �tre mal compris par des esprits chagrins. J?attire donc l?attention sur une sorte de campagne indirecte d?information des Parisiens.

Je vous remercie.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Merci.

La parole est � M. Christophe GIRARD.

M. Christophe GIRARD, maire du 4e arrondissement. - Ch�re Marie-Pierre de LA GONTRIE, apr�s plus de trois d�cennies de lutte acharn�e contre le V.I.H, l'Afrique est enfin parvenue � ralentir consid�rablement le taux d'infection par le virus du Sida.

Heureux que nous ayons accueilli aujourd'hui Michel SIDIB�, qui est une immense figure, homme pugnace, humaniste engag� que j'avais eu la joie de recevoir aux c�t�s d'Anne HIDALGO � la Mairie du 4e en juin 2015 pour la tenue du comit� parisien des "Trois 90".

Si la mobilisation internationale a permis de financer un grand nombre de programmes, le travail qu'il a men� aupr�s des pays africains a �t� d�terminant. Ainsi, nous apprenons en lisant le rapport de l'ONUSIDA, qu'un nombre croissant de programmes �tait d�sormais financ� � des niveaux nationaux. Je souhaiterais citer deux exemples significatifs.

Le Zimbabwe, qui a cr�� une taxe V.I.H Sida, tandis que le Rwanda a rendu les services li�s au V.I.H. gratuits en les int�grant dans son r�gime national d'assurance sociale. Pour autant, nous, �lus de Paris, devons continuer � apporter notre soutien aux ONG qui d�veloppent non seulement des programmes de d�pistage et de pr�vention, mais �galement des programmes d'insertion, d'accompagnement des familles de personnes contamin�es, ou encore des programmes sp�cifiques pour les femmes, qui repr�sentent encore 56�% des infections chez les adultes.

Ce sont 16 organisations non gouvernementales que ces projets de d�lib�ration proposent de soutenir pour un montant total de 1,6 million d'euros. 16 ONG qui m�nent une action sp�cifique li�e au contexte local. Car, comme l'a rappel� Jean-Luc CONDAMINE, pr�sident d'Actions de solidarit� internationale, on ne fait pas le m�me programme de pr�vention du Sida � Garoua au Cameroun, dans une soci�t� sah�lienne musulmane, et � Brazzaville au Congo dans une soci�t� chr�tienne en milieu tropical.

Nous sommes ici en pleine coh�rence avec les objectifs fix�s par l'agence onusienne et partag�s par la Maire de Paris et ses deux adjoints tr�s engag�s, dont je salue l'action, Patrick KLUGMAN et Bernard JOMIER, dans le cadre de la politique parisienne de coop�ration internationale, pour ainsi engager une lutte efficace et durable pour mettre fin au Sida en 2030.

Dans un contexte �conomique et politique parfois compliqu�, ces actions conjugu�es ont permis � plus de 12 millions de personnes vivant sur le continent africain d'acc�der aux traitements antir�troviraux. Ils �taient 11.000 en l'an 2000. Ce sont les chiffres des Nations Unies, Afrique Renouveau, d�cembre 2016.

Je vous remercie.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Merci.

La parole est � M. Herv� B�GU�.

M. Herv� B�GU�. - Merci, Monsieur le Maire, chers coll�gues.

L'association Fran�ois-Xavier Bagnoud fait un travail remarquable au Rwanda pour mieux int�grer socialement et �conomiquement les personnes atteintes du V.I.H. Ce, dans un pays o� le taux de pr�valence continue de fr�ler les 20�% et o� le regard de la soci�t� � l'�gard des personnes malades reste probl�matique. Cette association ne m'en voudra certainement pas si je me sers du projet de d�lib�ration qui les concerne pour aborder plus largement la question du Sida et r�pondre aux propos de M. SIDIB�, directeur de l'ONUSIDA, que nous avons �cout� avec une grande attention et un grand int�r�t.

Nous devons continuer notre effort en direction des pays du Sud qui, m�me si la situation sanitaire s'am�liore, restent des pays o� il est difficile d'envisager un avenir quand on est atteint du Sida. Plusieurs projets de d�lib�ration qui nous sont soumis vont dans ce sens et nous nous en f�licitons. Il faut ajouter aussi de bonnes nouvelles, comme l'arriv�e en version g�n�rique des m�dicaments de derni�re g�n�ration en Afrique. C'est indispensable dans des pays o� il faut encore trop souvent choisir entre se nourrir et se soigner.

Pour avoir la chance de participer aux travaux de l'association "Vers Paris sans Sida", je suis tr�s heureux et tr�s fier que notre capitale continue de vouloir jouer un r�le moteur dans la pr�vention et l'�radication du Sida.

Je sais que le d�partement de la Seine-Saint-Denis vient aussi de s'engager dans la m�me direction. C'est une bonne chose. Nos deux collectivit�s ont des ressemblances. Elles sont la porte d'accueil des populations r�cemment arriv�es sur le territoire national. Quels que soient les parcours qui ont amen� ces personnes ici, et les raisons de d�part de leur pays d'origine, nous avons le devoir de les accueillir dans de bonnes conditions sanitaires, et de les informer sur les m�thodes de pr�vention et plus largement sur les risques encourus.

Les statistiques des 6.000 nouveaux contamin�s chaque ann�e sont �loquentes. Nous avons principalement des personnes venues de pays o� la pr�vention et les traitements ne sont pas encore au niveau malgr� les efforts tant internationaux, nationaux que parisiens. Mais nous devons aussi penser aux plus jeunes, qui bien souvent ne se prot�gent pas au cours des premiers rapports sexuels. Comme nous devons aussi tenir compte de l'�volution des comportements � risques dans les rapports sexuels. En particulier l'augmentation de l'usage de produits de synth�se au cours de ces rapports, qui ont tendance � faire que les comportements � risques progressent. Ces produits sont d'ailleurs con�us pour accro�tre le plaisir et l'empathie, mais ont entre autres d�fauts que le risque est sous-�valu�, voire m�connu par les utilisateurs de ces produits. Le ph�nom�ne n'est pas nouveau, mais tend � prendre de l'ampleur et des associations comme "Aides" nous alertent.

Nous devons donc maintenir un haut niveau de pr�vention g�n�rale en direction des plus jeunes, mais aussi faire des campagnes sp�cifiques pour les populations les plus expos�es. Il ne s'agit en rien de les stigmatiser, ni de jouer les p�res la morale, mais bien d'adapter nos discours aux comportements � risques et � ceux qui les prennent.

J'encourage tout le monde � aller voir le film "120 battements par minute", prim� � Cannes, qui sortira en salle fin ao�t. Il retrace le combat de militantes et de militants d'"Act Up". Il s'agit d'une belle le�on d'histoire et des malades. Il d�crit leur combat pour vivre, et leurs actions et connaissance de la maladie ont chang� durablement le rapport du malade au soignant.

Le Sida n'est plus aussi visible qu'il y a 20 ans, mais il est toujours l�.

Il y a encore des entreprises qui stigmatisent leurs salari�s et freinent leur progression sociale et salariale en utilisant des pr�textes fallacieux. Montrons au monde que nous ne baissons pas les bras, et que "Paris sans Sida" n'est pas une utopie mais un r�ve en devenir.

Je vous remercie.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Merci.

La parole est � M. Patrick KLUGMAN pour vous r�pondre.

M. Patrick KLUGMAN, adjoint. - Je vous remercie.

C'est particuli�rement �mouvant de prendre la parole sur ces projets de d�lib�ration. Apr�s que nous ayons entendu ici dans cet h�micycle Michel SIDIB� en d�but d'apr�s-midi. La premi�re chose que je voudrais dire, c'est que les projets de d�lib�ration qui sont soumis � notre vote ont une histoire bien particuli�re. C'est l'histoire d'une solidarit� unique, exemplaire, qui a �t� celle de la collectivit� parisienne dans la lutte contre le V.I.H. Sida. Et c'est la plus grande ligne budg�taire internationale de la Ville de Paris depuis 2001, qui concerne pr�cis�ment la solidarit� en mati�re de sant�, et plus pr�cis�ment encore la lutte contre le V.I.H. Sida. Cette ligne a consist� � soutenir tous les acteurs, qui sont des ONG, qui connaissent le terrain, tant en termes d'acc�s aux soins, de plaidoyer, d'information et d'accompagnement des patients, dans tous les pays et principalement en Afrique.

Cette strat�gie du point de vue d'une collectivit� est unique. Elle a compl�t� � l'international, la strat�gie parisienne qui a �t� d'ailleurs consid�rablement renforc�e depuis 3 ans, de "Paris sans Sida". De ce fait, cet ensemble est une strat�gie absolument exemplaire, et je voudrais commencer par le dire ici en soulignant les efforts de notre coll�gue Bernard JOMIER, qui est assis pas loin, et c'est ensemble que nous proc�dons � l'examen de ces projets de d�lib�ration de toutes les ONG qui nous soumettent des projets pluriannuels importants.

A cette s�ance, nous sommes amen�s � d�lib�rer sur quelques-uns d'entre eux, sur cette somme globale qui sera cette ann�e de pr�s de 1,8 million euros, d�bloqu�e pour financer des projets aux 4 coins du monde, en Afrique subsaharienne, en Ha�ti, au Maroc, en Tunisie et en Ukraine. Ce sont des moyens en ligne avec les objectifs de la d�claration de Paris. La d�claration de Paris, c'est ce que nous avons fait avec Michel SIDIB�, avec l?ONUSIDA et avec une organisation qui s?appelle "I.A.P.A.C." qui consiste � vraiment �radiquer le V.I.H. dans les villes, � travers une d�claration qui s?appelle "90-90-90", qui est n�e � Paris, le 1er d�cembre 2014, et qui a aujourd?hui �norm�ment de r�percussion, plus de 200 signataires comme villes dans le monde, et qui a eu un s�minaire en pr�sence de Bernard JOMIER et d?Anne HIDALGO en Afrique, il y a quelques semaines, � Abidjan.

C?est donc aussi un volet que nous avons compl�t� � travers cette d�claration "Paris sans Sida" et maintenant de la D�claration de Paris visant � int�grer les villes comme des acteurs pleins et entiers de la lutte contre le V.I.H. Sida.

Vous nous avez interrog�s sur les deux projets de d�lib�ration. Je vais en dire un mot �videmment.

C?est l?association "AFXB" qui intervient traditionnellement au Rwanda et qui, � travers le projet de d�lib�ration soumis � notre vote, se propose de porter une assistance aux victimes de la maladie et de l?exclusion, en les accompagnant et leur offrant une autonomie �conomique et sociale.

Vous nous avez �galement interpell�s sur un autre projet de d�lib�ration, donc je r�ponds de mani�re globale, c?est l?association "Actions de solidarit� internationale en RDC" sur un projet qui concerne 1.700 jeunes femmes en situation de grande vuln�rabilit� et qui sont aid�es en am�liorant leur acc�s aux soins.

Il y a �norm�ment �videmment d?autres projets. Je voudrais souligner peut-�tre le projet de d�lib�ration qui concerne la Croix-Rouge fran�aise, que nous allons aider � hauteur de 210.000 euros, pour financer les h�pitaux de jour de Brazzaville et de Bangui au Congo et en Centre Afrique.

Et encore la subvention de 191.000 euros � l?association "SOLTHIS" pour son action en Guin�e et Sierra Leone, et le d�veloppement d?une application e-sant�.

Voil� quelques exemples des projets de d�lib�ration qui sont aujourd?hui soumis � notre vote. Ils s?inscrivent dans un ensemble, dans une strat�gie ancienne ancr�e.

Peut-�tre que l?on n?en fait pas assez mais je crois que l?on pourrait difficilement en faire plus. Peut-�tre qu?on ne le fait pas assez savoir, mais je crois que c?est ce que l?on a essay� de faire aussi aujourd?hui avec la pr�sence de Michel SIDIB� et cette magnifique campagne � laquelle nous sommes d?ailleurs directement associ�s�: "Faisons l?amour dans une ville sans Sida".

Evidemment, on peut toujours faire plus quant � l?�valuation. Il y a des �valuations qui sont men�es. Evidemment, on ne peut pas �valuer tous les projets, sinon les ressources seraient affect�es � l?�valuation et pas aux projets. Il y a bien s�r des �valuations qui sont men�es � travers les partenaires et que l?on retrouve d?une ann�e sur l?autre. Voil� ce que je voulais vous dire sur cette belle strat�gie, je crois, qui est l?honneur de notre Conseil, de notre collectivit�, que je vous demande cette ann�e encore de soutenir.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DGRI 28.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2017, DGRI 28).

Juillet 2017
Débat
Conseil municipal
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