38 - 2011, II - Question d'actualité posée par le groupe Centre et Indépendants à M. le Maire de Paris relative au personnel des crèches parisiennes.
38 - 2011, II - Question d'actualit� pos�e par le groupe Centre et Ind�pendants � M. le Maire de Paris relative au personnel des cr�ches parisiennes.
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M. LE MAIRE DE PARIS. - En attendant, on passe � l'autre question d'actualit� qui nous concerne.
(Applaudissement de M. Jean VUILLERMOZ).
Merci, Jean VUILLERMOZ !
J?ai un copain ! Merci, Jean. Parce que, tu vois, c'est � la fois un probl�me de sant� publique, de sport.
Maintenant, je donne la parole � Mme BRUNO.
Mme Catherine BRUNO. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, le conflit qui oppose le personnel des cr�ches parisiennes � la Municipalit� n'a que trop dur� : gr�ves successives d'une ampleur in�dite, malaise qui perdure chez le personnel de la petite enfance, pique-niques de parents exc�d�s sur le parvis de l'H�tel de Ville, rafale de v?ux en Conseil de Paris, parfois m�me repris par l'Ex�cutif, rien n'y fait.
Une �tude de la D.R.E.E.S. indique que Paris est la ville la moins bien lotie en offre d?accueil d?enfants de moins de 3 ans, m�me si les moyens ont ind�niablement �t� mobilis�s avec la cr�ation de 4.500 nouvelles places de cr�che sous votre seconde mandature.
Mais vous ne semblez pas parvenir, Monsieur le Maire, � rem�dier � la p�nurie des personnels et � la d�gradation des conditions d'accueil des enfants. La gestion � flux tendu des personnels se traduit par un sous-effectif r�current, alors que l'absent�isme atteint le chiffre tristement record de 17 %, entra�nant fermetures intempestives d?�tablissements, recours aux personnels techniques, d?entretien et de direction pour assurer l'encadrement des enfants ou encore r�duction de l'amplitude horaire. Que dire de la mise en ?uvre des projets p�dagogiques, jet�s aux oubliettes, d'une impossible ubiquit� ?
Sur ces probl�mes structurels, se greffent de l�gitimes pr�occupations en termes de reconnaissance professionnelle et de r�mun�ration, notamment eu �gard au remplacement souhait� des primes dites d'assiduit� par une prime forfaitaire.
Des r�ponses exhaustives doivent �tre apport�es au plus vite, sous peine d'un �puisement du personnel, d'une mise en danger potentiel des enfants et d'une fronde des parents.
J'ai donc plusieurs questions � vous poser, Monsieur le Maire.
Tout d'abord, la Mairie vient de proposer la cr�ation de 126 postes d'agents titulaires suppl�mentaires, une meilleure organisation des 475 personnels rempla�ants, ainsi qu'une am�lioration de la formation continue pour les agents. Promesses all�chantes mais tr�s insuffisantes au regard des besoins urgents.
Aussi, une politique de recrutement au long terme de personnels des cr�ches, ainsi qu'une v�ritable gestion des ressources humaines sont-elles envisag�es ?
Cette r�organisation des personnels se r�sumera-t-elle � autant de red�ploiement ? Auquel cas, cette solution en trompe-l'?il ne saurait �tre satisfaisante.
Ces personnels sont d'ores et d�j� affect�s � des cr�ches en manque d'effectif qu'on ne peut d�pouiller au profit d'autres �tablissements. Est-ce l� votre vision d'une gestion efficiente de l'absent�isme, Monsieur le Maire ?
De plus, quel plan pr�cipitamment concoct� sera-t-il mis en ?uvre pour la formation continue des agents ?
Ces quatre questions en appellent une plus g�n�rale : comment comptez-vous fid�liser le personnel des cr�ches dont la profession est en proie � une rotation et � une d�fection consid�rables ? En 2010, 512 auxiliaires de pu�riculture �taient recrut�es, tandis que 459 s?en allaient. Si la cr�ation de places doit indispensablement s'accompagner d'un accroissement du personnel, il faut �galement leur donner l'envie de rester. Quelles mesures favoriseront l'attractivit� de postes qui souffrent d'une concurrence du secteur priv�, plus r�mun�rateur, et d'un �loignement pesant du domicile, souvent situ� en banlieue ?
Mon groupe avait accept� de retirer en mars dernier son v?u concernant l'am�lioration des conditions de travail des responsables de cr�che, sous couvert de l'apport de r�ponses satisfaisantes � venir. Force est de constater que ce n'est pas le cas et que l?heure n'est plus � la patience ni aux �conomies de bout de chandelle, mais � une gestion humaine et pragmatique.
M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � M. Christophe NAJDOVSKI.
M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire.
Je remercie Mme BRUNO de sa question puisqu'elle va nous permettre de d�tailler l'ensemble des mesures qui ont �t� propos�es aux personnels de la petite enfance.
Depuis le mois de janvier, un dialogue approfondi a �t� men� avec les repr�sentants des personnels, afin de trouver des solutions permettant de faire face aux difficult�s auxquelles sont confront�es les �quipes, dans un contexte marqu� par une forte croissance du parc des �quipements municipaux et �galement par une p�nurie nationale de personnels form�s.
Ce dialogue a permis d?identifier les besoins et d'�tablir un calendrier de discussion, devant d�boucher sur l?�laboration collective de solutions de court terme et de long terme, concernant l?ensemble des cat�gories de personnel. Ce calendrier avait �t� act� avec l'accord des syndicats.
D�s le mois de f�vrier, plusieurs mesures en faveur des responsables d?�tablissement furent ainsi d�cid�es et imm�diatement mises en ?uvre :
- une revalorisation indemnitaire : 1.080 euros suppl�mentaires par an pour les responsables d'�tablissement non log�es par la Ville, 600 euros par an pour celles qui sont log�es, 480 euros par an pour les adjointes de direction ;
- simplification des t�ches administratives par le transfert, � l?encaissement des ch�ques, de la tarification aux services centraux ;
- affectation de 30 agents pr�alablement form�s pour �pauler les responsables des cr�ches sans adjointes.
En d�pit de ces avanc�es des discussions en cours, sans respecter le calendrier pr�vu, l?intersyndicale a appel� � la gr�ve au d�but du mois de mai pour - je cite - cr�er un rapport de force. Le fonctionnement des �tablissements municipaux a, depuis, �t� perturb� par huit journ�es de gr�ve occasionnant la fermeture totale ou partielle de certaines cr�ches.
Tout en regrettant cette m�thode pr�judiciable au service municipal d?accueil, la Ville a poursuivi et approfondi le dialogue avec les organisations syndicales : cinq rencontres ont eu lieu ces derni�res semaines, d�bouchant sur de nouvelles propositions pr�cises et concr�tes. Je citerai les principales d?entre elles :
- le remplacement de l?actuelle prime d?assiduit� par une prime petite enfance, d�sormais aux deux tiers forfaitaires, pour un co�t global de 2 millions d?euros par an ;
- la refondation et le renforcement du volant des personnels rempla�ants avec, d?une part, le recrutement � partir du mois de juin de 126 agents titulaires suppl�mentaires et, d?autre part, une meilleure r�partition des 475 personnels qui, aujourd?hui, doublent � temps complet des personnes � temps partiel ou � inaptitude partielle.
Et nous aurons d?ailleurs une �valuation de la mise en ?uvre de ces mesures d�s l?automne. La Ville a �galement propos� trois autres mesures, qui ne figuraient pas dans les revendications premi�res de l?intersyndicale et qui permettent d?am�liorer les conditions de travail et de vie des agents, et �galement de les fid�liser :
- Premi�rement, le doublement des attributions de logement du parc social de la Ville en faveur des personnels de la petite enfance : alors que 87 agents ont �t� log�s par la Ville en 2010, la Ville propose, pour 2012, d'attribuer 190 logements aux personnels de la petite enfance. Il s?agit l� d?un effort qui �quivaut � plus qu?un doublement, l� encore, dans un objectif de fid�lisation.
- Par ailleurs, nous avons d�cid� de l?am�lioration de l?offre de formation continue pour enrichir les parcours professionnels des agents.
- Et enfin, dans un souci d?�quit� par rapport aux revalorisations en faveur des autres responsables d?�tablissements, une revalorisation compl�mentaire de 480 euros par an du r�gime indemnitaire des responsables de haltes-garderies, cr�ches familiales et jardins d?enfants.
Voyez donc que, dans un contexte budg�taire contraint que conna�t la Ville, cet ensemble de mesures, qui repr�sente tout de m�me 6,5 millions d?euros par an, constitue un effort in�dit de la Ville en faveur du secteur municipal de la petite enfance.
Malgr� tout - je dois le d�plorer - un nouveau pr�avis de gr�ve a �t� d�pos� pour demain, mardi 21 juin. Mais nous recevrons � nouveau les organisations syndicales, comme nous l?avons fait depuis de nombreuses semaines, avec la volont� encore renouvel�e de trouver, avec les repr�sentants des personnels, la voie d?une solution efficace et p�renne pour la qualit� du service public de la petite enfance � Paris.
Je vous remercie.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci. J?invite tout le monde mais je ne dis pas cela pour la personne qui va prendre la parole maintenant - � respecter les temps de parole, aussi bien les personnes qui interrogent que les personnes qui r�pondent.
Madame BRUNO ?
Mme Catherine BRUNO. - Oui, merci. Vous ne pouvez pas me r�pondre, Monsieur le Maire, comme � Mme DECORTE ce matin, en vous contentant d?�num�rer les quelques dispositions qui viennent d?�tre act�es, dont j?ai d�j� fait �tat dans ma question d?actualit�.
Je souhaiterais, moi, une r�ponse pr�cise � chacune des questions que je vous ai pos�es et qui n?ont rien de cosm�tiques. La cr�ation de 126 postes de titulaires est une bonne chose - et je m?en r�jouis -, mais c?est insuffisant et vous ne proposez rien en profondeur pour fid�liser le personnel. Les m�mes probl�mes qui se posent aux personnels actuellement viendront se poser �galement aux nouveaux titulaires.
Vous me r�pondez de fa�on administrative : chiffres, primes, red�ploiement, mais c?est de la reconnaissance, de la consid�ration et surtout de l?�coute que ces personnels attendent. Et c?est l�-dessus que je voudrais que vous compreniez les souffrances de ces personnels dont le mal-�tre est de plus en plus constat�.
Je vous remercie.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Ch�re Madame, vous nous demandez plus que les 126 embauches qu?on a pr�vues, alors que vous ne cessez, � toutes les s�ances, y compris ce matin, de nous demander de r�duire le personnel. Je vous en prie ! Un peu de coh�rence, s?il vous pla�t.
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