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5 - 2012, Observations sur le déroulement de la séance.

5 - 2012, Observations sur le d�roulement de la s�ance.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Le groupe Centre et Ind�pendants, vous avez un rappel au r�glement ?

Monsieur DUBUS, je vous donne la parole.

M. J�r�me DUBUS. - Merci, Monsieur le Maire.

Bien �videmment, notre groupe, en l?absence de son Pr�sident, s?associe � cette minute de silence en hommage aux victimes du drame atroce survenu ce matin.

Je voulais revenir simplement sur la comm�moration du 19 mars.

Un simple rappel au r�glement pour traduire en quelques mots la divergence apparue lors de la Conf�rence d?organisation entre votre Majorit� et les groupes d?Opposition.

Cette s�ance d�bute exceptionnellement � 10 heures 30 et s?ach�vera � 17 heures 30. Elle est �court�e pour permettre aux �lus qui le souhaitent de comm�morer avec la F.N.A.C.A. le 50e anniversaire du cessez-le-feu en Alg�rie.

Cette date fait, depuis des ann�es, pol�mique, du fait des milliers de morts militaires, civils, pieds-noirs ou musulmans et bien entendu harkis qui ont disparu en Alg�rie apr�s le 19 mars 1962.

Je pense tout particuli�rement aux 46 morts � Alger le 26 mars, aux 700 Europ�ens tu�s � Oran le 5 juillet 1962 et surtout � 90.000 Harkis tu�s apr�s le 19 mars.

D?autres associations d?ailleurs pr�f�rent comm�morer le 5 juillet, date de la fin de la pr�sence fran�aise, ou m�me le 5 d�cembre, date fix�e par le Pr�sident CHIRAC et confirm�e ce matin par Marc LAFFINEUR, Secr�taire d?Etat aux anciens combattants dans un article du ?Figaro?.

Toutes les m�moires doivent �tre respect�es et trait�es sur un pied d?�galit�. En d�calant les horaires des s�ances du Conseil, vous souhaitez donner un caract�re officiel � la date du 19 mars, au risque de choisir une lecture partielle et partiale de l?histoire.

Monsieur le Maire, comme il a �t� dit lors de la conf�rence d?organisation, les groupes d?Opposition n?h�siteront pas � demander un traitement similaire pour d?autres comm�morations, si les dates co�ncident avec des s�ances du Conseil de Paris.

Vous cr�ez un pr�c�dent, c?est votre droit, c?est une orientation que nous ne partageons pas. Votre hommage aux morts des �v�nements d?Alg�rie a du sens, mais d?autres hommages en ont �galement.

Merci de bien vouloir comprendre le sens de notre d�marche ce matin.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur DUBUS, d?abord, vous avez raison de dire que le droit donne au Maire dans toutes les communes de France la ma�trise des horaires du Conseil municipal. C?est partout pareil.

Deuxi�mement, les 19 mars de chaque ann�e, des �lus du Conseil de Paris rendent hommage aux 752 Parisiens morts pour la France dans la guerre d?Alg�rie.

C?est, chaque 19 mars, l?anniversaire des accords d?Evian, dont je vous rappelle que c?est le G�n�ral de Gaulle qui a eu l?honneur et le m�rite, me semble-t-il, pour la France, de les signer.

Par ailleurs, un certain nombre d?entre nous, de la Majorit� comme de l?Opposition, participent aux c�r�monies du 19 mars en hommage aux morts pour la France et notamment parisiens.

Il est tout � fait �vident - j?allais dire banal - que les s�ances du Conseil de Paris soient adapt�es � cet hommage que rendent des �lus parisiens, je n?oblige personne, de la Majorit� comme de l?Opposition.

J?en retrouve dans ces manifestations, j?en retrouverai tout � l?heure � l?Arc de Triomphe, donc nous adaptons nos horaires.

Pour le reste, on peut tout � fait consid�rer, il y avait eu un v?u au Conseil de Paris, vot� par la Majorit�, que le 19 mars doit �tre c�l�br� pour la signature des accords d?Evian.

Je n?ai, Monsieur le Conseiller, s�rement pas dans la t�te d?oublier les Harkis ou les Fran�ais d?Alg�rie, du Maroc et de Tunisie. Simplement, il y a une guerre coloniale qui a �t� men�e, qui a �t� conclue. D?ailleurs, cela s?est conclu par l?Ind�pendance de l?Alg�rie, ce qui me para�t extr�mement positif.

Je crois que l� est bien le c?ur du probl�me, mais qu?il y ait eu des victimes apr�s le 19 mars, on le sait d?autant mieux que l?O.A.S., je dis bien l?O.A.S., a men� des combats contre la R�publique, contre le G�n�ral de Gaulle, a tent� de l?assassiner et que, effectivement, j?ai voulu cr�er un monument aux victimes de l?O.A.S.

Vous voyez, cher Monsieur DUBUS, c?est simple : il y a des c�r�monies et nous adaptons les horaires du Conseil de Paris � ces c�r�monies, pour que tous les �lus qui le veulent puissent y participer. Pour le reste, ce n?est pas un d�bat que je propose au Conseil de Paris. Je n?en n?aurais pas parl� si vous ne m?aviez pas interpell�.

Monsieur GAREL?

M. Sylvain GAREL. - D?abord, Monsieur le Maire, merci pour ces mots. Je pense que le fait de qualifier cette guerre de guerre coloniale et de terminer en disant que cela s?�tait effectivement achev� par l?Ind�pendance de l?Alg�rie, qui est la date la plus importante de ces cinquante ans que nous f�terons - malheureusement le mot f�ter n?est pas vraiment d?actualit� pour ces termes - mais nous c�l�brerons cette ann�e.

Je veux simplement dire que je suis choqu� par l?intervention de M. DUBUS qui reprend exactement une annonce que nous avons pu trouver dans ?Rivarol?, que se tiendra le 26 mars, dans une �glise que nous connaissons bien, l?�glise Saint-Nicolas du Chardonnet, une r�union en m�moire des victimes de la fusillade du 26 mars 1962, � laquelle vous avez fait allusion, de celle d?Oranais le 5 juillet 1962, � laquelle vous avez fait allusion, et pour celles tomb�es pour la fid�lit� � l?Alg�rie fran�aise.

J?imagine que c?est ce genre de comm�moration, Monsieur DUBUS, que vous nous proposez de soutenir. En tout cas, ce sera sans nous.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous voyez qu?il faut que l?on r�serve au Conseil de Paris les sujets d?ordre municipaux.

M. LAMOUR bri�vement, mais bon, l�? Autant, tout � l?heure, on �tait sur quelque chose de? L�, que chacun garde ses convictions.

Monsieur LAMOUR.

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - Oui, Monsieur le Maire, mais c?est bien dans ce sens-l� que je souhaite m?exprimer, puisqu?en �voquant les Conseillers de Paris de l?opposition, vous avez fort justement d?ailleurs tourn� le bras vers moi.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Le regard.

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - Enfin, le regard, mais un peu la main aussi. Mais peu importe.

Effectivement, je serai pr�sent ce soir, comme je l?ai toujours �t� depuis mon �lection, ici au Conseil de Paris, mais je ne suis pas comme Sylvain GAREL, je ne trouve pas la question pos�e par J�r�me DUBUS scandaleuse - je ne sais plus quel est le terme utilis� - ou pas acceptable, elle est naturelle.

Il vous a pos� une double question, Monsieur le Maire, accepterez-vous, quand des c�l�brations de ce type ou des comm�morations de ce type tomberont le m�me jour qu?un Conseil de Paris, accepterez-vous effectivement, de la part de l?Opposition municipale, la m�me initiative de modifier l?ordre du jour et le calendrier de nos d�bats pour nous permettre effectivement d?y assister � ce moment-l� ?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous pensez � quelle manifestation ?

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - Aujourd?hui � rien en particulier, mais je tiens � vous le dire, Monsieur le Maire, nous ne manquerons pas de vous solliciter. Nous verrons effectivement s?il y a dans votre d�marche aujourd?hui une logique de rassemblement et non pas, comment dirais-je, de focalisation sur un �v�nement dont on sait effectivement qu?il vous tient � c?ur en tant que premier magistrat de la Ville de Paris.

Nous serons donc tr�s attentifs aux r�ponses que vous nous fournirez quand nous ferons la m�me remarque. Quant au 19 mars, certains estiment que cette date est mal choisie, d?autres pensent que c?est le 5 d�cembre. Moi, en tant que rapporteur sp�cial du budget des anciens combattants, j?ai d�cid� d?aller aux deux comm�morations.

En particulier, et nous venons peut-�tre de le d�montrer � l?instant, Monsieur le Maire, en faisant une minute de silence pour ces attentats ignobles � Toulouse et � Montauban, que ce sont des hommes et des femmes qui sont morts pendant ce conflit et que nous devons, quelle que soit la mani�re, pouvoir penser � eux, � leurs proches, � leurs familles, quelle que soit la date.

Nous ne referons pas effectivement aujourd?hui ce d�bat sur la date du 19 mars ou du 5 d�cembre. Chacun a ses opinions, mais je crois qu?aujourd?hui notre pays a besoin d?unit�, de coh�sion, et de le faire dans cet esprit de rassemblement me semble �tre une bonne position, sans oublier ce qu?a dit fort justement, il y a quelques instant, J�r�me DUBUS.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Chacun g�re ses arguments comme il veut.

Vous avez fait remarquer, Monsieur LAMOUR, que vous participiez aux c�r�monies du 19 mars. Or, M. DUBUS met en cause, alors que vous l?approuvez, le principe m�me de ces c�r�monies.

Pour le reste, au-del� des querelles de dates, la vraie question est : �tait-ce une guerre coloniale ou pas ? Etait-il l�gitime que le peuple alg�rien acc�de � l?Ind�pendance ? Et, de ce point de vue-l�, moi, j?approuve la politique d�colonisatrice du G�n�ral de Gaulle.

Je connais bien ces questions, figurez-vous, et je connais bien les d�bats qui traversent un certain nombre de nostalgiques. Je les connais parfaitement. Et il y a dans la soci�t� fran�aise - je ne dirai pas dans quelle formation politique - il y a dans la soci�t� fran�aise des nostalgiques de l?Alg�rie fran�aise. Cela existe.

Mais oui ! La question est l�. Et d?ailleurs, c?est difficile de dire : on ne devrait pas interrompre � 17 heures 30 le Conseil de Paris pour que chacun, selon ses convictions, puisse se rendre � une c�r�monie.

Quant aux c�r�monies que vous �voquez, Monsieur LAMOUR, pour l?avenir, je verrai bien de quoi il s?agit. Mais je vous ai demand� de quoi il s?agissait, car cela m?aurait permis de vous r�pondre tout de suite. Cela d�pendra donc du sujet.

Voil�. Je vous propose que l?on s?en tienne l� pour le Conseil de Paris.

Comment ?

Monsieur CORBI�RE, oui.

Il faudrait quand m�me parler de l?eau. Faites-vous �lire � l?Assembl�e nationale, Mesdames et Messieurs, et vous aurez ces d�bats nationaux.

La parole est � M. Alexis CORBI�RE.

M. Alexis CORBI�RE. - Vous avez dit l?essentiel, Monsieur le Maire. Quelle que soit la date, le message qui doit passer, cinquante ans apr�s, c?est la guerre est finie. C?est quelque chose qui doit �tre mis en ?uvre. Moi, je ne voudrais pas, connaissant aussi ce d�bat historique sur les dates, que d?autres enjeux soient derri�re.

Donc, Monsieur le Maire, vous avez dit l?essentiel : le 19 mars 1962, c?est la date de la signature des accords d?Evian qui marque la fin?

Oui, mais c?est pr�cis�ment?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Etes-vous s�rs que tout cela est indispensable ? Allez. Alexis CORBI�RE conclut.

M. Alexis CORBI�RE. - Monsieur DUBUS, j?ai eu l?�l�gance de ne pas souligner la stupidit� de ce que vous avez dit tout � l?heure. Alors, s?il vous pla�t, restons-en l�.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Allons, allons?

M. Alexis CORBI�RE. - Je voulais pr�ciser? Pardonnez-moi, revenir � l?essentiel.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous voyez que vous m�langez tout. Je vous l?avais dit. Concluez, ne vous lancez pas sur cela.

M. Alexis CORBI�RE. - Je conclus. La guerre est finie. Et on voit bien que pour certains cela ne semble pas tout � fait �vident. Merci.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Chers coll�gues, je suis d�sol� mais je vais vous demander de revenir � des sujets municipaux. Comme on me le dit : l?eau pourrait vous rafra�chir.

Mars 2012
Débat
Conseil municipal
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