Vœu déposé par M. Pierre LELLOUCHE et les membres du groupe U.M.P. relatif à la dénomination d’un “square d’Arménie”.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - A pr�sent, nous allons examiner le v?u r�f�renc� n� 40 dans le fascicule, relatif � la d�nomination d?un square d?Arm�nie � Paris, d�pos� par le groupe U.M.P.
La parole est � M. LELLOUCHE.
M. Fran�ois LEBEL, maire du 8e arrondissement. Madame le Maire, M. LELLOUCHE m?a demand� de pr�senter ce v?u en son nom. Je vais donc lire ce texte.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Tr�s bien, Monsieur LEBEL.
M. Fran�ois LEBEL, maire du 8e arrondissement. - ?Au lendemain du g�nocide de 1915, les Arm�niens de France font d�sormais partie int�grante de la communaut� nationale o� ils se sont illustr�s avec brio dans de multiples domaines qui vont des arts au monde de l?entreprise.
Une part importante est install�e � Marseille ainsi qu?� Paris o� ils ont pris racine depuis fort longtemps avec leurs organisations d?aide sociale, leurs organisations culturelles, leurs �glises et m�me un quotidien ?Haratch? qui est le seul quotidien en langue arm�nienne publi�e en Occident.
Si Paris compte beaucoup d?institutions d?origine arm�nienne, notamment dans les 8e, 9e et 10e arrondissements, si un monument a �t� r�cemment inaugur� � la m�moire du P�re Komitas, - il comm�morait la date tragique du 24 avril 1915 aucune art�re, aucune rue, aucun jardin ou square n?est venu symboliser jusqu?� pr�sent l?attachement de notre Ville � ?l?arm�nit�? - si l?on peut dire - de certains de nos quartiers. Ceci alors m�me que Paris compte une rue d?Ankara.
C?est pourquoi au nom du groupe U.M.P., nous vous remercions de bien vouloir approuver le v?u suivant consistant � d�baptiser le square Montholon pour lui donner le nom de ?square d?Arm�nie?. Evidemment, cette proposition n?entend pas faire injure � la famille Montholon, mais il faut rappeler que celle-ci compte en plus d?un square au nom du G�n�ral d?Empire Charles-Tristan Montholon-S�monville, une rue de l?arrondissement en souvenir de Nicolas de Montholon, premier Pr�sident du Parlement de Metz, puis du Parlement de Normandie.
Alors que le Conseil europ�en vient de d�cider l?ouverture des n�gociations avec la Turquie, ceci sans qu?il ait �t� demand� � la Turquie d?effectuer le n�cessaire devoir de m�moire sur le g�nocide de 1915, la d�nomination d?un square d?Arm�nie � Paris constituerait un signal fort de la part de l?ensemble du peuple de Paris pour signifier que les Parisiens n?ont pas oubli� le g�nocide, que nous demandons au peuple turc d?en faire de m�me en esp�rant un jour prochain o� une Turquie d�mocratique baptiserait une art�re, une rue ou une place d?Istanbul ou d?Ankara en souvenir du martyre arm�nien.
Voici donc le geste que nous souhaitons proposer au Conseil de Paris. Quel plus beau symbole, alors que Paris s?appr�te � ouvrir en 2006 l?ann�e de l?Arm�nie en France?.
Je vous remercie.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci.
Je donne la parole � M. Jacques BRAVO.
M. Jacques BRAVO, maire du 9e arrondissement. - Je voulais r�agir � cette proposition assez stup�fiante, parce que comme souvent quand il veut montrer son int�r�t pour les affaires municipales de Paris, Pierre LELLOUCHE agit sur ses dossiers en dilettante.
Premi�rement, nous n?avons eu connaissance de son v?u qu?une fois la s�ance du Conseil d?arrondissement, la semaine derni�re, commenc�e. Est-ce la meilleure fa�on de lancer une telle initiative sur un sujet aussi important que la m�moire arm�nienne et de proposer de d�baptiser un square dont la d�nomination remonte � 1863 et qui fait donc partie de la m�moire collective parisienne ?
Deuxi�mement, Pierre LELLOUCHE ne s?est m�me pas donn� la peine de venir lui-m�me pr�senter son texte en Conseil d?arrondissement la semaine derni�re. Nous le savons tous, vous le savez ici, ses nombreuses occupations internationales l?emp�chent de se consacrer autant qu?il le voudrait � ses mandats locaux.
Troisi�mement, Pierre LELLOUCHE ne s?est m�me pas donn� la peine, lui-m�me, de pr�senter son texte devant le Conseil de Paris. Nous le savons, vous le savez, ses occupations internationales l?emp�chent de se consacrer autant qu?il le voudrait � son mandat parisien.
Enfin, il n?a manifestement pas pris la peine de se renseigner aupr�s des associations qui repr�sentent la communaut� arm�nienne dans le 9e arrondissement, des initiatives d�j� prises en ce domaine, et je le dis avec gravit� parce que c?est un sujet sur lequel je suis personnellement au travail depuis quatre ans. S?il l?avait fait, il saurait que c?est � la demande du Comit� de coordination des Arm�niens de France, le C.C.A.F., qui est l?instance repr�sentative de la communaut� arm�nienne, qu?un projet de d�nomination d?une place du 9e arrondissement, au nom de Schavarch MISSAKIAN, qui est le fondateur du premier journal de la libert� d?Arm�nie, le journal ?Haratch?, est en cours d?instruction et que c?est un sujet compliqu�. Il saurait alors que ce type de d�cision ne se prend pas � la l�g�re, surtout lorsque l?on veut d�baptiser avant de rebaptiser. Ainsi un site a �t� trouv� dans le 9e arrondissement, il devrait le savoir s?il participait, lui-m�me, plus de deux fois par an au Conseil du 9e arrondissement.
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Heureux hasard, ce site se trouve justement en face du square Montholon et je m?adresse maintenant � l?Ex�cutif, � Jean-Pierre CAFFET. Je crois que ce dossier devrait bient�t �tre examin� par la Commission des d�nominations et ensuite �tre soumis au vote de notre Assembl�e.
Chers coll�gues, deux hypoth�ses : ou bien vous consid�rez que cette initiative est vraiment importante, que cette cause arm�nienne est importante et Pierre LELLOUCHE, vous la d�fendez bien mal. Ou bien? Ecoutez ! Sur un sujet comme cela, je peux le dire ! Ou bien, comme je le crois, vous �tes vraiment pris par votre campagne interne de primaire qui ressemble vraiment de plus en plus � une course � l?�chalote de l?U.M.P. et vous vous emparez de tout sujet comme d?un faire-valoir et sur le sujet pr�cis de l?Arm�nie, c?est indigne.
Vos revirements r�cents dans l?avant-dernier alin�a que vient de lire notre coll�gue Fran�ois LEBEL, vos revirements r�cents sur la question de l?entr�e de la Turquie dans l?Union europ�enne expliquent sans doute cet activisme soudain.
Pour ma part, je continue, jour apr�s jour, � faire vivre toutes les m�moires du 9e arrondissement, mais dans le respect des habitants du 9e arrondissement. Merci, je suis r�solument contre ce v?u.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur Jacques BRAVO.
Monsieur LEBEL ? Dites un mot et ensuite la parole sera � Jean-Pierre CAFFET.
M. Fran�ois LEBEL, maire du 8e arrondissement. - Je voudrais dire un mot quand m�me parce que je regrette qu?� l?occasion de cette d�nomination, qui aurait pu �tre consensuelle, M. BRAVO se soit livr� � des attaques personnelles contre Pierre LELLOUCHE alors qu?il n?est pas l� et contre moi-m�me?
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Il faudrait qu?il vienne plus souvent !
M. Fran�ois LEBEL, maire du 8e arrondissement. - Et contre moi-m�me qui n?y suis pas pour grand chose et qu?il a cru devoir qualifier de ?petit t�l�graphiste?. Bon, tr�s bien, je le note. Je note surtout que M. Jacques BRAVO est visiblement piqu� au vif et je ne manquerai pas de faire savoir, via M. LELLOUCHE, que la communaut� arm�nienne notera avec int�r�t qu?il est contre le v?u en question. C?est tout.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - D?accord. C?est plus subtil que cela.
Jean-Pierre CAFFET ?
M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint. - Monsieur LEBEL, chers coll�gues, je ne vous dirai pas ?petit t�l�graphiste??
M. Fran�ois LEBEL, maire du 8e arrondissement. - Merci.
M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint. - Chers coll�gues, donc, je ne vais pas r�p�ter ce qu?a dit Jacques BRAVO mais ce par quoi je voulais commencer, � savoir le constat que M. LELLOUCHE n?est pas l� en s�ance pour d�fendre une cause qui, j?imagine, lui tient profond�ment � c?ur : celle de la cause arm�nienne dont je suis tout � fait pr�t � reconna�tre l?importance.
Du point de vue de l?Ex�cutif, je suis d�favorable � ce v?u. Je suis d�favorable � ce v?u parce que je crois que la cause arm�nienne est quelque chose d?extr�mement important, qu?il faut en discuter sereinement, en relation avec la communaut�. Je n?ai pas le sentiment que cela a �t� fait, compte tenu de ce qu?a dit Jacques BRAVO.
Par ailleurs, s?il fallait honorer la communaut� arm�nienne, une initiative a �t� prise, celle qu?a d�crite Jacques BRAVO, � savoir de donner le nom du fondateur du journal ?Haratch? � un endroit qui est situ� � proximit�, justement, du square Montholon.
Je ne vois pas l?int�r�t, si vous voulez, de d�baptiser ce square qui a �t� d�nomm� au d�but du XIXe si�cle, qui a abrit� pendant longtemps une centrale syndicale, et que tout le monde conna�t � Paris comme �tant ce lieu.
M. Fran�ois LEBEL, maire du 8e arrondissement. - Vous l?avez bien fait pour Richepanse.
M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint. - Vous ne pouvez pas comparer Richepanse et Montholon. Nous nous sommes d�j� expliqu�s dans un Conseil de Paris � ce sujet avec M. LEGARET, nuitamment, je m?en souviens.
Voil� pourquoi l?Ex�cutif est d�favorable � ce v?u et retient plut�t l?initiative qui a �t� prise par Jacques BRAVO, initiative qu?il vient de vous d�crire et de vous rappeler.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci.
J?ai juste un mot de Jean-Pierre PIERRE-BLOCH avant de passer au vote.
M. Jean-Pierre PIERRE-BLOCH. - Je voudrais dire � M. BRAVO, comme � M. CAFFET, que parce qu?on a oubli� le g�nocide arm�nien et qu?on ne l?a jamais reconnu, il y a eu d?autres g�nocides. Il faut savoir que, si les Nations avaient r�agi au g�nocide arm�nien, il n?y aurait peut-�tre pas eu le g�nocide juif que nous avons connu et d?autres g�nocides. C?est pour moi une erreur historique impardonnable.
Aujourd?hui, que l?on parle encore de dire, oui ou non, le g�nocide arm�nien ! Oui, il y a eu un g�nocide. Oui, il y a eu un assassinat monstrueux contre des femmes, des enfants et des vieillards. Parce qu?on a oubli� ce g�nocide, parce qu?on n?a jamais voulu le reconna�tre, il y a eu le g�nocide juif. C?est tout ce que je voulais dire.
��������� Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente.� - Jean-Pierre PIERRE-BLOCH, je crois que nous pouvons partager en partie ce que vous dites, mais enfin cela n?a pas grand-chose � voir avec le square !
M. Jean-Pierre PIERRE-BLOCH. - Si !
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - La parole est � M. BRAVO, puis M. SCHAPIRA et ensuite nous passons au vote.
M. Jacques BRAVO, maire du 9e arrondissement. - Tr�s simplement.
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Cela fait 30 ans que je fais des manifestations avec tous les Arm�niens sur la reconnaissance du g�nocide arm�nien. Je n?accepte pas ce type de propos. Vous le savez tous, nombreux sont les r�publicains qui se sont battus pour la reconnaissance du g�nocide, � commencer par le Maire de Paris, et nous �tions nombreux le jour de l?inauguration de la statue de Komitas avec toute la communaut� arm�nienne. Donc ne disons pas, dans cet h�micycle, que cette cause nous a laiss�s indiff�rents, etc. Ce n?est pas vrai. Et ne nous laissons pas pi�ger par ce type d?initiative gesticulatoire qui, encore une fois, n?est pas � la hauteur de l?enjeu.
Cela fait trois ans que je discute avec toutes les composantes de la communaut� arm�nienne de Paris pour trouver un lieu, le type d?initiative, les types de nom qui leur conviennent. Cela ne se d�cr�te pas de l?ext�rieur, chers amis. Quand on croit � une cause, on la respecte !
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci.
La parole est � Pierre SCHAPIRA.
M. Pierre SCHAPIRA, adjoint. - Excusez-moi, Madame la Maire, mais sur cette affaire-l�, je crois que Jacques BRAVO vient d?en dire un aspect. Nous avons inaugur�, avec toute la communaut� arm�nienne et l?ambassadeur d?Arm�nie, la statue de Komitas, �rig�e cours Albert 1er. Cela a �t� une grande manifestation. Tous les ans, nous recevons ici, le 24 avril, la communaut� arm�nienne. Cette ann�e, nous avons pavois� l?H�tel de Ville pour le 90e anniversaire du g�nocide arm�nien et nous avons donn� un caract�re particulier � la r�ception au cours de laquelle nous avons remis des m�dailles de la Ville de Paris pour des Arm�niens qui avaient �t� combattants. D?ailleurs, le Maire de Paris en a �t� remerci� par la communaut� arm�nienne qui lui a offert une statue.
Je crois que nous faisons vraiment beaucoup, en accord avec la communaut�. Evidemment nous combattons et nous essayons de r�tablir la v�rit� historique, ce qu?une loi vot�e par le Gouvernement de Lionel JOSPIN a fait.
M. Fran�ois LEBEL, maire du 8e arrondissement. Pourquoi vous votez contre ?
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Ecoutez, Monsieur LEBEL, si vous ne comprenez pas que l?on ne c�de pas � de basses man?uvres d?un conseiller qui n?est jamais pr�sent dans cette Assembl�e et qui de lui-m�me d�cide de d�baptiser un square et de le nommer square d?Arm�nie parce que peut-�tre?
M. Fran�ois LEBEL, maire du 8e arrondissement. - Il le propose au Conseil de Paris !
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - ? a-t-il d?autres vis�es que celles qui visent � reconna�tre � la communaut� arm�nienne la place qui est la sienne. Nous ne c�dons pas � cela.
Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u n� 40 d�pos�e par le groupe U.M.P., assortie d?un avis d�favorable l?Ex�cutif.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
La proposition de v?u n� 40 est repouss�e.
��������� Je vous remercie, mes chers coll�gues.
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