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2015 DDEEES 276 - Kiosques de presse : prolongation de la délégation de service public et de la convention de concession pour la gestion respective des kiosquiers d’une part et des kiosques parisiens d’autre part.


M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration DDEEES 276 qui concerne les kiosques de presse. C'est Mme Danielle SIMONNET qui s?exprime.

Mme Danielle SIMONNET. - Et je ne suis pas contente�! Je vais d'ailleurs... Je m?�tais dit�: je fais une d�dicace de mon intervention � SACKO. SACKO, vous ne le connaissez pas, c?est le kiosquier de T�l�graphe � qui j'achetais mon journal tous les matins. Je ne le vois plus. Vous ne le verrez plus aussi, parce que le kiosque a ferm�. SACKO, cela faisait d�j� six mois ou un an qu'il disait que ce n'�tait plus possible, qu'il ne pouvait plus vivre. Cela ne marchait plus. Et puis, un jour, le kiosque ferme et on ne sait pas ce qu'est devenu SACKO. Je ne sais pas si c'est le cas de votre kiosquier en bas de chez vous, mais tr�s certainement. C?est le cas de beaucoup de kiosquiers. Oui, quand je lis cela, je ne suis pas contente. Je suis vraiment en col�re. Qu?y a-t-il dans ce projet de d�lib�ration�? Dans ce projet de d�lib�ration, il n'y a rien de bien m�chant, on est juste en train de reconduire de six mois, on prolonge de six mois la d�l�gation de service public et la concession de l'autre, en sachant que c'est simplement au mois de mai que le march� unique aboutira, puisqu'il y a eu une proc�dure de r�f�r� pr�-contractuel qui a annul� la proc�dure, d'accord. Dans ce projet de d�lib�ration on aimerait avoir des informations sur ce que cela va donner, le march� unique, puisque l'on a la possibilit� de repenser l'ensemble. Petit rappel vite fait�: vous savez, pour la gestion des kiosques auxquels nous sommes toutes et tous attach�s, parce que c'est la libert� de la presse qui en d�pend, et pour qu'il y ait une libert� de la presse, il faut des kiosques qui puissent la vendre, et pour qu'il y ait des kiosques qui puissent la vendre, il faut que les travailleurs ind�pendants qui vendent les journaux puissent en vivre. Quand vous avez une chute de la vente de la presse papier, il faut repenser le syst�me. Tant mieux, on avait l'occasion r�v�e de repenser le syst�me, puisque les march�s arrivaient � terme. Qu'a-t-on pens�? Eh�! bien, pas grand-chose. Dans ce projet de d�lib�ration, il y a une information qui nous est faite, et je sais qu'elles ont eu lieu, sur les tr�s nombreuses r�unions, groupes de travail qui ont �t� mis en place. Mais cela a abouti � quoi�? On apprend qu'il y aura du nouveau sur le mobilier, tr�s bien. 200 mobiliers qui seront, a minima, renouvel�s. C'est important. La question du cadre de travail, je ne la sous-estime pas. Derri�re tout cela, il y a la question du confort du kiosquier. Vous savez qu'il y a un vrai probl�me o� ils subissent des quantit�s �normes de papiers de la part des messageries qui rendent tr�s difficiles les conditions d'exercice de leur travail. Ce n'est pas simplement cela le probl�me des kiosquiers. Le probl�me des kiosquiers est aussi li� au mod�le �conomique. L�, sur le mod�le �conomique, j'imagine que vous avez d'autres pistes, mais vous ne nous les donnez pas. Dans ce papier, il n'y a rien. Ce n'est pas l'objet. On est tout de m�me Conseillers de Paris, cela nous int�resse, cela nous pr�occupe. On aimerait savoir ce que cela devient. On sait qu'il y a un syst�me absurde o� vous avez "M�diakiosk", par besoin de lever les yeux au ciel, "M�diakiosk", filiale de JC Decaux, se fait beaucoup, beaucoup d'argent gr�ce � la publicit�. Or, nous savons parall�lement que les kiosquiers, eux, sont dans une situation extr�mement difficile. Il n'y a pas un mod�le � repenser pour redistribuer les richesses�? On n'a pas une occasion r�v�e de le repenser�? Or, j'apprends - parce que ce n'est pas dans le projet de d�lib�ration - que la Ville devrait r�cup�rer. Donc, j'ai des questions � vous poser. Il est pr�vu que la Ville r�cup�re, par exemple, la totalit� de l'affichage des portes-vitrines des kiosques. Est-ce que c?est juste les portes-vitrines des kiosques ou est-ce que c?est l'ensemble�? Et que la Ville ferait une redistribution de cet argent, puisqu?avant le kiosquier touchait ses 60 euros par mois, elle fera une redistribution notamment pour permettre aux kiosques qui ne sont pas dans des zones touristiques, et donc qui n'arrivent pas � vivre du hors presse de pouvoir un peu mieux survivre. C'est une piste. Elle me pose un probl�me. Vous �tes en train d'opposer une division entre les kiosquiers, entre ceux qui sont dans des zones touristiques et qui arrivent � vivre du hors-presse et les kiosquiers qui sont dans des quartiers pas du tout touristiques et qui n'arrivent � vivre de rien. Or, le probl�me, c?est que c?est une redistribution des richesses � faire, en prenant l'argent des recettes publicitaires. Pourquoi ne pas avoir organis� un autre syst�me�? Or, ce que je crains, c'est que finalement il y ait un syst�me gagnant-gagnant entre la Ville de Paris et "M�diakiosk", filiale de JC Decaux, o� l?on va continuer � garantir � JC Decaux de continuer � s?en mettre plein les poches. La Ville, en termes de concessions, va r�ussir � r�cup�rer un peu plus d'entr�es qu?elle n'en avait peut-�tre pr�c�demment dans la concession. Je suis extr�mement pr�occup�e, parce que j'ai le sentiment que z�ro piste permette v�ritablement de repenser le mod�le �conomique?

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci, Madame SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - ? de ce syst�me-l�, et je trouve d�plorable qu'il y ait une telle opacit� sur l'�tude de ce dossier.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci, Madame SIMONNET. Pour vous r�pondre, et vous convaincre, j?en suis s�r, Madame Olivia POLSKI.

Mme Olivia POLSKI, adjointe. - La convaincre, je ne sais pas si c'est vraiment le sujet. En tout cas, je vais apporter les r�ponses que je pense �tre celles qu'il faut pouvoir apporter. La Ville de Paris, pas seulement vous, Madame SIMONNET - je suis contente de voir que vous continuez � porter ce combat - porte un attachement tout particulier � la presse comme vecteur de la libert� d?expression et du d�bat public et �videmment de la d�mocratie. Il y a pr�s d'un an d'ailleurs, le meurtre de journalistes, en plein c?ur de notre ville, avait rappel� qu'une telle libert� est fragile et qu?elle doit �tre d�fendue avec force. Le renouvellement des contrats de gestion des kiosques, que vous avez �voqu�, permettra tout d'abord le renouvellement d'une grande partie du parc des kiosques, devenus inadapt�s, � l'exercice de leur m�tier. 200 kiosques qui seront a minima renouvel�s sur les cinq premi�res ann�es d'ex�cution. C'est a minima. Dans cette optique, une nouvelle gamme de kiosques de design renouvel�, sera propos�e et devrait permettre un plus grand confort, non seulement, effectivement en prenant en compte la question des al�as climatiques qui a �t� un vrai sujet, mais aussi �videmment, la question de l'ergonomie, puisque vous avez �voqu� le nombre de journaux qu'ils re�oivent. En l?occurrence, c'est li� � la loi, c'est la loi Bichet, ce n'est pas li� juste aux messageries. Effectivement, ils sont le r�ceptacle d'un certain nombre de journaux. L'id�e est de repenser l'ergonomie totale pour qu?il puisse y avoir un meilleur confort de travail. Par ailleurs, on prendra aussi en compte, via le Plan sanisette, la probl�matique de l?absence de sanitaires, puisque c?�tait aussi une de leurs pr�occupations. Notre soutien aux kiosquiers se manifestera notamment par la mise en place de nouveaux services innovants, qui sont compl�mentaires de leur activit� principale, et cela fait partie de leurs demandes. Par contre, j?imagine que comme nous, vous ne souhaitez pas la vente, qui est en partie une demande de certains, de plus de souvenirs "made in China", de ventes de "Mars", de "Coca Cola", mais je pense que vous serez � nos c�t�s dans cette id�e-l�. Et donc, l?id�e, c?est de leur proposer d'avoir d?autres activit�s que celles de la vente de presse, mais qui demeurera la vente principale. Il s?agira donc de repenser l?animation et la dynamisation du r�seau des kiosques en l?int�grant davantage dans la vie des quartiers parisiens et en l?associant aux grands �v�nements d�velopp�s au niveau local, afin de dynamiser et de permettre des revenus plus importants � ces travailleurs ind�pendants. Notre pr�occupation principale est la situation �conomique et sociale des kiosquiers ainsi que l?am�lioration de leurs conditions de travail. Concernant plus pr�cis�ment - mais ce n?�tait pas, apparemment, vraiment votre pr�occupation - le d�roulement de la proc�dure de consultation, quatre dossiers ont �t� d�pos�s, parmi lesquels trois candidats ont �t� admis � pr�senter une offre dans le cadre de ce march�, comme le pr�voyait le r�glement de la consultation. Et le candidat non retenu avait engag� une proc�dure, et suite � une d�cision du Conseil d?Etat qui �tait favorable � la Ville de Paris, la proc�dure a pu reprendre. Donc maintenant, nous sommes de nouveau dans cette p�riode de proc�dure qui suit son cours. Je ne peux donc �videmment pas rentrer dans des pr�cisions aupr�s de vous. Vous comprendrez bien pourquoi. Et la prolongation qui est propos�e par ce projet de d�lib�ration permettra de compenser la dur�e des proc�dures contentieuses engag�es. Il y a eu plusieurs demandes, effectivement, qui ont �t� formul�es par les repr�sentants des kiosquiers. Elles trouvent en partie r�ponse dans les objectifs du prochain contrat que je vous ai pr�sent�, l?am�lioration des conditions de travail et du maillage des kiosques, puisque nous allons demander une �tude au futur d�l�gataire pour qu?il puisse regarder, kiosque par kiosque, ce qu?il est possible de faire. En effet, il s?agit de prendre en compte l?environnement en mati�re d?offres commerciales pour pouvoir proposer des choses pertinentes. Effectivement, effectuer une �tude de commercialit�: je vous le disais. Et en ce qui concerne la question qui a �t� �voqu�e de l?aide financi�re, en l?occurrence, pour r�pondre aux interrogations des kiosquiers quant � la p�rennisation d?un syst�me d?aide, nous avons fait le choix de cr�er un dispositif via une d�lib�ration qui a �t� adopt�e par le Conseil r�gional d?Ile-de-France de permettre de maintenir le montant des aides per�ues actuellement par les kiosquiers. Et donc, d�s l?entr�e en vigueur du nouveau march�, la Ville de Paris assumera la gestion d?une aide d?un montant compris entre 1,7 million et 1,9 million d?euros, ainsi que les modalit�s d?attribution. Voil�. Donc, ce dispositif, Madame SIMONNET, qui a d�j� �t� pr�sent� d?ailleurs aux repr�sentants des kiosquiers, ils en ont approuv� la cr�ation et il r�pond ainsi � une de leurs principales pr�occupations. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Madame POLSKI, pour l?ensemble de ces informations. Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DDEEES 276. Qui est pour�? Qui est contre�? Qui s?abstient�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. Je vous remercie. (2015, DDEEES 276).

Décembre 2015
Débat
Conseil municipal
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