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IV - Question d'actualité posée par le groupe Communiste - Front de Gauche à Mme la Maire de Paris relative au projet Hôtel-Dieu (A.P.-H.P.).


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Nous passons � la 4e question d'actualit�. Elle est pos�e par le Pr�sident du groupe Communiste - Front de Gauche.

Monsieur Nicolas BONNET-OULALDJ, je vous donne la parole.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, hier matin, les deux unions d�partementales syndicales - la CGT et FO - se sont rassembl�es devant l'H�tel de Ville pour protester contre les attaques � l'encontre des services publics parisiens. Bien des sujets ont �t� abord�s lors du rassemblement�: du travail du dimanche � la fermeture des bureaux de poste, mais aussi le sujet des h�pitaux, de l'A.P.-H.P. et de l'H�tel-Dieu qui �taient au c?ur des discussions. Car l'h�pital H�tel-Dieu est embl�matique de la bataille pour les services publics.

D�j� en 2013, nous avons �t� nombreuses et nombreux � nous mobiliser contre la fermeture des services hospitaliers et contre la cr�ation d'un h�tel de luxe et de commerces de luxe. La mobilisation a alors �t� payante et nous avons r�ussi � maintenir l'h�pital en service. Martin HIRSCH est venu cette semaine en 4e commission nous pr�senter son nouveau projet qui s?articule autour de quatre axes�: les urgences, la m�decine ambulatoire, la psychiatrie, la sant� publique, et pr�voit le maintien d'un plateau technique de radiologie et la cr�ation d'un centre de sant� sexuel.

Une partie non-hospitali�re sera consacr�e aux logements �tudiants, � la recherche m�dicale, � une cr�che sur 17.000 m�tres carr�s. Cela dit, une premi�re version du projet pr�voyait une surface de soins de 20.000 m�tres carr�s, mais nous nous sommes aper�us, en consultant l'appel d'offres pour le choix de l'architecte, que ce ne sont plus 20.000 m�tres carr�s dont il s'agit, mais 12.500 m�tres carr�s qui seraient consacr�s aux soins, soit un �cart de 7.500 m�tres carr�s. Or, Martin HIRSCH a pr�f�r� mettre en avant le chiffre des deux tiers des surfaces, chiffre obtenu en additionnant les surfaces des services de soins et des services administratifs. Madame la Maire, connaissez-vous les raisons qui ont pouss� � revoir � la baisse le nombre de m�tres carr�s consacr�s aux services de soins�?

Deuxi�mement, nous craignons, pour notre part, que ce soit li� au projet PERRAULT de r�am�nagement de l'Ile de la Cit� qui a �t� command� par Fran�ois HOLLANDE. Nous nous demandons d'ailleurs quels seront les impacts de ce projet sur l'h�pital. Il a notamment �t� question d?installer des entreprises et des commerces dans l'H�tel-Dieu. Pourrait-on avoir des pr�cisions sur ces sujets�?

Troisi�mement, les premi�res esquisses du projet laissent appara�tre que les services d'urgence, les U.M.J. et le service de radiologie seraient bien s�r conserv�s, mais il serait pr�vu de changer ces services de place et de d�truire les espaces qui avaient �t� refaits � neuf il y a quelques ann�es. Pourrait-on savoir ce qui justifie cette nouvelle reconfiguration�?

Quatri�me question�: la r�cente �pid�mie de grippe a montr� qu'il y avait besoin de lits. Dans le m�me temps, l'initiative du D.A.L. a montr� que des espaces inutilis�s pouvaient �tre rapidement mis � disposition en cas d'urgence. Ces �v�nements r�cents posent la question de la capacit� d?accueil des h�pitaux en nombre de lits. Savez-vous combien de lits le projet pr�voit-il de cr�er�?

Je conclus en insistant sur la n�cessit� de s'engager � r�unir r�guli�rement le comit� de suivi et d'inviter rapidement les m�decins et le comit� de lutte de l'H�tel-Dieu qui portent un projet alternatif � l'h�pital, pour entendre leurs arguments.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Nicolas BONNET.

Pour vous r�pondre, je donne la parole � M. Bernard JOMIER.

M. Bernard JOMIER, adjoint. - Merci, Madame la Maire.

Monsieur le Pr�sident, le projet de l?H�tel-Dieu a �t� retravaill� depuis 2014, et c?est un nouveau projet qui a �t� pr�sent� aux instances de l?A.P.-H.P. C?est un nouveau projet qui a recueilli un tr�s large soutien de la communaut� m�dicale de l?A.P. C?est un nouveau projet qui a recueilli un agr�ment g�n�ral du conseil de surveillance. Et ce nouveau projet, c?est bien celui d?un h�pital, d?un h�pital moderne au c?ur de notre cit�, parce qu?avec la Maire de Paris, comme vous le savez, nous avons fait le choix de ne pas transformer notre H�tel-Dieu, comme d?autres maires de grandes villes l?ont fait, en un h�tel de luxe ou un centre de conf�rence internationale, mais bien en un h�pital, un lieu qui reste d�di� � la sant�.

Mais �videmment, l?h�pital de demain n?est pas celui d?hier, et les superficies qui sont utilis�es ne sont pas celles d?hier. On reste moins longtemps � l?h�pital, les s�jours y sont plus courts et c?est une bonne chose. Et c?est du mieux pour les patients. Cette transformation de l?h�pital, qui n?est pas compos� que de chambres avec des lits, mais qui est compos� de tous les espaces de travail qui vont autour, qui est compos� d?espaces de recherche, qui est compos� d?espaces li�s � l?universit�, � la r�flexion autour du soin, eh bien, cet h�pital, � l?H�tel-Dieu, il occupera bien deux tiers des surfaces de l?actuel b�timent. Et puis, sur le tiers restant, il n?y aura pas non plus, comme on a pu l?entendre, de projets soi-disant sp�culatifs, mais bien des projets au service des Parisiens. Vous avez rappel� un certain nombre d?affectations, dont le logement pour des �tudiants. On pourrait ajouter aussi une cr�che, qui va s?installer l�. Et donc, au total, c?est bien un projet � la fois hospitalier et ouvert sur la ville et sur les besoins des habitants. Alors, il n?y a aucun lien, Monsieur le Pr�sident, avec le projet PERRAULT. Ce projet a �t� adopt� en amont, et si vous ne souhaitez pas qu?il d�rive vers je ne sais quelle volont� de l?architecte en question, eh bien, soutenez ce projet hospitalier dans la forme qu?il a prise. Je dois vous dire que j?ai entendu, et nous avons entendu, avec la Maire, les demandes de plus d?explications. Et donc, le D.G. de l?A.P. et ses �quipes sont venus devant les pr�sidents de groupes politiques, les membres de la 4e Commission, pr�senter et d�battre de ce projet. Il a invit� ceux des �lus qui le souhaitent � aller sur place � l?H�tel-Dieu voir les locaux actuels, et vous verrez que les urgences ne sont pas des b�timents neufs. Les urgences et les U.M.J. datent de plus de dix ans, et c?est dans un �tat qui n?est vraiment pas tr�s bon. Quant � la radiologie, l?I.R.M. et le scanner ont �t� refaits il y a un an et ils ne seront pas refaits. Alors, oui, bien s�r, la discussion va se poursuivre, et les explications, parce que de toute fa�on, nous n?avons strictement rien � cacher. La Maire recevra d?ailleurs, en tant que Pr�sidente du conseil de surveillance, dans deux jours, les organisations syndicales qui ont demand� � la rencontrer, et le dialogue se poursuivra au sein du comit� de suivi avec l?A.P., avec les �lus qui le souhaitent et avec toutes les parties prenantes, parce que nous sommes tr�s tranquilles. Ce projet rencontre un tr�s, tr�s large accord, et ce n?est pas parce qu?un m�decin a pr�sent� un projet alternatif, qui a d�j� �t� pr�sent�, qui a re�u le soutien de z�ro membre de la communaut� m�dicale, que nous devons remettre sans cesse l?ouvrage sur le m�tier. Nous devons poursuivre la discussion et passer � l?action, parce qu?il est temps que le nouvel H�tel-Dieu �merge au centre de Paris.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Bernard JOMIER.

Monsieur BONNET, vous souhaitez reprendre la parole. Moi, je veux insister sur le fait que ce dialogue va se poursuivre, mais vous l?avez rappel�, � juste titre, Nicolas BONNET, notre mobilisation a �t� gagnante. Je rappelle ici combien, dans la pr�c�dente mandature et d�s cette nouvelle mandature, nous nous �tions, je m?�tais oppos�e notamment � des modifications du P.L.U. qui auraient pu permettre effectivement de n?�tre que sur de la valorisation fonci�re de ce b�timent, dont aujourd?hui l?utilit� a �t� pens�e avec un projet m�dical, avec aussi de l?accueil de public. Je pense que l?on peut s?en r�jouir.

On va continuer � travailler sur les bases de ce qui fait aujourd?hui un large consensus dans la communaut� m�dicale, dans son ensemble, de l?H�tel-Dieu. Bien s�r, en lien avec les �lus, j?ai souhait� qu?il y ait cette r�union que vous avez eue r�cemment sur le sujet. On va poursuivre ce type d?�changes, y compris sur place, parce que c?est mieux de voir cela sur place.

Quant au projet de Dominique PERRAULT, j?ai eu l?occasion bien s�r de travailler avec Dominique PERRAULT et Philippe B�LAVAL sur cette tr�s belle projection � 2040 de l?Ile de la Cit�. Et concernant plus particuli�rement l?H�tel-Dieu, il n?y a pas d?impact, de croisement entre le travail fait par Dominique PERRAULT et Philippe B�LAVAL sur l?Ile de la Cit� et l?affectation de chacun des b�timents de l?Ile de la Cit�, qui accueillent l?H�tel-Dieu, la Pr�fecture de police et d?autres grandes institutions. Donc, cela n?a pas d?impact. En revanche, qu?il puisse �tre r�fl�chi, notamment pour ce qui est du clo�tre, qui est directement en rapport avec le parvis de Notre-Dame, � l?usage de cet espace ext�rieur magnifique pour accueillir aussi les touristes, pour �tre un espace de repos, c?est quelque chose que je porte, que porte �galement le Recteur de Notre-Dame et sur lequel, je pense, on doit pouvoir tout � fait se retrouver, parce que cela n?a pas d?interf�rence avec le projet m�dical. Mais cela peut �tre une meilleure utilisation, avec plus de porosit� avec le quartier, et nous allons pouvoir affiner ce projet. Mais sachez que Bernard JOMIER et moi-m�me, nous allons poursuivre ce travail d?information, de discussion et d?�volution du projet, mais qui d�j� est sur une base dont, je crois, on peut se satisfaire, m�me si cela n?emp�che pas la vigilance de chacune et de chacun.

Je vous remercie.

Janvier 2017
Débat
Conseil municipal
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