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2006, DVD 155 - Aménagement d’un réseau vert à Paris dans les Ier, 2e, 3e et 10e arrondissements. Approbation du bilan de la concertation relative à l’aménagement. - Approbation du programme de l’opération. Voeu déposé par Melle Charlotte NENNER, MM. Jacques BOUTAULT, Christophe NAJDOVSKI et les membres du groupe “Les Verts”.


M. Alain LHOSTIS, adjoint, pr�sident. - Nous passons � l?examen du projet de d�lib�ration DVD 155 sur lequel un amendement n� 14 et un v?u n� 15 ont �t� d�pos�s par le groupe ?Les Verts? : am�nagement d?un r�seau vert � Paris dans les 1er, 2e, 3e et 10e arrondissements ; approbation du bilan de la concertation relative � l?am�nagement ; approbation du programme de l?op�ration.

Je donne la parole � M. Jean VUILLERMOZ pour le groupe communiste.

M. Jean VUILLERMOZ. - Je voudrais faire un certain nombre de mises au point par rapport � ce projet de d�lib�ration.

Le r�seau vert est un grand �l�ment de notre politique de d�placement qui privil�gie un nouveau partage de l?espace public, tout comme les quartiers verts, les espaces civilis�s, les couloirs d?autobus que nous avons mis en place.

Je profite de l?occasion qui m?est donn�e pour vous rappeler que le groupe communiste est tout � fait favorable � la redistribution de l?espace public au profit des transports en commun et des modes doux. Nous l?�tions d�j� quand M. CHIRAC et M. TIBERI �taient maires et n?ont rien fait pour modifier cette situation.

Nous ne sommes ni des pro voitures ni d?incorrigibles productivistes comme certains le laissent entendre.

Aussi, nous soutenons la d�marche engag�e depuis 2001 pour am�liorer la qualit� de l?air, pour diminuer les nuisances sonores et rendre l?espace public plus convivial et plus respectueux des diff�rents usages que l?on peut en faire en milieu urbain dense.

Les nombreuses mesures que nous avons mises en place sont innovantes et nous pouvons nous en f�liciter. Mais nous ne balaierons pas en quelques ann�es seulement plus de cinquante ans de politique ayant donn� la priorit� � l?automobile en ville. Nous devons mesurer finement les impacts �conomiques, sociaux et environnementaux de ces mesures.

Ce que nous devons proposer aux Parisiens et aux Franciliens, c?est un nouveau syst�me de mobilit� plus �quilibr� et non pas seulement un empilement de mesures sans vision d?ensemble ni anticipation des effets induits.

Ainsi, nous devons prendre les pr�cautions n�cessaires � la pleine r�ussite de cette politique.

Je veux le dire tr�s fort. Nous n?acceptons pas les injonctions de nos coll�gues du groupe ?Les Verts? et les commentaires politiciens des autres. Non, nous ne rentrerons pas dans les rangs. Non, le conservatisme n?est certainement pas � chercher chez les communistes. De tels propos font injure au d�bat d�mocratique.

Aussi, nous posons avec force et conviction l?�valuation n�cessaire des mesures que nous avons engag�es depuis 2001 car nous n?acceptons pas le fait que la mobilit� des Parisiens et des Franciliens puisse �tre p�nalis�e et si nous disons cela, c?est parce que dans le m�me temps les offres alternatives � l?automobile sont peu d�velopp�es.

Si nous nous f�licitons de la mise en place de nouveaux services, comme, par exemple, le Noctilien et les prolongements du service du m�tro jusqu?� 2 heures du matin le week-end, ceux-ci ne pourront am�liorer � eux seuls la mobilit� des Parisiens et des Franciliens dans leur quotidien, c?est-�-dire pendant les heures de pointe o� une partie de la population s?entasse dans le m�tro et le RER, pendant que l?autre partie se retrouve coinc�e dans les bouchons et d?autres encore qui se sont tourn�s vers les deux-roues motoris�s, sont expos�s de plus en plus, et en permanence, � des accidents graves.

Aussi, je suis beaucoup moins optimiste que Denis BAUPIN quant � l?am�lioration massive des transports en commun qu?il annonce, alors que peu de choses sont programm�es.

Oui, nous soutenons fortement la rocade de m�tro en banlieue, le d�doublement de la ligne 13 et les projets de tramway, mais le probl�me majeur, c?est que nous sommes face � une segmentation des politiques de d�placement et � un d�sengagement important de l?Etat dans le domaine des transports urbains.

La voirie est en grande partie de la comp�tence du Maire, ce qui facilite la mise en ?uvre du partage de la voirie et j?ai dit que nous �tions pour.

En revanche, les transports en commun sont du domaine de comp�tence du S.T.I.F. qui vient d?�tre r�cemment d�centralis� et qui, il faut le dire, a un cadre budg�taire tr�s limit�, avec un d�sengagement quasi total de l?Etat. On voit ainsi ce qu?il en est du contrat de projets qui est en diminution de 40 %, notamment en mati�re de transport.

Chacun sait ici que les actions que nous entreprenons � Paris au niveau de la voirie ont des impacts majeurs sur toute la zone dense.

Quel est le constat aujourd?hui ? Si Paris conna�t une diminution du trafic automobile, les communes qui nous entourent connaissent quant � elles un accroissement important du trafic automobile.

Limiter le trafic automobile dans Paris pour en augmenter l?intensit� en banlieue n?est pas souhaitable car cela participe � l?augmentation de la pollution et va donc � l?encontre de nos objectifs.

Au final, nous pensons qu?il manque r�ellement un projet commun clairement identifi� au niveau de la zone dense. Nous avons besoin d?un diagnostic clair � l?�chelle de Paris et de la zone dense, qui pose les bonnes questions.

Nous proposons ainsi qu?un Observatoire des d�placements ind�pendant � l?�chelle de la zone dense soit mis en place. Il permettrait d?�valuer globalement les effets positifs et n�gatifs de notre politique actuelle de d�placements � l?�chelle de Paris et au-del�.

Cet outil permettrait aussi de replacer en perspective et en prospective la question importante des d�placements.

De ce point de vue, la conf�rence m�tropolitaine pourrait alors sur cette base porter un projet concret de transformation de la voirie de la zone dense et mettre � plat les besoins de d�veloppement des transports en commun intra et extra muros.

Pour terminer, je voudrais simplement signaler, pour revenir au r�seau vert, que les requalifications urbaines qui accompagnent les politiques des d�placements parisiens entra�nent un rench�rissement du prix de l?immobilier qui est un facteur de ?gentrification? et ces requalifications urbaines entra�nent �galement une mutation de l?appareil commercial en faveur des loisirs et du tourisme. C?est donc tout cela que nous souhaitons voir �tudi� avant tout d�veloppement de cette politique des transports mise en ?uvre.

M. Alain LHOSTIS, adjoint, pr�sident. - Merci.

La parole est � Mme NENNER pour le groupe ?Les Verts?.

Melle Charlotte NENNER. - Merci, Monsieur le Maire, je vois que M. VUILLERMOZ a tr�s envie de parler du Plan de d�placements de Paris. C?est vrai que nous aussi, nous sommes effectivement tr�s demandeurs d?un d�bat sur la question, d?un d�bat global sur les transports et les d�placements, mais n?anticipons pas ce d�bat qui aura forc�ment lieu tr�s bient�t.

Parlons plut�t du r�seau vert. Effectivement, le ?r�seau vert?, qu?est-ce que c?est ? C?est un r�seau de rue pi�tonnes et cyclables, qui est port� par l?association �ponyme qui porte ce projet depuis pr�s de quinze ans. Et ce projet visait � mailler et � constituer un v�ritable r�seau de rues pi�tonnes dans Paris.

Effectivement, ce r�seau vert a eu le soutien des Verts depuis fort longtemps et �galement le soutien de l?actuelle majorit� puisque nous l?avons inscrit dans notre contrat de mandature en 2001 et que c?est une promesse que nous avons faite aux Parisiens.

Pourquoi soutenons nous fortement le r�seau vert � Paris ? Tout d?abord parce que cela rejoint les pr�occupations environnementalles de cadre de vie et surtout que c?est un projet qui est � destination des pi�tons qui, je dois le rappeler, sont fortement majoritaires � Paris. On a besoin d?imaginer des fa�ons de faciliter leurs modes de d�placement parce que souvent les pi�tons sont un peu les oubli�s d?une politique de partage de la voirie. Ce projet de rue pi�tonne est donc �videmment tr�s int�ressant dans Paris et � une �chelle justement globale.

C?est un projet effectivement ambitieux pour les pi�tons. J?en ai parl� et il faut dire que de ce projet ambitieux, nous sommes arriv�s � un projet quelque peu laborieux et effectivement des maires d?arrondissement n?en ont pas voulu. D?autres en ont voulu mais qu?un tout petit bout. Cela a �t� effectivement assez laborieux et je crois que l?on peut se f�liciter de voir arriver � ce Conseil de Paris enfin un premier bout d?un premier tron�on d?un premier axe du r�seau vert. Effectivement, c?est assez laborieux mais on peut imaginer que ce premier projet fera tache d?huile et donnera aux maires d?arrondissement qui �taient r�ticents l?envie d?avoir un axe r�seau vert dans leur arrondissement.

Voil� pour ce projet que nous allons soutenir, d?autant qu?il va dans le 10e arrondissement, je dois le rappeler, passer par la rue Ren�-Boulanger, et que ce projet r�pond � une attente tr�s forte des commer�ants et des habitants de la rue Ren�-Boulanger qui s?�taient �norm�ment mobilis�e et qui nous avaient demand� d?en faire une priorit� budg�taire pour cette ann�e. On est donc �videmment fort contents de voir ce projet aboutir pour la rue Ren�-Boulanger. Je vous rappelle qu?au dernier Conseil de Paris, en tout cas en juin, le projet r�seau vert �tait compl�tement � l?eau et gr�ce au v?u que nous avons vot�, il a �t� rep�ch�. Nous voterons pour le r�seau vert sauv� des eaux.

En revanche, nous proposons un amendement � ce projet pour inclure dans ce premier axe de r�seau vert les rues Taylor et Sampaix dans le 10e arrondissement. En effet, depuis juin, que s?est-il pass� ? Une forte mobilisation des riverains et des commer�ants de la rue Lucien Sampaix s?est faite en faveur du projet R�seau vert, en particulier avec une p�tition ?Sauvons le r�seau vert? qui a rassembl� beaucoup de signatures en tr�s peu de jours.

Et ce projet de R�seau vert qui a �t� annonc� et qui avait �t� promis aux habitants des rues Taylor et Sampaix montrait qu?il y avait un �norme besoin dans ces rues, en particulier de s�curit� et de confort des pi�tons, parce qu?il y a des cr�ches et des �tablissements scolaires dans cette rue et �galement des organismes de formation, et qu?effectivement la place trop importante accord�e � la voiture pouvait nuire au d�veloppement du commerce de proximit� et � l?animation de la rue.

Enfin, nous consid�rons que les engagements pris vis-�-vis de ces riverains et des commer�ants doivent �tre tenus et priment par rapport � un calendrier �lectoral. Nous consid�rons donc que nous devons continuer cet axe R�seau vert jusqu?au canal Saint-Martin en 2007 en tant qu?exception � la r�gle g�n�rale de ne pas faire de travaux en 2007. Pourquoi une exception � la r�gle ? Tout simplement parce qu?elle est demand�e par les riverains et les commer�ants. Donc, je crois que l?on ne peut que saluer ces demandes de travaux qui tranchent quelque part avec l?opinion g�n�rale comme quoi les Parisiens en auraient marre des travaux.

Je crois que les habitants, les commer�ants de la rue Sampaix nous prouvent qu?ils sont demandeurs et que cela rejoint des pr�occupations g�n�rales qui visent � favoriser les pi�tons � Paris.

(Applaudissements sur les bancs du groupe ?Les Verts?).

M. Alain LHOSTIS, adjoint, pr�sident. - Ce v?u a �galement fait l?objet d?un vote au Conseil d?arrondissement.

Mme DOUVIN souhaite intervenir.

Mme Laurence DOUVIN. - Merci, Monsieur le Maire.

Nous avons vu le territoire parisien se couvrir peu � peu d?un nombre de chantiers impressionnant. Certains font partie des grandes r�alisations de la Municipalit� : le tramway, les bus Mobiliens, les espaces civilis�s, les quartiers verts. Les autres, pour �tre plus discrets n?en sont pas moins nombreux : �largissement des trottoirs, installation de feux tricolores, am�nagement de pistes cyclables, etc. Le r�sultat imm�diat de cet �tat de fait est la mont�e du m�contentement des Parisiens qui n?en peuvent plus de ces chantiers. A cela, la r�ponse de la Municipalit�, c?est ?attendez braves gens, vous allez voir que tout ira bien apr�s les travaux. Ce sera le paradis ou presque?.

Le Maire de Paris a r�p�t� cette d�claration et a affirm� � de nombreuses reprises que tout serait termin� fin 2006, pour laisser les Parisiens respirer avant les �lections municipales, bien s�r. Il l?a r�p�t� ce matin dans sa longue r�ponse sur le Plan de d�placements de Paris. Il veut apaiser la voirie. Il faut dire qu?elle en a bien besoin.

Alors je ne comprends pas. Je lis dans ce projet de d�lib�ration que les travaux du r�seau vert sont programm�s de septembre 2006 � mars 2007. Et quand je rel�ve cette contradiction en 3e Commission, j?obtiens une r�ponse lapidaire : toute r�gle a ses exceptions.

J?aimerai bien comprendre qui est aux commandes de cette politique. Y a-t-il effectivement une exception ? Pourquoi, si c?est le cas, est-elle en faveur des v�los ? Y a-t-il accord de la majorit� ? Quand j?entends M. VUILLERMOZ, je dois dire que je me pose des questions. J?ai rarement entendu dresser un constat aussi s�v�re pour d�noncer le manque d?un projet commun dans la politique des d�placements.

Bien. Permettez-moi de dire que j?attends personnellement avec impatience la fin des travaux pour que tous puissent constater, comme certains le font d�j�, que la situation est en r�gle g�n�rale non pas meilleure qu?avant, mais bel et bien pire. Et c?est d�j� l?avis par exemple des utilisateurs de la gare du Nord ou des riverains des petites rues o� est stock� tout le trafic que vous avez chass� des avenues dites civilis�es, avec des v�hicules qui klaxonnent, polluent et d?autres encore. Vous avez r�veill� Paris qui est redevenu la ville des klaxons comme il y a plus de vingt ans.

En ce qui concerne le r�seau vert, dont nous parlons dans ce projet de d�lib�ration, et en ce qui concerne le 1er arrondissement, je voudrais simplement me faire l?interpr�te de JeanFran�ois LEGARET pour dire qu?il est favorable en ce qui concerne la rue Saint-Denis, mais qu?effectivement il serait bon d?�viter des travaux de voirie co�teux, notamment en ce qui concerne la derni�re section de la rue Saint-Denis, et qu?il serait donc judicieux, Monsieur le Maire, de renoncer � ces travaux entre la rue de Rivoli et la rue des Lombards.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

M. Alain LHOSTIS, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. Jacques BOUTAULT.

M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. Monsieur le Maire, chers coll�gues, je crois qu?il faut vraiment n?avoir jamais fait de v�lo � Paris pour ne pas percevoir l?urgente n�cessit� de ces am�nagements de voirie. Parce que se d�placer en toute s�curit� en utilisant ce moyen de transports, le moins polluant apr�s la marche � pied, c?est encore un r�ve lointain malgr� les efforts r�alis�s par notre collectivit� depuis cinq ans.

Contraints au respect d?un Code de la route con�u pour les v�hicules � moteur, le cycliste en concurrence avec l?automobile n?a pas sa place dans notre cit�. Faire le tour d?un p�t� de maison parce qu?une rue de six m�tres de large est � sens unique, d�s lors que l?on ne poss�de pour toute force motrice que ses jambes et pour tout carburant que son souffle, para�t le plus souvent absurde au cycliste normalement constitu�.

Alors que 60 % des Parisiens ne poss�dent pas de voiture, se d�placer � v�lo en famille pour, par exemple, se rendre aujourd?hui du centre-ville au parc de la Villette (le trajet du futur r�seau vert) rel�ve de l?infanticide !

De m�me, se d�placer quotidiennement � v�lo pour se rendre � son travail est certes plus rapide qu?avec tout autre moyen de transport mais cela, pour le coup, rel�ve d?une haute conception de l?engagement citoyen ou du masochisme.

La lutte contre la pollution et le d�r�glement climatique passe par un changement de nos comportements quotidiens. Notre Ville, dans ses pr�rogatives locales, doit encourager de fa�on tr�s volontariste les modes de d�placements non polluants en d�veloppant les transports en commun mais aussi, en parall�le, en facilitant et s�curisant la pratique cycliste.

Les am�nagements, comme la loi, doivent prot�ger les plus faibles - les v�los et les pi�tons - contre les plus forts - les automobiles et les camions.

Le r�seau vert ne doit pas �tre pens� comme un gadget ou une concession qui serait faite aux �cologistes. Il doit s?inscrire dans une volont� politique affirm�e de modifier la voirie pour que se d�placer � v�lo devienne simple, banal et accessible � tous.

La pratique du v�lo a consid�rablement augment� � Paris ces derni�res ann�es. Pour qu?elle se d�veloppe encore, il faut multiplier les voies pi�tonnes et cyclistes ; cela me para�t une urgente n�cessit�.

Chers coll�gues, je vous remercie pour votre attention.

(Applaudissements sur les bancs des groupes ?Les Verts?, socialiste et radical de gauche, communiste et du Mouvement r�publicain et citoyen).

M. Alain LHOSTIS, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur BOUTAULT.

Je donne la parole � M. Denis BAUPIN.

M. Denis BAUPIN, adjoint, rapporteur. - M. VUILLERMOZ a fait une longue intervention qui ne portait pas directement sur le r�seau vert.

On a des discussions, y compris encore aujourd?hui, sur ces questions de politique globale des d�placements et pour une partie du constat qu?il fait, je ne suis pas en d�saccord. Le d�sengagement de l?Etat, la dissociation des comp�tences qui rend difficile la mise en place d?une politique coh�rente entre l?offre de transport collectif, l?investissement sur les r�seaux lourds, les politiques de stationnement, les politiques de circulation, etc., tout cet �clatement, la place de la Pr�fecture de Police dans ces dispositifs rend �videmment extr�mement complexe le fait de mener une politique coh�rente sur le territoire parisien. Je peux vous confirmer que ce n?est pas simple tous les jours.

Ceci �tant, je dois dire que je ne partage pas votre point de vue sur quelques points - et je pr�f�re le dire ici -, notamment sur le fait que l?augmentation d?offre de transport collectif qui a �t� d�cid�e par le Syndicat des transports d?Ile-de-France ou qui a m�me commenc� � �tre mise en place serait anecdotique ou en tout cas largement insuffisante.

Puisque vous avez eu la gentillesse de me faire part de cet argument ce matin, j?ai demand� � ce que l?on me fasse une �valuation en termes de chiffrage. Je peux vous indiquer qu?entre 2001 et 2007, l?augmentation de l?offre de m�tro sera de l?ordre de 350.000 voyages par jour - je parle bien en termes d?offre suppl�mentaire - et pour les bus de 180.000 voyages par jour.

Apr�s on peut discuter de la localisation de tout cela mais cela donne malgr� tout des ordres de grandeur puisque la r�duction de la circulation automobile dans Paris est de l?ordre de 300.000 voyages par jour. Donc si on compare les ordres de grandeur, on voit malgr� tout qu?il n?y a pas � ce point une dissociation et m�me plut�t une plus grande offre de transports collectifs par rapport � la diminution de la circulation automobile. Je parle bien de l?offre une fois qu?elle aura �t� mise en service, ce qui n?est pas encore le cas aujourd?hui. On voit bien qu?on est quand m�me sur quelque chose qui n?est pas anecdotique, loin de l�.

En ce qui concerne le manque de projets communs, il y a quand m�me le Plan de d�placement urbain d?Ile-de-France. Ce plan de d�placement urbain, certes, je dois regretter que seule la Ville de Paris le prenne au s�rieux et donc que nous soyons les seuls � r�ellement l?avoir mis en place. Je pense notamment � l?Etat qui n?a pas fait son travail puisqu?il �tait responsable du P.D.U. depuis son adoption et que l?Etat aurait d� impulser sa mise en oeuvre.

En ce qui concerne l?id�e d?un observatoire sur la politique des d�placements sur la zone dense, c?est une co�ncidence ; je ne savais pas du tout que vous l?�voqueriez mais j?avais tout � l?heure une r�union avec les responsables de l?A.P.U.R. et je leur ai fait la suggestion justement que dans le programme de travail 2007 de l?A.P.U.R. nous r�fl�chissions aux outils n�cessaires � un tel observatoire (des politiques des d�placements) sur la zone dense. Donc les grands esprits se rencontrent et sur cette id�e, nos avis sont convergents.

Vous dites, vous, que tant que l?on n?aura pas de politique qui r�ussirait � investir suffisamment sur la rocade orbitale, vous �tes pour une suspension, si je comprends bien, de la politique municipale des d�placements. Je caricature un peu votre pens�e mais grosso modo, c?est un peu ce que vous disiez. L�, c?est un point sur lequel �videmment je ne vous rejoins pas. Cela voudrait donc dire que nous laisserions entre les mains de l?Etat, qui est l?investisseur principal, la d�cision finale sur la politique parisienne en mati�re de d�placements et cela nous r�duirait � l?im-puissance. C?est ce que je comprends et c?est mon argumentaire.

On a entendu Jean VUILLERMOZ. Je donne mon point de vue. Nous ne sommes pas d?accord, ce n?est pas grave. On a le droit d?�changer des arguments mais ce que j?ai entendu en tout cas, c?est l?id�e qu?il faudrait tout arr�ter. Donc, sur ce point nous ne pouvons pas �tre d?accord.

Dernier �l�ment de r�ponse � Jean VUILLERMOZ sur le prix de foncier li� aux politiques de d�placement. D?apr�s le travail fait par l?A.P.U.R., le constat que l?on peut faire, c?est que dans les quartiers verts, contrairement � ce qu?il �tait parfois �crit, le prix du foncier n?a pas plus augment� que sur le reste de Paris. Il a augment�, mais de la m�me fa�on que sur le reste de Paris. C?est �videmment une pr�occupation mais c?est une pr�occupation sur l?ensemble de la Capitale.

En revanche, il est vrai que sur le trajet du tramway le prix du foncier a plus augment� que la moyenne sur la Capitale. On voit donc bien qu?il y a des ph�nom�nes li�s aux politiques de d�placement et de qualit� d?espace public qui ont des implications sur le prix du foncier, qui appellent sans doute d?autres r�ponses sur la fa�on de traiter cette question du prix du foncier et qui �chappent quand m�me, je dois l?avouer, aux seules politiques de d�placement.

Je confirme � Mme DOUVIN ce que je lui ai dit lors de la 3e Commission. C?est-�-dire que toute r�gle a ses exceptions et que c?est bien une exception d�cid�e par le Maire de Paris, pour le cas o� elle aurait des craintes sur le fait que le Maire de Paris aurait bien donn� son accord.

En ce qui concerne l?intervention qu?elle a faite au nom de M. LEGARET, je n?ai pas bien compris : il est pour mais il est contre. C?est �videmment toujours facile d?�tre pour les principes et contre lorsqu?il y a des r�alisations. Nous, nous sommes pour la mise en ?uvre du r�seau vert, y compris dans le 1er arrondissement.

Enfin, je vais remercier Mme NENNER et M. BOUTAULT pour leurs interventions qui ont largement re-d�velopp� ce qu?�tait le r�seau vert. Je n?y reviendrai pas, ils ont largement indiqu� quels �taient ses avantages.

En ce qui concerne l?amendement n� 14, je suis au regret de devoir vous indiquer que l?avis de l?Ex�cutif est n�gatif, comme vous le saviez par avance.

M. Jean VUILLERMOZ. - Je demande la parole.

M. Alain LHOSTIS, adjoint, pr�sident. - Monsieur VUILLERMOZ, vous avez la parole.

M. Jean VUILLERMOZ. - Je voudrais simplement m?expliquer par rapport � ce qu?a dit M. Denis BAUPIN. L?objet de mes propos n?est pas de dire : ?Il faut tout arr�ter?. Vous avez tr�s mal compris et ce n?est pas notre objectif.

Notre objectif est de dire : Une politique a �t� mise en oeuvre depuis 2001 ; cette orientation politique, nous sommes d?accord avec et nous l?avons toujours vot� favorablement.

Ce que nous disons simplement aujourd?hui, c?est que cette politique a des cons�quences et que ces cons�quences, il faut les �valuer et s?il faut corriger, corrigeons. Je crois que nous sommes tous d?accord sur cet aspect : il n?est pas question pour nous de penser qu?il faut arr�ter.

S?il faut corriger, corrigeons. S?il faut continuer, continuons. Mais il faut �valuer. Il faut �valuer le fait qu?il y ait eu des transferts vers les deux-roues et que cela pose un certain nombre de probl�mes, parce que je ne pense pas que ni vous ni nous ne l?avions imagin�. Le probl�me de l?engorgement du m�tro, le fait qu?il y ait de plus en plus de monde dans le m�tro, cela, je pense que vous et nous, nous l?avions imagin�. Aujourd?hui, cela pose un certain nombre de probl�mes.

Vous annoncez que de 2001 � 2007, il va y avoir 350.000 places en plus par jour dans le m�tro et le RER ; je veux savoir comment. Parce que, � ma connaissance, il n?y a pas une fr�quence suppl�mentaire dans les m�tros.

Il y a le probl�me de la ligne 13 parce que 350.000 places en plus, cela prend en compte la ligne 13. Or, ?Ouragan? ne sera pas mis en ?uvre avant deux ans sur la ligne 13.

Donc ce que je veux savoir, ce sont les conditions qui font que demain, tr�s prochainement, la mobilit� va �tre am�lior�e ou non. Notre objectif est de ne pas agir par la seule contrainte. Nous comprenons bien qu?il est n�cessaire de faire usage d?une certaine contrainte, mais l?objectif de la Ville de Paris ne peut se r�sumer � cela.

M. Alain LHOSTIS, adjoint, pr�sident. - Monsieur LEGARET, vous avez la parole pour une minute.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Je serai plus bref, mais excusez-moi. M. BAUPIN dit qu?il ne comprend pas ma position, mais il la conna�t fort bien. On a particip� ensemble � une r�union publique sur les 1er et 2e arrondissements. J?ai dit, et je le r�p�te : je suis totalement favorable au R�seau vert, si c?est une incitation � renforcer l?usage du v�lo dans la zone pi�tonne de la rue Saint-Denis. Je ne me d�juge pas, je tiens la m�me position.

Nous consid�rons, et le Conseil du 1er arrondissement a consid�r�, en donnant son avis, que les travaux consistant � casser les trottoirs existants dans le bas de la rue Saint-Denis �taient co�teux et inutiles, et ne sont absolument pas indispensables � la signal�tique du R�seau vert.

Si je dois encore m?expliquer plus longuement, je suis pr�t � le faire aupr�s de M. BAUPIN, mais je souhaite qu?il ne d�forme pas nos propos qui sont unanimes au sein du Conseil du 1er arrondissement.

Merci.

M. Alain LHOSTIS, adjoint, pr�sident. - Monsieur BAUPIN, souhaitez-vous intervenir ?

M. Denis BAUPIN, adjoint, rapporteur. - Je peux dire � Jean VUILLERMOZ que j?entends bien la r�ponse qu?il a faite et je ne vais pas poursuivre. Je pense que nous aurons l?occasion dans les jours qui viennent de poursuivre ce d�bat. Il faut qu?on l?approfondisse et qu?on v�rifie, les uns et les autres, si nos positions sont compatibles ou non.

M. Alain LHOSTIS, adjoint, pr�sident. - Merci.

Nous allons d?abord voter sur l?amendement n� 14 propos� par Mmes NENNER, V�ronique DUBARRY et les �lus du groupe ?Les Verts?, avec un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Je mets aux voix, � main lev�e, l?amendement n� 14.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

L?amendement est rejet�.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DVD 155.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2006, DVD 155).

Maintenant, s?agissant du v?u n� 15 qui recoupe un peu le m�me probl�me mais sans s?y rattacher, la parole est � M. NAJDOVSKI.

M. Christophe NAJDOVSKI. - Comme l?a rappel� notre coll�gue Charlotte NENNER tout � l?heure, le projet de d�lib�ration que nous venons de voter n?est qu?une premi�re �bauche du R�seau vert qui, comme son nom l?indique, doit consister en un v�ritable maillage de rues sur tout le territoire parisien, ce qui n?est pas encore le cas aujourd?hui.

Je voudrais simplement dire rapidement, puisque le temps presse, qu?aujourd?hui le d�sir de rues pi�tonnes et semi-pi�tonnes � Paris reste tr�s fort. La majorit� des habitants sont pr�ts � supporter quelques mois de travaux s?ils sont assur�s de profiter d?une rue plus calme, plus s�re et plus conviviale. Certains commer�ants se mobilisent m�me pour r�duire la place de l?au-tomobile.

Les rues semi-pi�tonnes se caract�risent par une circulation automobile faible et lente, 15 kilom�tres/heure, une priorit� donn�e aux pi�tons et aux cyclistes, tout en pr�servant l?accessibilit� pour les livraisons, les taxis, les riverains et, bien entendu, les v�hicules de service et de secours.

Ce type de rue maintient la souplesse et la mixit� de l?espace public, tout en donnant une nette priorit� aux modes de d�placement les moins polluants et les plus fragiles.

L?association R�seau vert, dont nous avons parl� tout � l?heure, propose depuis une quinzaine d?ann�es la cr�ation d?un r�seau de rues � priorit� pi�tonne et cyclable, o� les transports en commun, les riverains, les v�hicules de livraison peuvent circuler. Ce r�seau de rues constituerait un maillage permettant de relier les diff�rents quartiers parisiens entre eux pour les d�placements quotidiens ou bien encore pour la promenade.

C?est pourquoi nous proposons le v?u suivant :

- que, dans le cadre du Plan de d�placements de Paris, soit int�gr� l?objectif de r�aliser un r�seau structurant de rues cyclables et pi�tonnes, maillant tous les arrondissements sur le principe du R�seau vert, avec au moins un axe par arrondissement ;

- deuxi�mement, que des cr�dits d?�tudes pour le d�veloppement du R�seau vert soient int�gr�s au budget 2007.

Je vous remercie.

M. Alain LHOSTIS, adjoint, pr�sident. - Monsieur BAUPIN, vous avez la parole.

M. Denis BAUPIN, adjoint. - Je voudrais indiquer � Christophe NAJDOVSKI et au groupe des Verts que, bien �videmment, le Plan de d�placements de Paris devra reprendre le principe du R�seau vert, c?est une �vidence et donc c?est un engagement pris dans le cadre...

Je vous rassure, c?est la poursuite du R�seau vert. Je ne voudrais pas vous inqui�ter, Monsieur LEGARET, dans le 1er arrondissement c?est pour demain !

La poursuite de ce R�seau vert sera bien reprise dans le projet du P.D.P.

A ce jour, la proposition que nous vous faisons pour acter la volont� qui est exprim�e par ce v?u, serait de modifier le texte, comme nous en sommes convenu. Dans le premier des deux alin�as qui cl�turent le v?u, nous proposons de s?en tenir � ?dans le Plan de d�placements de Paris, soit int�gr� l?objectif de r�aliser un r�seau structurant de rues cyclables et pi�tonnes maillant Paris? et deuxi�me alin�a, inchang�, donc ?des cr�dits d?�tudes pour le d�veloppement du R�seau vert soient int�gr�s au budget 2007?.

M. Alain LHOSTIS, adjoint, pr�sident. - L?explication de vote de M. COMBROUZE.

M. Francis COMBROUZE.- J?ai relev� que Denis BAUPIN proposait de supprimer ?arrondissement? et de mettre ?Paris?. Ce que nous disions simplement sur ce projet de v?u, apr�s en avoir d�battu dans notre groupe, c?est qu?il nous para�t que ceci doit �tre trait� dans le cadre du Plan de d�placements de Paris. Il s?agit tout simplement d?avoir une d�cision coh�rente et de ne pas avoir des d�cisions d?am�nagement de voirie qui ne r�pondent pas � une logique de syst�me � la fois rue pi�tonne, rue cyclable. Notons que les pistes cyclables ont augment� de 12 % en 2005, ce qui montre que la Ville a continu� ses efforts.

Mais d�s lors qu?il y a un plan de d�placements � d�battre, dans une coh�rence d?ensemble, il nous semble tout � fait pr�matur� de dire maintenant qu?il y aura dans chaque arrondissement tel ou tel am�nagement. Il ne s?agit pas d?avoir quelques rues pi�tonnes, et nous en voulons chez nous, mais comprenez que ceci concerne aussi nos voisins et que nous devons en discuter.

Je termine pour dire que le groupe communiste s?abstiendra sur ce v?u, m�me amend� par M. BAUPIN qui remplace ?arrondissement? par ?Paris?.

M. Alain LHOSTIS, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u ainsi amend� avec un avis favorable.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Le v?u amend� est adopt�. (2006, V. 307).

La s�ance est suspendue.

La reprise ce soir sera � 21 heures 45.

Septembre 2006
Débat
Conseil municipal
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