2015 DDCT 148 - Subventions (310.000 euros) à 49 associations pour le financement de 52 projets sur les quartiers politique de la ville parisiens. Appel à projet citoyenneté, laïcité et valeurs de la République 2015.
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Mme LA MAIRE DE PARIS. - Nous examinons le projet de d�lib�ration DDCT 148 relatif � l'attribution de subventions � 49 associations pour le financement de 52 projets sur les quartiers "politique de la ville" parisiens, un appel � projets "Citoyennet�, la�cit� et valeur de la R�publique" pour 2015 et d?un amendement technique n��78. Non, c?est pour 2016. Il y a plusieurs orateurs inscrits. La parole est � Mme L�a FILOCHE, pour le groupe Socialiste et Apparent�s.
Mme L�a FILOCHE. - Merci, Madame la Maire. Effectivement, j?interviens � propos d?un projet de d�lib�ration qui a fait suite aux �v�nements que nous avons connus, les 7 et 9 janvier derniers � Paris, et c?est donc avec une certaine �motion, toujours pr�sente, et encore plus depuis le 13 novembre, que j?aimerais partager avec vous les suites concr�tes que vous avez souhait�es, avec Colombe BROSSEL et l?Ex�cutif parisien, voir �merger dans les quartiers que l?on appelle prioritaires de notre ville. Suite aux attentats de janvier dernier, des besoins de rencontres entre les habitants et les acteurs de proximit� se sont tr�s rapidement fait sentir. On l?a tous constat� dans nos arrondissements�: le besoin de parler, d?�changer, d?expliquer, de partager s?est tr�s vite entendu dans de tr�s nombreux endroits, et pas seulement d?ailleurs dans les quartiers "politique de la ville". A la suite de ces �v�nements de janvier sont apparus l?existence de besoins partag�s et d?une r�elle volont� d?agir pour rapprocher les habitants et favoriser la connaissance de l?autre, en s?appuyant notamment sur des initiatives de proximit� que nous favorisons d�j� mais qui avaient besoin peut-�tre d?�tre encore renforc�es. Des premi�res mesures fortes ont �t� prises et annonc�es lors de la Conf�rence citoyenne de partage que vous avez organis�e�: la cr�ation d?une carte du citoyen de Paris, le lancement de la plateforme "Je m?engage" sur Internet, le doublement des jeunes accueillis en service civique � la Ville, ou encore la r�alisation de formations sur la citoyennet� pour tous les jeunes re�us en emploi d?avenir. De m�me, les questions de la lutte contre les discriminations, la question du racisme ainsi que la th�matique des valeurs r�publicaines ont �t� int�gr�es � l?appel � projets sur les rythmes �ducatifs. De ces rencontres, de nombreuses demandes ont �merg� de la part des acteurs. Ils ont souhait� �tre outill�s, accompagn�s dans la mise en ?uvre d?actions portant sur les valeurs de la R�publique, sur la la�cit�, sur la lutte contre le racisme et l?antis�mitisme, et sur le d�cryptage de l?information et le fonctionnement des r�seaux sociaux. Pour y r�pondre, il y a bien eu un appel � projets avec 310.000 euros. Il a �t� lanc� en juillet dernier � destination des associations intervenant dans les quartiers populaires ou celles disposant d?une exp�rience, d?un savoir-faire ou d?une comp�tence autour de trois axes�: renforcer le dialogue autour des valeurs de la R�publique et de la la�cit�; lutter contre les pr�jug�s, les discriminations et toutes formes de rejets�; d�crypter l?information � travers une meilleure appr�hension des m�dias et des r�seaux sociaux. L?appel � projets a rencontr� un grand succ�s avec plus de 250 projets d�pos�s, ce qui d�montre la forte volont� des diff�rents acteurs de s?investir sur ces questions. Les 51 projets retenus se d�roulent dans les quartiers populaires parisiens, les 10e, 11e, 13e, 14e, 17e, 18e, 19e et 20e arrondissements, et un regard particulier a �t� port� sur le caract�re innovant, sur leur capacit� � faire monter en comp�tences les diff�rents acteurs sur ces sujets et le public touch�. Les projets proposant des actions en direction des enfants et de leurs parents ont notamment ont �t� soutenus. Des associations parisiennes ou nationales, comme la Ligue des droits de l?Homme, "Les amis de la t�l� libre", le centre LGBT proposent des actions en lien avec des structures locales. Les centres sociaux, les Antennes Jeunes, les centres d?animation ou des associations locales de la "politique de la ville" que nous connaissons d�j� ont r�pondu, chacune apportant son exp�rience sur des sujets et sa connaissance sur des enjeux et des besoins parisiens. Il y a quelques exemples sur lesquels je voudrais revenir. Je voulais vous citer l?"Association de pr�vention du site la Villette", dans les 11e et 19e arrondissements, qui a propos� un cycle de sensibilisation sur les questions de la�cit�, d?�galit� et de citoyennet�, � la fois � destination des enfants, des adultes, des adolescentes, en se basant sur un support de presse et en mettant en d�bat les �l�ments autour de la la�cit�. Il y a l?association "Vagabond Vibes" qui a d�pos� un projet autour d?un caf� citoyen avec 220 heures d?ateliers "slam", en expression �crite et en expression orale, dans les 17e et 19e arrondissements. La restitution de ces ateliers prendra plusieurs formes avec un sc�nario, un recueil de po�sies et un journal citoyen. Enfin, pour terminer, je voulais aussi souligner que, par l?interm�diaire du Conseil d�partemental des parents d?�l�ves de l?enseignement public de Paris, nous finan�ons une exposition mobile sur la la�cit� qui sera mise � disposition des parents dans les �coles, dans tous les quartiers "politique de la ville", de la maternelle au lyc�e, les parents pouvant s?informer de fa�on simple, ludique, efficace sur l?histoire de la la�cit� en France. Un temps de restitution sera organis� pour permettre � toutes ces associations, qui ont particip� � cet appel � projets, de valoriser leur projet, de partager leurs r�flexions qui en auront d�coul� et les suites des actions sur le terrain. Je ne manquerai pas, je le sais aussi Colombe, de revenir vers vous � ce moment-l�. Je conclurai que, sur les attentats de janvier et novembre 2015, qui �videmment ont meurtri Paris, Saint-Denis mais aussi la France et le monde entier, la r�ponse qui est port�e, notamment par ce projet de d�lib�ration, est d?aller dans le sens de la r�affirmation de nos valeurs r�publicaines, de travailler � une ville plus inclusive qui fait du vivre ensemble une priorit�. Franchement, c?est une fiert� en tant qu?�lue parisienne de pouvoir le dire ici et le porter avec autant de projets concrets. Savoir en plus que ces actions seront p�rennis�es pour la Ville, c?est aussi tr�s important puisque c?est un travail de long terme qui nous attend. Je vous remercie.
Mme LA MAIRE DE PARIS. - C?est moi qui vous remercie, L�a FILOCHE. Merci. La parole est � Mme Marie ATALLAH, pour le groupe Ecologiste de Paris.
Mme Marie ATALLAH. - Merci, Madame la Maire.
Mes chers coll�gues, ce projet de d�lib�ration intervient un mois apr�s les terribles attentats du 13 novembre qui ont frapp� notre ville, et je rappelle que ce m�me projet �tait d�j� pr�vu pour �tre pr�sent� � la s�ance de novembre, ne signalant dans son texte que les attentats de janvier 2015. Eh oui, malheureusement, les derniers attentats de novembre nous ont encore rappel� le besoin n�cessaire de mobiliser les acteurs et les ressources de la soci�t� parisienne pour agir en faveur de l?appropriation des valeurs de la R�publique, de la lutte contre la discrimination, le racisme et l?antis�mitisme, et le d�cryptage de l?information. Dans le projet qui nous est propos�, il s?agit d?attribuer des subventions � hauteur de 310.000 euros � 49 associations et pour le financement de 52 projets en direction des habitants des quartiers dits "politique de la ville", dans 8 arrondissements de Paris. Nous sommes bien �videmment tr�s favorables � ce type de projet r�pondant � un besoin �vident et pour faire vivre les valeurs de la R�publique. Nous appr�cions tout particuli�rement les diff�rentes approches adopt�es dans la r�alisation de ces projets, ils sont tous caract�ris�s par la proximit�, l'interactivit� et la m�thode participative o� l'habitant devient acteur principal du projet � construire ou � r�aliser. Tous les projets propos�s sont de qualit� et innovants et s'il faut citer un exemple, nous signalons le projet visant la mobilisation des femmes dans les quartiers du 18e pour qu?elles soient inform�es et form�es sur la citoyennet�, afin qu?elles deviennent elles-m�mes actrices d'un projet d'information et de mobilisation autour de cette valeur de citoyennet�. Aller au plus pr�s des habitants pour r�tablir le dialogue par diff�rents moyens et m�thodes pour favoriser l?expression libre et renforcer l'appropriation des valeurs r�publicaines et la lutte contre la discrimination, le racisme et l'antis�mitisme, ainsi que le d�cryptage de la compr�hension de l'information, ils repr�sentent tous, pour nous, une d�marche indispensable pour renforcer et prot�ger notre coh�sion sociale dans notre ville. Des points forts et satisfaisants qui vont dans le sens de la construction de projets, certes, mais permettez-nous quelques interrogations visant � amplifier la d�marche de ce projet, qui r�pond � un enjeu soci�tal d'une importance majeure et qui fait d�bat dans de nombreux cercles dans notre ville, dans le milieu associatif, le milieu de la recherche, dans la presse et les m�dias, etc. N'ayant que 5 minutes ici, nous n'abordons que quelques points qui nous semblent importants. Vous nous proposez que ce projet d'une importance majeure soit orient� uniquement vers les quartiers dits "politique de la ville". Nous le regrettons car, vous savez comme nous, Madame la Maire, que le besoin de renforcer l'appropriation des valeurs de la R�publique, que je rappelle ici, l'�galit�, la libert� et la fraternit� et les valeurs de la la�cit�, ne peut selon nous �tre limit� aux habitants de quartiers "politique de la ville". Le repli sur soi, le rejet de l'autre et le refus de partage et de solidarit�, la mont�e des discriminations, des pr�jug�s de toutes sortes sont malheureusement des r�alit�s pr�sentes dans notre soci�t� parisienne, sans distinction de quartiers ou de cat�gories sociales. Nous souhaitons �galement attirer votre attention sur un point qu?il nous semble tr�s important de signaler ici. Il est signal� dans le projet que les actions sont men�es dans l'objectif de lutter contre la discrimination, le racisme et l'antis�mitisme, ignorant � notre avis l'�mergence d'un nouveau ph�nom�ne qui a un nom�: l?islamophobie, un probl�me aggrav� justement par les terribles attentats de janvier et de novembre. Reconna�tre ce ph�nom�ne est pour nous essentiel pour reconna�tre le besoin d'informer, d'�duquer et de lutter contre les pr�jug�s et les amalgames � ce sujet dans notre ville. Derni�re r�flexion qui concerne la m�thode de nous proposer ce type de projet qui aborde des sujets majeurs qui font d�bat dans l'opinion. Nous aurions pr�f�r� que ce type de projet soit co-construit entre nous, �lus de la majorit� municipale. Il aurait pu faire l'objet d'un d�bat pr�alable au sein de notre majorit�, et ce, afin de lui donner une port�e plus ambitieuse en termes d'engagement politique en faveur des valeurs qui fondent le mod�le de notre ville inclusive que nous souhaitons construire ensemble. Les �lus �cologistes voteront bien s�r ce projet, en souhaitant participer � son �volution. Je vous remercie.
Mme LA MAIRE DE PARIS. - La parole � Mme Dani�le PREMEL, pour le groupe Communiste - Front de Gauche.
Mme Dani�le PREMEL. - Merci, Madame la Maire. Mes chers coll�gues, nous regardons aujourd'hui un beau projet de d�lib�ration, celui que nous avions toutes et tous port� apr�s les attentats de janvier 2015. Ces attentats contre les salari�s de "Charlie Hebdo" et contre le personnel et les clients de l'Hyper Cacher, nous avons cru un instant que ce cauchemar ne se reproduirait pas, que le rassemblement du peuple de Paris, de France et la mobilisation du monde entier serait un antidote suffisant face � ce fanatisme meurtrier. Il n'en a rien �t� et le 13 novembre a marqu� une �tape suppl�mentaire sur le chemin de l'horreur. Nous avons toutes et tous ressenti la n�cessit� de prot�ger nos concitoyens et concitoyennes mais nous avons tous et toutes ressenti le besoin de se r�interroger sur nos principes et nos valeurs. Dialoguer sur le socle qui nous est commun, les principes de notre R�publique et la la�cit� est une n�cessit�, n�cessite qu'� chaque g�n�ration, nous v�rifions, nous continuons de partager les valeurs communes. Quelles sont-elles�? Il n'y a pas d'acceptation inn�e des principes r�publicains, mais une interrogation permanente sur ce qui fait le socle du vivre-ensemble. Notre histoire prouve que ce que nous croyons acquis � jamais ne r�siste pas aux crises et � ceux qui les utilisent � leur propre profit. Les acquis de 1936 n'ont pas r�sist� � la d�claration de guerre, le programme du Conseil national de la R�sistance a �t� d�tricot� par ceux qui n'avaient jamais admis ce partage du pouvoir et des richesses. Alors oui, cet appel � projets doit viser non pas � apprendre la R�publique et la la�cit� car la R�publique ne s'apprend pas, elle se vit et se pratique. C'est tout l'int�r�t de bon nombre des projets qui ont �t� pr�sent�s par les 52 porteurs de projets. Le message d'un peuple qui renonce � son droit de vote est un message inqui�tant car il d�note une d�fiance entre le peuple et ses repr�sentants. Inciter � la participation citoyenne, �largir le cercle de celles et de ceux qui d�lib�rent, donner plus de pouvoir aux citoyens, c'est le seul chemin pour que les valeurs de la R�publique ne soient pas qu'une d�claration mais un principe d'accepter et d'enrichir nos r�gles communes. Je reprendrai la phrase de Paulo Freire�: "Personne n'�duque personne, personne ne s'�duque seul, les hommes s'�duquent ensemble par l'interm�diaire du monde". Il est donc n�cessaire d'inscrire cet appel � projets dans la dur�e et d'augmenter le budget qui lui est consacr� en l'�largissant sur les territoires parisiens. Mais si nous voulons que cet appel � projets soit encore plus profond�ment ancr� dans notre histoire, nous devons proposer � plus d'associations voire � des collectifs de jeunes ou de moins jeunes de travailler sur ces principes et sur la question de la la�cit�. Faire de notre peuple des citoyens �clair�s qui auront � c?ur de d�battre, de proposer et d�lib�rer dans un cadre commun�ment accept�, voil� l'objectif. Cultivons la pratique plut�t que l'apprentissage descendant, nous n'avons pas � r�p�ter des dogmes mais bien � faire vivre nos principes communs. Nous souhaitons que tous les �lus de l?Ex�cutif qui travaillent sur ces questions soient associ�s pour encore enrichir le contenu de l'appel � projets. Nous soutiendrons son enrichissement et sa p�rennisation. Je vous remercie.
Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Madame PREMEL. La parole est � Mme Danielle SIMONNET.
Mme Danielle SIMONNET. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, �videmment que nous sommes tous, lorsque nous devons d�battre de ce projet de d�lib�ration, profond�ment �mus parce qu'on se rappelle � nouveau les terribles attentats de janvier dernier et du 13 novembre dernier. C'est donc un moment un peu particulier o� on souhaiterait avoir une unanimit� entre nous sur l'enjeu justement d'accorder le plus d'importance possible � nos principes fondamentaux r�publicains. Pourtant, je tiens vraiment � appr�cier diff�rentes interventions que j'ai pu entendre, qui montrent qu'il faut en assumer le d�bat. Il faut en assumer le d�bat et ne pas se cacher derri�re des unanimismes de fa�ade. Que l'on encourage la transmission des principes fondamentaux r�publicains, a priori on ne peut qu'y �tre favorable. Que les attentats, et je rajouterais la mont�e de l'extr�me-droite actuelle dans ce pays, nous mobilisent d?autant plus sur ces objectifs, nous ne pouvons qu?y souscrire. N�anmoins, il serait bon de rappeler que c'est d'abord et avant tout � l'Education nationale qu?il revient de contribuer � l'�ducation civique. La formation du citoyen, la transmission des principes r�publicains fondamentaux est �troitement li�e � la formation de l'esprit critique, d'un esprit libre, �clair�, en conscience, qui va devenir acteur de la R�publique. Contribuer � former les esprits critiques et non seulement transmettre des valeurs c'est un m�tier, c'est d'abord et celui des enseignants - ceux que l?on appelait les hussards de la R�publique - et il n�cessite une formation initiale et continue. Je tiens � redire ici que le Gouvernement serait bien inspir� de reconna�tre toute l'importance � restaurer les moyens � allouer � la formation initiale et continue des enseignants. Maintenant, si la t�che principale revient aux enseignants, il est essentiel de prendre conscience que l'�ducation doit se poursuivre apr�s l?�cole, la co-�ducation de nous toutes et tous, d'un peuple. Les r�sistants d'ailleurs, au lendemain de la Deuxi�me Guerre mondiale - sur ce constat que l'�ducation initiale ne suffisait pas pour permettre de pr�venir un peuple et qu'il ne contribue pas � �crire la pire page de l'histoire qu'ont pu �tre les crimes contre l'humanit� et la Shoah - ont impuls� le lancement, vraiment tr�s fort, de l'�ducation populaire qui �tait totalement, �troitement li�e � la culture. Cela faisait une seule chose l'�ducation populaire et la culture. Evidemment, dans ce cadre, la contribution des associations dans la bataille r�publicaine, et la poursuite de la formation des esprits critiques et libres, est �vidente. Mais pourquoi limiter cela aux quartiers dits "politique de la ville"�? Madame la Maire, je vous le demande, pourquoi�? Y a-t-il un lien entre les quartiers populaires et la radicalisation islamiste�? Non. Y a-t-il un lien entre quartier "politique de la ville" et pratique discriminatoire�? Peut-�tre, mais du c�t� des victimes. Mais reprenons par exemple le d�bat qu'on a eu sur le cirque Roman�s, n'y a-t-il pas, � un moment donn�, un probl�me dans des quartiers, plut�t ghetto de riches, qui n'est pas du tout exempt de pratiques discriminatoires, de propos racistes, de ces probl�mes-l�? Comprenez que nous devons prendre conscience de la mont�e du racisme anti musulmans, anti Roms, sans oublier la lutte contre l'antis�mitisme, et que tout cela est bien loin de se limiter aux quartiers populaires. Je suis assez mal � l'aise avec ce projet de d�lib�ration. De fait, en se limitant aux quartiers "politique de la ville", il proc�de � une certaine stigmatisation totalement d�plac�e. Alors bien s�r, comme dans les quartiers "politique de la ville", les associations sont tr�s nombreuses et qu'elles "rament" pour toucher des financements, ces subventions sont les bienvenues, et je voterai pour, bien entendu. Mais je tiens � dire et � redire qu'il ne faut pas limiter � la jeunesse, la bataille de l'�ducation populaire, politique, culturelle, autour des fondamentaux r�publicains et je souscris totalement � l'intervention qu'a faite aussi Dani�le PREMEL pr�c�demment. Qu'est-ce que c'est que de faire vivre la R�publique�? La R�publique n'est pas un r�gime neutre, quand on a un triptyque libert�, �galit�, fraternit� c'est bien engag�. Ensuite, la R�publique est un id�al inachev�. Si vous voulez vous battre et continuer � contribuer � ce que la R�publique puisse se d�fendre, � ce moment-l� il faut faire vivre la d�mocratie et la souverainet� du peuple. Il faut permettre v�ritablement � ce que les lieux de discussions, de d�bats et de d�cisions soient respect�s. L�, cela renvoie � tout le d�bat que nous avons dans l'ensemble de nos d�lib�rations sur la fa�on dont on implique r�ellement, ou pas, l'ensemble des citoyens aux politiques publiques. Je conclus, je voterai ce projet de d�lib�ration, mais je le trouve un peu court sur la conception de ce que doit �tre la bataille r�publicaine aujourd'hui. Je vous remercie.
Mme LA MAIRE DE PARIS. - Bien. Colombe BROSSEL pour r�pondre � toutes ces oratrices, puisqu'il n'y avait que des oratrices.
Mme Colombe BROSSEL, adjointe. - Merci, Mesdames, merci � toutes d'avoir mis en lumi�re ce projet de d�lib�ration, projet de d�lib�ration dont vous avez rappel�, les unes et les autres, la gen�se et, en termes de m�thode, ce qui doit nous guider. Je repense au d�bat que nous avons eu hier, au moment du vote de notre budget, sur ce que nous voulons continuer � faire et � construire, permettre ou laisser na�tre comme innovation dans notre ville en mati�re de vivre ensemble, pour dire les choses un peu rapidement. Merci en tout cas d'avoir, pour certains et certaines d'entre vous, mis en lumi�re des projets concrets, parce qu?en effet, au-del� des objectifs de cet appel � projets, ce sont bien des projets concrets qui sont aujourd'hui soumis � votre appr�ciation et d�lib�ration. En effet, nous le revendiquons, il n'est pas neutre d'avoir souhait� permettre le renforcement du dialogue autour des valeurs de la R�publique et de la la�cit�; et de lutter de fa�on op�rationnelle et concr�te contre les pr�jug�s, les discriminations, le racisme et l'antis�mitisme�; ainsi que de comprendre et d�crypter l'information. Ces projets s'adressent aux jeunes, mais �galement aux familles, aux parents ou aux acteurs associatifs qui sont impliqu�s dans ces diff�rents territoires. Je pense par exemple � une formation pour l'ensemble des b�n�voles d'une association sur les questions de la�cit�: on voit bien que le "panel" des actions propos�es est large et couvre l'ensemble des champs. Deux remarques et une r�ponse � une interrogation que vous avez pu parfois exprimer. D'abord merci de votre soutien, parce que je sais que lorsque ce projet a �t� pr�sent� en Conseil de Paris, vous aviez �t� quelques-uns � nous interroger sur - de m�moire - l'extr�me rapidit� de ce projet, le fait qu'il fallait laisser du temps pour construire tout ceci, etc. Le fait que ce projet de d�lib�ration soit aujourd'hui propos�, que des acteurs associatifs aient r�pondu nombreux, le fait que vous votiez tous ce projet de d�lib�ration est, je crois, la d�monstration que nous avions suivi le bon chemin et le bon processus. Et je suis contente que les projets port�s par les associations aient su vous convaincre, les uns et les autres, de l'importance de travailler sur les questions de lutte contre le racisme, l'antis�mitisme et toutes les formes de discrimination dans nos quartiers. Je crois que c'est important que nous puissions, en effet, nous retrouver sur ce point. De conviction, les habitants doivent �tre au c?ur des projets et, en effet, c'est bien sur ce point que nous avons accompagn� les diff�rents porteurs de projet. Les habitants doivent �tre au c?ur. On ne doit surtout pas �tre dans une forme de passivit� sur ces questions. Nous avons la conviction que l'ensemble du tissu associatif - du plus petit au plus grand, si je peux me permettre de le qualifier ainsi -, est la richesse de nos quartiers, est un atout dans nos quartiers. C'est en travaillant, en permettant � ces diff�rents collectifs de pouvoir irriguer les territoires, que nous arriverons � �tre op�rationnels, concrets, efficaces en mati�re de lutte contre le racisme, l'antis�mitisme et toutes les formes de discrimination ainsi qu'en mati�re de d�cryptage de l'information. Ce sont les deux convictions que nous avons. Ce sont les deux convictions qui sont traduites dans ce projet de d�lib�ration et, je crois, que nous continuerons � travailler de cette mani�re-l�. Je prends vos interrogations sur la g�ographie et le p�rim�tre de ce projet de d�lib�ration, comme une magnifique reconnaissance de ce qu'est la politique de la ville et de ce qu'elle doit �tre. La politique de la ville est un lieu d'exp�rimentation, c'est un lieu qui permet de faire na�tre des projets, c'est un lieu qui permet d'imaginer, c'est un lieu qui permet aussi de s'implanter, c'est un lieu qui permet � la cr�ativit� des acteurs de pouvoir na�tre, de pouvoir imaginer, de pouvoir prendre des chemins de traverse, en dehors de crit�res que nous aurions �labor�s, et c'est �videmment � partir de ces exp�rimentations que se construit le droit commun, la g�n�ralisation. Ce que vous nous demandez, l'interpellation qui est la v�tre, je la prends comme la plus belle forme de reconnaissance de la part des �lus sur ce que doit �tre la politique de la ville, parfois lanceurs d'alerte, parfois pr�curseurs et qui permet ensuite une g�n�ralisation dans le temps, vous l'avez exprim� hier au moment du d�bat budg�taire�; sur d'autres territoires, vous l'avez exprim� aujourd'hui, pour un certain nombre d'entre vous. Je prends ceci comme une tr�s belle forme de reconnaissance de l'efficacit� et du professionnalisme des �quipes de la politique de la ville, et vous en remercie tr�s sinc�rement pour eux et pour les associations qui ont �t� porteuses de ces projets. C?est donc un d�bat, bien entendu, que nous pourrons poursuivre avec grand plaisir.
Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Colombe BROSSEL. C'est aussi une reconnaissance du travail de mon adjointe charg�e de la politique de la ville. Je mets aux voix, � main lev�e, le projet d'amendement n��78 d�pos� par l'Ex�cutif. Qui est pour�? Contre�? Abstentions�? Le projet d'amendement n��78 est adopt�. Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DDCT 148 ainsi amend�. Qui est pour�? Contre�? Abstentions�? Le projet de d�lib�ration amend� est adopt� � l'unanimit�. (2015, DDCT 148).
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